Encore un an de "Sans titre" - Ligaran - E-Book

Encore un an de "Sans titre" E-Book

Ligaran

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Extrait : "JANVIER - Le plus grand voleur que je connaisse, c'est moi, si vous me lisez. Les murs du Paradis sont en coeurs des femmes; c'est le bonbon que suce Dieu. Lorsque quelqu'un se fait attendre, on peut dire : C'est peut-être qu'il enfile des perles pour couronner les fripons de la Terre..."

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Seitenzahl: 53

Veröffentlichungsjahr: 2015

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EAN : 9782335041446

©Ligaran 2015

Il est presque assez bien, qu’on voie la tête qui a pensé. (Si pensée il y a eu.)

À UN HOMME PUISSANT

ET LE PLUS HAUT PLACÉ DES FRANÇAIS,

PÈRE D’UN PEUPLE

ET D’UNE NOBLE ET BELLE FAMILLE ;

QUE J’AIME SANS FANATISME,

PAR CONVICTION PROFONDE ;

SANS JAMAIS LUI RIEN DEMANDER ; –

OH ! SI, POURTANT : –

POUR UNE FEMME CONDAMNÉE À MORT, –

SA GRÂCE, SI ELLE ÉTAIT SEULE ;

SA PLACE, SI ELLE ÉTAIT MÈRE !

Le premier volume de SANS TITRE a paru malgré moi ; celui-ci, – le second – n’en est que la conséquence. – Les frères s’aiment, se suivent, se tiennent la main.

Encore pour mon portrait

Ceci n’est point faiblesse, vanité, ridicule, ou prétention ; c’est uniquement parce qu’un homme qui a la hardiesse d’écrire en public ce qu’il pense, ne doit pas craindre d’être reconnu (si par hasard on faisait attention à lui).

Réponses à plusieurs lettres que j’ai reçues

À PROPOS DU PREMIER VOLUME.

Aux unes : –

En certain point, l’homme d’esprit qui raille un homme ordinaire, se fait plus ordinaire que celui qu’il raille.

Aux autres, en plus grand nombre, (Il y a moins d’heureux que de souffrances.)

Vous m’avez compris,

JE VOUS AIME.

Un jour que je me trouvais sur une montagne au-dessus d’un nuage, je me mis par hasard à penser que j’étais le nuage, et mon livre, la montagne, c’est-à-dire peut-être quelque chose dépassant presque rien, par la raison que de rien peut quelquefois provenir quelque chose. – Lorsque je fus descendu, et que j’eus quitté montagne et nuage en haut, pour retrouver de la poussière en bas, – je me dis : – Me voilà, moi et mon livre.

Bien sûr on a écrit ou dit moins mal que CELA ; mais moi je n’ai lu ni entendu CELA ; ma pensée qui parle à mon cœur souvent triste, voilà toute ma science : aussi mon père, au lieu de m’appeler SONGE-CREUX, devait-il me nommer SONGE-VIDE.

Janvier

Exception. Règle.

Le plus grand voleur que je connaisse, – c’est moi, – si vous me lisez. –

Les murs du Paradis sont en cœurs de femmes ; c’est le bonbon que suce Dieu. –

Lorsque quelqu’un se fait attendre, on peut dire : – C’est peut-être qu’il enfile des perles pour couronner les fripons de la Terre. –

Si une tromperie nous attend d’abord au réveil, – oh ! n’ayons de réveil que d’un autre côté. –

LA MISÈRE !
La Misère au long cou,
tendu sur l’Espérance. –

C’est le Miroir qui se mire dans la Femme. –

Le Spectre est le Mensonge de la Mort comme le Malheur est la Vérité de la Vie. –

La poussière des routes est plus que celle des cimetières : – à la route, c’est un peu de chose de rien ; – au cimetière, ce n’est rien d’un peu de chose. –

Croyez au Plein du Vide,
et au Vide du Plein. –

Désirons pouvoir compter les gouttes d’eau des mers pour prier Dieu au moins autant de fois qu’il y a de gouttes. –

La Terre peut aller haut avec ces deux ailes, – l’Amour et la Prière, ces deux amants bénis ! –

Si, dans un orage, nos bras pressent une femme, nous pouvons être brûlés, non par punition, mais par langue de feu se joignant. –

Donner par réflexion trop tard, – ce n’est qu’un coup de vent qui abat trop tôt un bon fruit. –

Si caché que soit un chemin à un cœur, – il y a toujours des lunettes bonnes à mettre pour y arriver. –

L’Enfance est un tombeau paisible d’où le Temps nous soulève pour nous en faire faire le tour. – Heureusement que la Vie est la voiture qui se casse, et que la tombe où nous rentrons est l’homme qui nous relève. –

Le Sapin, dont on fait des cercueils, est un arbre toujours vert. –

Les petites places d’herbe et de village où notre enfance a joué, s’est promenée, assise, endormie ; ces petits coins d’eau, de buissons et de feuilles, devraient être fermés, grillés comme au Cimetière, et avoir pour toute croix notre regard, et nos pleurs, ses enfants. –

L’INNOCENCE !
Belle neige qui fond
pauvrement dans la boue. –

Oh ! que c’est malheureux que la femme mange, – même des fraises dans du lait ! –

Oh ! que c’est malheureux que le POÈTE soit Homme !

LA LUMIÈRE !
Regard ardent du Ciel,
qui fait fermer le nôtre. –
Le Pays qui inspire
est une bague au doigt. –
C’est le Vent qui appelle,
et l’Arbre lui répond. –

L’eau qui coule est comme un berceau qui passe ; notre âme le remplit. –

Un jeune médecin après un vieux malade a l’air d’un vieux Fou auprès d’un jeune Sage. –

Donnons du bois, c’est lui qui coupe le pain. –

Un avare est un bloc de marbre étalé dans un coin dont tout ciseau tendre ou vif n’approche pas. Au reste, à quoi bon ? la statue est toute faite. –

Trop chercher à trouver, c’est se chercher soi-même ; car trop chercher, c’est se perdre. –

Un poêle en fonte est aussitôt ardent d’abord que froid ensuite ; c’est comme si l’on y brûlait des mots d’Homme. –

La Feuille disait un jour à la Femme : « Aussi pure que toi, pourquoi faut-il que je m’en aille avec l’Année, tandis que toi tu restes avec l’Amour ? – Si tu t’en vas, répliqua la Femme, tu reviens ; moi, quand je pars, c’est fini. – Mais au bout de tout cela, reprit la Feuille, il y a pour moi un néant, pour toi un ciel. » – Un oiseau passa alors entre la Femme et la Feuille et leur chanta :

Dieu n’est pas Dieu pour des feuilles. –

Il n’est pas d’1 plus vrai
qu’un 2 qui fait un 3. –
Février

Exception. Règle.

Ne couvrez pas d’une sottise, en le répétant une seconde fois, un mot de vous qu’on aura trouvé bon une première. – La fleur venue n’aime plus qu’on la touche. –

Faisons la source pure,
afin qu’on puisse y boire ; –
L’Haleine peut nous mordre,