Fragments d'Artémire - Ligaran - E-Book

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Beschreibung

Extrait : "ARTEMIRE. Oui, tous ces conquérants rassemblés sur ce bord, Soldats sous Alexandre, et rois après sa mort, Fatigués de forfaits et lassés de la guerre, Ont rendu le repos qu'ils ôtaient à la terre. Je rends grâce, Céphise, à cette heureuse paix Qui, brisant tes liens, te rend à mes souhaits."

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN :

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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Seitenzahl: 34

Veröffentlichungsjahr: 2015

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Avertissement des éditeurs de l’édition de Kehl

Cette pièce fut jouée le 15 février 1720. Elle eut peu de succès. Le fond de l’intérêt est le même que dans Mariamne. C’est également une femme vertueuse persécutée par un mari cruel qu’elle n’aime point. Mais la fable de la pièce, le caractère des personnages, le dénouement, tout est différent ; et, à l’exception d’une scène entre Cassandre et Artémire, qui ressemble à la scène du quatrième acte, entre Hérode et Mariamne, il n’y a rien de commun entre les deux pièces. On n’a pu retrouver Artémire ; il n’en reste que la scène dont nous venons de parler, une parodie jouée à la Comédie-Italienne, et le rôle d’Artémire tout entier.

D’après ces débris, nous avons essayé de retrouver le plan de la pièce ; mais celui qu’on pourrait deviner d’après la parodie est fort différent du plan que donnerait le rôle d’Artémire ; nous avons préféré ce dernier, parce qu’il a permis de conserver un plus grand nombre de vers.

On verra dans ces fragments que M. de Voltaire, qui n’avait alors que vingt-six ans, cherchait à former son style sur celui de Racine. L’imitation est même très marquée.

Personnages

CASSANDRE : roi de Macédoine.

ARTÉMIRE : reine de Macédoine.

PALLANTE : favori du roi.

PHILOTAS : prince.

MÉNAS : parent et confident de Pallante.

HIPPARQUE : ministre de Cassandre.

CÉPHISE : confidente d’Artémire.

La scène est à Larisse, dans le palais du roi.

Acte premier
Scène I

Artémire, Céphise.

Artémire, en proie à la plus vive douleur, ne cache point à Céphise les tourments que lui fait éprouver l’humeur soupçonneuse et la cruauté de Cassandre son mari, que la guerre a éloigné d’elle, et dont le retour la fait trembler.

ARTÉMIRE
Oui, tous ces conquérants rassemblés sur ce bord,
Soldats sous Alexandre, et rois après sa mort,
Fatigués de forfaits, et lassés de la guerre,
Ont rendu le repos qu’ils ôtaient à la terre.
Je rends grâce, Céphise, à cette heureuse paix
Qui, brisant tes liens, te rend à mes souhaits.
Hélas ! que cette paix que la Grèce respire
Est un bien peu connu de la triste Artémire !
Cassandre… à ce nom seul, la douleur et l’effroi
De mon cœur alarmé s’emparent malgré moi.
Vainqueur des Locriens, Cassandre va paraître ;
Esclave en mon palais, j’attends ici mon maître ;
Pardonne, je n’ai pu le nommer mon époux.
Eh ! comment lui donner encore un nom si doux !
Il ne l’a que trop bien oublié, le barbare !
CÉPHISE
[…]
Vous pleurez !
ARTÉMIRE
Plût aux dieux qu’à Mégare enchaînée,
J’eusse été pour jamais aux fers abandonnée !
Plût aux dieux que l’hymen éteignant son flambeau
Sous ce trône funeste eût creusé mon tombeau !
Les fers les plus honteux, la mort la plus terrible,
Étaient pour moi, Céphise, un tourment moins horrible
Que ce rang odieux où Cassandre est assis,
Ce rang que je déteste, et dont tu t’éblouis.
CÉPHISE
Quoi ! vous…
ARTÉMIRE
Il te souvient de la triste journée
Qui ravit Alexandre à l’Asie étonnée.
La terre, en frémissant, vit après son trépas
Ses chefs impatients partager ses États ;
Et jaloux l’un de l’autre, en leur avide rage,
Déchirant à l’envi ce superbe héritage,
Divisés d’intérêts, et pour le crime unis,
Assassiner sa mère, et sa veuve, et son fils :
Ce sont là les honneurs qu’on rendit à sa cendre.
Je ne veux point, Céphise, injuste envers Cassandre,
Accuser un époux de toutes ces horreurs ;
Un intérêt plus tendre a fait couler mes pleurs :
Ses mains ont immolé de plus chères victimes,
Et je n’ai pas besoin de lui chercher des crimes.
Du prix de tant de sang cependant il jouit ;
Innocent ou coupable, il en eut tout le fruit ;
Il régna : d’Alexandre il occupa la place.
La Grèce épouvantée approuva son audace,
Et ses rivaux soumis lui demandant des lois,
Il fut le chef des Grecs et le tyran des rois.
Pour mon malheur alors attiré dans l’Épire,
Il me vit ; il m’offrit son cœur et son empire.
Antinoüs, mon père, insensible à mes pleurs,
Accepta malgré moi ces funestes honneurs :
Je me plaignis en vain de sa contrainte austère ;