France Reloaded - Théo de Saint Dié - E-Book

France Reloaded E-Book

Théo de Saint Dié

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Beschreibung

La France vacille… mais rien n’est perdu. Il n’y a pas de fatalité, seulement des choix à faire – et l’urgence d’agir. Dans cet ouvrage engagé et lucide, Théo de Saint Dié propose de reconstruire notre pays autour de quatre piliers essentiels : l’éducation, la santé, la sécurité et un mode de vie plus sain. Ces fondations, si elles sont solidement ancrées, peuvent transformer en profondeur notre société, répondre aux fractures actuelles et ouvrir la voie à un avenir plus équilibré, plus juste, plus humain. Un appel à l’action, porteur d’espoir et de solutions concrètes.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Théo de Saint Dié a écouté plus de 10 000 chefs d’entreprise et salariés en près de vingt ans. Nourri de cette expérience de terrain et d’une vaste analyse sociétale, il propose une vision claire pour rebâtir une France forte et souveraine. Patriote, pragmatique et européen lucide, il plaide pour une nation debout, au cœur d’une Europe unie mais libre.

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Seitenzahl: 158

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Théo de Saint Dié

France Reloaded

Rebâtir la France ensemble

Essai

© Lys Bleu Éditions – Théo de Saint Dié

ISBN : 979-10-422-7093-3

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Je dédie ce livre à mes parents

qui m’ont permis d’être la personne que je suis aujourd’hui,

en m’ayant transmis les valeurs du travail,

du respect et de tolérance.

Je dédie ce livre à mon épouse

qui m’a toujours soutenu et encouragé dans mes projets

et sans laquelle la vie serait bien terne.

Je dédie ce livre à ma fille,

mon rayon de soleil et pour laquelle j’aimerais que notre beau pays

se ressaisisse afin qu’elle puisse y vivre un jour heureuse

et en sécurité.

Je dédie ce livre à tous les amoureux de la France,

celles et ceux qui croient que c’est le sens du collectif

qui nous permettra de sortir de la situation

dans laquelle nous sommes.

Je dédie ce livre à la France qui se lève tôt,

celle qui a les pieds sur terre, qui connaît le prix d’un ticket de métro

et d’une baguette de pain.

 Si vous aviez la foi, leur répondit le Seigneur, même aussi petite qu’une graine de moutarde, vous pourriez commander à ce mûrier-là : « Arrache tes racines du sol et va te planter dans la mer » et il vous obéirait.

Luc 17 : 5-6

Les choses capitales qui ont été dites à l’humanité ont toujours été des choses simples.

Général Charles de Gaulle

Avertissement au lecteur

L’auteur tient à préciser qu’il a achevé d’écrire cet ouvrage en novembre 2024. Le temps de trouver un éditeur adapté et de publier le livre, prenant au moins 6 mois, il est possible que certains éléments décrits dans ce livre et concernant l’actualité aient évolué entre le moment où cet ouvrage a été rédigé et le moment où le lecteur le parcourra. Il est donc important d’en tenir compte et de remettre les choses dans leur contexte au moment de la lecture.

En effet, bien que ce livre se veut avant tout « philosophique » et que la matrice de la France de demain proposée par l’auteur soit intemporelle, elle est parfois mise en relation avec des événements d’actualité. Le lecteur devra donc garder cela en mémoire pour sa compréhension.

Introduction

Je me suis lancé dans l’écriture de ce livre après vingt années passées à lire, écouter et observer les intellectuels, les politiciens, et les analystes se succéder pour présenter leurs solutions au redressement de la France. J’ai vu défiler bien des idées, des programmes, et des réformes, portés par des idéologies parfois contradictoires, parfois alignées. Pourtant, malgré toutes ces intentions et initiatives, le constat reste amer : la situation semble s’aggraver d’année en année. La France, que j’aimerais voir s’épanouir, semble piétiner, incapable de trouver un chemin clair vers la prospérité, la justice sociale et l’harmonie.

La question qui se pose est donc : comment se fait-il que, malgré toutes ces propositions, nous continuions à avancer, lentement mais sûrement, dans une direction qui ne semble guère encourageante ? Suis-je le seul à ressentir cette frustration ? Probablement pas. Ce livre n’a pas pour objectif de pointer des coupables ni de critiquer des idéologies spécifiques. Mon intention est plus humble, mais elle vient du cœur : je souhaite offrir une réflexion sur notre société et sur les pistes que je pense envisageables pour construire un avenir meilleur.

Droite, gauche… ou simplement citoyen ?

Quand j’essaie de situer mes propres convictions politiques, je réalise à quel point elles sont difficiles à définir. Suis-je de droite ? De gauche ? Honnêtement, je n’en suis plus certain moi-même. J’ai longtemps pensé appartenir à l’aile droite de la droite, notamment pour mes idées économiques, qui s’alignaient sur un libéralisme assumé, couplé à des valeurs sociétales assez conservatrices. Avec les années, cependant, mon point de vue a évolué, sans que je puisse vraiment le catégoriser. Par moments, il m’arrive même de me dire que je suis peut-être communiste, tant le sens du collectif me semble essentiel et absent du libéralisme pur et dur. Mais là encore, certaines valeurs du communisme me heurtent, et je me rends bien compte que cette étiquette ne me correspond pas. Ce que je sais avec certitude en revanche, ce qui n’a jamais changé en vingt ans, c’est que j’ai une admiration profonde pour le Général de Gaulle et ce qu’il a fait pour notre pays pendant et après la guerre.

En fait, si j’écris ce livre, c’est précisément pour éviter les étiquettes et les catégories politiques restrictives. J’ai la conviction qu’au-delà des clivages traditionnels, il est possible de développer une pensée plus nuancée, plus ancrée dans la réalité du quotidien, et moins conditionnée par les tendances idéologiques. Je ne suis ni de droite, ni de gauche, ni même centriste. Je suis simplement un citoyen qui cherche des réponses aux défis de notre époque et qui, modestement, souhaite les partager avec d’autres. Cela sent le déjà-vu, je sais. Pourtant, telle est la réalité.

La voix d’un citoyen ordinaire

Je ne prétends pas être un intellectuel, ni même un expert politique. Je ne suis pas un génie doté d’un QI de 160, je ne viens pas d’une grande famille, je n’ai pas fréquenté l’ENA, Harvard ou Normale Sup. Mon parcours est celui d’un citoyen lambda, issu de la classe moyenne, exerçant un métier que l’on qualifierait de « normal » – je ne suis ni influenceur, ni médecin urgentiste, ni soldat du GIGN. Pourtant, j’ai la particularité de travailler dans un domaine centré sur l’Humain : je suis consultant en management et en ressources humaines. Ce métier, que j’exerce depuis des années, m’a permis d’avoir des échanges approfondis avec plus de 10 000 salariés et dirigeants d’entreprise. Ces rencontres m’ont offert une vue panoramique de la société, tant dans le domaine professionnel que personnel, et m’ont permis de collecter, sans m’en rendre compte, une quantité d’informations sur la vie quotidienne de milliers de personnes.

Ces rencontres, accumulées au fil du temps, m’ont fait comprendre à quel point les aspirations, les peurs et les défis des individus sont variés. Elles m’ont permis de saisir des bribes de vie, de cerner des problématiques sociales et économiques au-delà de ma propre existence. Ce livre se nourrit donc à la fois de mon expérience personnelle et de celles de ces 10 000 personnes, de leurs histoires, de leurs inquiétudes et de leurs espoirs. C’est dans cet esprit que je propose des pistes de réflexion, des solutions que j’espère en phase avec la réalité.

Un livre pour ouvrir la réflexion

Soyons clairs : ce livre ne prétend pas apporter la solution miracle à tous les problèmes de notre société. Je n’ai pas d’ambitions démesurées, ni la prétention de détenir des réponses absolues. Mon but est d’ouvrir la réflexion, d’amener chaque lecteur à considérer des pistes peut-être inédites et de proposer une manière différente de concevoir notre société. Ce livre n’est pas un essai économique ou politique bourré de chiffres et de statistiques ; il s’agit d’une réflexion, d’une œuvre plus philosophique que technique, qui adresse la matrice de notre société de demain. Les idées que je propose ici ne sont pas des plans d’action stricts ou des programmes politiques à appliquer à la lettre. Il s’agit plutôt d’une invitation à penser différemment, à repenser les bases sur lesquelles nous construisons notre société. Ces pistes constituent avant tout les piliers des fondations sur lesquelles nous pouvons rebâtir notre pays pour le préparer aux grands défis du XXIe siècle.

Les quatre piliers de la France de demain

Pour structurer ma réflexion, j’ai choisi de me concentrer sur quatre grands axes, quatre piliers qui, à mes yeux, sont fondamentaux pour bâtir une société solide et résiliente. Si le point de non-retour n’est pas déjà dépassé, je crois sincèrement que ces quatre piliers peuvent contribuer à redresser la France et à lui offrir un avenir plus serein.

1. Éducation

Le premier pilier, selon moi, est l’éducation, dans toutes ses dimensions. Il s’agit de l’instruction que l’on reçoit à l’école, bien sûr, mais également de celle que l’on reçoit à la maison, auprès de sa famille, de ses proches, de ses modèles de vie. L’éducation va bien au-delà de l’acquisition de connaissances ou de compétences ; elle inclut également l’apprentissage du civisme, du respect des autres et de la citoyenneté. Le « vivre ensemble » est la clé de voûte de toute société qui aspire à un développement harmonieux. Si nous voulons une France unie et solidaire, nous devons avant tout nous assurer que chacun ait accès à une éducation de qualité, en même temps intellectuelle et humaine.

2. Sécurité

Le deuxième pilier est la sécurité. Une société ne peut se développer que si ses membres se sentent en sécurité, que ce soit face aux menaces intérieures ou extérieures. La sécurité intérieure, bien sûr, est essentielle, mais elle est étroitement liée au pilier de l’éducation : une société bien éduquée voit souvent une diminution des actes de violence et de délinquance. La sécurité extérieure, quant à elle, nous impose de repenser notre place dans le monde, de revoir notre grille d’analyse géopolitique et d’adapter notre politique étrangère en fonction des réalités actuelles. Les relations internationales ne sont ni noires ni blanches ; elles sont souvent nuancées, complexes, et demandent une approche pragmatique.

3. Santé

Le troisième pilier, celui de la santé, est fondamental pour une société prospère. Il est évident qu’une population en bonne santé physique et mentale est une population qui travaille mieux, qui est plus heureuse, et qui participe plus activement à la vie de la société. Le bien-être des citoyens passe par un système de santé efficace et accessible, mais aussi par une attention accrue au bien-être psychologique. En s’assurant que les individus sont en bonne santé, on favorise l’épanouissement personnel et collectif.

4. Ré-apprendre à vivre sainement

Enfin, le quatrième pilier est une vie plus saine. Bien manger est la base d’une vie saine, et par extension, d’une société équilibrée et sereine. L’indépendance et la sécurité alimentaire sont des enjeux cruciaux dans le contexte mondial actuel, marqué par les changements climatiques et les tensions géopolitiques. Notre alimentation est un levier de santé et de bien-être, mais elle est aussi une question de souveraineté et d’indépendance. Assurer une alimentation de qualité à tous les citoyens est un enjeu primordial pour le bien-être de notre société et pour son développement à long terme. Mais vivre plus sainement, c’est aussi savoir prendre le temps de vivre ainsi que de savoir nous occuper de nos anciens, piliers essentiels de notre société future.

Une invitation à repenser le monde autour de nous

Ce livre est avant tout une invitation à prendre du recul, à « ouvrir » les chakras et à questionner les bases de notre société. Il ne s’agit pas d’un manifeste idéologique ni d’un programme rigide ; c’est une réflexion, une incitation à envisager le monde différemment, à sortir des sentiers battus. Je crois qu’en remettant en question nos croyances et nos habitudes, nous pouvons entrevoir un avenir meilleur pour nous-mêmes et pour les générations futures.

Les dysfonctionnements actuels des quatre piliers que je propose pour construire les fondations de la société de demain sont très souvent à l’origine de 80 % des autres problèmes que rencontre notre pays aujourd’hui. En d’autres termes, cela signifie que si ces quatre piliers étaient solidement établis, une grande partie des autres problèmes auxquels nous devons faire face aujourd’hui disparaîtraient d’eux-mêmes. Nous aurions donc le temps, les moyens financiers et l’énergie nécessaires pour nous concentrer sur la résolution des 20 % de problèmes indépendants des quatre piliers.

Enfin, un grand nombre de thématiques telles que l’Europe, l’immigration ou l’écologie ne sont pas traitées en silo mais bien de façon transversale à travers plusieurs des quatre piliers. En effet, ces thèmes sont toujours communs à au moins deux, voire trois des quatre piliers et doivent être traités de façon holistique. Cela n’aurait aucun sens de les traiter comme des thématiques indépendantes. Par exemple, l’écologie est désormais partout. Elle n’est ni de gauche ni de droite, elle est transversale à l’ensemble des acteurs qui composent notre société. Dans cet ouvrage, c’est donc un nombre conséquent de thématiques qui sera abordé mais beaucoup d’entre elles se liront entre les lignes car faisant partie intégrante de notre société actuelle.

Cet ouvrage est volontairement court afin qu’il puisse se lire rapidement. Comme indiqué plus haut, il s’agit non pas d’une œuvre technique mais d’un écrit destiné à amener le lecteur à réfléchir aux grandes lignes de la société de demain. Libre à lui ensuite d’approfondir certaines thématiques et de creuser par lui-même afin de se forger sa propre opinion, faits et chiffres à l’appui.

Partie I

L’éducation

L’éducation est l’un des piliers essentiels sur lesquels repose toute société ambitieuse et cohérente. Elle est bien plus que l’apprentissage de savoirs académiques ; elle est une véritable matrice où se façonnent à la fois les connaissances, mais aussi les compétences et les valeurs des citoyens de demain. Elle comprend la transmission des savoirs, des compétences pratiques, et des valeurs de citoyenneté indispensables pour un vivre-ensemble harmonieux. C’est en cela que l’éducation constitue un socle pour chaque individu, et, au-delà, pour le collectif.

L’école telle qu’elle existe aujourd’hui est bien différente de celle des décennies passées. Les enfants des années 1980 et 1990 ont connu une école qui, déjà, s’éloignait de celle de leurs parents et grands-parents, et l’évolution depuis lors a été rapide. Si cette transformation peut paraître nécessaire dans un monde en constante mutation, elle pose aussi des questions sur ce qu’on laisse derrière soi. Loin de moi l’idée d’idéaliser le passé ; il est naturel et même sain que les méthodes évoluent avec leur époque. Mais le changement, lorsqu’il n’est pas accompagné d’une vision claire, peut mener à une perte de repères et affaiblir la qualité de l’enseignement.

Dans cette première partie, je vais aborder trois dimensions centrales de l’éducation. D’abord, la maîtrise des connaissances : elle représente le fondement même de l’apprentissage, une base solide sans laquelle l’acquisition de compétences reste superficielle. Ensuite, l’éducation civique et le vivre ensemble, des éléments tout aussi cruciaux qui permettent de forger le sens de la citoyenneté et de la responsabilité collective, aujourd’hui souvent mis à mal. Enfin, la formation professionnelle, qui a longtemps été reléguée au second plan au profit de parcours plus intellectuels, mais qui mérite d’être reconnue à sa juste valeur. La revalorisation des métiers techniques et manuels est à la fois une nécessité économique, et une manière de restaurer l’équilibre et la diversité des talents dans notre société.

Ces trois aspects, pris ensemble, forment la colonne vertébrale d’une éducation solide et équilibrée, qui prépare autant à la vie professionnelle qu’à l’intégration citoyenne. C’est en repensant ces axes fondamentaux que l’on pourra ré-instaurer une éducation au service de tous, au plus proche des réalités d’aujourd’hui, et capable de relever les défis de demain.

Chapitre 1

La maîtrise des connaissances

L’éducation a pour mission première de transmettre des connaissances, mais elle a également le devoir de former des esprits critiques et autonomes, capables de construire et de défendre des arguments, de comprendre le monde qui les entoure et d’interagir de manière constructive avec autrui. En théorie, l’école doit fournir les outils nécessaires pour que chacun puisse réussir et contribuer au développement de la société. Cependant, force est de constater que le niveau des élèves en France est en baisse constante dans les études internationales, notamment dans le classement Pisa, qui évalue les compétences de base en lecture, en mathématiques et en sciences. Selon l’organisation de coopération et de développement économique (OCDE), nous décrochons particulièrement en mathématiques car selon l’organisation, « en mathématiques, la forte baisse observée en France entre 2018 et 2022 est la plus importante observée depuis la première étude PISA » (Henri Clavier, Public Sénat, 2023).

À vouloir enseigner un large éventail de matières sans pour autant garantir une base solide, notre système d’éducation semble s’être dispersé, et le résultat est, pour beaucoup d’élèves, un savoir incomplet ou superficiel. L’apprentissage des fondamentaux, comme lire, écrire, et compter, se trouve aujourd’hui dilué au point que nombre d’élèves ne maîtrisent pas ces compétences pourtant indispensables pour évoluer dans notre société.

Personnellement, j’ai eu l’occasion d’enseigner dans des lycées et des établissements d’enseignement supérieur (BTS et bachelor) entre 2011 et 2014, soit environ 12 à 15 ans après avoir obtenu mon propre baccalauréat. Cette expérience m’a frappé par le niveau général des élèves, même dans des institutions réputées « sélectives ». J’ai observé un manque de structure dans les écrits des étudiants, une incapacité à construire une argumentation cohérente et à organiser leurs idées. À cela s’ajoutaient de nombreuses lacunes en orthographe, grammaire et vocabulaire, même chez des jeunes censés être parmi les plus performants de leur niveau. À en discuter avec certains de mes anciens collègues, la situation s’est encore dégradée. Si les compétences fondamentales ne sont pas solidement acquises, comment espérer que ces élèves puissent progresser dans des domaines plus complexes ?

Au-delà de la baisse générale du niveau, il existe aujourd’hui en France un fossé de plus en plus marquant entre les élèves issus du public et ceux du privé, renforçant ainsi les inégalités sociales. Cette disparité est non seulement regrettable, mais elle est en contradiction avec l’idéal d’égalité qui est censé être au cœur de la République française. Le nombre de parents choisissant de scolariser leurs enfants dans le privé augmente chaque année. Ils recherchent souvent un encadrement plus rigoureux et des conditions d’apprentissage qu’ils estiment supérieures à celles du public. Certains établissements privés, particulièrement à Paris et dans les grandes métropoles, sont même devenus des passerelles quasi-exclusives vers les meilleures écoles et les postes les plus prestigieux, formant ainsi une large majorité des élites de demain.