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Extrait : "HIPPOLYTE : Vous m'ennuyez... vous m'ennuyez !!! (Écoutant.) Hein ?... quoi ??... quand nous nous reverrons. (Avec force.) Jamais de la vie !! (Il rentre, puis ressortant vivement, et d'un tout autre ton.) ou un autre jour..."
À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN
Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes.
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Seitenzahl: 25
Veröffentlichungsjahr: 2015
Saynètes et monologues, édité par Tresse de 1877 à 1882, regroupe six volumes de textes courts en vogue dans le Paris des cercles littéraires d’avant-garde comme dans les soirées mondaines. Un répertoire de dialogues, monologues, saynètes, comédies et opérettes portés à un art véritable, dont la modernité apparaît avec évidence, et dans lequel se côtoient Charles Cros, Paul Arène, Nina de Villard, Charles de Sivry, Théodore de Banville, Eugène Labiche, Charles Monselet ou encore Villiers de L’Isle Adam.
Le présent ouvrage a été sélectionné parmi les textes publiés dans Saynètes et monologues. De nombreux titres de cette fresque sont disponibles auprès de la majorité des librairies en ligne.
Monologue par M. Léon Supersac
Une chambre de garçon assez élégamment meublée. – À gauche, une cheminée. – Dans l’angle de la cheminée ; un canapé. – Une table au milieu. – À droite, une toilette chargés de tous les accessoires nécessaires à un jeune homme qui cherche à se faire joli pour une présentation. – Au fond, une grande porte dont un des battants est resté entrouvert.
Personnage
Hippolyte (29 ans 1/2) : M. Saint-Germain.
À Paris. – De nos jours.
Hippolyte
Il est sur le seuil de la porte. – Il tient un rasoir à la main et est enveloppé d’un peignoir blanc soigneusement attaché au menton. – Criant au-dehors avec une grande animation.
Vous m’ennuyez… vous m’ennuyez ! ! ! (Écoutant.) Hein ?… quoi ? ?… quand nous nous reverrons. (Avec force.) Jamais de la Vie ! ! (Il rentre, puis ressortant vivement, et d’un tout autre ton.) ou un autre jour… quand vous voudrez… (Il rentre encore, même jeu, et rebondit au-dehors de la porte, criant d’une voix furieuse.) Idiots ! imbéciles ! ! crétins ! ! ! (Il rentre.) Ah ! (Au public, très calme et souriant.) Ce sont mes amis que je suis occupé à reconduire… Vous me trouvez peut-être un peu dur avec eux ; mais c’est la vérité que je leur dis… (Il s’assied.) Et si l’on ne disait pas la vérité à ses amis, je ne vois pas trop à quoi on pourrait utiliser cette déesse… (Se relevant brusquement.) D’ailleurs, ils sont encore plus durs avec moi… et pourquoi ?… pourquoi… je VOUS le demande ! (Il va devant la glace et achève de se raser.) Ma situation est celle-ci… oh ! pas celle d’un monsieur qui se fait la barbe. Ce n’est là qu’un incident. (Se mettant de la poudre de riz.) Ma situation est celle d’un fiancé absolument inconnu à la fiancée qu’il ne connaît pas davantage… Ô hommes mariés qui m’écoutez… Ô pères de famille à présent. Il me plaît au moins de le supposer. – Vous tous aussi vous avez connu cette épreuve, cette épreuve formidable de la présentation. – Mais cette angoisse pour vous n’a été que l’angoisse d’une soirée à peine… mettons-en deux, pour faire la bonne mesure… Eh bien, moi ! (D’un ton de reproche.) Et voilà pourquoi ils ne sont pas gentils, mes amis… (Changeant de ton absolument et d’un air très dégagé.)