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De petites nouvelles coquines qui balaient au travers d’un abécédaire coquin les fantasmes et aventures légères d’une flopée de demoiselles très mutines qui osent se dévoiler pour notre plus grand plaisir. L’érotisme est partout, il suffit d’un rien pour que s’enflamment les sens dans une envolée de volupté contagieuse.
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Seitenzahl: 50
Veröffentlichungsjahr: 2015
A comme… Anaïs
B comme… Bénédicte.
C comme… Chloé.
La climatisation peinait à rafraîchir l’air des bureaux surchauffés de la petite agence de voyages « Terre et Mers », installée depuis peu dans une des ruelles du quartier St Pierre à Metz.
Le baromètre de la pharmacie proche de la cathédrale frôlait les 37 degrés. Les clients se faisaient rares en ce mois d’août.
Soit ils étaient tous déjà partis en congés, soit ils squattaient les terrasses des cafés, des glaciers, les abords des plans d’eau, des piscines…
Bref, ils étaient ici et là, mais surtout ailleurs, boudant l’agence à la vitrine pourtant attractive, au décor paradisiaque, enchanteur, estival, sur lequel Anaïs avait œuvré de nombreuses heures en soirée au début du mois de mai, peu avant l’inauguration.
Les affaires avaient bien fonctionné, le début de saison s’était avéré satisfaisant, jusqu’à ce début de canicule l’agence ne désemplissait pas. À présent, les journées lui semblaient un peu longues. Cathy, l’amie et associée d’Anaïs en avait donc profité pour prendre quelques jours de repos avec sa petite famille. Pour Anaïs rien ne pressait, célibataire, sans enfant, elle pouvait attendre septembre afin de s’accorder enfin une petite semaine de détente.
Pour l’heure, Anaïs décida de s’octroyer une bénéfique pause rafraîchissement. Il était plus de 15 heures, aucun client potentiel n’avait poussé la porte depuis la fin de matinée. Elle se fit tout d’abord un diabolo menthe qu’elle savoura à petites gorgées. Puis elle se dirigea vers le cabinet de toilette attenant, elle laissa la porte entrebâillée, si un client venait à passer le seuil de la porte le carillon la préviendrait.
Anaïs ouvrit les deux ou trois boutons de nacre de son chemisier de lin blanc. Elle poussa un léger soupir de bien-être. L’étoffe collait à sa peau moite,
Elle tendit la main droite vers la brosse placée sur la tablette de verre dépoli. Elle lissa sa longue chevelure blonde, la ramena en un chignon souple qu’elle fixa à l’aide de plusieurs pinces. Elle se sentait déjà un peu mieux.
Puis elle se saisit du brumisateur et s’aspergea longuement le visage, les seins, le ventre, avec volupté.
Soulevant la jupe assortie à son haut, elle poussa la hardiesse jusqu’à se rafraîchir les mollets, puis les cuisses remontant lentement, très lentement vers son sexe moite, humide, que la légère étoffe du string blanc cachait à peine. Une petite houle de plaisir venait de l’effleurer à ce léger contact, lui rappelant soudain son célibat certes voulu, mais parfois difficile et qui perdurait à présent depuis plusieurs semaines. Encore quelques bouffées de fraîcheur et il fallut songer à retourner travailler, mais comme c’était bon, un vrai délice ! Trop court, tant la chaleur était intense, étouffante, insoutenable.
Elle décida alors d’ôter son soutien-gorge, après tout, personne ne passerait sans doute plus la porte de l’agence aujourd’hui. On était samedi, elle avait décidé de fermer boutique vers 17 heures. Il lui restait un peu de classement à faire. Quelques devis à faire parvenir à des associations désirant organiser des excursions en direction du troisième âge à la rentrée… Rien de très excitant en somme.
Elle rejoignit son bureau, s’activa quelques minutes, retourna faire une nouvelle pause et décida au regard de l’absence d’activité de fermer plus tôt que prévu.
Elle dirigea son regard vers la vitrine et là, se figea.
Un homme la contemplait, un sourire amusé sur les lèvres, le regard taquin, insistant, comme captivé.
Elle détourna très vite son propre regard, gênée soudain et replongea le nez dans ses dossiers comme pour se donner une contenance.
Mais elle sentait malgré tout peser encore sur elle cette présence masculine. C’était indéfinissable comme sensation. Mine de rien, elle releva les yeux en douceur au-dessus de ses lunettes, espérant qu’il serait parti. Plus personne dans son champ de vision ! Elle releva tout à fait le menton. Il était bel et bien parti… Sans bien pouvoir l’expliquer elle se sentait presque déçue, ce qui était totalement ridicule il fallait bien en convenir. Et pourtant elle devait se l’avouer, il lui avait semblé bel homme de prime abord. Elle avait été captivée par son regard, sombre, intense, lorsqu’il avait relevé ses lunettes de soleil comme pour mieux l’observer. En quelques secondes elle avait capté quelques détails qui l’avait marquée, le contour de ses lèvres, ferme et sensuel, ce petit sourire charmeur qui flottait légèrement en coin. Et puis cette chevelure sombre, abondante, ondulée, cette barbe taillée avec soin, une peau hâlée, comme tannée par le soleil… Pas du tout son genre d’homme en somme habituellement. Mais alors, pourquoi avoir saisi cette somme de détails en si peu de temps ? Quelque chose en lui l’avait attirée, bien malgré elle… mais il n’était plus là… Elle le regrettait presque à présent.
Elle se rendit dans la réserve, rapporta quelques chemises, qu’elle fit choir bêtement sur la moquette où elles s’éparpillèrent. Elle se pencha pour les ramasser et au moment où elle se redressait elle entendit une voix sombre, veloutée, légèrement éraillée lui demandant si elle souhaitait de l’aide. Elle se redressa brusquement, faillit s’assommer au passage sur le retour du bureau et eut un mouvement de recul lorsqu’elle se retrouva face à… son inconnu. Prise de court elle bredouilla un improbable :
— Bonjour. Désolée, mais je ne vous ai pas entendu entrer… le carillon n’a pas fonctionné ?
Auquel il répondit par quelque chose comme :
— Si, si, pourtant, mais vous sembliez très occupée…
Rougissante elle répondit :
— Certes, je suis maladroite, la chaleur... la fatigue sans doute…