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Extrait : "JUSTIN, entrant à pas de loup : Monsieur dort encore... ne le réveillons pas. ( Regardant la pendule. ) Neuf heures !... Il est flâneur, monsieur... ( Il éternue. ) Cré rhume !... ça me tient dans le cerveau ! NORINE, entrant sur la pointe des pieds. Elle tient un pot de tabac et deux bouteilles : Eh bien, est-il réveillé ? JUSTIN : Pas encore... Il est si flâneur, monsieur ! NORINE: Hein ?... Je vous prie de parler avec plus de respect... JUSTIN : Oh ! Pardon !"
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Seitenzahl: 38
Veröffentlichungsjahr: 2015
EAN : 9782335055030
©Ligaran 2015
COMÉDIE EN UN ACTE, MÊLÉE DE COUPLETS
Représentée pour la première fois, à Paris, sur le théâtre du PALAIS-ROYAL, le 26 mars 1857.
Le théâtre représente la chambre à coucher de Lenglumé. Au fond, lit fermé par des rideaux ; lavabo, avec ses ustensiles. Cheminée, à gauche, deuxième plan ; porte au fond, à la droite du lit ; porte à la gauche du lit. Portes au premier et au deuxième plan de droite ; chaises, fauteuils, etc.
LENGLUMÉ, rentier.
MISTINGUE.
POTARD, cousin de Lenglumé.
JUSTIN, domestique de Lenglumé.
NORINE, femme de Lenglumé.
La scène est à Paris, chez Lenglumé.
Justin, puis Norine.
Au lever du rideau, le lit est fermé par les rideaux
Monsieur dort encore… ne le réveillons pas. (Regardant la pendule.) Neuf heures !… Il est flâneur, monsieur… (Il éternue.) Cré rhume !… ça me tient dans le cerveau !
Eh bien, est-il réveillé ?
Pas encore… Il est si flâneur, monsieur !
Hein ?… Je vous prie de parler avec plus de respect.
Oh ! pardon !… Faut-il le prévenir que madame est là ?
Gardez-vous-en bien !… C’est aujourd’hui sa fête, à ce pauvre ami… et je veux lui faire une surprise… un pot de tabac ; garni de maryland.
Elle le pose sur la cheminée.
Mâtin !… du maryland !… Je m’en offrirai une pipe.
Plus, ces deux bouteilles de genièvre… sa liqueur favorite.
Je m’en offrirai aussi une pipe. (Haut, s’oubliant.) C’est bien… posez ça là !
Comment ! posez ça là ?
Oh ! pardon !
Je veux, au contraire, les porter dans le petit salon… De cette façon, il aura une surprise… en partie double, ce cher ange !
Que cette femme est romanesque pour son embonpoint.
Ah ! Justin, on a collé hier du papier dans le cabinet de monsieur… vous y allumerez un réchaud pour le faire sécher.
Oui, madame.
Vous chercherez aussi le parapluie que j’ai emprunté au cousin Potard… un parapluie vert… avec une tête de singe… sa bonne est là qui l’attend.
Madame, faut que je brosse les habits.
Plus tard.
Cependant…
Vous raisonnez toujours !… Je vous intime l’ordre de chercher ce parapluie… c’est clair !
Elle entre à gauche avec ses deux bouteilles.
Zut !… zut !… zut !… Elle m’embête avec son parapluie ! Prenons toujours les hardes de monsieur pour les brosser !… (Prenant des vêtements sur une chaise.) Voilà son habit, son gilet, ses bottes… Tiens ! elles sont crottées !… c’est curieux, ça !… Monsieur qui n’est pas sorti hier… il est allé se coucher à cinq heures, en se plaignant d’un fort mal de tête… Mais je ne vois pas son pantalon !… où est donc le pantalon ?… (Il trébuche contre une seconde paire de bottes.) Hein !… encore des bottes !… crottées !… ah ! c’est curieux, ça ! (Apercevant d’autres vêtements sur une chaise.) Et un second habit… et un regilet !… et pas le moindre pantalon !… Est-ce que, les jours de migraine, M. Lenglumé s’habillerait en Écossais ?… Il y a quelque chose… (Il éternue.) Cré rhume !… J’ai oublié mon mouchoir !… Que je suis bête !…
Il prend un mouchoir dans une des redingotes qu’il porte, et de mouche très fort à plusieurs reprises.
Qui est-ce qui sonne du cor ?…
Oh ! j’ai réveillé monsieur !
Il se sauve vivement par la droite, troisième plan.
Lenglumé, seul, passant sa tête entre les rideaux.
Personne !… Tiens, il fait grand jour !… (Il se glisse en bas de son lit. Les rideaux se referment derrière lui. Il a son pantalon.) Où est donc mon pantalon ?… (Le regardant.) Tiens ! je suis dedans !… Voilà qui est particulier !… je me suis couché avec… Ah ! je me rappelle !… (Avec mystère.) Chut ! madame Lenglumé n’est pas là… Hier, j’ai fait mes farces… Sapristi, que j’ai soif ! (Il prend une carafe d’eau sur la cheminée, et boit à même.)