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Extrait : "Je donne, dans le parcours de ce petit ouvrage, un aperçu de ma science pratique, dans toutefois rentrer dans de longs développements. Il ne me paraît pas indispensable d'exposer ici, fût-ce même en résumé, le résultat de mes longues et minutieuses études sur les signes extérieurs que présentent certaines parties du corps de l'homme ; je craindrais d'abuser de la patience du public, ..."
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Seitenzahl: 110
Veröffentlichungsjahr: 2015
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EAN : 9782335050196
©Ligaran 2015
Je tiens à prévenir mes lecteurs d’une chose que je considère comme très importante : mon système, basé uniquement sur des données fournies par les sciences exactes, n’a pas le moindre point de contact avec les pratiques superstitieuses à l’aide desquelles de soi-disant devins ont la sotte prétention de prédire l’avenir. Les foules, qui ajoutent foi à la médiummité, au voyantisme, comme si l’un ou l’autre révélait l’avenir, sont dans la plus complète erreur. La vision, qui n’est qu’un phénomène inattendu, passager, peut révéler l’avenir, mais nul ne peut commander à cet état de choses et en disposer comme il lui plaît.
Les somnambules ou les voyantes de toute nature, qui révèlent le destin dans leur prétendu sommeil, ne font que caricaturiser ces phénomènes. Aussi, la critique porte-t-elle ses jugements le plus souvent d’après les manifestations de ces rusées commères dont l’ignorance n’a d’égale que la bêtise et dont la prétention est de savoir lire dans la main. Ces voyantes, tout comme les bohémiens, prédisent l’avenir à l’aide des signes hébreux cabalistiques qui se trouvent sur leurs cartes, ou soi-disant dans la main, mais qui ne sont, en réalité, que dans leur propre imagination. Elles ont la connaissance des signes extérieurs comme les sorciers et les rebouteurs ont la connaissance de la médecine.
Ma méthode ne peut être jugée d’après ce que font les devins, et encore moins d’après les femmes aux fétiches, aux travaux secrets et autres ignorances qui n’ont rien de commun avec l’austère vertu de ma science.
En conclusion, quelles que soient la réclame et la célébrité que l’on attache autour d’une voyante qui aurait soi-disant révélé les faits les plus surprenants qui se seraient accomplis, il me suffit de lire ce mot de voyante pour savoir que j’ai affaire à une personne dont les manifestations ne peuvent être que mystificatrices. Je ne veux rien croire sans le talent, sans la vérité, la thèse en un mot, et je déclare que depuis vingt années de voyages d’études dans différents centres de l’Europe, je n’ai rencontré aucune de ces pseudo-voyantes capable de lire l’avenir d’après les règles de la science des signes extérieurs.
J’ai donné cette explication pour édifier le lecteur sur ces personnes intrigantes et ridicules, qui, sans connaître un mot de physiologie, poussent l’effronterie imbécile jusqu’à dire qu’elles font tout réussir.
Je donne, dans le parcours de ce petit ouvrage, un aperçu de ma science pratique, sans toutefois rentrer dans de longs développements. Il ne me paraît pas indispensable d’exposer ici, fût-ce même en résumé, le résultat de mes longues et minutieuses études sur les signes extérieurs que présentent certaines parties du corps de l’homme ; je craindrais d’abuser de la patience du public, souvent absorbé par des occupations particulières et fréquemment détourné de l’examen des étranges phénomènes de la science et de la nature.
Il faut d’incessantes et pénibles recherches et des observations continuelles, souvent reprises, pour définir exactement le caractère des signes extérieurs propres aux diverses races humaines, et pour établir les variations que peut subir ce caractère par l’influence de la sphère d’action où s’agitent les individus, du milieu où ils vivent, de leurs passions, de leur nourriture, du genre d’occupations auxquelles ils se livrent habituellement, etc., etc.
Pour savoir si l’innéité des actions existe chez l’homme, il ne suffit pas de quelques expériences faites à la hâte ; une série de mensurations, si longue qu’elle soit, ne peut donner de certitude suffisamment absolue pour servir de base à un système. Il faut des milliers et des milliers d’observations faites d’après un plan bien logique, bien arrêté et bien coordonné, et il faut poursuivre les recherches avec la confiance que donne la foi dans le résultat. Car l’étude de la nature présente cette étrange particularité qu’elle révèle parfois ses secrets de la façon la plus simple, la moins attendue ; on peut affirmer que, dans certains cas, il faut oublier qu’on est savant pour être naturel. En présence de la nature, on doit être simple pour être vrai. Le défaut de naturel, aussi bien que la routine, a pour conséquence infaillible de nous faire verser dans des erreurs nombreuses ; et celles-ci ont fréquemment un faux air scientifique, qui leur permet de se glisser parmi les vérités.
L’homme est encore à mille lieues de la perfection, tant au point de vue moral qu’au point de vue intellectuel. Il se défait très difficilement des habitudes qui le retiennent dans un milieu où sa volonté et l’essor de son esprit sont engagés. Toutes choses tendent à rendre l’homme routinier : son éducation, les influences qui l’entourent, les mille et une idées qu’il adopte machinalement sans se donner la peine de les examiner, les usages de la société, les mœurs, les coutumes vieilles comme le monde, qu’on suit uniquement parce que la généralité les suit.
L’homme se complaît dans la douce torpeur de l’esprit, dont l’action dissolvante augmente encore les charmes et les dangers. Il est bien plus commode de se laisser vivre que de se casser la tête à approfondir l’écrasante question du libre arbitre ou à rechercher la solution de ce problème, infiniment plus simple, le mécanisme de la pensée. La physiologie résoudra un jour ces énigmes décevantes, nous n’en doutons pas ; en attendant, nous n’avons pas la moindre prétention à vouloir aider en quoi que ce soit à leur solution. Toutefois, je ne crois pas sortir de mon modeste rôle, en essayant de rechercher, par des comparaisons mathématiques, la signification des formes extérieures de l’homme et de la femme ; ces formes appartiennent au mouvement de la vie, à l’essence même de celle-ci. Tout se tient, en effet, dans l’existence humaine ; c’est là, surtout, qu’on peut affirmer hardiment : « Il n’y a pas d’effet sans cause. »
L’homme est bien le maître de toutes choses par son incontestable supériorité sur tout ce qui existe à la surface de la terre : il individualise chacun de ses actes dans l’expression de ceux-ci. Les préoccupations matérielles et suggestives, qui remplissent notre vie, viennent à chaque instant mettre obstacle à la compréhension de notre sens expressif, et la cause principale de notre ignorance est due surtout à la faiblesse de notre intellect et à notre défaut de réflexion. Nous voyons chaque jour se produire des faits, parfois d’une importance capitale : ils ne sont pas exceptionnels, ils s’offrent à nous dans les circonstances courantes de la vie. Nous nous bornons à les constater ; mais nous n’avons garde de les analyser, d’en rechercher la cause au moyen d’une étude approfondie ; le plus souvent nous ne nous donnons pas cette peine, même si ces faits viennent bouleverser toute notre existence. Et pourquoi ? parfois, par indifférence ou bien par crainte du ridicule ; d’autres fois, par un certain effroi inné de sortir des sentiers battus et de faire autrement que ce puissant monarque qu’on appelle Sa Majesté Tout le Monde.
Beaucoup de médecins se sont occupés de l’hérédité, mais plutôt au point de vue physique, pathologique ; un très petit nombre ont essayé d’approfondir la transmissibilité des facultés mentales et intellectuelles. De là, l’indifférence assez générale du public pour cette partie du domaine de la haute physiologie, qui reste toujours obscure, peu accessible à la foule.
Et cependant, que de choses curieuses se manifestent dans les phénomènes si remarquables, si merveilleux de l’hérédité ! Nous ne citerons pour exemple que cette observation de Winckelmann, déjà faite précédemment par les anciens, que « le fils ressemble souvent moins au père qu’au grand-père ». C’est une exception, dira-t-on, soit ! mais l’exception ne confirme-t-elle pas la règle ? Ce saut de la nature, dans la reproduction des espèces, se remarque tout aussi bien chez les animaux, et particulièrement chez les chevaux. On a pu constater que ce fait si curieux se présente aussi fréquemment dans le domaine des actes de la vie. Combien de fois ne voit-on pas des accidents, des évènements, des crimes mêmes se répéter chez les membres de plusieurs générations successives, parfois avec des variantes, mais identiques pour le fond, souvent pour les moindres détails ? Et n’est-ce pas là une preuve bien certaine de l’innéité, que cette transmission héréditaire confirmée par des faits nombreux, basés sur des témoignages probants dont nul ne songe à contester l’authenticité ?
Il est hors de doute que certains hommes sont plus ou moins prédisposés aux accidents, aux maladies, aux malheurs, aux défaillances dans les affaires, tandis que d’autres ont des aptitudes toutes particulières pour le bonheur, la prospérité dans les affaires, le succès dans toutes leurs entreprises, si hasardées qu’elles soient. Je donne plus loin une preuve matérielle, irréfragable, de ce fait que l’homme porte certains indices de ces prédispositions.
L’anthropologie est d’accord avec nous sur toutes ces questions : nous pouvons marcher côte à côte avec elle, sans crainte de dévier du droit chemin. L’innéité criminelle est établie depuis longtemps par les recherches et les investigations de la science anthropologique.
Forts de notre conviction étayée sur les résultats comparés de nos incessantes recherches, nous allons plus loin ; et nous disons que l’innéité se montre dans toutes les actions de l’homme. Plus nous avançons dans nos études, moins nous sommes éloignés d’accepter cette thèse que le hasard dirige nos actions. À part certains actes tout à fait exceptionnels, l’homme provoque lui-même la plupart des évènements de sa vie, et en tout cas, quand il ne les provoque pas, il oublie de les prévoir. L’homme va où le mène son tempérament ; s’il subit parfois la fatalité, c’est que la forme de sa qualité organique l’y prédestine. L’instinct animal l’emporte parfois ; mais il ne peut s’empêcher de reconnaître que son intelligence et sa volonté sont supérieures à cet instinct.
Le même signe se retrouve chez toutes les personnes atteintes de la même infirmité. Toutes les personnes atteintes de maladies graves offrent une anomalie quelconque dans les lignes que présente la face palmaire de la main.
Les grandes souffrances morales se décèlent dans un trait partant de la racine du petit doigt, près de sa face postérieure, et montent dans le pli supérieur.
La main de beaucoup de dames divorcées offre un trait mixte, partant du pli inférieur et montant dans la saillie supérieure. Il est bon de remarquer, cependant, que le tempérament organique et l’hérédité modifient complètement ces signes dans une foule de cas. Il faut savoir en tenir compte.
La plupart des caractères de la main de l’homme se rattachent à mon système ; je dirai brièvement de quelle façon, ne voulant pas allonger inutilement cette préface. D’après moi, et je suis en bonne et nombreuse compagnie lorsque j’exprime cette opinion, les caractères de la main représentent clairement les aptitudes morales et intellectuelles, morales surtout, de l’être auquel elle appartient. Le centre de direction de la main est l’encéphale. Pourvue d’une quantité considérable de nerfs, elle est douée d’une sensibilité exquise ; elle obéit au cerveau, dont elle exécute les pensées, et elle les lui rapporte rectifiées par le toucher. Le cerveau conçoit, commande ; la main obéit, exécute.
Les lignes tracées naturellement dans la paume de la main ne sont autre chose que l’expression de la qualité cérébrale. L’étude de ces lignes fait voir que nous avons non seulement une vie innée, mais encore des prédispositions selon lesquelles nous voyons, nous pensons, nous agissons dans toutes les circonstances : nous avons en nous le succès ou l’insuccès, la victoire ou la défaite, le courage ou la faiblesse. Tous les jours, nous pouvons constater que l’homme se suggère à lui-même des pensées qui le conduisent aux faits dont sa vie n’est que la succession. Qu’y a-t-il d’impossible à ce que ce fait soit annoncé par la qualité organique qui a présidé à la volonté ? Cette qualité organique n’est-elle pas pourvue de caractères distinctifs, qui, examinés avec attention, peuvent faire pressentir les évènements ?
L’homme porte presque toujours sur sa physionomie l’indice de ses penchants, et l’aspect de sa main indique généralement les faits principaux de sa vie. Par l’inspection bien entendue de la physionomie et de la main, nous arrivons infailliblement à connaître les causes et les chances de réussite ou d’insuccès, de fortune ou de détresse, de bonheur ou de malheur.
Supposons un homme, qui, se trouvant d’abord dans une belle position de fortune, voit le malheur fondre sur lui et la ruine complète remplacer sa prospérité. Déchu du rang où le plaçait sa situation brillante, il végète misérablement, faisant en vain des efforts pour se relever et tâcher de regagner sa fortune perdue. Voyez-le un an après sa ruine, alors qu’il est amèrement déçu et intimement convaincu de l’inanité de ses tentatives : vous serez frappé du changement profond qui s’est opéré dans sa physionomie. C’est bien là une preuve indubitable que le moral réagit sur le physique.
Nous ne pouvons admettre que le hasard soit cause de la perte de la fortune de cet homme ; notre conviction est que par une faiblesse quelconque de son esprit, par l’effet d’un travers, d’une passion, par un manque de volonté ou par toute autre cause qu’il porte en lui, il n’a pas su conduire sa barque au milieu des écueils, et qu’au lieu d’éviter les obstacles, il a fait naufrage.
Nous allons plus loin, et nous disons que non seulement on voit sur ses traits l’altération causée par les désastres qui l’ont frappé, mais encore qu’au temps de sa prospérité on pouvait voir sur sa physionomie et dans les lignes de sa main le malheur sous lequel il succomberait plus tard.