L'Avenir Imminent - Ligaran - E-Book

L'Avenir Imminent E-Book

Ligaran

0,0

  • Herausgeber: Ligaran
  • Kategorie: Ratgeber
  • Sprache: Französisch
  • Veröffentlichungsjahr: 2015
Beschreibung

Extrait : "En attirant votre attention sur l'imminence de changements physiques, je tiens à vous montrer que des transformations identiques se sont produites dans le passé avant ces transformations d'un autre ordre qui s'appliquent à la naissance d'une Religion Mondiale, à l'avènement d'un Instructeur du monde..."

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern

Seitenzahl: 239

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



EAN : 9782335028928

©Ligaran 2015

Préface de l’édition française

par Annie Besant

Ces conférences furent faites devant un fort nombreux auditoire, à Londres, en juin et juillet 1911, et soulevèrent un vif intérêt dans l’esprit du public.

En les présentant au public français, un mot devient nécessaire pour expliquer la raison pour laquelle il n’est pas fait mention du rôle que la France est appelée à jouer dans l’Avenir Imminent. Cela n’est certainement pas dû à un manque d’amour et d’admiration pour la France, mais simplement au fait que je me suis attachée, dans ces conférences, à traiter l’œuvre de la cinquième sous-race, dite « Teutonne », alors que la France appartient à cette quatrième sous-race qui s’étendit, en partantde la Grèce, jusque dans son actuelle pairie. Cette quatrième sous-race a pour caractéristique : l’Art, tandis que la cinquième a pour caractéristique : la Science, et la Science est plus forte, dans la race Aryenne, que l’Art, en dépit du triomphe remporté par l’Art dans le passé. La quatrième sous-race est plus près de la sixième sous-race que la cinquième.

J’ai l’espoir que ce livre aidera l’esprit du public à se familiariser avec Vidée concernant la venue d’un Instructeur du monde et qu’il aidera aussi, dans quelque mesure, à préparer les voies de ce grand Être.

ANNIE BESANT.

IChangements physiques imminents

Amis,

En choisissant le sujet qui, cette année, doit faire l’objet des conférences dominicales que je me propose de vous donner sous le titre général : L’Avenir Imminent, j’ai eu cette impression que quelques-unes des questions concernant ce sujet s’écartent sensiblement des choses auxquelles le monde pense généralement. Alors que des questions telles que la Naissance d’une Religion Mondiale, la Venue d’un Instructeur du Monde sont assez familières au théosophe pour lui être présentées sans préambule, j’ai toutefois pensé que, pour la masse du public peu au courant des données théosophiques, une sorte d’introduction devenait indispensable afin de rendre intelligibles et rationnels, des sujets qui, sans cela, pourraient sembler obscurs. Aussi ai-je cru devoir, au cours de cette première conférence, tenter de fonder sur le sens-commun et la raison, ces espoirs qui s’étendent et se propagent dans une si grande proportion, tant dans le sein de la Société Théosophique actuelle que dans le monde qui lui est extérieur ; je crois bon devoir essayer de vous montrer que ces espoirs sont basés à la fois sur une étude du passé et sur les conclusions tirées des évènements du temps présent ; que notre sentiment que le monde est à la veille de subir d’importants changements est justifié par la connaissance objective, par la science, et qu’il ne s’agit pas du tout d’un simple rêve d’utopiste.

En attirant votre attention sur l’imminence de changements physiques, je tiens à vous montrer que des transformations identiques se sont produites dans le passé avant ces transformations d’un autre ordre qui s’appliquent à la naissance d’une Religion Mondiale, à l’avènement d’un Instructeur du monde. Sur le plan d’un architecte, il est aisé de se rendre compte des parties de l’édifice qui sont achevées, de celles qui sont encore en voie de construction comme de celles qui ne sont pas encore sorties de terre ; le plan tout entier n’en représente pas moins qu’un seul édifice et l’on peut considérer de la même façon le plan grandiose dont la réalisation s’effectue sur le monde, champ d’évolution où se joue une grande pièce en plusieurs actes. Chacun de ces actes comporte une action qui se distingue de l’action des autres actes, mais le drame n’en suit pas moins son cours normal. Ainsi donc, dans l’histoire du monde, le passé, le présent et l’avenir, sont parties d’un même plan, chacun d’entre ces détails constituant la réalisation d’une partie du grand plan général. Cela étant, le présent devient intelligible et le futur nous offre plus d’espoir si nous comprenons qu’il est le résultat d’un passé, qu’il est relié à des évènements antérieurs. Et voilà comment, tout en regardant le travail qui s’effectue aujourd’hui dans cette confusion qu’offre la construction d’un édifice, on peut se rendre compte de la mesure où se poursuit la réalisation du plan tracé, et comment on peut prévoir l’avenir, parce que nous avons eu une vision de l’ensemble.

Or, je ne connais que deux ouvrages donnant une esquisse de l’histoire entière de révolution de notre globe du commencement à la fin. L’un de ces ouvrages fait partie d’une série de livres antiques qui répètent tous cette même histoire issue d’un lointain passé, dans l’Inde ; il a pour titre : Les Purânas, mot qui signifie simplement : « antique ». On peut y lire l’histoire du monde ; mais aucune analyse n’en est donnée en dehors du déroulement des faits, du passé à l’avenir. On trouve aussi dans la Doctrine Secrète de H.-P. Blavatsky, une esquisse de l’histoire du monde, esquisse méthodiquement indiquée, de la naissance à la fin du monde. Ces deux ouvrages proviennent de la même source, ainsi que le prouvent les recherches des meilleurs clairvoyants qui ont étudié les annales occultes où n’existent ni passé ni futur, où tout se voit dans le présent. Ces ouvrages étant l’œuvre de grands voyants, tous deux relatent les mêmes choses et la seule différence qui les distingue consiste en ce que la terminologie de l’un est antique, que celle de l’autre est moderne. La Doctrine Secrète est moins obscure, moins difficile à suivre que Les Purânas, mais les deux textes exposent la même esquisse, esquisse sur laquelle je me propose de diriger maintenant votre attention pendant quelques instants.

J’ai conscience qu’en parcourant avec vous ces archives du passe, je puis sembler vous faire un récit quelque peu aride et n’offrant qu’un médiocre intérêt, mais s’il en est ainsi, la faute sera celle de l’orateur et non celle du sujet traité. Et, en effet, que peut-il exister de plus intéressant pour l’homme que de voir se dérouler devant lui quelques bribes de son immémorial passé ? À quelle source plus grande d’inspiration peut-on puiser lorsque l’on parvient à comprendre que vous et moi, que toutes les nations du monde, composées de « Je » et de « Vous » innombrables, ont suivi une voie déterminée, ont tissé une destinée définie, ont évolué d’une force à une plus grande et d’une connaissance à la suivante, que, de même que nous nous sommes élevés dans le passé, nous nous élèverons plus haut encore, dans l’avenir ; que, de même que nous avons évolué dans le cours des millénaires passés, nous évoluerons dans les millénaires à venir ? Ah ! si je pouvais vous transmettre seulement la dixième partie de l’intérêt et de l’inspiration que j’ai puisés moi-même dans l’étude de ces annales, noms, races, dates, en dépit de leur aridité, constitueraient dès lors pour vous une captivante histoire du passé que vous suivriez jusque dans les régions embrumée de l’avenir !

Mais passons maintenant à l’esquisse sommaire de cette histoire. Les Annales occultes nous disent que l’histoire de notre globe comporte un drame en SEPT actes.

Sept grands continents constituent la scène où se joue le drame ;

Sept grandes races, chacune sur le continent qui lui est propre, sont les acteurs de la pièce.

De même que sur une scène ordinaire, les acteurs disparaissent entre deux actes, les nations du monde disparaissent pour réapparaître, sous de nouvelles formes, d’un acte à l’autre du drame mondial.

Nous ne sommes pas, ici-bas, des nouveaux venus, nous avons vécu sur terre bien des fois, et l’histoire du passe est semblable à celle de notre enfance ; nous arrivons maintenant à la fleur de l’âge et il nous faut parvenir aux plus hautes cimes qu’il nous soit donné d’atteindre sur terre.

Je ne m’attarderai pas aux deux premiers continents ni aux races qui les habitèrent et qui, d’ailleurs, étaient à peine humaines ; ces races furent des embryons d’hommes plutôt que des êtres humains organisés tels que nous les connaissons aujourd’hui. Mais il existe quatre grands continents sur lesquels j’attirerai plus particulièrement votre attention. Deux d’entre eux appartiennent au passé et sont presque complètement disparus ; l’autre appartient au présent et sa transformation est imminente ; le dernier est celui de l’avenir, celui qui commence à émerger. Leurs noms respectifs sont tous donnés dans les Purânas, mais les termes sanscrits sous lesquels on les désigne sont peu faits pour nous intéresser, bien qu’en réalité l’ordre successif dans lequel ils sont indiqués mérite d’attirer l’attention ; de même que vous pourriez faire une liste des contrées de l’Europe, ces livres antiques donnent la nomenclature des continents passés et à venir, et ceux-ci sont mentionnés comme faisant partie de l’histoire du monde : chacun d’eux a son nom. Vous reconnaîtrez facilement trois d’entre eux, – dont deux appartiennent au passé et l’autre au temps présent, – sous des noms qui, en Occident, sont plus familiers. Le premier, c’est la Lémurie qui s’étendait là où roule maintenant l’Océan Pacifique. L’Australie forme la partie méridionale de ce vaste continent ; la Nouvelle-Zélande y était, elle aussi, autrefois rattachée ; l’île de Pâques était un pie élevé d’une montagne en partie submergée aujourd’hui ; Madagascar était de même une partie de ce vaste pays, et, en allant vers le Nord, là où est maintenant l’Océan Pacifique, s’étendait, dans ces jours lointains, ce continent de la Lémurie dont le célèbre allemand Hacckel fait le berceau de la race humaine, ce en quoi il a raison. En effet, ainsi que je viens de dire, les deux continents qui le précédèrent ne possédaient que des embryons d’humanité ; l’homme complet, tel que nous le connaissons, prit naissance sur le troisième, celui que nous appelons : Lémurie. Celui-ci disparut à la suite d’éruptions volcaniques, par le feu, par de terribles explosions ; la mer, en furie, se précipita dans les gouffres ouverts par les feux souterrains. Voilà comment la Lémurie fut mise en pièces, comment elle cessa d’exister du jour où elle eut achevé le rôle pour lequel elle était destinée ; les énormes vagues la submergèrent, ne laissant, çà et là, que quelques vestiges et une tradition dans la vieille histoire de l’humanité.

L’humanité passa ensuite à une autre période de croissance ; de la race lémurienne, la troisième, – dont les purs spécimens de la race nègre sont aujourd’hui les restes, – elle passa à un autre stade de la civilisation, sur un nouveau grand continent qui, lui aussi, a disparu. Celui-ci, qui s’étendait d’Europe en Amérique, est le vaste continent de l’Atlantide. Il est à présent avéré, dans tous les milieux, que ce continent a parfaitement existé et plusieurs d’entre vous n’ignorent certainement pas que, d’après les recherches archéologiques entreprises sur la côte occidentale d’Afrique, on a mis à jour les ruines de grandes cités ; celui qui lésa découvertes les indique comme témoignage évident de la haute civilisation atteinte par les Atlantes.

En envoyant ses enfants sur toute la surface du monde tel qu’il existe actuellement, les uns dans le nord de l’Amérique, chez les Indiens de cette partie du globe, les autres en Égypte où ils colonisèrent et fondèrent l’un des plus puissants empires égyptiens, d’autres encore dans le nord de l’Asie, chez les Touraniens, les Mongols, l’Atlantide contribua ainsi à la formidable extension d’une race qui forme encore la majorité de l’humanité sur la terre. Mais sa grande civilisation pérît, non plus par le feu, mais par les eaux de l’Océan qui l’engloutirent et l’Atlantide ne laissa plus, dans maints pays, qu’un certain nombre de mythes et de légendes : le Déluge de Noé, le Déluge de Deucalion, et nombre d’autres récits qui se propagèrent dans le monde entier. Après plusieurs catastrophes successives et terrifiantes, l’Atlantide se morcela de plus en plus, fut submergée et périt, ce qui n’empêche qu’un grand nombre d’hommes de cette race lui ont survécu.

Un autre grand continent qui émergeait lentement fut alors préparé pour servir d’habitat à la grande race qui devait succéder aux Allantes, c’est-à-dire à la cinquième. L’Europe qui ne fut que marécages pendant les siècles qui suivirent son émergence au-dessus de la mer, commença de s’assécher, préparant ainsi son sol à être foulé par ceux qui devaient venir l’habiter. La grande presqu’île de l’Indoustan qui avait aussi surgi au sud des Himalayas ne fut, de même, pendant longtemps, qu’un vaste marais inhabitable. Avant les Aryens, quelques nations détachées du peuple atlantéen, s’étant fait un passage dans la chaîne des Himalayas, vinrent fonder une civilisation puissante là où maintenant est l’Inde et où sont actuellement ses peuples aryens. La cinquième race, la race aryenne, fut, environ 80 000 ans avant Jésus-Christ, conduite hors de l’Atlantide (en ce qui concerne les périodes des races vous pouvez compter par millénaires et non par siècles). Quelques individus, pour échapper à l’une des catastrophes, se groupèrent sous la haute direction de leur guide, le Manou ; ils allèrent en Arabie où ils ne demeurèrent que peu de temps, puis se dirigèrent vers le nord de l’Asie pour s’installer définitivement là où s’étend aujourd’hui le désert de Gobi et où, à l’époque, se trouvait une vaste mer intérieure autour de laquelle était un soi fertile, bien fait pour qu’une grande population puisse s’établir et subvenir à ses moyens d’existence ; ce fut là le berceau de notre race, ce fut laque se forma le noyau de ce grand peuple qui devait graduellement étendre sa puissance et le nombre sans cesse croissant de ses enfants, sur les terres qui avaient surgi du fond des océans.

Avant de suivre plus avant ces émigrations, considérons le point suivant se rapportant aux continents pour que je puisse relier le continent à venir à ceux qui ont disparu comme à celui formé par l’Europe et l’Asie, héritage de la cinquième grande race. Ici, comme je ne voudrais pas que vous puissiez penser que je ne vous expose que des rêves de théosophes, permettez-moi de m’en référer à l’éminente et respectable Bristish Association for the Advancement of Science. La dernière réunion annuelle de sa section de géologie nous fera voir comment cette question des continents, anciens et nouveaux, est traitée par les hommes de science d’aujourd’hui ; j’ai constaté que cette société étudie la formation d’un nouveau continent dans l’Océan Pacifique. Or, si vous consultez la Doctrine Secrète, vous y verrez que H.-P. Blavatsky déclare (et son livre parut en 1888, époque à laquelle la science était loin de penser à ce qu’elle admet à présent), qu’un nouveau continent surgirait à l’endroit même où la Lémurie fut autrefois submergée sous les flots et que, si la Lémurie fut engloutie dans l’Océan Pacifique, du fond de cet océan surgirait un nouveau continent destiné à devenir l’habitat d’une race nouvelle. Il ressort des débats de cette société que ce continent commence déjà à émerger. L’émergence rapide des Îles Bogoslof, dans les parages de l’Alaska, a suscité une vive émotion chez les géologues, lesquels se disent que si le nouveau continent surgissait aussi rapidement que ces Îles, il en résulterait un colossal raz de marée qui engloutirait le monde. Telle fut la question à l’ordre du jour, l’automne dernier ; des détails furent aussi donnés quant à la surface et à l’emplacement probables de la nouvelle terre, qui s’étendra des Îles Philippines, Japon, îles Aléoutiennes jusqu’aux Îles du sud-est de l’Asie, la presqu’île de Malacca et Bornéo, sur une longueur d’environ 4 000 milles, à ne considérer que les forces actuellement en jeu. Nos hommes de science ne s’en tinrent pas là et démontrèrent qu’il existe, sous l’Océan Pacifique, un foyer qu’ils appellent l’Anneau de Feu du Pacifique, centre d’éruptions volcaniques et de tremblements de terre où les forces en jeu sont à ce point actives que, durant ces vingt derniers mois, l’on n’a pas enregistré moins de 1 071 tremblements de terre ; ceux-ci ont été si violents, amenèrent des transformations si brusques, que les officiers et l’équipage du steamer américain Albatros ont assisté à un colossal soulèvement qui eut pour résultat de former une île autour du pic volcanique en éruption qui, lui, fut élevé dans l’air jusqu’à environ 1 000 pieds au-dessus de la mer. On déduisit de ce fait que si un violent tremblement de terre venait à se produire sous l’Océan, il donnerait naissance à un raz de marée dans le genre de celui qui eut lieu il n’y a pas si longtemps sur les côtes du Japon et qui sema la ruine sur une longueur de bien des milles. Et si, ajoutent les hommes de science, ce continent s’élève sur une sur face aussi vaste que celle prévue, avec une rapidité aussi grande et aussi périlleuse, un autre raz-de-marée ne sera-t-il pas généré qui emportera l’humanité et engloutira le monde tout entier sous un déluge en comparaison duquel celui de Noé ne fut rien ?

Mais ce n’est pas ainsi que surviennent ces grands changements ; il y a, certes, destruction, unis une destruction partielle et non engloutissement du monde entier. Sans doute, à l’époque où l’Atlantide disparut, au fur et à mesure que se succédèrent les catastrophes, des foules de gens périront ; de vastes raz de marée balayèrent les contrées avoisinantes ; lorsque sa dernière île, Poseidon, s’enfonça sous les eaux, un immense raz de marée s’étendit jusque dans la Méditerranée, semant la ruine sur toutes les côtes, desséchant, par les troubles brusques qu’il amena, la mer du Sahara, si bien qu’un désert existe là où existait jadis un vaste océan. Ces grandes catastrophes du passé peuvent être certainement suivies d’autres catastrophes analogues dans l’avenir ; mais elles ne se produisent pas toutes à la fois, elles sont séparées par des intervalles de milliers et de dizaines de milliers d’années. Ces énormes bouleversements sismiques amènent des destructions locales, mais jamais ils n’anéantirent la race humaine ; tandis que ce nouveau continent émergera peu à peu, des soulèvements brusques surviendront de temps à autre, une trêve d’un millier d’années succédera : durant cette trêve la race destinée à vivre sur ce continent se préparera et se formera lentement sur le continent contigu, l’Amérique.

Considérant ce fait comme l’un des prochains changements, vous pouvez constater que ces changements ne sont qu’une répétition de ce qui s’est passé autrefois au cours de la longue histoire de notre globe. D’autres continents ont sombré, d’autres ont émergé ; pourquoi donc, dès lors, les cœurs des hommes seraient-ils angoissés quand la vieille histoire se répète une fois de plus sur la terre ? Convulsions et catastrophes comptent parmi les moyens employés pour faire progresser l’humanité ; si elles ne se produisaient pas de temps à autre, le monde deviendrait incapable de nourrir ses enfants, car le sol s’épuiserait bien vite s’il devait subvenir à la subsistance d’une si grande multitude, et si, sage mesure, la vieille terre est parfois engloutie sous les flots d’un nouvel océan, c’est pour qu’elle redevienne vierge et puisse s’élever encore, plus tard, pour la formation d’une nouvelle civilisation, pour servir d’habitat à un peuplé nouveau. Oh ! la nature n’est qu’un manteau dont Dieu s’enveloppe ; ces catastrophes ne sont que des moyens permettant l’accomplissement de desseins plus grands. Pourquoi en seriez-vous troublés, vous qui êtes des esprits immortels ? Des continents peuvent être anéantis, d’autres peuvent surgir, mais la race humaine est immortelle, dans son origine comme dans son évolution ; rien ne doit donc vous effrayer, même si la terre était secouée jusque dans son centre.

Envisageant cela avec calme, sachant que ces transformations curent lieu dans le passé et qu’elles se reproduiront dans l’avenir, portons maintenant notre attention sur les races auxquelles j’ai fait allusion et qui correspondent aux continents. Je ne parlerai ici que de notre propre race, la cinquième. Je vous demanderai toutefois de vouloir bien me suivre et de voir cette race dans l’Asie centrale, berceau d’où partirent ses rameaux qui allèrent conquérir le monde, héritage qui lui était dévolu. Deux de ces rameaux – ou sous-races – ont à peu près disparu. Celle que nous appelons la seconde sous-race, issue de la Race-Mère, émigra en Arabie, en Égypte, on Afrique, édifia de vastes empires ; elle n’existe plus maintenant et n’est plus représentée que par certains types d’Arabes et quelques tribus alliées au peuple arabe. Nous pouvons la négliger ; elle n’a plus d’histoire.

Vint la troisième sous-race, l’Iranienne, qui fonda le puissant Empire de Perse, non pas le dernier empire de Cyrus et de Darius, mais cet antique empire qui dura pendant 28 000 ans en Perse et en Mésopotamie. Cette sous-race, elle aussi, est à peu près disparue ; il n’en reste guère que les 80 000 Parsis de l’Inde, seuls représentants de cette splendide race qui sut édifier un empire si grand.

Suivent deux rameaux de la Race-Racine, ce sont les quatrième et cinquième sous-races. Elles quittèrent l’Asie centrale il y a quelque 20 000 ans ; la quatrième se fixa en Géorgie, en Arménie, dans le Turkestan, descendit en Asie Mineure et donna naissance à de nombreuses nations connues dans l’histoire. Les Grecs, les plus anciens Grecs de l’histoire appartenant à la pure race grecque, sont ceux que l’on connaît communément sous le nom de Pélasges ; d’après les prêtres qui parlèrent à Platon, ce furent eux qui repoussèrent la grande invasion des Atlantes quand ceux-ci se dirigèrent vers la conquête de l’Égypte en menaçant la Grèce antique ; ces anciens Grecs furent les premières familles européennes issues de la grande race-mère, familles qui pénétrèrent en Europe environ 10 000 ans avant Jésus-Christ.

La cinquième sous-race, qui avait quitté l’Asie centrale à peu près en même temps que la quatrième, se dirigea plus au Nord, se fixa sur les versants septentrionaux du Caucase où elle demeura de longs siècles durant, soit à peu près 11 500 ans.

La quatrième sous-race pénétra en Europe par la partie méridionale ; ce fut elle qui amena la Grèce à son apogée en y faisant fleurir les arts et une splendide littérature ; ce fut elle aussi qui fonda la République et l’Empire de Rome. Puis elle se répandit en Espagne, nation qui faillit fonder un Empire mondial lorsqu’elle eut envoyé ses enfants au-delà de l’Atlantique, à la conquête du Mexique et du Pérou ; elle y serait parvenue sans les fautes dont elle se rendit coupable par l’institution de l’inquisition, l’expulsion des Juifs et des Maures et par toutes ces cruautés qui front chanceler son gouvernement. Car il y a une justice qui pèse les agissements des nations aussi bien que les actes des individus ; aucune nation ne peut aller contre l’équité, contre la magnanimité, et espérer conserver en même temps le rang qu’elle occupe parmi les premières nations du monde.

Cette même grande sous-race se dirigea ensuite vers la France, peupla les Îles Britanniques et s’arrêta pendant de nombreuses années, apportant la civilisation dans les pays conquis.

Dans l’intervalle, son successeur, la cinquième sous-race, venue en Europe environ 1 500 ans plus tard, s’installa tout d’abord en Pologne et, comme les marais de l’Europe centrale s’étaient peu à peu transformés en une terre sèche et fertile, elle y envoya une vaste famille de Slaves ; de là sont issus les Lettes, Lithuaniens, Prussiens, les grands peuples germains, et enfin les Goths et les Scandinaves.

Ces deux sous-races incarnent deux types très différents l’un de l’autre ; de même que nous notons, dans la Race-Mère, une différence très marquée entre nous, par exemple, et les Mongols ou les Touraniens, type racial, l’on peut faire la même distinction entre Celtes et Teutons dont les traits, l’angle facial, la couleur, diffèrent les uns des autres. Le Celte a la tête ronde, les cheveux noirs, les yeux noirs, un corps plutôt délicat et petit ; le Teuton a la tête beaucoup plus allongée, les cheveux blonds, les yeux bleus ou de couleur claire, un corps massif et de taille plutôt grande. Par suite de croisements successifs, le type originel s’est en grande partie perdu, mais si nous observons l’Italien et le Scandinave qui, eux, ont conservé le type primitif, l’on remarque immédiatement la différence qui existe entre ces deux grandes sous-races qui ont fait de l’Europe leur demeure.

Si maintenant nous continuons de suivre ces sous-races dans leur extension, nous les voyons s’étendre peu à peu sur le monde entier ; cela est spécialement le fait de la dernière, la cinquième, la sous-race teutonne. Vous voyez les Goths et les Scandinaves, – qui appartiennent à cette race, – fonder nations et royaumes au nord de l’Europe, mais la sous-race ne se fixe pas là et se répand sur toutes les surfaces du globe. Vous la voyez franchir l’Océan pour débarquer en Amérique où elle fonde cette puissante République occidentale et cet État du Canada qui devient de jour en jour plus puissant ; après avoir traversé l’Atlantique, elle franchit les mers du sud, colonise l’Australie et la Nouvelle-Zélande, s’empare d’une partie du sud de l’Afrique et se mêle au sang hollandais là où, de nos jours, s’édifie une puissante Fédération. Non contente de s’étendre en de nombreuses colonies, et de faire de la langue anglaise la langue qui, plus que toute autre, se parle dans le monde civilisé, nous la voyons encore se répandre en Asie, et là, se pose une question du plus haut intérêt au sujet de laquelle je m’étendrai tout à l’heure. Avant d’en parler, car cette question se rapporte à l’immense empire de la cinquième race, je tiens à vous apprendre que la cinquième race ne sera pas la dernière ; elle sera suivie d’une sixième et d’une septième. La race teutonne incarne la cinquième subdivision de la grande race aryenne et deux autres subdivisions sont appelées encore à apparaître, à grandir, à évoluer. Pour nous en référer une fois de plus à la Doctrine Secrète nous voyons H.P. Blavatsky nous déclarer que la sixième subdivision de la cinquième race se développera graduellement en Amérique, que c’est plus grandes promesses pour l’avenir du monde. Cette race est la sixième sous-race, la sixième subdivision de la grande race aryenne, et c’est en elle que résident toutes les promesses de l’avenir, c’est elle qui, dans l’humanité, donnera naissance à la prochaine Race-Racine, celle même qui est destinée à s’établir sur le continent qui commence à émerger au-dessus des eaux de l’Océan Pacifique.

Vous avez donc là, et provenant de sources absolument étrangères à la Société Théosophique, les preuves qu’un nouveau continent doit surgir, qu’une nouvelle race doit naître, évènements dont les signes se manifestent par les bouleversements qui s’effectuent autour de vous, mais qui passent inaperçus dès l’instant où vous n’en voyez pas la valeur. Et c’est précisément en cela que le théosophe possède un avantage sur la plupart d’entre vous ; il a étudié l’histoire du passé, il s’est familiarisé avec les annales qui racontent cette histoire, il a vu le plan grandiose, en a observé l’esquisse. Lorsqu’une petite partie se détache, telle une pièce du jeu de puzzle d’un enfant, il vous arrive de vous demander ce que cette petite pièce, quand elle est séparée du reste, peut bien représenter : mais si vous avez vu le tableau, l’assemblage complet, vous saurez très bien à quoi endroit devra s’ajouter la pièce au milieu de toutes les autres. De même, en étudiant le grand tableau, nous en reconnaissons les fragments au fur et à mesure qu’ils apparaissent, nous connaissons les endroits qu’ils occuperont dans l’ensemble, le plan indiquant nettement leur utilité et chacun de ces fragments ayant sa place dans la grande mosaïque.

Et nous voyons ainsi la naissance d’une sous-race, l’apparition d’un nouveau continent.

Mais que doit-il advenir avant que cette race grandisse en puissance, durant ces milliers de milliers d’années qui s’écouleront ayant que ce nouveau continent soit prêt à recevoir la nouvelle humanité ?

D’autres changements s’effectuent sous nos yeux. Quelle est leur signification ? D’après vous, – et les plus âgés seront certainement de mon opinion, – l’un de ces changements est le sentiment que vous avez d’un revirement dans votre attitude à l’égard des colonies comme d’un changement dans l’attitude des colonies à votre égard. J’ai parlé des grandes transformations apportées par l’extension de la cinquième sous-race. Quand j’étais jeune fille, élevée dans une famille appartenant au parti des Whigs, j’eus maintes fois l’occasion d’entendre, au sujet des colonies, des remarques absolument différentes de celles qu’on fait aujourd’hui : on en parlait comme à regret, on exprimait le désir de les voir se séparer de nous en instituent, à leur choix, royaumes ou républiques pour réclamer ensuite leur autonomie. On ne les considérait pas comme faisant parties du puissant Empire ; ils n’étaient plus des enfants de la mère-patrie ceux qui, bien que vivant dans une autre partie du monde conservent pourtant des liens étroits et affectueux avec le pays d’où ils sont issus. Dans les colonies elles-mêmes, ce sentiment était partagé ; leur rêve, c’était l’indépendance, la séparation ; chacune réclamait son pays,