L'Employé de l'agent de change - Ligaran - E-Book

L'Employé de l'agent de change E-Book

Ligaran

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Beschreibung

Extrait : "Au cours des trois mois qui suivirent mon installation, je ne bougeai de chez moi que pour visiter mes malades ; je vis donc rarement mon ami Sherlock Holmes, qui ne se déplaçait presque jamais en dehors de ses affaires, puisque de mon côté j'étais trop occupé pour me rendre dans Baker Street."

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EAN : 9782335042733

©Ligaran 2015

Peu de temps après mon mariage, j’avais acheté une clientèle dans le quartier de Paddington. Le vieux M. Farquhar, qui me l’avait cédée, avait été autrefois un excellent praticien de médecine générale ; mais son âge, compliqué d’un mal qui ressemblait à la danse de Saint-Guy, avait éloigné les patients de son cabinet. Rien d’anormal, n’est-ce pas, à ce que le public parte du principe que l’homme qui fait profession de soigner autrui doit être lui-même en bonne santé ? Beaucoup de gens se méfient du médecin dont les remèdes sont inefficaces pour son propre cas. Au fur et à mesure que déclinait mon prédécesseur, sa clientèle tombait. Quand je pris sa succession, elle était descendue de mille deux cents consultations annuelles à trois cents. Toutefois j’étais jeune, plein d’énergie, et j’avais confiance : quelques années, j’en étais sûr, me suffiraient pour remonter la pente.

Au cours des trois mois qui suivirent mon installation, je ne bougeai de chez moi que pour visiter mes malades ; je vis donc rarement mon ami Sherlock Holmes, qui ne se déplaçait presque jamais en dehors de ses affaires, puisque de mon côté j’étais trop occupé pour me rendre dans Baker Street. Aussi fus-je surpris, certain matin de juin, lorsque, assis en train de lire la Gazette médicale anglaise après mon petit déjeuner, j’entendis la sonnette bientôt suivie de la voix aiguë, presque stridente, de mon vieux camarade.

 

– Ah ! mon cher Watson ! s’écria-t-il en pénétrant dans le salon. Je suis ravi de vous voir. J’espère que Mme Watson est tout à fait remise des petites émotions que nous avons connues lors de notre aventure du « signe des quatre » ?

– Merci, tous deux nous allons très bien ! répondis-je en lui serrant chaleureusement la main.

– Et j’espère aussi, reprit-il en s’asseyant dans le rocking-chair, que les soucis de l’exercice de la médecine n’ont pas entièrement détruit l’intérêt que vous portiez à nos petits problèmes de logique ?

– Au contraire ! répondis-je. Hier soir encore je me suis plongé dans mes vieilles notes pour classer quelques-uns de nos résultats. Considéreriez-vous votre collection comme terminée, achevée, complète ?

– Pas du tout ! Je ne souhaiterais rien de mieux que de l’enrichir d’expériences nouvelles.

– Aujourd’hui par exemple ?

– Oui. Aujourd’hui si cela vous plaît.

– Et aussi loin qu’à Birmingham ?

– Certainement, si vous le désirez.

– Et la clientèle ?

– J’assure celle de mon voisin quand il s’en va. Il est toujours prêt à acquitter ses dettes.

– Ah ! ’voilà qui est parfait ! s’exclama Holmes en se laissant aller dans son fauteuil et en me regardant attentivement à l’abri de ses paupières à demi closes. Je m’aperçois que ces derniers temps votre santé n’a pas été brillante. Les rhumes de l’été sont toujours assez fatigants.

– J’ai dû rester à la chambre trois jours la semaine dernière à cause d’un coup de froid. Mais je croyais que je n’en arborais aucune trace.

– En effet. Vous paraissez remarquablement en forme.

– Comment alors avez-vous su que j’avais été souffrant ?

– Vous connaissez mes méthodes, cher ami !

– Vous l’avez déduit ?

– Exactement.

– Et de quoi ?

– De vos pantoufles.

 

Je considérai les pantoufles vernies neuves que je portais.

 

– Comment diable ?…

 

Holmes répondit à ma question avant que j’eusse eu le temps de la formuler.

 

– Vos pantoufles sont neuves, dit-il. Il ne peut pas y avoir plus de quelques semaines que vous les avez. Or les semelles que vous présentez en ce moment à ma vue sont légèrement roussies. Un instant j’ai pensé que vous aviez pu les mouiller, puis les roussir en les séchant. Mais près de la cambrure je vois un petit disque rouge de papier avec les hiéroglyphes du marchand. L’humidité l’aurait naturellement décollé. Vous vous êtes donc assis les pieds au feu, ce qu’un homme en parfaite santé n’aurait pas fait, même par un mois de juin aussi pluvieux que celui dont nous sommes gratifiés.

 

Les raisonnements de Holmes avaient ceci de particulier : une fois l’explication fournie, la chose était la simplicité même. Il lut ce sentiment sur mon visage. Son sourire se nuança d’amertume.

 

– J’ai l’impression que je me déprécie quand j’explique, dit-il. Des résultats sans cause sont beaucoup plus impressionnants. Êtes-vous prêt à partir pour Birmingham ?

– Bien sûr ! De quelle affaire s’agit-il ?