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L’Oiseau bleu est une pièce de théâtre en six actes et douze tableaux écrite par l'écrivain belge Maurice Maeterlinck en 1908.
Un frère et une sœur, Tyltyl et Mytyl, pauvres enfants de bûcheron, regardent par la fenêtre le Noël des enfants riches lorsque la fée Bérylune leur demande d'aller chercher l'Oiseau bleu pour guérir sa petite fille qui est malade (elle voudrait être heureuse). À travers cette quête, aidés par la Lumière, Tyltyl et Mytyl vont retrouver leurs grands-parents morts, leur petit frère pas encore né et bien d'autres personnages encore.
L'Oiseau bleu parle également de personnages ennemis ne facilitant pas la tâche des enfants, tels la chatte, prête à tuer les enfants pour sauver sa vie (en effet, une fois que l'on a tourné le Diamant, animaux et éléments prennent vie), aidée de la Nuit, des arbres et d'autres encore…
Extrait
| Tableau I
LA MAISON DU BÛCHERON
Le théâtre représente l’intérieur d’une cabane de bûcheron, simple, rustique, mais non point misérable...
(Au lever du rideau, Tyltyl et Mytyl sont profondément endormis dans leurs petits lits. La Mère Tyl les borde une dernière fois, se penche sur eux, contemple un moment leur sommeil, et appelle de la main le père Tyl qui passe la tête dans l’entre-bâillement de la porte. La Mère Tyl met un doigt sur les lèvres pour lui commander le silence, puis sort à droite sur la pointe des pieds, après avoir éteint la lampe. — La scène reste obscure un instant, puis une lumière dont l’intensité augmente peu à peu filtre par les lames des volets. La lampe sur la table se rallume d’elle-même ; mais sa flamme est d’une autre couleur que lorsque la Mère Tyl l’éteignit. Les deux enfants semblent s’éveiller et se mettent sur leur séant.)
TYLTYL
Mytyl ?
MYTYL
Tyltyl ?
TYLTYL
Tu dors ?
MYTYL
Et toi ?...|
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Veröffentlichungsjahr: 2020
COSTUMES
TABLEAUX
PERSONNAGES
ACTE PREMIER
Tableau I
ACTE DEUXIÈME
Tableau II
Tableau III
ACTE III
Tableau IV
Tableau V
ACTE IV
Tableau VI
Tableau VII
Tableau VIII
ACTE V
Tableau IX
Tableau X
MAURICE MAETERLINCK
L’OISEAU BLEU
FÉERIE EN CINQ ACTES
ET DIX TABLEAUX
Librairie Charpentier et Fasquelle, 1909
Raanan Editeur
Livre 696 | édition 1
TYLTYL : Costume du Petit-Poucet dans les contes de Perrault : petite culotte rouge-vermillon, courte veste bleu tendre, bas blancs, souliers ou bottines de cuir fauve.
MYTYL : Costume de Grethel ou bien du Petit Chaperon rouge.
LA LUMIÈRE : Robe couleur de lune, c’est-à-dire d’or pâle à reflets d’argent, gazes scintillantes, formant des rayons, etc. Style néo-grec ou anglo-grec genre Walter Crane ou même plus ou moins Empire. — Taille haute, bras nus, etc. — Coiffure : sorte de diadème ou même de couronne légère.
LA FÉE BÉRYLUNE, LA VOISINE BERLINGOT : Costume classique des pauvresses de contes de fées. On pourrait supprimer au premier acte la transformation de la Fée en princesse.
LE PÈRE TYL, LA MÈRE TYL, GRAND-PAPA TYL, GRAND’MAMAN TYL : Costumes légendaires des bûcherons et des paysans allemands dans les contes de Grimm.
LES FRÈRES ET SŒURS DE TYLTYL : Variantes du costume du Petit-Poucet.
LE TEMPS : Costume classique du Temps : vaste manteau noir ou gros bleu, barbe blanche et flottante, faulx, sablier.
LA NUIT : Amples vêtements noirs mystérieusement constellés, à reflets mordorés. Voiles, pavots sombres, etc.
LA PETITE FILLE DE LA VOISINE : Chevelure blonde et lumineuse, longue robe blanche.
LE CHIEN : Habit rouge, culotte blanche, bottes vernies, chapeau ciré ; costume rappelant plus ou moins celui de John Bull.
LE CHAT : Costume du Chat botté : perruque poudrée, tricorne, habit bleu de ciel, épée en verrouil, etc.
Il convient que les têtes de ces deux personnages ne soient que discrètement animalisées.
LE PAIN : Somptueux costume de Pacha. Ample robe de soie ou de velours cramoisi, broché d’or. Vaste turban. Cimeterre. Ventre énorme, face rouge et extrêmement joufflue.
LE SUCRE : Robe de soie, dans le genre de celles eunuques, mi-partie de blanc et de bleu pour rappeler le papier d’emballage des pains de sucre. Coiffure des gardiens du sérail.
LE FEU : Maillot rouge, manteau vermillon à reflets chatoyants, doublé d’or. Aigrette de flammes versicolores.
L’EAU : Robe couleur du temps du conte de Peau d’Âne, c’est-à-dire robe bleuâtre ou glauque, à reflets transparents, effets de gaze ruisselante, également style néo ou anglo-grec, mais plus ample, plus flottant. Coiffure de fleurs et d’algues ou de roseaux.
ANIMAUX : Costumes populaires ou paysans.
LES ARBRES : Robes, nuances variées du vert ou de la teinte tronc d’arbres. Attributs, feuilles ou branches qui les fassent reconnaître.
1er TABLEAU (acte I) : La Maison du Bûcheron.
2e TABLEAU (acte II) : Chez la Fée.
3e TABLEAU (acte II) : Le Pays du Souvenir.
4e TABLEAU (acte III) : Le Palais de la nuit.
5e TABLEAU (acte III) : La Forêt.
6e TABLEAU (acte IV) : Devant le Rideau.
7e TABLEAU (acte IV) : Le Cimetière.
8e TABLEAU (acte IV) : Le Royaume de l’Avenir.
9e TABLEAU (acte V) : L’Adieu.
10e TABLEAU (acte V) : Le Réveil.
TYLTYL.MYTYL.LA LUMIÈRE.LA FÉE BÉRYLUNE.LA VOISINE BERLINGOT.LE PÈRE TYL.LA MÈRE TYL.GRAND-PAPA TYL. DécédéGRAND’MAMAN TYL. »LES FRÈRES DE TYLTYL. »LES SŒURS DE TYLTYL. »LE TEMPS.LA NUIT.LA PETITE FILLE DE LA VOISINE BERLINGOT.LE CHIEN (nommé TYLÔ).LE CHAT (nommé TYLETTE).LE PAIN.LE SUCRE.LE FEU.L’EAU.LE LOUP.LE PORC.LE BŒUF.LA VACHE.LE TAUREAU.LE MOUTON.LE LAPIN.LE CHEVAL.LE CHÊNE.L’ORME.LE HÊTRE.LE TILLEUL.LE SAPIN.LE CYPRÈS.LE MARRONNIER.LE LIERRE.LE PEUPLIER.LE SAULE.
Étoiles, Maladies, Ténèbres, etc.
LA MAISON DU BÛCHERON
Le théâtre représente l’intérieur d’une cabane de bûcheron, simple, rustique, mais non point misérable. — Cheminée à manteau où s’assoupit un feu de bûches. — Ustensiles de cuisine, armoire, huche, horloge à poids, rouet, fontaine, etc. — Sur une table, une lampe allumée. — Au pied de l’armoire, de chaque côté de celle-ci, endormis, pelotonnés, le nez sous la queue, un Chien et un Chat. — Entre eux deux, un grand pain de sucre blanc et bleu. Accrochée au mur, une cage ronde renfermant une tourterelle. — Au fond, deux fenêtres dont les volets intérieurs sont fermés. — Sous l’une des fenêtres, un escabeau. — À gauche, la porte d’entrée de la maison, munie d’un gros loquet. — À droite, une autre porte. — Échelle menant à un grenier. — Également à droite deux petits lits d’enfant, au chevet desquels, sur deux chaises, des vêtements se trouvent soigneusement pliés.
(Au lever du rideau, Tyltyl et Mytyl sont profondément endormis dans leurs petits lits. La Mère Tyl les borde une dernière fois, se penche sur eux, contemple un moment leur sommeil, et appelle de la main le père Tyl qui passe la tête dans l’entre-bâillement de la porte. La Mère Tyl met un doigt sur les lèvres pour lui commander le silence, puis sort à droite sur la pointe des pieds, après avoir éteint la lampe. — La scène reste obscure un instant, puis une lumière dont l’intensité augmente peu à peu filtre par les lames des volets. La lampe sur la table se rallume d’elle-même ; mais sa flamme est d’une autre couleur que lorsque la Mère Tyl l’éteignit. Les deux enfants semblent s’éveiller et se mettent sur leur séant.)
TYLTYL
Mytyl ?
MYTYL
Tyltyl ?
TYLTYL
Tu dors ?
MYTYL
Et toi ?…
TYLTYL
Mais non, je dors pas puisque je te parle…
MYTYL
C’est Noël, dis ?…
TYLTYL
Pas encore ; c’est demain. Mais le petit Noël n’apportera rien cette année…
MYTYL
Pourquoi ?…
TYLTYL
J’ai entendu maman qui disait qu’elle n’avait pu aller à la ville pour le prévenir… Mais il viendra l’année prochaine…
MYTYL
C’est long, l’année prochaine ?…
TYLTYL
Ce n’est pas trop court… Mais il vient cette nuit chez les enfants riches…
MYTYL
Ah ?…
TYLTYL
Tiens !… Maman a oublié la lampe !… J’ai une idée ?…
MYTYL
?…
TYLTYL
Nous allons nous lever…
MYTYL
C’est défendu…
TYLTYL
Puisqu’il n’y a personne… Tu vois les volets ?…
MYTYL
Oh ! qu’ils sont clairs !…
TYLTYL
C’est les lumières de la fête.
MYTYL
Quelle fête ?
TYLTYL
En face, chez les petits riches. C’est l’arbre de Noël. Nous allons les ouvrir…
MYTYL
Est-ce qu’on peut ?
TYLTYL
Bien sûr, puisqu’on est seuls… Tu entends la musique ?… Levons-nous… (Les deux enfants se lèvent, courent à l’une des fenêtres, montent sur l’escabeau et poussent les volets. Une vive clarté pénètre dans la pièce. Les enfants regardent avidement au dehors.)
TYLTYL
On voit tout !…
MYTYL, qui ne trouve qu’une place précaire sur l’escabeau.
Je vois pas…
TYLTYL
Il neige !… Voilà deux voitures à six chevaux !…
MYTYL
Il en sort douze petits garçons !…
TYLTYL
T’es bête !… C’est des petites filles…
MYTYL
Ils ont des pantalons…
TYLTYL
Tu t’y connais… Ne me pousse pas ainsi !…
MYTYL
Je t’ai pas touché.
TYLTYL, qui occupe à lui seul tout l’escabeau.
Tu prends toute la place…
MYTYL
Mais j’ai pas du tout de place !…
TYLTYL
Tais-toi donc, on voit l’arbre !…
MYTYL
Quel arbre ?…
TYLTYL
Mais l’arbre de Noël !… Tu regardes le mur !…
MYTYL
Je regarde le mur parce qu’y a pas de place…
TYLTYL, lui cédant une petite place avare sur l’escabeau.
Là !… En as-tu assez ?… C’est-y pas la meilleure ?… Il y en a des lumières ! Il y en a !…
MYTYL
Qu’est-ce qu’ils font donc ceux qui font tant de bruit ?…
TYLTYL
Ils font de la musique.
MYTYL
Est-ce qu’ils sont fâchés ?…
TYLTYL
Non, mais c’est fatigant.
MYTYL
Encore une voiture avec des chevaux blancs !…
TYLTYL
Tais-toi !… Regarde donc !…
MYTYL
Qu’est-ce qui pend comme ça, en or, après les branches ?…
TYLTYL
Mais les jouets, pardi !… Des sabres, des fusils, des soldats, des canons…
MYTYL
Et des poupées, dis, est-ce qu’on en a mis ?…
TYLTYL
Des poupées ?… C’est trop bête ; ça ne les amuse pas…
MYTYL
Et autour de la table, qu’est-ce que c’est tout ça ?…
TYLTYL
C’est des gâteaux, des fruits, des tartes à la crème…
MYTYL
J’en ai mangé une fois, lorsque j’étais petite…
TYLTYL
Moi aussi ; c’est meilleur que le pain, mais on en a trop peu…
MYTYL
Ils n’en ont pas trop peu… Il y en a plein la table… Est-ce qu’ils vont les manger ?…
TYLTYL
Bien sûr ; qu’en feraient-ils ?…
MYTYL
Pourquoi qu’ils ne les mangent pas tout de suite ?…
TYLTYL
Parce qu’ils n’ont pas faim…
MYTYL, stupéfaite.
Ils n’ont pas faim ?… Pourquoi ?…
TYLTYL
C’est qu’ils mangent quand ils veulent…
MYTYL, incrédule.
Tous les jours ?…
TYLTYL
On le dit…
MYTYL
Est-ce qu’ils mangeront tout ?… Est-ce qu’ils en donneront ?…
TYLTYL
À qui ?…
MYTYL
À nous…
TYLTYL
Ils ne nous connaissent pas…
MYTYL
Si on leur demandait ?…
TYLTYL
Cela ne se fait pas.
MYTYL
Pourquoi ?…
TYLTYL
Parce que c’est défendu.
MYTYL, battant des mains.
Oh ! qu’ils sont donc jolis !…
TYLTYL, enthousiasmé.
Et ils rient et ils rient !…
MYTYL
Et les petits qui dansent !…
TYLTYL
Oui, oui, dansons aussi !… (Ils trépignent de joie sur l’escabeau.)
MYTYL
Oh ! que c’est amusant !…
TYLTYL