La démocratie impossible - Francis Colzet Ngolo - E-Book

La démocratie impossible E-Book

Francis Colzet Ngolo

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Beschreibung

L’Afrique est-elle véritablement ce continent d’avenir tant vanté par les discours optimistes ? Ceux qui l’affirment distinguent-ils avec justesse l’espoir, le potentiel et la réalité ? Derrière ces promesses souvent bâties sur des bases vacillantes, on oublie que l’histoire ne suit jamais un chemin tracé d’avance. Les empires incas et aztèques, riches en ressources, n’ont-ils pas sombré malgré leur potentiel ? Aujourd’hui, l’Afrique semble prisonnière d’un cycle où stagnation et déclin se succèdent, minée à la fois par des failles internes et des influences extérieures. Pourquoi ce décalage entre les discours triomphants et la réalité brute ? Peut-être parce que le renouveau ne peut jaillir d’un socle fissuré par le temps et les épreuves. Le présent ouvrage propose une analyse lucide et sans complaisance de la situation actuelle du continent, dans l’espoir d’inciter chacun à une réflexion profonde.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Pour Francis Colzet Ngolo, la littérature est une arme puissante au service de l’humanité pour transmettre ses idées. Avec son premier ouvrage, il manie cet outil noble pour exprimer sa vision de l’Afrique face aux mutations du monde.

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Seitenzahl: 161

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Francis Colzet Ngolo

La démocratie impossible

Le mensonge africain

© Lys Bleu Éditions – Francis Colzet Ngolo

ISBN : 979-10-422-5735-4

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À ma mère,

Mpori Ntamba Denise ;

À mes enfants,

Carmela, Leonid Joëlla, Anne Lutetia Athina,

Dominique, Ewen, Loane ;

Et à leur mère,

Lutetia Corinne Babady-Moddy,

épicurienne parmi les stoïciens ;

À mon frère de cœur,

Gilbert Safoula, ce que j’ai réussi de mieux dans ma vie, c’est nouer des liens amicaux avec lui,

celui qui a toujours été présent,

à l’épreuve des circonstances difficiles ;

À mon oncle,

Dr Michel Mpandi,

sans lui, je ne serais peut-être plus de ce monde ;

À mes sœurs,

Nathalie Gabalo, Sandrine Sassa, les reines de mon cœur.

Préface

Cet ouvrage ne fait que mettre le doigt dans une plaie béante et en apparence inguérissable. Tellement d’absurdités jalonnent le parcours ondoyant des dirigeants et des pays d’Afrique, manquant de boussole, et qui ne sombrent pas encore comme le Titanic.

Les idées de cet ouvrage sont primaires, mes observations ne sont pas nouvelles, mais différentes et sont de nature à dénoncer cette imposture qui parle du développement d’un continent dont les pays sont déstructurés et balkanisés.

Tous « les mastodontes » africains présentés comme meilleures économies du continent, plus riches du continent, des soi-disant colosses, chaque année, en réalité, sont des nains hors de la forêt, désorientés (suivez les mésaventures d’Aliko Dangoté avec sa raffinerie au Nigeria, pays qu’on fait passer pour prospère).

J’espère juste faire de cette œuvre un objet vivant, reflet d’une non-évolution de ce continent qui n’est jamais pris au singulier. Quand on parle de l’Union européenne, c’est une communauté de singularité. Or pour l’Afrique, impossible d’en détacher un seul. C’est comme si l’Afrique était sur une autre planète, celle sur laquelle nous vivons et celle sur laquelle les Africains sont convaincus de vivre.

Sinon, comment expliquer qu’au XXIe siècle tous les pays africains ont les mêmes maux à des degrés différents, néanmoins, mais un malade toujours comateux.

Il suffit de constater comment se fait l’urbanisation des bidons(ville) sans eau ni électricité, pas d’assainissement, pour comprendre que rien n’est pensé. Surtout avec une démographie très jeune, comment vont-ils vivre dans ces capharnaüms ? Quand vous entendez les Africains parler de leur continent et de la fierté d’être Africains, vos oreilles bourdonnent. Vous vous dites : se rendent-ils comptent de ces pensées illusoires ? C’est comme s’ils savaient que vivre dans le monde réel peut apporter de la douleur.

Comment expliquer l’appétence des dirigeants africains pour des experts qui n’apprennent rien de leurs échecs passés, qui établissent des normes pour le continent africain n’ayant aucune validité dans la réalité, des gens qui passent leur vie à se tromper sur leurs prédictions de « l’Afrique c’est le continent de l’avenir » en pensant que dans un quart de siècle ils auront raison ?

Comment vivre dans une insécurité permanente et avoir cette béatitude que demain « ça ira » par l’opération du Saint-Esprit ? C’est sûr, comme disait Nietzsche, que nos illusions nous font vivre, et il paraît que l’espoir fait vivre, mais ne vivre que de l’espoir peut s’apparenter à un crime.

Il ne fait aucun doute que les esprits sont bridés ou indifférents, s’égarant de plus belle. Tant que les Africains resteront cantonner dans le logiciel « ça ira un jour » et ne pas utiliser le logiciel du réel, le sort ne saurait changer.

Ce qu’il faut, c’est être armé de courage exceptionnel, avoir de la bravoure pour « couper les têtes », une force d’âme pour comprendre que les évènements ne sont favorables qu’à ceux qui s’y sont préparés. Pourquoi les cerveaux des dirigeants africains ont du mal à discerner certaines nuances ?

Les Africains disent à tout bout de champ : « nous allons nous développer » sans tenir compte du contexte et de l’environnement globalisé. Cela peut s’apparenter à une schizophrénie et paraître masochiste. Ils succombent au sophisme des coûts irrécupérables, dixit Daniel Kahneman, depuis les années 60, mais n’en tirent aucune leçon.

La majeure partie de ces dirigeants se satisfont des publireportages et des articles des journalistes laudateurs intéressés, ils ne se rendent pas compte qu’en Afrique, l’indice important des revenus moyens et dans le reste du monde ne fait que se creuser.

Le calcul précis n’existe pas, il y a les probabilités qui peuvent être appliquées parce qu’on croit à l’existence d’un possible résultat ou de quelque chose d’alternatif. En Afrique, rien de tout cela ne semble possible.

Prologue

« Unus sed leo (un seul, mais un lion) ». On prête à Alexandre le Grand cette phrase : « Il vaut mieux une armée de mouton dirigée par un lion, qu’une armée de lion dirigée par un mouton. Les sociétés ont été régies par des gens qui savaient prendre des risques, pas par des rentiers. »

« Ne doutez pas du pouvoir de persuasion d’une poignée de personnes de changer le monde », car la minorité qui est active, intolérante et courageuse bouscule tout, l’histoire est témoin, le courage et la ténacité sont toujours (la foule n’a pas ces qualités) récompensés.

Toutes les révolutions réussies (même si elles ont souvent mal abouti) sont l’œuvre d’une minorité obsessionnelle, la croissance économique, la créativité, les adaptations morales sont l’œuvre d’une minorité, d’un petit nombre.

Ni le consensus, ni les élections, ni le vote de la majorité (la démocratie) ne font évoluer la société. Une poignée des gens suffit à faire considérablement bouger les choses, il suffit d’une règle, sortir des dogmes.

L’histoire du XXe siècle se serait passée autrement sans ces trois personnages : Hitler Adolf, Djougachvili Joseph dit Staline, Mao Zedong. Des gens très minoritaires au commencement.

Jean Paul Sartre écrit en 1961 : « Il n’y a pas si longtemps, la terre comptait deux milliards d’habitants, soit cinq cents millions d’hommes et un milliard cinq cents millions d’indigènes.

Les premiers disposaient du verbe, les autres l’empruntaient. Entre ceux-là et ceux-ci, des roitelets vendus, des féodaux, une fausse bourgeoisie forgée de toutes pièces servaient d’intermédiaires. Aux colonies, la vérité se montrait nue ; les “métropoles” la préféraient vêtue. Il fallait que l’indigène les aimât. Comme des mères, en quelque sorte.

L’élite européenne entreprit de fabriquer un indigénat d’élite. On sélectionnait des adolescents, on leur marquait sur le front, au fer rouge, les principes de la culture occidentale, on leur fourrait dans la bouche des bâillons sonores, grands mots pâteux qui collaient aux dents. Après un bref séjour en métropole, on les renvoyait chez eux, truqués.

Ces mensonges vivants n’avaient plus rien à dire à leurs frères. Ils résonnaient de Paris, de Londres, d’Amsterdam nous lancions des mots “Parthénon ! Fraternité !” et, quelque part en

Afrique, en Asie, des lèvres s’ouvraient : “… thénon ! nité !” C’était l’âge d’or. Il prit fin : les bouches s’ouvrirent seules. Les voix jaunes et noires parlaient encore de notre humanisme, mais c’était pour nous reprocher notre inhumanité.

Nous écoutions sans déplaisir ces courtois exposés d’amertume. D’abord, ce fut un émerveillement fier : comment ? Ils causent tout seuls ? Voyez pourtant ce que nous avons fait d’eux ! Nous ne doutions pas qu’ils acceptassent notre idéal, puisqu’ils nous accusaient de n’y être pas fidèles. Pour le coup, l’Europe crut à sa mission : elle avait hellénisé les Asiatiques, créé cette espèce nouvelle, les nègres gréco-latins. Nous ajoutions, tout à fait entre nous, pratique : et puis laissons les gueuler, ça les soulage ; “chien qui aboie ne mord pas”. Des décennies plus tard, on constate que ces écrits gardent leur valeur. »

La nation

Une nation fondée sur une base naturelle n’existe pas. La nation est un groupe de personnes unies par une erreur commune concernant leurs ancêtres et par une aversion partagée envers leurs voisins. Il s’agit d’une illusion qui n’est même pas « ethnique » ; elle se forme progressivement à mesure que les structures sociales se nationalisent.

Les populations qu’elles incluent, même en se répartissant ou dominant, sont englobées, c’est-à-dire représentées dans le passé ou dans l’avenir comme si elles formaient une communauté naturelle.

La démocratie apparaît comme un cocon alors qu’elle est d’une violence sournoise. Le concept de « Nation » vient du mot latin natio et ce mot porte à confusion, surtout au XXe siècle, se prolongeant au XXIe siècle, comme l’a fait remarquer l’historien Marc Bloch. Au grand désespoir des historiens, les hommes n’ont pas coutume de changer de vocabulaire chaque fois qu’ils changent de mœurs.

Nietzsche écrit : « partout où les hommes des premiers âges plaçaient un mot, ils croyaient avoir fait une découverte. Combien en vérité il en était autrement ! Maintenant, pour atteindre la connaissance, il faut trébucher sur des mots devenus éternels et durs comme la pierre, et la jambe se cassera plusfacilement que le mot ». Deux mots symbolisent cette pensée, Démocratie et Nation.

La démocratie reste ce système plein d’imperfections comme toute entreprise humaine. Néanmoins, le seul tenable pour toutes alternatives. Les pays africains ne pourront en faire l’impasse, car l’estime de soi passe par cette liberté et ces pays ne peuvent se passer ni de l’un ni de l’autre, ils n’ont pas l’idéal d’un projet commun.

Le retard accumulé depuis l’esclavage à nos jours est colossal pour ouvrir une voie individuelle. Depuis des décennies, l’Afrique est présentée comme un continent d’avenir, mais quel avenir ? Sûrement un continent d’espoir, mais que vaut l’espérance sans la foi qui va avec, sinon qu’elle est stérile.

La politique détermine la vie des peuples, tant que les hommes politiques africains ne comprendront pas ce sens, aucun diplôme, aucun combat ne s’imposera comme une échelle de vie.

La politique doit se penser comme un moyen, pas une fin. Tant que les représentants des pays africains ne seront pas « armés » politiquement, les carences resteront dans leur gangue.

C’est le manque d’Afrique qui pose problème, pas les peuples africains. Penser Afrique reste la seule échelle pertinente. Tous les systèmes pourront être expérimentés dans ce continent, aucune greffe ne prendra, tant que les gens intégrant ces systèmes n’auront pas « l’amour » de ces pays, pour que les peuples obtiennent ce qu’ils escomptent.

Aucun processus démocratique ne sauvera ces pays tant qu’une certaine catégorie mentale pernicieuse dominera, celle de « celui qui viendra fera » précédant la prévarication.

Que la communauté dite internationale prescrive ses « ordonnances » autant qu’elle pourra, rien ne se fera sans « l’amour » du pays, pas celui de la parole, et pourtant la démocratie, malgré tout, reste la meilleure option, elle sécularise le pouvoir et son exercice.

Les dictatures et les régimes autoritaires sont fragiles, il suffit de la mort « d’unhomme dit fort » pour que l’édifice fragile fasse basculer le pays en paix artificiel dans un gouffre insondable à l’exemple de la Lybie et l’Irak. Les exemples aussi dans l’histoire sont nombreux, même si aucune comparaison n’est fiable pour schématiser.

L’Afrique, un continent d’avenir ? Parmi quelques obligations et sept critères qui représentent le développement pouvant faire penser à un avenir, aucun n’est rempli : la sécurité,l’éducation,la santé,ledésenclavement,la formation,l’industrialisation,l’énergie. Le pourcentage en termes d’évolution est tellement faible que parler d’avenir s’apparente plus à une escroquerie intellectuelle et une illusion d’espoir que d’avenir. Pour capter et réadapter les transferts de technologie, il faut avoir des compétences. Ces compétences manquent-elles dans des pays africains ? En apparences, non. Mais où le bât blesse-t-il ?

Les arguments fallacieux qui consistent à dire que l’Europe et l’Amérique ont mis des siècles pour se développer n’ont aucune valeur maintenant. Ces états ont mis du temps à se développer, ce temps est normal, ils n’avaient pas bénéficié des technologies aussi efficaces qui existent aujourd’hui.

Quand l’Europe à découvert la vapeur au XIXe siècle, tout est allé très vite. Quand l’Amérique à découvert le train, tout est allé très vite pour gagner la bataille du développement. Il y a une révolution qui est en train de se mettre en scène, le numérique et l’intelligence augmentée, les tunnels d’entrées des pays africains ? Où sont les programmes scientifiques et technologiques ? Où sont les universités, les écoles d’ingénieurs ?

Ce sont les circonstances qui déploient les capacités, à l’exemple de la Corée du Sud qui n’a mis que vingt ans pour devenir ce qu’elle est. En cela, les pays d’Afrique n’ont pas d’excuses, sinon la mauvaise foi de sa jeunesse et surtout des dirigeants politiques. Ces pays peuvent se développer parce que la technique est extraordinairement efficiente.

Tous les pays développés se ressemblent, pas les pays moins développés, et les pays africains ne font pas exception. Les pays africains n’ont rien inventé, ni la corruption, ni les injustices, ni les prébendes, ni les inégalités, ni les abus de position, ni le népotisme, ni le clientélisme. Aucun apanage de ces pays. Ce qui les différencie des autres c’est l’inefficacité dans la pratique, ces pays africains ont-ils besoin de modèle ? Ce serait l’Idéal, mais les modèles ont ceci de désolant ; on en voit les défauts que tard.

Suivre un modèle précis se serait s’embourber. Seul s’en inspirer peut être propice, à l’exemple des pays aux économies administrées qui donnent l’illusion du développement globalement. Alors que ce ne sont que des petites poches qui se développent, la misère touchant une grande partie de sa population (Inde).

Cela ne peut correspondre aux aspirations du XXIe siècle. Alors la question pour ces pays est : peut-on réellement concilier dynamisme économique d’une part et monopolisation du pouvoir ? D’ici à 2050, selon les statistiques (prudence), le continent pourra compter un milliard d’habitants. C’est exponentiel au regard de la situation socio-économique délétère.

En conséquence, les pays africains ont besoin d’inventer leur modèle. Certes, d’un pays africain à l’autre, il y a des disparités socioculturelles visibles, la solidarité à l’émulation serait l’unique règle, cette époque est unique, celles qui viendront aussi le seront, une seule règle subsisterait : la survie des nations.

S’unir par l’interdépendance est un impératif. Les Africains sont-ils prêts ? Car si une partie peut maîtriser des outils industriels, les outils nouveaux du numérique ou autres hautes technologies et en cohabitant avec une autre sous-qualifiée, cela peut créer des îlots d’instabilités, provoquer une déstabilisation. Cette partie qui avance en tâtonnant pourra-t-elle le rester perpétuellement sans exploser ? Cela influerait aussi sur l’équilibre de tout le continent.

Pourquoi les pays africains ne peuvent avancer ? À cause d’un blocage psychologique ? Des précédents dans l’histoire prouvent que même les plus horribles des états autoritaires mutent. En Corée du Sud, sous Park, Singapour sous la férule de Lee Kuan Yew, Taiwan par Lee Teng Hui, tous ces gens ont dévié leurs pays vers quelque chose de plus viable pour leurs peuples.

Ces trois pays ont un passé en commun avec tous les pays africains. Pourquoi les uns réussissent-ils ? Pas les autres ? Ces trois pays asiatiques, sur le même continent, sont devenus des modèles de démocratie. Ni à l’américaine ni à l’européenne, mais des démocraties grâce à ces trois figures de proue.

Ce continent qui n’est pas à la dérive, mais à la remorque, pourra-t-il avancer avec des opposants se prenant pour des talismans ? Se sentant sanctuarisés grâce ou à cause du manque de conscience pour plus d’efficacité par ceux qui détiennent le pouvoir. Le seul fait d’être étiqueté « opposant » vaut blanc-seing. À combien de pays africains peut correspondre cette phrase : « nous voulons la démocratie, nous ne pouvons plus accepter la misère et l’injustice » ? Dans tous, sans exception, quand vous observez ces opposants, même ceux dits « historiques », et les nouveaux, vous retrouvez les mêmes tics. À l’exemple de l’Afrique du Sud où tous les dirigeants de L’ANC sont devenus des « milliardaires » sans mérite, et sans souci du peuple.

Hélas ! le temps nous a prouvé que ces gens ne luttaient pas pour le bien-être du peuple. Au fil des décennies, le constat est clair : partout où il y a eu des « lutteurs », ceux-ci en accédant au pouvoir,à la pratique de celui-ci, s’avèrent pires que ceux qu’ils combattaient et aussi incompétents, si ce n’est plus catastrophiques. Tous ces gens classés élites intellectuelles ont fait penser qu’ils étaient éthiques avec une honnêteté sociale plus élevée, alors qu’ils ne sont pas irréprochables, peut-être même plus cyniques.

Les pays africains sont confrontés et ne peuvent échapper à ce tryptique, ils doivent choisir :

1 de rejeter l’occident en se modernisant, mais comment ?

2 de se reformer comme l’occident en imitant MustafaKemal Atatürk.

3 de faire comme les Asiatiques ? Éducation africaine pour la culture et éducation occidentale pour la technique. Et s’ils veulent ou peuvent échapper à ces triptyques, que faire ? Plutôt comment faire ? Or les dirigeants de tous ces pays se comportent comme le disait Victor Hugo dans Ruy Blas : « chacun se fait dans un coin de l’infortune publique une fortune privée ».

La démocratie ne se définit que par l’antériorité et la supériorité de fait du droit, de la constitution sur le pouvoir politique et donc de la soumission de ce dernier à ses obligations.

Comment parler d’un continent d’avenir quand ceux qui sont au pouvoir sont dans l’incapacité d’assurer le minimum de sécurité pour leurs peuples, leurs biens, et aucun support industriel ? Ce mensonge d’un continent africain d’avenir, terme inventé après les indépendances, perdure encore avec les nouvelles générations qui ne voient pas le mammouth devant eux. À croire qu’elles sont nées avec des larves dans les yeux.

Comment parler d’avenir quand la dépendance est totale envers les autres nations qui viennent au chevet de ce malade qui est toujours dans le coma « d’avenir » ? Ces autres nations doivent préserver leurs intérêts, parce que l’hypocrisie est le prix que le mal doit payer au bien pour passer, et souvent le bien l’accepte.

L’Afrique ne serait-elle pas plutôt le continent de la précarité que celui de l’avenir ? Où sont les bases pour cet avenir ? Le joug postcolonial avec de multiples enjeux s’est-il desserré ? Et cette jeunesse dite dynamique ne devrait-elle pas se donner les moyens de sa pensée au lieu de donner ce sentiment d’être née dogmatique ?

Car nul ne peut échapper à son histoire, mais qu’elle est la vraie histoire de l’Afrique ? N’est-ce pas folie de crier au futur sans en avoir la conscience ? Comment être un continent d’avenir sans véritables infrastructures physiques, économiques, financières et sociales ? Comment se développer sans casser les vraies barrières qui sont mentales ?

En réalité, ce que ne comprennent peut-être pas ces peuples, et les dirigeants sur ce continent, c’est que la démocratie est un art plus difficile que l’autoritarisme. Triompher dans tous les combats exige souvent de changer d’idéal au lieu de changer de vie pour que triomphe l’idéal. Peu, sinon aucune « élite » dans ce continent ne peut avoir le courage de choisir les larmes en se disant incompétente plutôt que les ministères.