La fille du cordonnier E-Book

Colette Becuzzi

• Herausgeber: Books on Demand
• Kategorie: Für Kinder und Jugendliche
• Sprache: Französisch

Seitenzahl: 24

Veröffentlichungsjahr: 2017

Beschreibung

Après avoir joué avec un lutin au lieu d'accomplir la tâche commandée par sa mère, Caroline se perd dans la forêt. À l'entrée d'une grotte, elle rencontre une chouette qui lui demande de lui trouver quelque chose. Son cheminement est semé d'embûches et la conduit à faire des rencontres particulières. Malgré les difficultés, parviendra-t-elle à retrouver le chemin de sa maison?

Leseprobe

Ce conte est dédié à qui ne parvient pas à trouver sa place dans la vie.

Dans un petit village au bord de la rivière Guermente vivait une famille un peu étrange. Le père, cordonnier de son métier, ne travaillait que lorsqu’il en avait vraiment envie, et ce n’était pas très souvent. Pour occuper ses longs moments d’oisiveté, il sautait allègrement dans sa barque et partait pêcher du matin tôt jusqu'au soir tard. Il en oubliait même de manger. La mère, qui n’aimait pas les travaux ménagers, allait à la maraude1 pour se nourrir pendant la journée et ramener des fruits à la maison. Mais avant de partir, le père exigeait des trois garçons qu’ils entretiennent le jardin, coupent le bois pour le chauffage et préparent les légumes, et la mère commandait aux trois filles tout l’ouvrage que requiert une maison : ménage, cuisine, lavage, repassage. Au moins étaient-ils sûrs que les enfants seraient fort occupés et que le repas serait prêt à leur retour. Avec toutes les tâches qu’ils devaient accomplir, ils avaient grand appétit à la fin de la journée. Seule la mère se rassasiait au cours de ses escapades.

Un jour, fatiguée de devoir s’éreinter à rincer le linge dans la rivière, Caroline s’assit quelques instants. Elle se plaignait à haute voix du sort de ses frères et sœurs, ainsi que du sien quand un drôle de petit bonhomme apparut.

— Tu as l’air bien attristée. Si je peux t’aider, ce sera avec grand plaisir. Je n’aime pas quand les gens sont tristes. Moi-même, je suis un gai luron. Je suis le lutin.

Voyant la mimique qu’il venait de faire, Caroline partit d’un grand éclat de rire. Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait pas ri ainsi.

— Je ne crois pas que tu aurais assez de force pour serrer le linge. En plus tu es si petit, c’est plutôt moi qui pourrait t’aider.

— Je suis petit, certes, mais je sais faire beaucoup de choses qui te surprendraient.

Puis il fit une pirouette qui amusa encore Caroline. Voyant la joie de l’adolescente, le lutin continua à se donner en spectacle. Caroline avait presque mal au ventre tant elle riait.

Mais la nuit commençait à tomber, et le lutin disparut sous les herbes. Elle n’avait pas fini de rincer la lessive. Comment pourrait-elle y parvenir avant le retour de ses parents ? Elle se mit à l’œuvre, mais comme ses muscles étaient tendus, elle avait mal partout, surtout à l’abdomen. Elle n’était pas très rassurée dans la semi-obscurité. Et si elle lâchait le linge, comment pourrait-elle le rattraper ? Elle décida de cacher le linge au creux d’un buisson et de rentrer à la maison. Elle finirait son travail demain.