La France avant les Francs - Jean Macé - E-Book

La France avant les Francs E-Book

Jean Macé

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Beschreibung

Cette France que nous habitons, qui va des Pyrénées aux Alpes, du Rhin à l’océan Atlantique, n’a pas toujours eu la forme que nous lui voyons sur la carte. Là où sont aujourd’hui Paris, Orléans, Bordeaux, Marseille, Strasbourg, la mer a jadis promené ses flots, et non pas une fois, mais plusieurs, le sol se haussant et se baissant tour à tour, tantôt pour la renvoyer et tantôt pour la recevoir. Des lacs qui n’existent plus ont couvert en Alsace, en Auvergne et ailleurs, de vastes étendues de terrain. Nos fleuves sont d’hier, en regard des anciens cours d’eau qui emmenaient aux mers d’autrefois les pluies des premiers âges, et nos montagnes sont sorties de terre les unes après les autres, dans un ordre qu’on a pu retrouver, comme on a pu compter aussi les allées et venues de l’Océan sur ce qui est maintenant notre domaine.

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Veröffentlichungsjahr: 2022

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Table of Contents

AU LECTEUR

INTRODUCTION

CHAPITRE PREMIER. - LES PREMIERS HABITANTS DE NOTRE PAYS.

CHAPITRE II. - ARRIVÉE DES GAULOIS.

CHAPITRE III. - LES PREMIERS TEMPS DE LA GAULE.

CHAPITRE IV. - LES GAULOIS HORS DE LA GAULE.

CHAPITRE V. - LA GAULE DES ROMAINS.

CHAPITRE VI. - LA PROVINCE ROMAINE.

CHAPITRE VII. - LES CIMBRES ET LES TEUTONS.

CHAPITRE VIII. - CÉSAR.

CHAPITRE IX. - L’EMPIRE ROMAIN.

CHAPITRE X. - LA GERMANIE.

CHAPITRE XI. - LA GAULE CHRÉTIENNE.

CHAPITRE XII. - L’INVASION DES BARBARES.

La France avant les Francs

Jean Macé

1881

© 2022 Librorium Editions

ISBN : 9782383834182

AU LECTEUR

INTRODUCTION

CHAPITRE PREMIER. - LES PREMIERS HABITANTS DE NOTRE PAYS.

CHAPITRE II. - ARRIVÉE DES GAULOIS.

CHAPITRE III. - LES PREMIERS TEMPS DE LA GAULE.

CHAPITRE IV. - LES GAULOIS HORS DE LA GAULE.

CHAPITRE V. - LA GAULE DES ROMAINS.

CHAPITRE VI. - LA PROVINCE ROMAINE.

CHAPITRE VII. - LES CIMBRES ET LES TEUTONS.

CHAPITRE VIII. - CÉSAR.

CHAPITRE IX. - L’EMPIRE ROMAIN.

CHAPITRE X. - LA GERMANIE.

CHAPITRE XI. - LA GAULE CHRÉTIENNE.

CHAPITRE XII. - L’INVASION DES BARBARES.

MONUMENTS DRUIDIQUES DE CARNAC.

AU LECTEUR

Les petites histoires de France que l’on met entre les mains des enfants ne leur disent rien quelquefois, ou presque rien, des Francs : elles font commencer notre histoire nationale à Clovis. On ne saurait donner une idée plus fausse des origines de notre pays. Il avait déjà une longue histoire quand les bandes franques s’en sont emparées, et, bien que nous portions aujourd’hui leur nom, c’est de la vieille Gaule que nous sommes les enfants ; c’est à elle qu’il faut remonter pour savoir d’où nous venons. Il faut même remonter plus haut, beaucoup plus haut, si l’on veut se rendre bien compte des commencements du pays de France.

L’introduction aux petites histoires de France que je vais essayer d’esquisser a pour but d’aider les parents à combler en famille une lacune regrettable dans le premier enseignement. Il n’en est pas de plus important, bien que beaucoup le traitent trop à la légère en se disant qu’il sera rectifié plus tard. On peut le rectifier, il est vrai ; mais c’est l’histoire du papier gratté. On a beau s’y prendre de toutes les façons, ce qu’on écrit dessus ensuite n’est jamais aussi net que la première fois.

JEAN MACÉ.

INTRODUCTION

Cette France que nous habitons, qui va des Pyrénées aux Alpes, du Rhin à l’océan Atlantique, n’a pas toujours eu la forme que nous lui voyons sur la carte. Là où sont aujourd’hui Paris, Orléans, Bordeaux, Marseille, Strasbourg, la mer a jadis promené ses flots, et non pas une fois, mais plusieurs, le sol se haussant et se baissant tour à tour, tantôt pour la renvoyer et tantôt pour la recevoir. Des lacs qui n’existent plus ont couvert en Alsace, en Auvergne et ailleurs, de vastes étendues de terrain. Nos fleuves sont d’hier, en regard des anciens cours d’eau qui emmenaient aux mers d’autrefois les pluies des premiers âges, et nos montagnes sont sorties de terre les unes après les autres, dans un ordre qu’on a pu retrouver, comme on a pu compter aussi les allées et venues de l’Océan sur ce qui est maintenant notre domaine.

Nos chênes et nos pommiers n’ont pas non plus toujours poussé dans ce pays ; nos chiens, nos bœufs et nos moutons ne l’ont pas toujours habité. D’autres végétaux et d’autres animaux y vivaient anciennement, dont la plupart ont disparu sans retour de la surface de la terre ; quelques-uns ne se retrouvent plus que dans les régions du pôle et de l’équateur.

L’homme enfin y a fait son apparition bien longtemps avant les peuples dont nous parle l’histoire. Une race qui n’était pas la nôtre a laissé sous nos pieds des traces irrécusables de son passage, et des compatriotes inconnus, dont nous rougirions probablement s’ils reparaissaient au milieu de nous, ont conquis pour nous la terre de France sur les grands animaux auxquels elle appartenait quand ils sont venus,

On s’était habitué d’abord, en suivant la trace des chroniqueurs du moyen âge, à faire commencer l’histoire de France aux Francs. Puis on a reconnu que nos ancêtres, les Gaulois, méritaient bien aussi d’y avoir leur place, et ses origines ont reculé de quelques siècles. Voici maintenant que, par delà tout l’enseignement des livres, une science nouvelle vient de retrouver dans le grand livre de la terre de bien plus anciennes origines, auxquelles ne sauraient demeurer étrangers ceux qui veulent se tenir au courant des connaissances actuelles. A côté de cette longue histoire du sol national et des premiers êtres vivants qu’il a portés, ce qui s’est appelé jusqu’à présent l’histoire de France est comme un jour à côté d’un siècle, moins peut-être si on se laisse aller aux conjectures possibles. Il y a là désormais pour chaque pays une introduction à mettre en tête de ses annales. C’est un champ d’études qui va chaque jour s’élargissant, d’autant plus curieux à fouiller qu’il est en dehors de toute la tradition humaine, et que, si son aide y fait défaut, on est sûr au moins d’échapper à ses mensonges. Et quel récit de bataille, quel avénement de dynastie mérite autant d’appeler l’attention des studieux que ces grandes révolutions du globe, qui semblaient perdues à jamais dans la nuit des temps, et qui viennent d’être remises en lumière par un si merveilleux effort de l’esprit humain ? Les affirmations de l’astronomie, si étranges pour l’ignorant, peuvent seules lutter d’audace et de grandeur avec celles de la géologie, qui travaille comme elle sur un terrain hors de portée. L’astronomie nous dit le poids de la terre que l’homme ne saurait peser, le volume du soleil qu’il ne saurait mesurer, sa distance qu’il lui est défendu de parcourir. De même pour la géologie. Elle nous raconte les événements qui se sont passés alors que l’homme n’était pas là pour les voir, et ses révélations ont quelque chose de si extraordinaire qu’on les accueille involontairement par un mouvement d’incrédulité. Il convient donc, avant de les aborder, de donner une idée des faits qui en sont la base, et des procédés employés par le géologue pour monter du connu à l’inconnu. C’est ce que nous allons essayer de faire du mieux que nous pourrons.

Supposez qu’un homme aille se promener seul dans une forêt qu’il n’a jamais vue.

Il aperçoit tout à coup des pans de murs sortant du milieu des buissons ; une porte vermoulue tenant encore à ses gonds, des débris de fenêtres gisant à terre sous les ronces et les herbes, et, dans le fond d’un âtre, la plaque de la cheminée, toute noire de suie. Assurément il n’attendra pas lés renseignements qu’auraient à lui donner les gens du pays pour se dire : Il y a eu là une habitation humaine.

En y regardant de plus près, il voit, pris dans la muraille, des restes de poutres carbonisées et fendillées. Il aura bien assez de confiance dans son propre jugement pour en conclure, sans autre information, que l’habitation a été détruite par le feu.

Un jeune sapin a poussé dans un coin de ce qui fut autrefois une chambre. Il est trop clair qu’il n’a pas commencé à pousser pendant qu’elle était habitée. Notre homme le coupe au pied, et compte les anneaux de bois du tronc. — Vous savez que chaque année il s’en forme un nouveau, facile à distinguer des autres. — S’il s’en trouve douze, voilà sans contredit douze ans au moins que la maison incendiée est restée ouverte à tous les vents. Son ancien propriétaire viendrait lui-même jurer ses grands dieux qu’il n’y a que dix ans, on ne le croirait pas.

Le promeneur poursuit ses recherches ; et, râclant avec son couteau la couche de feuilles mortes, de poussière et de branches pourries, apportée par le vent dans la chambre abandonnée, il rencontre entre deux carreaux du dallage remis à jour une de ces épingles doubles qui servent aux femmes à retenir leurs cheveux.

Une femme habitait là, au milieu de la forêt.

Un enfant aussi, et c’était probablement une fille : voilà maintenant une tête de poupée en porcelaine !

Ce morceau dé pipe qui se cachait sous le terreau, tout près de la plaque enfùmée, semble prouver qu’il y avait un père dans la maison, si toutefois il né provient pas de quelque bûcheron, accouru pour combattre l’incendie.

Ainsi fouillant et raisonnant, le curieux investigateur finira, c’est facile à comprendre, par rassembler, sans l’aidé d’aucun témoignage humain, sur la maison et ses habitants une certaine quantité de renseignements, les uns qu’il aura le droit de considérer comme certains, les autres qu’il fera bien de tenir pour problématiques, à moins de nouvelles découvertes, celle d’un coffre oublié par exemple, contenant un uniforme moisi de garde-chasse, et des lambeaux de petites jupes. Il n’y aurait plus alors de doutes sérieux à conserver sur l’existence du père et le sexe de l’enfant.

C’est avec des recherches et des raisonnements du même genre que les géologues ont pu refaire, sans trop de présomption, l’histoire des temps antérieurs à l’homme, et si l’on veut y réfléchir sérieusement, on conviendra que nos juges d’instruction ont fait plus d’une fois des tours de force qui valaient tous les leurs.

Quand on creuse la terre, on rencontre, superposées d’habitude par étages horizontaux, une série de couches de nature, d’épaisseur et d’aspect différents, qui se prolongent quelquefois toutes ensemble à de grandes distances. L’outil gigantesque qui est allé chercher à 1800 pieds sous terre, il y a vingt ans, l’eau jaillissante du puits artésien de Passy, a traversé vingt-cinq de ces couches, juste les mêmes qu’on avait rencontrées en forant le puits artésien de Grenelle, si bien que les géologues qui suivaient l’opération ont pu prédire l’arrivée de l’eau, à quelques heures près.

Voici la liste des terrains traversés, telle que je la trouve dans le Magasin pittoresque de 1862 :

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