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Beschreibung

Vingt-six vignettes, vingt-six instantanés – parfois amusants, souvent surprenants – sur notre langue !

Sur sa physionomie. Sur son passé, son présent, son avenir. Sur ses richesses, parfois méconnues. Sur le visage particulier qu’elle se donne chez nous. Et aussi, vingt-six pistes de réflexion.
Mais pourquoi cette plaquette « Le français de A à Z » ? Et pourquoi l’initiative en revient-elle aux pouvoirs publics, en l’occurrence la Communauté française ?
C’est que la langue – et le citoyen le pressent –, ce n’est pas simplement une affaire d’accords de participes passés. C’est aussi une « question de société », comme on dit. Question de société, qui se pose en termes nouveaux à l’ère des autoroutes de l’information et de la mondialisation des échanges culturels et économiques.

La collection « Guide » de la Fédération Wallonie-Bruxelles offre au public des outils pratiques de référence ou de réflexion sur la langue française !

EXTRAIT

On entend souvent dire que la langue est en crise : « Ils ne connaissent plus le français » ! Ce constat semble évident. Pourtant, rien ne vient le confirmer. Il y a deux siècles déjà que, à chaque décennie, des oracles pessimistes signaient une dégradation vertigineuse de la langue. Or, les quelques enquêtes dont on dispose ne montrent rien de semblable. Elles prouvent au contraire que le niveau de compétence orthographique des écoliers français sortant de primaire est resté remarquablement stable depuis que l’enseignement est obligatoire. Voilà qui contredit le mythe des grands-mères qui écrivaient sans faute en n’ayant jamais été à l’école.
Ainsi donc, loin de baisser, le niveau monte, puisqu’il y a bien plus d’étudiants de haut niveau qu’autrefois. Mais ce qui est vrai, c’est que l’arrivée en masse de couches nouvelles de la population à ces niveaux d’études y pose plus de problèmes qu’au temps où ils étaient réservés à une minorité bien sélectionnée.

À PROPOS DES AUTEURS

Les textes de cet abécédaire ont été rédigés par Daniel Blampain, Pierre De Spiegeler, Martine Garsou, André Goosse, Théo Hachez, Jean-Marie Klinkenberg, Henry Landroit, Marie-Louise Moreau et Michel Trousson.
Ils ont été publiés dans Le Soir les mardis de mars, avril et mai 1995 dans le cadre de la première édition « La langue française en fête ».

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Seitenzahl: 59

Veröffentlichungsjahr: 2018

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Préface

Le français de A à Z. Vingt-six vignettes. Vingt-six instantanés – parfois amusants, souvent surprenants – sur notre langue. Sur sa physionomie. Sur son passé, son présent, son avenir. Sur ses richesses, parfois méconnues. Sur le visage particulier qu’elle se donne chez nous. Et aussi, vingt-six pistes de réflexion.

Mais pourquoi cette plaquette « Le français de A à Z » ? Et pourquoi l’initiative en revient-elle aux pouvoirs publics, en l’occurrence la Communauté française ?

C’est que la langue – et le citoyen le pressent –, ce n’est pas simplement une affaire d’accords de participes passés. C’est aussi une « question de société », comme on dit. Question de société, qui se pose en termes nouveaux à l’ère des autoroutes de l’information et de la mondialisation des échanges culturels et économiques.

Car la langue est notre principal moyen de nous approprier l’univers, que nous pensons et concevons à travers elle. C’est elle qui fonde le plus solidement nos identités et qui nous permet de nous ouvrir aux autres sans cesser d’être nous-mêmes. C’est à travers elle que se nouent les rapports de force : qui maîtrise le verbe détient le pouvoir sur les choses. C’est enfin un enjeu économique, dont l’importance ne cesse de croître au fur et à mesure que nous pénétrons dans une ère qui produit surtout de l’immatériel: programmes d’ordinateur, dictionnaire électroniques, synthèse de la parole …

Se soucier du langage apparaît dès lors comme un devoir pour un État démocratique. Parce que, pour l’individu, la langue est le pouvoir sur les choses, il est juste qu’une démocratie garantisse au mieux cet empire. Parce que, pour le groupe, c’est l’instrument du contact et du dialogue, il est juste que la collectivité offre à chacun la possibilité de ce contact. Parce que la langue est le vecteur de l’information, il est juste d’en offrir le contrôle au citoyen.

Mais tout contrôle passe par le savoir. Et voilà la raison de ces vingt-six courtes notices qui constituent, disions-nous, autant de pistes de réflexion.

Ces pistes partent dans deux grandes directions.

D’une part, il s’agit de rappeler ce qu’est une langue, d’expliquer comment la nôtre vit et évolue, de la décrire sous ses multiples facettes. Nul doute que ces rappels ne rencontrent les intérêts du public curieux.

D’autre part, il s’agit d’attirer l’attention sur les multiples défis auxquels notre langue est confrontée ici et dans le monde. De montrer sans pathos la guerre des langues et des cultures qui fait actuellement rage – une rage discrète, si on me pardonne cette expression hardie – à l’échelle planétaire. De photographier la position actuelle du français dans les médias, dans les sciences et les techniques. De mettre en évidence d’importants problèmes sur lesquels, sous prétexte de technicité, on n’a pas toujours attiré l’attention du grand public, comme ceux que posent la gestion de la terminologie et l’impulsion aux industries de la langue.

Toutes ces questions font l’objet d’une politique particulière : la politique de la langue. Et, comme on le devine, il s’agit de bien autre chose que de gérer une frontière linguistique. Qu’il soit capital de mener une vigoureuse politique de la langue n’a pas échappé à la plupart des grands pays développés et démocratiques, qui, pour cela, ont mis sur pied des organes de gestions linguistiques, chargés de conseiller les pouvoirs publics.

En Communauté française de Belgique, ce rôle d’orientation est dévolu au Conseil supérieur de la langue française qui, pour remplir ses missions, peut compter sur le Service de la langue française.

En marge de la collection « Français & Société » qui propose des synthèses de recherches consacrées au français dans notre vie sociale, est née une collection de petits guides, destinés à tous, dont on publie ici le deuxième numéro. Puissent ces instruments pratiques trouver le chemin du public auquel ils sont destinés : enseignants qui veulent aborder la langue autrement que comme structure grammaticale, curieux d’histoire, décideurs économiques ou politiques, citoyens soucieux de l’avenir des collectivités auxquels ils appartiennent …

Jean-Marie Klinkenberg,

Président du Conseil supérieur de la langue française.

Anthroponymie

L’anthroponymie est l’étude des noms de personnes, notamment de leur origine. Nous portons notre nom de famille, souvenir de nos ancêtres, avec fierté, même si sa forme est aberrante, surtout si elle est aberrante : parmi la foule des Lemaire, il est bien de s’appeler le Maire.

L’étymologie est souvent invoquée abusivement pour se donner une origine hors du commun, notamment celtique, arabe, espagnole. Mais nous n’avons rien gardé de l’anthroponymie gauloise (ni même de la latine), et les Arabes ont été romanisés bien avant que naissent les noms de familles. La terminaison – ez – (dans Fiévez, etc.), qui fait penser à une finale espagnole, est antérieure à l’époque où nous dépendions de l’Espagne et s’explique par l’ancien français : fiévé est une variante de fieffé qui signifiait d’abord « pourvu d’un fief », et le z servait à éviter une mauvaise lecture à l’époque où les accents n’existaient pas.

Les noms de familles sont d’anciens surnoms transmis de père en fils. Les premiers apparaissent dès le XIIe siècle, mais il faudra attendre plusieurs siècles avant que le système s’établisse et que les noms deviennent rigoureusement héréditaires et immuables.

On rougit parfois de son nom, à cause des moqueries qu’il suscite, même quand elles ne sont pas justifiées par l’étymologie : Salpéteur désigne un ouvrier exploitant le salpêtre : dans Grandvaux, on a une forme de val comme dans Clairvaux ; dans Montcucq, cucq est synomyme régional de mont.

Ce dernier nom a été remplacé par Cumont. Il est en effet possible de faire changer officiellement les noms jugés déplaisants. Mais tout le monde n’est pas aussi susceptible : à Auxerre, un kiosque porte à son fronton « Kiosque Cochon »; il a été offert à la ville par un M. Cochon, pour faire la leçon à son fils qui souhaitait remplacer son patronyme.

Belgicismes

C’est en 1811 qu’apparaît le mot belgicisme, dans un recueil anonyme intitulé Flandricismes, wallonismes et expressions impropres dans la langue française. La plupart des répertoires qui ont inventorié nos particularités se sont en effet attachés aux fautes, réelles ou prétendues, que « commettent fréquemment les Belges ». Pourtant, on entendait partout en France partir à Paris, un petit peu, etc.