La Nouvelle Prison pour dettes - Maison de la rue de Clichy - Ligaran - E-Book

La Nouvelle Prison pour dettes - Maison de la rue de Clichy E-Book

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Beschreibung

Extrait : "Les édifices racontent l'histoire des temps qui les ont vu s'élever, et des peuples qui les ont construits ; la science monumentale est la meilleure de toutes les lumières historiques ; mais à côté des recherches graves et profondes qui intéressent les annales des nations..."

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes.

LIGARAN propose des grands classiques dans les domaines suivants :

• Livres rares
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• Livres d'Histoire
• Poésies
• Première guerre mondiale
• Jeunesse
• Policier

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Seitenzahl: 33

Veröffentlichungsjahr: 2015

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Note de l’éditeur

Paris, ou le Livre des Cent-et-Un publié en quinze volumes chez Ladvocat de 1831 à 1834, constitue une des premières initiatives éditoriales majeures de la « littérature panoramique », selon l’expression du philosophe Walter Benjamin, très en vogue au XIXe siècle. Cent un contributeurs, célèbres pour certains, moins connus pour d’autres, appartenant tous au paysage littéraire et mondain de l’époque, ont écrit ces textes pour venir en aide à leur éditeur qui faisait face à d'importantes difficultés financières… Ainsi ont-ils constitué une fresque unique qui offre un véritable « Paris kaléidoscopique ».

Le présent ouvrage a été sélectionné parmi les textes publiés dans Paris ou le Livre des Cent-et-Un. De nombreux titres de cette fresque sont disponibles auprès de la majorité des librairies en ligne.

La nouvelle prison pour dettesMaison de la rue de Clichy

… Deux onces de ta chair !

Le Marchand de Venise

Les édifices racontent l’histoire des temps qui les ont vus s’élever, et des peuples qui les ont construits ; la science monumentale est la meilleure de toutes les lumières historiques ; mais à côté des recherches graves et profondes qui intéressent les annales des nations, l’observation rapide et journalière ne peut-elle pas recueillir des traits et des faits qui, sans avoir la prétention de creuser bien avant dans les ténèbres de la tradition doivent aider à mettre en saillie les mœurs d’une époque.

L’empire a élevé sa colonne de bronze ; la restauration bâtissait des églises ; le jeu a édifié la Bourse ; depuis nos discordes civiles les casernes se multiplient ; l’industrie ne rêve que ponts suspendus, entrepôts et chemins en fer ; l’usure réclamait à son tour, la construction d’une nouvelle prison pour dettes, en même temps que le mandat d’arrêt politique disputait à la lettre de change le terrain qu’elle s’était réservé dans les bâtiments pénitentiaires de l’ancien couvent de Sainte-Pélagie.

Aussi, par une des plus noires soirées de l’hiver dernier, les gages vivants déposés par leurs créanciers dans l’édifice de la rue de la Clef, ont-ils appris qu’une demeure toute neuve leur était préparée. Ils ont quitté les longs et étroits corridors du vieux cloître ? C’était en effet une étrange contradiction que cette prison pour dettes placée dans le quartier du rude travail, dans le faubourg Saint-Marceau, dont la misère ne peut guère admettre les brillantes et insoucieuses relations qui aboutissent, le plus souvent, à la contrainte par corps. Du haut des galeries qui dominaient les toits de Sainte-Pélagie, on voyait le Jardin des Plantes, centre de savoir et d’étude, et l’hôpital de la Pitié asile de souffrances ; rien qui fût en harmonie avec la dissipation qui jadis peuplait la prison pour dettes. Aujourd’hui cette prison s’est posée dans la chaussée-d’Antin, région de luxe, de prodigalité et d’agiotage ; elle n’est séparée que par un mur du jardin de Tivoli, séjour de joies coûteuses et de plaisirs qui mènent gaiment à la ruine. Il semble au premier aspect que là était la véritable situation de la prison pour dettes. Eh bien ! par une bizarre et inexplicable contradiction, l’élégance et la frivolité déchues remplissaient la prison du faubourg Saint-Marceau ; maintenant le malheur véritable, la détresse et l’infortune imméritées prennent soin de garnir d’habitants la maison de la rue de Clichy.

Les dettes ne sont choses divertissantes qu’au théâtre. Le créancier est toujours un des personnages ridicules de la comédie. Dans la vie positive au contraire, dans l’existence sociale, les créanciers sont des choses très sérieuses. En dépit des aphorismes du vaudeville, en dépit des sarcasmes de la scène les bons tours que l’on joue à ceux auxquels on doit, aboutissent toujours à la police correctionnelle ou à la prison pour dettes : la captivité ou la déconsidération dominent toutes ces joyeuses saillies. Malheur donc à celui auquel il arriverait de les prendre pour règle de sa conduite ! Dans cette circonstance, comme dans tant d’autres, le théâtre, bien loin d’être, selon l’expression consacrée, l’école ou le miroir des mœurs, n’offre qu’un reflet mensonger, et n’est qu’un fort dangereux précepteur.