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Extrait : "Qui que vous soyez, dites-moi, lecteur, savez-vous où est la rue su Petit-Crucifix ? – Non. – J'en était sûr, je l'aurais parié ; moi qui vous en parle, il y a bien peu de temps que j'ai fait connaissance avec elle, et voici comment. Il faut savoir d'abord que c'est un grand plaisir pour moi, par une belle soirée d'été, de me promener sur ce passage élégant qui joint le Louvre à l'Institut..."
À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN
Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes.
LIGARAN propose des grands classiques dans les domaines suivants :
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• Première guerre mondiale
• Jeunesse
• Policier
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Seitenzahl: 22
Veröffentlichungsjahr: 2015
Paris, ou le Livre des Cent-et-Un publié en quinze volumes chez Ladvocat de 1831 à 1834, constitue une des premières initiatives éditoriales majeures de la « littérature panoramique », selon l’expression du philosophe Walter Benjamin, très en vogue au XIXe siècle. Cent un contributeurs, célèbres pour certains, moins connus pour d’autres, appartenant tous au paysage littéraire et mondain de l’époque, ont écrit ces textes pour venir en aide à leur éditeur qui faisait face à d'importantes difficultés financières… Ainsi ont-ils constitué une fresque unique qui offre un véritable « Paris kaléidoscopique ».
Le présent ouvrage a été sélectionné parmi les textes publiés dans Paris ou le Livre des Cent-et-Un. De nombreux titres de cette fresque sont disponibles auprès de la majorité des librairies en ligne.
Qui que vous soyez, dites-moi, lecteur, savez-vous où est la rue du Petit-Crucifix ? – Non. – J’en étais sûr, je l’aurais parié ; moi qui vous en parle, il y a bien peu de temps que j’ai fait connaissance avec elle, et voici comment.
Il faut savoir d’abord que c’est un grand plaisir pour moi, par une belle soirée d’été, de me promener sur ce passage élégant qui joint le Louvre à l’Institut ; c’est là, là seulement, que je jouis à mon aise du beau spectacle que présente notre Paris. Partout ailleurs on est foulé, heurté, coudoyé, inquiété par les voitures ; sur le pont des Arts, pour un sou on est libre, on est chez soi, à son balcon. Qu’importe que rentré dans son hôtel, on ne puisse, en se mettant à la fenêtre, étendre sa vue au-delà de vingt pas, ou de moins encore, quand on peut se procurer le plaisir de respirer à son aise, aussi longtemps qu’on veut, sur le pont des Arts ?
Un soir donc, l’été dernier, après m’être ébloui les yeux à contempler un des plus magnifiques couchers du soleil de la saison, j’avais vu mon astre disparaître entièrement derrière l’arc de triomphe de l’Étoile ; j’étais assis sur un des bancs du pont des Arts, et pour me délasser la vue, j’avais tourné mes regards sur le vieux Paris, qui se déploie d’une manière si pittoresque derrière le pont de Henri IV.
« Combien peu de Parisiens connaissent les beautés que renferme leur ville ! »
(me dit un de mes amis, comme moi grand admirateur des plaisirs du pont des Arts, et qui en savourait en ce moment les douceurs avec moi)