La Tradition cosmique - Max Théon - E-Book

La Tradition cosmique E-Book

Max Théon

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Extrait : "Le cosmos se compose de : - L'Impénétrable et Indivisible, dont la manifestation première est : Le Nucléolinus ; Les Occultismes, voilés par : Le Nucléolus ; Les Pathétismes, voilés par : Le Nucleus ; Les Ethérismes, voilés par : La Région Attributale ; Et les matérialismes."À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARANLes éditions LIGARAN proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes. LIGARAN propose des grands classiques dans les domaines suivants : • Livres rares• Livres libertins• Livres d'Histoire• Poésies• Première guerre mondiale• Jeunesse• Policier

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Avant-propos

L’ouvrage que nous offrons ici aux Psycho-intellectuels est une adaptation française de la Tradition la plus ancienne ; elle est donnée par ceux à qui cette Tradition a été transmise à travers les siècles et qui en ont aujourd’hui le dépôt.

Après un rapide aperçu des premiers principes cosmogoniques, il expose l’histoire des temps primitifs de l’humanité jusqu’à la formation des premiers empires. Les problèmes les plus importants y reçoivent une solution nouvelle : Origine du mal ; rôle de l’Humanité ; sort de l’homme après la mort.

Une explication inédite y est aussi donnée des phénomènes singuliers qui se multiplient de nos jours et que les nombreuses écoles spirites ou oculistes n’ont pas encore réussi à éclaircir.

Cet ouvrage est donc de nature à intéresser l’occultiste aussi bien que le savant, le religieux ou le philosophe.

Le Drame Cosmique, objet de ces deux volumes, n’est qu’une très faible partie de la Tradition. Il est offert aux Psycho intellectuels surtout dans le but d’expliquer comment l’amélioration du sort de l’Humanité dépend de l’œuvre Cosmique de l’Équilibre, qui incombe à l’homme. Il s’adresse particulièrement aux Psycho-Intellectuels, en vue de leur enrôlement, parce qu’à eux seuls il appartient de collaborer, par l’initiation personnelle, à cette tâche qui n’a jamais été et ne peut jamais être celle des gouvernements ni d’aucun parti politique en particulier.

Chapitre premier

LE COSMOS, LE NUCLÉOLINUS.– LA SUBSTANCE ET LES FORCES.– L’ÉTAT ATTRIBUTAL.– LES ATTRIBUTS ET LES ÉMANATIONS.

ILe Cosmos

Le Cosmos se compose de :

– L’IMPÉNÉTRABLE ET INDIVISIBLE, dont la manifestation première est :

LE NUCLÉOLINUS ;

– Les Occultismes, voilés par :

Le NUCLÉOLUS ;

– Les Pathétismes, voilés par :

Le NUCLEUS ;

– Les Éthérismes, voilés par :

La RÉGION ATTRIBUTALE ;

– Et les Matérialismes.

 

Le Nucléolinus.

 

Le Nucléolinus est la première manifestation de ce qui est Impensable, Occulte pour l’homme dans son état actuel.

Le Nucléolinus est triple :

Amour, Lumière et Vie.

 

La Substance.

 

La Substance consiste en tout ce qui est pénétrable et divisible.

La substance est triple :

Pathétisme-Éther-Matière atomique et moléculaire.

La Substance est pénétrable, divisible, capable de tout contenir-Éternelle.

Le Nucléolinus est capable d’être omnipotent, c’est-à-dire que partout où la substance est capable de le recevoir, là se trouve le Nucléolinus.

La Substance est omniprésente, sauf dans l’impensable dont la manifestation primaire est le Nucléolinus.

La Triplicité de la Substance est pénétrable par la triplicité du Nucléolinus.

La triplicité de la Substance est divisible par la triplité du Nucléolinus.

IILes Triplicités

L’amour se répand par le Pathétisme.

La Lumière se répand par l’Éther.

La Vie se répand par la Matière atomique et moléculaire.

Néanmoins, tout est en tout et l’Amour vêtu du Pathétisme se répand aussi dans l’Éther selon les capacités réceptives de celui-ci, comme la Lumière revêtue de l’Éther se répand dans la Matière atomique et moléculaire, selon la capacité réceptive de cette dernière.

 

Triplicité de la Centralisation.

 

À l’expansion correspond la Centralisation, qui est l’approche vers le centre.

Le Pathétisme centralise à l’Amour.

L’Éther centralise à la Lumière.

La Matière atomique et moléculaire centralise à la Vie.

 

Observation.

 

1° Les triplicités de l’expansion et de la centralisation sont éternelles et inséparables ;

2° L’Amour vêtu de Pathétisme est la cause de l’ordre naturel des états, degrés, sphères et sphéroïdes.

La Lumière vêtue de l’Éther est manifestée dans la matière atomique et moléculaire selon les capacités réceptives de celle-ci.

La Vie voilée par la Matière est la cause de la Formation et de la Transformation.

3° Dans le Pathétisme, la Passivité et l’Activité sont une et indissolubles.

Dans l’Éther, la Passivité et l’Activité sont comme deux en une par affinité.

Dans la matière atomique et moléculaire la Passivité et l’Activité sont sujettes à la division et à la mutabilité.

IIIDu voile Septénaire, ou des États éthérés

Il y a sept états éthérés, savoir :

1° L’ÉTHER PATHÉTISÉ. En qui la Passivité et l’Activité sont une et indissolubles ; elles y sont manifestées comme centralisation et diffusion. Il sentiente la possibilité de la séparation de la matière.

2° L’ÉTHER LE PLUS RARÉFIÉ (ou Esprit pur en passivité).

3° L’ESPRIT PUR EN ACTIVITÉ (ou Cause cosmique).

4° L’INTELLIGENCE EN PASSIVITÉ (ou Lumière).

5° L’INTELLIGENCE EN ACTIVITÉ.

6° L’ESSENCE GERMINATIVE CONCEPTIVE.

7° L’ESSENCE GERMINATIVE EFFECTIVE.

L’être humain peut connaître tous ces états, car pour l’Homme, Divin et Humain, auquel appartient par droit d’origine la connaissance de tout ce qui est connaissable, rien n’est occulte et aucune loi n’est opposable. Seulement il y a des choses que nul ne peut révéler à ses semblables sans violer la charité. Ce qui est voilé par le Nucléolinus a été désigné autrefois par les mots : quelque chose à envelopper.

IVLes Forces

1° Dès que la Triplicité de la Diffusion se confond avec l’Éther pathétisé, la FORCE PATHÉTIQUE est produite.

2° Dès que l’Éther pathétisé se confond avec l’Esprit pur en passivité, la FORCE SPIRITUELLE est produite.

3° Dès que l’Esprit pur en activité se confond avec l’Intelligence en passivité, la FORCE INTELLECTUELLE est produite.

4° Dès que l’Intelligence eu Activité se confond avec l’Essence germinative conceptive, la FORCE VITALE est produite.

 

Observation.

 

Le Nucléolinus, les Triplicités qui centralisent et qui expansent, l’Éther septénaire et les quatre Forces sont Impersonnels et capables de devenir Universels dans l’expansion.

VDe l’État attributal, ou région attributale

À l’extérieur des états septénaires de l’Éthérisme se trouve l’État Attributal.

Dans cet état sont les sept Attributs de la Cause cosmique : L’Amour – la Lumière – la Vie – la Puissance – l’Effectualité – la Sustentation – et la Justice.

Ces attributs, revêtus de l’Intelligence en passivité, de l’Intelligence en activité, de l’Essence conceptive et de l’Essence germinative ont passé au-delà des états des Éthérismes et, se revêtant de matière d’une densité plus grande que celle qui constitue ces Éthérismes, se sont manifestés dans l’état Attributal comme sept rayonnements nébuleux.

L’état Attributal voile le septénaire des Éthérismes comme le Nucléus voile les pathétismes, comme le Nucléolus voile les Occultismes, comme le Nucléolinus voile l’impensable et Indivisible.

Aux époques de classification et de reclassification de la matière des Matérialismes (laquelle est d’une densité plus grande que celle qui constitue les éthérismes), ces attributs de la Cause Cosmique ont produit l’un après l’autre, selon leur ordre, deux émanations ou même plus. Ces émanations ont attiré la plus raréfiée et la plus radiante de la matière mélangée des Matérialismes et s’en sont revêtues.

L’Émanation qui s’est répandue dans cette matière mélangée des Matérialismes a produit, dans chaque état de densité, des Formations à sa propre similitude et leur a donné l’empire sur l’état où elles étaient formées.

L’Émanation de l’Attribut qui s’est dilatée, a produit à son tour une deuxième Formation qu’elle a revêtue de la densité de la Matière des Matérialismes, dans tous les états abordables et dans leurs degrés.

VIDes émanations attributales

De la première Émanation de l’Attribut de Justice, ou septième Attribut de la Cause Cosmique.

 

La matière la plus subtile est attirée, par affinité, vers la région attributale et ses forces s’éveillant répondent aux forces de l’Attribut de Justice (septième Attribut de la Cause Cosmique). De cette union procède une Émanation parfaite en elle-même, et de forme sphérique. Cette Émanation entre dans l’immensité de la matière mélangée et, se déroulant en spirale, forme une sphère autour de l’État Attributal.

La matière rayonnante la plus raréfiée et la plus parfaite est attirée vers l’Émanation, par affinité cette matière étant la plus raréfiée, rayonnante et parfaite par suite du pathétisme, de la spiritualité, de l’intellectualité et de la vitalité qui y sont inhérentes, l’Émanation y infuse, suivant qu’elle est capable de les recevoir, ses forces pathétique, spirituelle, intellectuelle et vitale.

L’Émanation continue à se dilater en des volutes spirales et, attirant la matière, elle infuse ses forces dans la partie la plus raréfiée et la plus radieuse d’abord de la matière atomique et, ensuite, de la matière moléculaire.

Enfin lasse, par suite de cette infusion de forces, l’Émanation se repose dans le centre d’une sphère sustentatriceduelle qui peut être comparée à l’œuf où le germe vivant s’abrite avec le jaune et le blanc dans la coque protectrice ; elle attire les atomes et les molécules les plus raréfiés et les plus parfaits de la matière, elle s’en revêt et assume la forme qui est celle de l’Homme.

Enveloppée de cette forme rayonnante possédant la luminosité, parfaite en soi en tant que passivité et activité, l’Émanation repose dans la formation sphérique où se fait l’assimilation.

Pendant que l’Émanation, le Deux en Un, repose ainsi, la matière mélangée la plus raréfiée et la plus parfaite, sentientant sa présence, approche de l’état de matière moléculaire, selon la mesure de son affinité et de sa capacité réceptive, des forces pathétique, spirituelle, intellectuelle et vitale.

En s’éveillant à l’activité, l’Émanation perçoit l’imperfection et l’insuffisance d’évolution du troisième degré de la matière. Elle ne le pénètre pas, mais, émergeant de son enveloppe sphérique, elle revient à l’état Attributal. Là, percevant que l’Attribut qui est son origine immédiate procède d’une origine encore plus éthérée, la première Émanation s’extériorise et, laissant sa forme rayonnante et raréfiée dans l’état Attributal, elle entre dans le voile septénaire des Éthérismes, en retenant la forme qu’elle avait assumée ; puis elle repose dans l’état de l’Essence germinative effective.

De là, y laissant comme toujours une forme éthérée, raréfiée et rayonnante, elle entre, avec la même similitude, dans l’état de l’Essence germinative conceptive où elle repose encore. Ensuite, s’extériorisant de nouveau, elle passe dans l’état de l’Intelligence en activité ; sur sa route, elle sentiente les sources cachées de la vitalité ; elle s’arrête et en pénètre les profondeurs secrètes et inépuisables.

 

De la deuxième Émanation.

 

De l’Attribut de Justice en rapport avec la matière subtile, procède une deuxième Émanation ; elle traverse, en forme sphérique, l’état Attributal ou reposent les six autres Attributs de la Cause Cosmique, lesquels sont semblables à des rayonnements nébuleux.

En sortant de l’état Attributal, la deuxième Émanation voit la sphère dans laquelle la première Émanation a assumé un corps de forme humaine ; elle voit la splendeur de cette sphère avec ses rayons septénaires. Elle n’a point pâli non plus la splendeur de sa sphère extérieure, aux couleurs du prisme, entourée d’une troisième sphère aux couleurs de l’arc-en-ciel semblable à une image réfléchie.

Lasse à cause de la rapidité avec laquelle elle a été enveloppée, et a assumé la forme individuelle, la deuxième Émanation se repose un peu dans la sphère avant de continuer son chemin. Pendant qu’elle prend du repos pour être en état de travailler, elle s’aperçoit que la matière mélangée ne cesse de se classifier : la plus parfaite et la plus rayonnante s’approche de la matière moléculaire et centralise continuellement dans celle qui est de forme sphérique de la même façon qu’un gaz s’élève dans l’eau.

Alors, surmontant le désir de se reposer et la répugnance à entrer dans une matière moins raréfiée, la deuxième Émanation quitte l’état lumineux de la matière moléculaire et, sortant, va droit à l’Expansion, sans s’arrêter, jusqu’à ce qu’elle arrive à un degré de densité de la matière mélangée où elle n’avait plus le pouvoir de pénétrer.

Là elle repose dans la matière la plus dense qu’elle puisse percevoir ; elle assume un corps de cette densité et se forme une sphère duelle dans laquelle elle entre afin de ne pas continuer à affecter la matière pendant le temps de son repos.

Ayant traversé la matière atomique et moléculaire déjà pathétisée, spiritualisée, intellectualisée et vitalisée par la première Émanation, cette seconde Émanation repose sur les confins de la matière plus dense et moins radieuse. Là elle pénètre de ses forces quaternaires la matière prête à les recevoir. Puis, dans la matière la plus dense que la seconde Émanation soit capable de sentienter, elle revêt la forme sphérique dont elle avait été vêtue au moment de son émanation par l’Attribut de l’Équilibre de la Cause Cosmique.

Là l’Émanation attire la matière la plus radiante et raréfiée de la densité aux confins extérieurs de laquelle elle repose et se revêt à la similitude de la première Émanation. La sphère extérieure et duelle, active et passive, forme l’intermédiaire ou médium entre le formateur et la matérialité dont il forme un vêtement à la similitude de celui assumé par la première Émanation.

Cet entourage sphérique présente la splendeur saphirine de l’Intelligence en passivité et en activité et celle dorée de l’Essence conceptive et germinative effective, elle est voilée, comme d’une ombre protectrice, par le violet de la Puissance.

La deuxième Émanation est ainsi à la similitude de la forme assumée par la première Émanation ; cependant elles diffèrent l’une de l’autre ainsi que chaque formation diffère toujours de ses semblables. La deuxième Émanation se repose aussi dans son enveloppe sphérique en vue de l’assimilation.

Pendant qu’elle repose ainsi, elle voit la sphère abandonnée par la première Émanation, sphère qu’elle a traversée elle-même-resplendir dans le cercle de la matière la plus rayonnante et la plus raréfiée ; elle est semblable à une étoile de lumière pure, à demi-voilée par une lumière aux couleurs du prisme, qui reluit claire et transparente à travers son enveloppe aux couleurs de l’arc-en-ciel. Plus loin l’Émanation aperçoit une forme pareille à un rayonnement nébuleux où se trouve une sphère resplendissante, mais sans couleur. Elle est d’un blanc pur, cette forme, et brille comme une étoile dans l’état Attributal. La deuxième Émanation sait que c’est l’enveloppe où repose la forme que la première Émanation a quittée pour entrer dans les voiles septénaires.

VIILes Formations

Dans le repos de l’assimilation, la deuxième Émanation forme un Être à sa propre similitude et le revêt de la matière la plus parfaite qu’elle a attirée dans la sphère de la Formation et dans laquelle elle infuse ses propres forces (pathétique, spirituelle, intellectuelle et vitale). Ensuite elle fait une deuxième Formation semblable à la première et ces deux Formations reposent avec elle dans son aura.

Chapitre II

DES TROIS ÉPOQUES DE REPOS DE LA DEUXIÈME FORMATION

Première Époque

C’est pendant la première époque de repos que le Formateur donne naissance à la deuxième Formation ; celle-ci passe à travers sept extériorisations ou dématérialisations dont voici l’ordre :

1° Dans le repos tout son être est uni, par affinité, avec son Formateur. La deuxième Formation s’extériorise et, laissant l’enveloppe extérieure en repos dans la sphère de sa formation, elle passe, avec sa forme parfaite, à l’état de la matière moléculaire raréfiée et rayonnante en y infusant sa force (pathétique, spirituelle, intellectuelle et vitale).

Il en résulte dans la totalité de cet état un aspir et un expir de lumière et d’ombre, accompagnés d’un mouvement rapide et vibratoire. Par ce mouvement la matière moléculaire la plus parfaite et la plus développée, radieuse et raréfiée (c’est-à-dire celle qui a le plus répondu aux forces émises par la première Émanation), se groupe, comme par affinité, laissant de côté la matière moléculaire la moins parfaite et la moins développée ; de sorte qu’il y a une lumière et une ombre alternantes.

Alors la deuxième Formation rentre dans l’enveloppe, ou degré d’être, d’où elle était extériorisée, et se repose.

2° La deuxième Formation s’extériorise une seconde fois, laissant après soi deux degrés d’être : le premier dans la sphère de sa formation, le second, qui est plus raréfié, dans l’état de la matière moléculaire ; puis, en forme parfaite, elle entre dans l’état de matière atomique.

Ici encore il y a, dans la totalité de l’état, une respiration de lumière et d’ombre accompagnée d’un mouvement vibratoire et rapide puis, comme précédemment, la matérialité atomique la plus parfaite et la plus développée se groupe par affinité, de sorte qu’il se produit lumière et ombre alternantes. Puis la deuxième Formation reparaît et se repose dans l’aura de son Formateur, c’est-à-dire dans une exhalaison qui entourait celui-ci, en rapport avec les états et degrés variés de son être.

3° La deuxième Formation s’extériorise une troisième fois, passe, en forme parfaite, à l’état Attributal et se repose dans la nébulosité. Elle possède une propriété lumineuse qu’elle tient de l’Attribut de Justice de la Cause Cosmique, origine de son Formateur. Ensuite, dans sa splendeur nébuleuse, elle rentre dans la sphère de sa formation où elle repose comme auparavant.

4° S’extériorisant une quatrième fois, la deuxième Formation passe à travers l’État Éthéré le plus extérieur (c’est-à-dire celui de l’Essence germinative effective) après avoir laissé dans chaque densité où elle passe l’enveloppe dont elle s’est extériorisée et qui est d’un degré de matérialité en rapport avec son entourage. Ici pendant son repos, les ondulations deviennent de grandes vagues et chacune d’elles réfléchit, dans l’état de matière tout entier, l’image de la Formation.

Comme auparavant celle-ci réassume un à un et dans leur ordre les états et degrés d’être qu’elle a laissés, puis elle se repose dans l’aura de son Formateur, entourée de sa sphère qui est pénétrée d’une lumière dorée ondulante.

5° S’extériorisant une cinquième fois, la deuxième Formation passe à l’état de l’Essence germinative conceptive et, s’enfonçant jusqu’aux profondeurs calmes et immobiles de cet état, elle s’y repose. Elle remonte, ensuite, réassume ses formes l’une après l’autre, et revient à son origine.

6° Après une sixième extériorisation elle entre dans l’État de l’intelligence en activité qui, par des mouvements ondulatoires, l’emporte, en forme parfaite, à travers la totalité de cet état. Puis, s’extériorisant en ordre, elle revient et repose dans l’aura de son Formateur.

Pendant ce repos l’aura est agitée d’ondulations d’une couleur saphirine qui, se confondant avec la lumière d’or ondulante, lui donne l’apparence d’une mer calme d’émeraude.

7° S’extériorisant une septième fois en ordre, la deuxième Formation entre dans l’état de l’Intelligence en passivité, et s’enfonçant dans ses profondeurs elle dort du sommeil de l’Alifa.

S’éveillant, elle se trouve à la source de la force vitale, dans l’aura de lumière, aux couleurs du prisme, de la première Émanation de l’Attribut de Justice.

La première Émanation l’accueille avec joie.

Ensuite la deuxième Formation s’en retourne et, réassumant en ordre les degrés et états d’être, rentre dans l’aura de son Formateur, la deuxième Émanation de l’Attribut de Justice, qui l’accueille avec transport. Se voyant entourée d’un halo de lumière blanche et pure, la Formation communique comme il suit avec son Formateur, d’intelligence à intelligence :

– Le halo de lumière blanche, lui dit celui-ci, qui résulte de l’équilibre des trois couleurs, témoigne que vous avez reposé dans l’aura de la première Émanation.

– Dans ce sommeil, qui m’était inconnu auparavant, je me suis reposé et avant mon réveil j’ai eu une vision.

– De quelle nature, et quelle est sa signification ?

– Celui qui me reçut à mon réveil et que je n’avais jamais vu prit ma main droite dans sa main gauche et me conduisit vers le centre d’une immensité ondulante, transparente, sans couleur et argentée en me disant : Voici l’état de votre Origine, puisque vous êtes formé par l’Emanation de l’Attribut de l’Esprit pur en activité, qui est la Came Cosmique.

Et comme je m’émerveillais, ne comprenant pas ce qu’on me disait, je devins conscient d’une voix qui provenait de l’intérieur de mon être et qui me dit : – Qui peut connaître l’origine de CELUI qui est formé, pour l’immortalité et pour la perfection de l’ÊTRE ?

Deuxième Époque

À une certaine époque le Formateur communiquait avec sa Deuxième Formation, comme d’intelligence à intelligence :

– Passez, lui dit-il, dans la septième extériorisation jusqu’à l’état qui vous paraît comme une transparence argentée et reposez-vous là. Ne craignez rien, car en chaque état vous laisserez des degrés et états d’être, et je les protégerai.

– Très volontiers, répondit la Formation ; que puis-je avoir à craindre quand je suis un avec Celui qui a, à la fois, les puissances et le pathétisme protecteur ?

1° De nouveau la deuxième Formation passa donc à travers le voile et, s’extériorisant une huitième fois dans la lumière d’aura de la Première Émanation (lumière qui provenait de la source de la force vitale) elle entra dans la transparence argentée. En approchant du centre, elle eut une inspiration :

– Ce qui a été est, et ce qui est sera ; car tout est éternel, sauf la forme individuelle. Néanmoins, tout tend vers le perfectionnement et la lumière d’une époque est l’ombre de celle qui lui succède. L’aube du septième éclaircissement est proche, époque de la lumière que rien ne pourra jamais obscurcir.

Et il lui fut répondu :

– Ici l’aube est apparue, aube que ne peut obscurcir aucune ombre ; mais dans la matière plus dense, l’obscurité devient de plus en plus profonde, car l’être hostile se manifeste à mesure qu’il recule devant la lumière de l’aube et là sera le conflit final et la victoire.

2° Dans une seconde extériorisation la deuxième Formation resta sur la transparence argentée immobile et demeura en repos dans le sommeil béatifique, bercée par l’Esprit pur en passivité.

3° S’extériorisant de nouveau, elle passa, comme toujours en forme parfaite, dans l’état de l’Unité pathétique et elle sentienta que là est la Cause qui produit l’Ordre cosmique.

Pendant qu’Elle passait en avant, émerveillée de cette immensité et de cette puissance omniprésente, elle se trouva dans la force pathétique. En en cherchant la source profonde, elle eut de nouveau cette inspiration :

– Puisez à cette source librement, car le temps viendra où tous les êtres se grouperont autour de vous.

Elle demeura donc là et reçut de la force pathétique autant qu’elle en pouvait recevoir.

4° Environnée de force pathétique, et voilée d’une nébulosité qui l’entourait en forme sphérique, la deuxième Formation se trouva dans un entourage capable de lui fournir tout ce qui lui était nécessaire pour la sustentation des états d’être moins raréfiés, de sorte qu’elle put traverser les trois centres sans s’extérioriser, c’est-à-dire approcher du Nucléolus dans la forme pathétique.

Là elle reposa très longtemps dans un sommeil conscient. Puis, s’éveillant, elle quitta la forme pathétique à l’endroit où le second état de centralisation autorise le Nucléolus ; ensuite elle fut emportée, dans sa sphère de sustentation, vers l’état Attributal où la forme qu’elle avait laissée reposait à l’ombre protectrice du Formateur. Rentrant dans cette forme, elle revint rapidement, d’expansion en expansion, laissant une sphère de sustentation en chaque état où elle s’était extériorisée et à l’endroit où avait reposé la forme dont elle s’était extériorisée.

Et quand, enfin, elle s’endormit du sommeil réparateur dans l’aura de son Formateur, une sphère de sustentation se trouva aussi sur les confins de la matière la plus dense.

Troisième Époque

Dès que la deuxième Formation s’est éveillée, avec la puissance d’affinité qui constitue l’unité naturelle de Formateur et de sa Formation, elle entre dans la sphère de sustentation et pénètre dans l’immensité de la matière classifiée et mélangée.

Dans la sphère de sustentation elle peut aller çà et là à volonté ; en effet, à cause de ce qui, étant comme un isolateur, maintenait la sphère dans sa forme, la matière classifiée ou celle mélangée ne peut être influencée qu’à volonté, soit par la présence de la Formation, soit par l’entourage. La deuxième Formation sait ainsi que les sphères de sustentation sont personnelles et non cosmiques, sauf à volonté ; et, par leur moyen, celui qui serait suffisamment développé pourrait passer d’état en état sans extériorisation ou abandon de la forme.

À son retour elle dit : « Il y a dans l’au-delà quelque chose d’hostile. »

De la Forme Pathétique

La Forme Pathétique dans laquelle la deuxième Formation reposait au milieu de la triple centralisation attirait à elle, comme par affinité, tous les états du pathétisme, de l’Éther et de la matière atomique et moléculaire que la première et la deuxième formation avaient touchés, et ceux-ci, pénétrant dans la sphère de sustentation dont la Forme Pathétique était entourée, fournissaient, en ordre, tout ce qu’il fallait pour la perfection de l’être.

Voici l’ordre de cette Formation : Presque simultanément se sont formés les degrés de l’être intérieur les plus raréfiés, c’est-à-dire les trois degrés d’être qui ont la raréfaction correspondant aux degrés de centralisation qui entourent le nucléolus ; tandis que, de l’enveloppe extérieure, étaient formés, en ordre, les états d’être de plus en plus denses. À mesure seulement que les parties d’être furent extériorisées, les parties d’être qui s’intériorisaient et se développaient furent perfectionnées (chacune selon sa nature et sa densité) ; elles furent unies en un seul être par la force pathétique.

Chapitre III

DE L’EXPANSION DU FORMATEUR ET DE SES FORMATIONS.– DE L’ÉTAT D’INTELLIGENCE LIBRE.– DES INTELLIGENCES LIBRES.

I

À une certaine époque, laissant dans l’immobilité la sphère de sustentation, le Formateur et ses deux Formations (dont la première ne fut pas éveillée), entrent dans l’expansion la plus raréfiée de la matière classifiée suivant son affinité. Là le Formateur revêt sa deuxième Formation de la partie la plus raréfiée et la plus radiante de cette matière, mais sans s’en revêtir lui-même, ni lui, ni sa première Formation.

Puis, ensemble, quoique dans des degrés différents de matérialité, ils se dilatent en puissance jusqu’à la limite de la sensitivation active de la deuxième Formation, c’est-à-dire jusqu’à la plus grande densité de matière capable de la sustenter. Là le deuxième Formé s’éveille ; il attire les forces pathétique, spirituelle, intellectuelle et vitale de son Formateur (la deuxième Émanation de l’Attribut de Justice de la Cause Cosmique) ; les puisant comme à une source intarissable, il les unit à sa propre force quaternaire avec laquelle elles sont en affinité, et il les répand partout dans la matière raréfiée sur les confins extérieurs de laquelle il se trouve. Cette matière les reçoit selon ses diverses capacités de réception, c’est-à-dire selon les forces pathétique, spirituelle, intellectuelle et vitale qui lui sont inhérentes et selon son développement.

Ensuite, le Formateur revêt la première Formation d’une forme à sa propre similitude, faite de la matière la plus raréfiée et la plus radiante qu’il attire vers la plus grande densité de l’état où ils se trouvent. Tandis que la deuxième Formation est dans le repos de l’assimilation, le Formateur éveille sa première Formation et lui donne la domination sur l’état matériel dans lequel elle s’éveille pour la première fois ; pour qu’elle puisse y habiter, il la façonne convenablement.

Alors comme intelligence à intelligence, le Formateur communique avec sa Formation et lui dit :

– « Vous avez tout pouvoir ici : À vous de former ce qui est bon, à vous de développer et de perfectionner continuellement ce qui est insuffisant. Cependant vos Formations, non plus que vous-même, n’êtes emprisonnées dans la forme, bien que vous deviez l’avoir toujours ; vous pouvez toujours la changer à volonté et vous pouvez la perfectionner continuellement.

À vous de subjuguer tout ce qui est hostile à l’Amour, à la Lumière, à la Vie.

À vous de prendre soin de ne mouler aucune forme qui ne soit à votre similitude.

Gardez la sphère de sustentation qui est le lieu où vous êtes enveloppée et éveillée et qui vous servira pour le travail et le repos.

Sans votre consentement aucune puissance extérieure ne peut approcher de la lumière qui est en vous et qui vient de la Cause Cosmique.

Quand vous aurez pathétisé, spiritualisé, intellectualisé et vitalisé tout ce qui est susceptible de l’être, reposez-vous, laissant à tous les êtres leur entière liberté. Ici se trouve l’être hostile et il faut que chacun éprouve ses propres forces. »

Ensuite la deuxième Formation reposant dans l’aura de son Formateur pénètre avec lui dans l’expansion.

II

La première Formation rentre dans la sphère de sustentation où elle a été vêtue et réveillée, et, attirant par affinité la matière pathétisée, spiritualisée, intellectualisée et vitalisée la plus parfaite, elle façonne des formes à sa propre similitude avec tout ce qui est bon pour de semblables formations, puis, les éveillant, elle communique avec elles en ces termes :

« Vous êtes nos Formations et nos aides. À vous de retenir toujours la Forme sans y être jamais assujetties, à vous appartient l’œuvre du perfectionnement des formes ; ce qui est enveloppé est de la Cause Cosmique, du Nucléolus qui voile ce qui nous est encore inconnu.

Prenez bien garde de n’utiliser que ce qui est développé à votre propre similitude. Ceci est l’état de l’Intelligence Libre qui est en affinité avec les états de l’Intelligence en passivité et de l’Intelligence en activité, c’est-à-dire avec les troisième et quatrième états éthérés du voile septénaire. »

Ayant ainsi formé tout ce qui était bon pour la formation, la première Formation répand ses forces quaternaires dans la totalité de sa sphère d’influence jusqu’à la limite de sa puissance et de son pouvoir d’endurance ; puis elle se repose dans la sphère où elle a été vêtue et réveillée.

Dans le repos elle sentiente, elle aussi, qu’il y a quelque chose d’hostile dans ce qui n’est pas formé ; mais pendant l’activité elle n’a pas sentienté ainsi ; libre, elle ne rencontre pas d’obstacle.

Le Formateur et sa deuxième Formation s’extériorisant, pénètrent dans l’immensité de la matière mélangée et se reposent sur les confins de l’état de l’Intelligence Libre. Après ce repos ils entrent encore dans l’immensité de la matière mélangée et s’approchent par affinité de ce qui est le plus parfait et le plus développé.

Pendant qu’ils reposent, le Formateur communique comme d’Intelligence à Intelligence avec sa Formation qui l’accompagne.

« Si vous le voulez bien, dit-il, reposez-vous, regardez et décrivez ce que vous voyez dans le centre de tous les états et degrés avec lesquels vous êtes en affinité ; non ce dont vous vous souvenez, mais ce que vous voyez réellement. »

Après avoir reposé calme et immobile pendant quelque temps, la Formation encore endormie raconte ainsi, comme d’Intelligence à Intelligence, ce qu’elle a vu.

« Je vois comme une pure blancheur d’une grande clarté, immuable et possédant une propriété lumineuse. Partout où je regarde, autour, au-dessus et au-dessous de moi il y a toujours cette blancheur pure, immuable et lumineuse.

Vers l’Est et en haut il y a à la fois son foyer et son origine. À droite de cette clarté, c’est-à-dire à ma main gauche, un Être à ma propre similitude sommeille debout ; son visage est tourné vers moi. Cet Être est parfait dans tous ses états et degrés d’être, depuis la triplicité centrale qui voile le Nucléolus jusqu’à l’état dans lequel vous venez de me revêtir.

Je l’interroge : Pourquoi vous tenez-vous debout dans votre sommeil en regardant comme quelqu’un qui attend ?

Et il me répond : "J’attends sept enveloppes au moyen desquelles la chaîne de l’Être sera perfectionnée et l’Équilibre cosmique établi à tout jamais. C’est à vous qu’incombe ce perfectionnement. "

Je reste silencieuse, même en pensée, et je ne comprends pas la signification de ses paroles. Il s’en aperçoit et me dit :

Il y a dans la matière mélangée sept grandes densités non classifiées qui sont divisibles et subdivisibles ; chaque état contient en lui-même tout ce qui est nécessaire pour son bien-être et son perfectionnement.

Pourquoi, demandé-je, dois-je assumer pour cela sept autres états avec leurs divisions et subdivisions.

– Parce que, me répond-il, c’est au moyen de ceux seulement qui sont les plus perfectionnés dans chacun de leurs états que chaque état peut se développer et se perfectionner ; aucun être individuel ne peut influencer ce qui n’est pas dans sa sphère de sensitivation ni en être influencé, puisque toute autre chose est pour lui comme si elle n’existait pas.

Donc, vous qui êtes le chef-d’œuvre de l’être individuel, vous devez, par nécessité, assumer toutes les densités des états et degrés de la matière, afin que, par vous, chaque état et degré soit développé et perfectionné.

Plus est ardue l’œuvre de développement de la matière la plus dense, plus est doux le repos ; plus est grand le conflit, plus grande est la victoire !

Tout doit, par nécessité, être Un, dans l’Union Cosmique, sans quoi il ne peut y avoir un équilibre parfait.

Dans chaque état et degré que vous avez touché ou que vous toucherez, se trouve une sphère où l’on peut centraliser jusqu’à l’endroit où je suis et dilater jusqu’à l’endroit où vous êtes, car nous sommes Un. »

Pendant que j’assumerai une à une les densités de la matière, resterez-vous stationnaire, demandé-je ensuite, puisque votre centre est le Nucléolus qui voile l’IMPENSABLE ?

– L’unique limite d’évolution des formations individuelles est celle de leurs propres capacités et du développement de ces capacités ; c’est de cette limite que dépendent leur réception des forces divines et leur capacité d’y répondre. Ce qui pour vous est l’impensable est pour moi le pensable et ce qui pour vous est sentientable est pour moi insentientable. Ce n’est que quand la chaîne de l’Être sera perfectionnée que, comme un seul être, nous parviendrons à la connaissance de tout ce qui est connaissable, et que, par nous, ainsi perfectionnés, tout ce qui est de l’Individualité se développera et se perfectionnera dans son Intégralité.

– Et vous, demandé-je, en attendant que ce soit accompli, resterez-vous stationnaire ?

– Ce serait contre l’ordre naturel, me répond-il ; à mesure que vous assumerez état sur état, degré sur degré de densité, je gagnerai le pouvoir d’extériorisations de degré en degré de raréfaction. Cependant nous ne sommes point séparés ; nous pouvons nous unir, moi par matérialisation et vous par extériorisation, même à mesure que nous atteignons à l’individualité parfaite dans des degrés de raréfaction et de densité encore nouveaux pour nous.

Que nous sommes merveilleux et mystérieux dans notre être composé !…

Je vois ensuite autour de la clarté de pure blancheur une deuxième blancheur qui, tout en étant bleue, or et cramoisie, est tellement équilibrée que le blanc seul paraît. En haut, au-dessous et autour de moi, partout où il y a la clarté de la pure blancheur, partout se trouve la blancheur de l’équilibre avec la triplicité de couleur. Et tout vit, et dans la vie il y a la lumière, et dans la lumière il y a l’amour, et dans l’amour il y a la lumière, et dans la lumière il y a la vie et dans les Trois en Un et l’Un en. Trois il y a une enveloppe où repose un être à notre similitude.

Je passe maintenant dans la clarté duelle du pathétisme et là se tient debout et immobile, le visage tourné vers les sept voiles, un Être qui apparaît comme une vapeur ou un reflet de celui qui communiquait avec moi par la pensée. Au-dessus, au-dessous et autour, partout où la triple couleur est équilibrée il y a duelle clarté.

Je passe à l’état de l’Esprit pur en passivité qui est une demi-transparence argentée et immobile. Là, dans une enveloppe appropriée à son état, dort un Être à notre similitude.

Je sais que les enveloppes dans lesquelles reposent les êtres à notre similitude sont les sphères de sustentation où, en revenant, je me suis reposée moi-même mais je ne sais rien de leur formation.

Le grand Formateur dit : « jusqu’à ce que votre Être soit perfectionné, ce qui vous est connu dans la passivité peut vous être inconnu dans l’activité, et ce qui est connu à un état d’être peut-être inconnu à un autre. Ainsi vous ne pouvez jamais déclarer avec justice et vérité en parlant de tout ce qui existe : de cela je ne sais rien dans mon moi intégral. »

Et la Formation reprend :

– « Je traverse ensuite la brume argentée de l’Esprit pur en activité, la lumière saphirine immobile et ondulante de l’Intelligence en passivité, et de l’Intelligence en activité, la splendeur dorée calme et claire de l’Essence germinative conceptive, le mouvement rapide pulsatif de l’Essence germinative effective d’une lumière dorée de plus riche teinte, et en tous il y a l’enveloppe dans laquelle repose un Être à notre similitude.

Depuis la brume argentée en mouvement de l’Esprit pur en activité, jusqu’à la sphère attributale qui est en dehors des sept voiles, je vois sept rayons de lumière et ces sept rayons sont aurorisés. Ceux-ci sont les sept voies que les sept attributs de la Came Cosmique suivent pour arriver à l’expansion. Au-dessus, au-dessous et autour, je vois que partout où se trouve la transparence duelle se trouve ce qui est argenté dans l’immobilité et dans l’ondulation ; et partout où est la lumière argentée se trouve ce qui est saphirin, immobile et ondulant ; partout où se trouve la lumière saphirine se trouve ce qui est doré, clair et immobile, et là se trouve l’or d’une teinte plus riche où est un mouvement pulsatif.

Enfin je me repose un peu en contemplant ce qui fait ma joie et mon admiration.

Je passe ensuite à l’état attributal et je vois six formes nébuleuses gemmées de lumières radieuses, et ces formes sont changeantes et non définies. Les lumières s’épanouissent et se contractent, brillent et pâlissent tour à tour. Lorsque les maîtres constructeurs prééminents, leurs émanations et les formations de leurs émanations ont infusé l’intellectualité, la spiritualité, l’essence, la mentalité, le nerveux, ou ont incarné, ils ont classifié et reclassifié la Substance éternelle la plus dense et façonné les sept Matérialités.

En avançant dans l’Expansion, je trouve devant moi le septième attribut d’où procèdent deux rayons de lumière aurorisés, l’un se dilatant, l’autre se concentrant.

En regardant vers le centre je vois que le rayon de lumière qui se concentre touche à Celui qui repose près de la source de la vitalité et qui m’avait souhaité la bienvenue. Je vois aussi que le rayon de lumière qui se dilate vous touche. En vous voyant mon désir est d’être près de vous, vous mon Formateur et mon tout en tout. Je reviens à vous rapidement en traversant l’état de la matière atomique et moléculaire, puis la splendeur étoilée de la sphère du Premier Formé et enfin l’état de transformation à volonté. »

Alors le Formateur communiqua avec sa formation d’intelligence à intelligence, de pensée à pensée.

– « L’affinité est réciproque ; comme vous désirez être où je suis, je désire être avec vous partout où vous êtes ».

« Qu’adviendra-t-il, demanda la Formation lorsque, par mon intermédiaire, vous aurez pathétisé, spiritualisé, intellectualisé et vitalisé la matière dans toutes ses densités, de façon qu’elle soit propre à la formation individuelle à votre similitude ? »

– « De même que la raréfaction est dans la densité, de même la densité est à l’état de germe dans la raréfaction ; de même que la conceptivité germinative et effective est dans toute forme individuelle de même toute forme individuelle est, dans la conceptivité et l’effectualité germinatives. Peut-il y avoir des divisions dans l’Unité ?

Jusqu’au temps où régnera l’intégrité de la Chaîne de l’Être à mesure que vous concentrerez et dilaterez nous ferons de même ; et ainsi que dans chaque état que vous traversiez, vous vous reposiez dans la sphère de sustentation dont le contenu a des enveloppes semblables aux états où elles furent formées, de même nous nous reposons non dans la personnalité des Émanations, non dans la forme nébuleuse et changeante des attributs dont les lumières se dilatent et se contractent continuellement, toujours pénétrées par la splendeur centrale, mais comme Un avec la Cause Cosmique. C’est-à-dire qu’en chaque état où se trouve la formation individuelle, depuis celui de l’Intelligence qui, quoique en forme, ne peut être retenue par la forme, jusqu’à celui de la plus dense matière, notre lieu de sustentation, de travail et de repos est le chef-d’œuvre de ses formations individuelles.

Ainsi, elles sont en nous collectivement ces Formations et nous sommes en elles individuellement et c’est ce qui constitue l’ordre Cosmique. Par l’universalité du Pathétisme, de l’Éthérisme et des raréfactions comparativement matérielles, tous les états et degrés de chaque être individuel sont sustentés ; comme le Pathétisme, l’Éthérisme et la raréfaction comparativement matérielle sont manifestés par les états et degrés des formations individuelles, chaque état individuel est sustenté par ce qui est le plus proche de son degré de densité.

Dans le chef-d’œuvre individuel l’état pathétique est manifesté par l’éthérisme de l’Esprit pur ; le spirituel par l’Intelligence ; l’intellectuel par l’état germinatif au moyen duquel il vient en rapport avec la matérialité atomique et moléculaire la plus raréfiée ; et celle-ci est manifestée par ses enveloppes matérielles d’une plus grande densité.

Chaque état plus dense reçoit non seulement ce qui lui est nécessaire pour se sustenter et se développer mais encore chaque état plus raréfié sentiente au moyen de l’état qui est son enveloppe ».

Après un silence la Formation demande : « Les Formations sont donc essentielles à leur Formateur comme le Formateur est essentiel à ses Formations ?

– La Formation est aussi essentielle à son Formateur que le Formateur à sa Formation. Quand vous voyagiez en extériorisation dans l’état pathétique vous y laissiez un état individuel et vous le voyiez se développer comme être parfait ; savez-vous comment cela se faisait ?

– Par la construction de ce qui est plus raréfié que lui-même, et par la construction en enveloppement de ce qui est plus dense que lui-même. Ce fut par l’union de formes individuelles des divers degrés de raréfaction et de densité que l’intégralité de l’Être fut accomplie.

– En ordre, dit le Formateur, cette union est une combinaison plutôt qu’un mélange, de sorte que la perte ou l’affaiblissement d’un état ou degré d’être déséquilibre l’être dans son intégrité.

Plus la densité d’un état ou degré est grande, plus il est nécessaire de le garder, parce qu’il est plus sujet au déséquilibre et par suite à la transformation. Ce que je vous fais savoir faites-le savoir à vos Formations :

De la préservation du degré le plus dense de l’être individuel dépend la préservation de l’individualité intégrale, et de la préservation de l’individualité la plus dense dépend l’utilité de tous les états plus raréfiés qui sont enveloppés de cette matérialité par laquelle seule ils peuvent être en rapport avec la plus dense matérialité. La perte de l’enveloppe la plus dense est par conséquent, pour la plus grande raréfaction qu’elle couvre, la perte de la sensitivation du degré de densité dont son état le plus dense est l’intermédiaire. Par suite, c’est de l’état le plus dense que dépendent les états les plus raréfiés, et de l’être intégral individuel dépend l’universalité et l’infinitude de l’indivisible. »

– Cependant, dit la Formation, je sentiente par prévoyance, qu’un degré d’être qui est de moindre densité peut être affaibli et subir des injures, tandis que le degré qui l’enveloppe ne donne aucun signe de faiblesse.

– Ce que vous sentientez est ce qui peut constituer la plus grande entrave à l’équilibre, répondit le Formateur ; c’est-à-dire le non-naturalisme. Cet affaiblissement, cette injure faite à l’Esprit, ou à l’Intelligence, ou à quelque état de plus grande raréfection, tandis qu’en apparence le degré le plus dense n’est pas affecté, a pour cause l’empiétement de quelque être individualisé ou semi-individualisé sur le degré affaibli ou injurié. N’étant pas dans les conditions nécessaires pour s’envelopper convenablement dans l’état matériel le plus dense, un pareil être essaie de toucher cet état matériel en le leurrant, en le poursuivant dans l’état individuel du même degré de matérialité que lui-même ; il essaie de prendre entièrement cet état individuel ou tout au moins de partager avec lui son habitation.

« Un être individuel qui est bien développé peut quitter à volonté état sur état, densité sur densité et les réassumer à volonté sans encourir aucun dommage. Mais la perte de l’état le plus dense met en danger de perte toute cette partie de l’être individuel que vous avez vue formée de l’extérieur ; et cette perte ne peut être attribuée qu’à la violence, à la violation de la loi naturelle, car, si ce qui est mélangé peut être séparé, ce qui est combiné n’est séparable que par la violence. »

– « Je m’aperçois, conclut la Formation, que ce qui est extériorisé du dedans et ce qui est intériorisé du dehors, étant unis, forment l’être parfait ; que, par conséquent, chaque chose est essentielle au bien-être et au pouvoir de perfectionnement d’une autre. La perte d’un état ou degré est antinaturelle puisque tous les états ou degrés sont pathétiquement combinés et que, par nature et par origine, tous sont éternels. Car l’Amour, la Lumière et la Vie éthérés touchent à l’Amour, à la Lumière et à la Vie individualisés, étant inhérents à la matérialité qu’ils développent et perfectionnent.

L’état matériel dans son intégrité est comme la châsse vivante de ce qui est éthéré, son arche sacrée de protection, comme l’état raréfié est précieux et essentiel pour développer son enveloppement. »

– « Tout en moi se réjouit de la magnificence de mon être ! »

III

À cette époque, la deuxième Formation s’aperçut que partout, dans les parties où la matière était pleinement développée, il y avait des formés nébuleuses et changeantes pleines de lumière qui s’épanouissaient et diminuaient tour à tour en devenant toujours plus vives. Graduellement, ces formes assumèrent sa propre similitude ; toutefois, elles n’étaient pas fixes ; elles passaient à volonté de la forme nébuleuse de l’étoile à la sienne propre et encore à la forme nébuleuse. Cependant, depuis que la matière avait commencé à être utilisée pour la formation individuelle, elle avait été continuellement utilisée pour cette fin.

Se souvenant du conseil de son Formateur : L’intelligence doit être toujours libre, la deuxième Formation se voila dans la nébulosité et fut parmi ces formes nébuleuses comme si elle n’était pas.

Quand les Intelligences Libres virent la clarté et l’ombre, quand elles virent le mouvement pulsatif animer la densité de la matière que le grand Formateur avait préparée pour les formations individuelles, au moyen de la première Formation, beaucoup d’entre elles désirèrent se dilater et y prendre la forme permanente. D’autres s’opposèrent à cette prise de forme en raisonnant ainsi :

« Par la transformation nous ne cessons pas de perfectionner la forme ; continuons donc à la perfectionner ainsi, afin que tout ce que nous préparons soit dans une forme digne de notre Intelligence. En effet, bien que nous sachions que la forme individuelle que nous assumons est à la similitude de ce qui est parfait, nous sommes conscientes de notre propre imperfection. »

D’autres raisonnèrent ainsi :

« Puisque une partie de la plus grande densité de matière dans l’expansion est développée et prête à des formations individuelles, nous pourrons nous y envelopper quand nous voudrons et assumer la forme permanente. Mais une fois enveloppées ainsi nous ne pourrons plus quitter cette enveloppe sans danger de porte ; la raréfaction de notre forme actuelle est incapable d’être en contact avec la densité extérieure sans la protection d’une enveloppe qui lui convienne, et si nous prenons la forme permanente nous ne pourrons perfectionner la forme. »

Celles qui désiraient l’expansion immédiate disaient :

« La matière qui est préparée doit certainement être utilisée, autrement, à quoi bon son développement ? Nous sentientons de l’affinité avec ce qui est développé dans l’expansion et cette affinité est une preuve, qu’en ordre, nous pouvons nous unir avec ce degré de matière développée et nous en envelopper. »

Un être de la plus radieuse intelligence conseillait ceci :

« Je m’aperçois que celui qui peut se rendre visible et qui est parmi nous comme un serviteur, se reposant la plupart du temps voilé dans la nébulosité, est plus grand que nous : écoutons-le. »

Les plus grands en capacité et en développement cherchèrent la première Émanation ; celui qui avait conseillé à ses confrères de le chercher et de l’écouter communiqua avec lui d’intelligence à intelligence et lui dit :

– Quelques-uns sentientent que l’immédiate expansion est désirable, d’autres sentientent que notre œuvre consiste bien à perfectionner la forme. Si vous le voulez bien, faites connaître votre avis à ce sujet.

Le premier Émané répondit :

« L’Intelligence est libre à tout jamais. Que chacun suive sa propre lumière mais dans la passivité, car dans le calme de la passivité seulement est la lumière divine immuable. »

On demanda : « Vous expanserez-vous avec ceux qui s’expanseront ou resterez-vous avec ceux qui resteront ? »

– « Je resterai, répondit le premier Émané, non à cause de ce que je sentiente, mais par devoir. »

Un autre interrogea :

– « Pour qui et pour quoi est-ce un devoir ? »

– « Chacun, répondit-il, se doit à lui-même ; en proportion de la liberté est la responsabilité. Au reste, une chose est essentielle : Prenez garde qu’il n’y ait division entre vous. »

Chapitre IV

DE LA CENTRALISATION DE LA PREMIÈRE ÉMANATION DE L’ATTRIBUT DE JUSTICE.– DE LA CAUSE COSMIQUE.– DE L’HOSTILE.

I

Des profondeurs où elle reposait en sommeil, la première Émanation de l’Attribut de la Cause cosmique des matérialités a peuplé de formes éthérées la région où l’Intelligence en activité touche l’Essence germinative conceptive. Ces formes éthérées, d’une beauté extrême, sont à sa propre similitude ; elles sont aurorisées d’un rayonnement de la couleur de l’émeraude. La première Émanation a ainsi formé, en passivité, ce qui, en son temps, doit être manifesté comme l’état de Vitalité.

En regardant vers le haut, elle aperçut comme un reflet d’elle-même et elle s’émerveilla…

Pendant que les Intelligences Libres différaient dans leur sentientations, la première Émanation s’éveillait à l’activité dans les profondeurs de la source de force vitale. À mesure qu’elle montait il se produisait comme un état duel d’éthérisme, passif et actif, qui, du centre, touchait à l’Intelligence en activité et, dans son expansion, atteignait à l’Essence germinative conceptive.

La première Émanation raisonnait ainsi :

De même que la passivité est essentielle à la conception, de même l’activité est essentielle à la matérialisation, par laquelle seule la conception peut se manifester et être utilisée. Or, ma conception a pris forme ainsi, dans le repos de la passivité : « Centralisons dans la forme individuelle ; de même que la seconde Formation va dans l’expansion en laissant une forme individuelle en chaque degré de densité, de même, nous, centralisons en laissant une forme individuelle en chaque degré de raréfaction. »

En regardant en haut, à l’endroit où elle avait longtemps reposé, elle vit comme un reflet d’elle-même, et elle s’émerveilla.

En fixant ses regards sur cette forme, elle comprit que c’était celle de la deuxième Formation de la deuxième Émanation et qu’elle y avait été reçue avec des souhaits de bienvenue.

En se dirigeant ensuite vers le centre, elle trouva sur son chemin, en chaque état, une sphère de sustentation ou reposait un Être en Passivité qui était à sa propre similitude.

« Quelqu’un m’a devancée, pensa-t-elle ; cependant il reste peut-être des états de raréfaction où il n’a pas pénétré. »

Pour éviter toute confusion, en passant d’état en état par l’extériorisation, elle réduisit à leurs parties constituantes les formes dont elle s’était extériorisée et elle les diffusa de telle sorte qu’elles ne pussent se reformer d’aucune façon.

Elle centralisa ainsi jusqu’à l’endroit qu’entoure le Nucléolus et là elle vit cet être qui avait été formé dans l’intérieur et autour de la forme pathétique de la deuxième Formation de la deuxième Émanation.

Alors la première Émanation communiqua par la pensée avec cette Formation.

– Je vous trouve ici en forme individuelle ; vous avez pénétré dans le triple voile de la centralisation ; est-ce là votre dernière station dans la raréfaction ? Ou bien êtes-vous entré dans le voile vers le centre ?

La deuxième Formation lui répondit : « Je ne suis pas entré dans ce voile ».

Alors la première Émanation commença à évoluer autour du Nucléolus en circonvolutions spirales ainsi qu’elle avait fait dans la matière la plus raréfiée et la plus radieuse. Comme elle avait entouré deux fois le Nucléolus elle fut rencontrée par celui qui avait été perfectionné en être individuel dans l’intérieur et l’extérieur de la forme pathétique. Il se tenait dans la spirale.

– La centralisation, dit-il, en pensée, se fait au fur et à mesure de l’expansion, autrement où serait l’équilibre de l’Être ?…

La première Émanation répondit :

« Je suis de la Cause Cosmique, j’ai le droit de centraliser ; qui s’y opposera ? »

– « Je suis, répliqua l’autre, de celui qui, en forme individuelle, a pénétré dans les densités extérieures dont vous êtes, activement, inconsciente ; par conséquent, je suis avant vous. »

Et comme la première Émanation voulait continuer à – tourner vers le centre, subitement un être sortit du voile, dans l’enveloppe intérieure duquel la première Émanation avait pénétré, et la rejeta dehors avec une puissance irrésistible.

Pendant la courte lutte, l’Être avec lequel la première Émanation avait communiqué prononça ces mots :

« Tous ceux qui ont assisté à cette scène peuvent témoigner que je suis innocent de cet acte de violence. »

N’ayant pas de formes éthérées qu’elle pût revêtir, la première Émanation fut rejetée au-delà du voile septénaire et elle ne put arrêter sa chute que dans la sphère d’où elle était partie quand elle avait refusé d’entrer dans les degrés de la matière plus dense.

Là elle se reposa par nécessité dans la partie la plus raréfiée de cette matière et elle la pénétra de sa propre force quaternaire.

Après un long repos elle s’éveilla et, pour la première fois, elle aperçut dans l’expansion une voie de matière radiante et raréfiée semblable à celle qu’elle avait elle-même travaillée. En y entrant elle sentienta une mutuelle affinité ; tout son être s’en réjouit et elle pensa : « C’est le deuxième Émané qui a fait cela, lui le Fort dans le Droit, lui, qui sait résister aux sens, lui le lutteur qui est plus digne que moi. »

Comme elle descendait entourée du degré raréfié de la matière qui est en affinité avec l’Esprit pur en passivité, elle arriva à l’endroit où ce degré se confond avec le degré de matière dont la qualité dominante est en plus complet rapport avec l’Esprit pur en activité. Lorsqu’elle voulut passer en avant pour entrer dans ce deuxième degré de densité matérielle, une forme sphérique duelle la rencontra et communiqua avec elle d’esprit à esprit :

« Vous ne pouvez entrer ici, car par la volonté de Celui qui m’a formé, ce degré est à moi ; il n’appartient qu’à moi de développer la matière classifiée en y infusant la force quaternaire afin de la rendre prête pour la formation. »

La première Émanation répondit :

« C’est selon l’ordre qu’il en est ainsi ; qui vous contestera la puissance, la gloire et la domination ! elles sont vôtres par la volonté du Divin Formateur. »

Ayant ainsi parlé elle se reposa.

Lorsqu’elle s’éveilla à l’activité, elle s’aperçut qu’il y avait deux tiers d’ombre dans la lumière, parce que la matière n’était pas encore suffisamment développée pour recevoir la force. Elle entra dans l’ombre la plus épaisse, c’est-à-dire dans la matière la moins développée où elle ne pouvait être sentientée à cause de l’incapacité de cette matière, et ainsi, seule et inconnue, elle se reposa.

Lorsqu’elle arriva au troisième degré de densité, elle s’enveloppa de la matérialité la plus inférieure et la moins développée, puis, doucement, tranquillement, elle pénétra dans l’état de l’Intelligence Libre. Cet état est le plus étendu de tous ; il influence, et, en une certaine mesure, il renferme l’état de l’Intelligence, en forme (ou Lumière) celui de la Mentalité et le degré de Mentalité de l’état nervo-physique.

La première Émanation, trouvant là ce qui lui était essentiel, s’enveloppa et forma des êtres à sa propre similitude. Son désir était de pénétrer l’expansion dans l’ombre, sans être reconnue.

Elle ne rencontra aucun être qui lui fit de l’opposition ; mais pendant qu’elle s’enveloppait afin de se mettre en rapport avec son entourage, elle se trouva être le centre d’un tourbillon de matérialité. En effet, bien qu’enveloppée de la matière la plus inférieure et la moins développée, elle n’en était pas moins une Émanation de l’attribut de la cause cosmique ; lors donc qu’elle entra dans une région où la matière sentiente vivement la puissance de centralisation et celle de diffusion, la partie de cette matière non formée qui était la plus raréfiée dut être attirée d’un côté et la partie la moins développée dut l’être d’un autre.

Voyant qu’elle causait du désordre et de l’inquiétude, la première Émanation s’extériorisa de l’enveloppe qu’elle avait assumée, dans l’intention de la réduire à son état moléculaire, mais, avant qu’elle eût pu le faire, elle fut éblouie comme par un éclair de lumière saphirine, et une fois remise de cet éblouissement, elle vit la forme qu’elle venait de quitter s’éloigner rapidement au milieu d’un tourbillon dont le mouvement s’accentuait de plus en plus.

Sentant quelque danger qu’elle ne pouvait définir, elle pénétra plus avant dans la région sans être enveloppée de sa densité et la traversa sans être sentientée jusqu’à l’endroit où le deuxième Émané et sa Formation avaient reposé récemment. Là, elle attendit l’arrivée de ce qui avait assumé sa forme.

Pendant ce temps, elle s’enveloppa de la vitalité dont elle avait été pénétrée alors qu’elle reposait dans les voiles éthérés ; mais elle le fit dans son état d’activité et non dans l’état duel afin qu’il n’y eût pas de formation individuelle. Puis elle unit dans cet entourage vital sa puissance avec sa conception.

« Cet Être, se dit-elle, doit nécessairement s’arrêter ici, par conséquent je pourrai le maîtriser car il se peut qu’il soit l’auteur de la confusion et, si je ne me trompe, c’est lui et nul autre qui m’a jetée dehors. »

II

Après une attente prolongée, elle s’aperçut que le tourbillon approchait ; bientôt elle fut enveloppée d’un éclair éblouissant, mais cette fois elle était prête ; elle n’en fut pas affectée comme la première fois.

Elle alla au-devant de celui qui descendait au milieu du tourbillon et, quand elle s’en approcha, enveloppée de la matière la plus raréfiée qui lui fût accessible, la matière inférieure ou non développée fut repoussée et le tourbillon fut en partie maîtrisé.

Alors la première Émanation communiqua d’intelligence à Intelligence avec celui qui s’était emparé de sa forme :

« Il n’y a qu’un mal, dit-elle, le déséquilibre d’où procèdent toute confusion et tout désordre. En assumant une forme qui est celle d’un autre et qui ne vous convient pas, en pénétrant dans cet état où la matière sentiente la répulsion et la centralisation, vous êtes l’auteur responsable de ce déséquilibre. »

« Ce n’est pas moi qui ai eu l’idée d’envelopper la lumière dans l’ombre et de construire une forme convenable pour la réalisation de cette conception.

– Dès que nous avons senti le déséquilibre, nous avons quitté l’enveloppe qui ne nous convenait pas et nous allions la détruire lorsque vous nous en avez empêchés ; vous avez voulu provoquer un déséquilibre permanent, en profitant d’une imprudence momentanée, due à ce que nous ignorions la nature de la matière dans cet état.

– Sages sont ceux qui évitent de toucher à ce qu’ils ne connaissent pas ; mais ceux-là manquent de sagesse, qui matérialisent, en activité, leur conception avant qu’elle ne soit perfectionnée. En outre, je sais le motif de votre action, et le voici : Vous vous êtes dit :

"La deuxième Émanation