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Extrait : "Une grande bataille s'est livrée sur nos frontières de l'Est, du 24 août au 12 septembre 1914. Elle s'est terminée ce jour-là par un succès décisif de nos armes. On n'a pas parlé de cette victoire autant que de la victoire de la Marne; elle est pourtant aussi importante qu'elle ; comme elle, elle a arrêté la marche d'une armée d'invasion."

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN :

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

● Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
● Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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Seitenzahl: 137

Veröffentlichungsjahr: 2016

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Nota

Les passages remplacés par des points de suspension (……) ont été supprimés par la censure.

Ces souvenirs ont été rédigés, sans souci de littérature, à l’hôpital.

La victoire de Lorraine

Une grande bataille s’est livrée sur nos frontières de l’Est, du 24 août au 12 septembre 1914. Elle s’est terminée ce jour-là par un succès décisif de nos armes.

On n’a pas parlé de cette victoire autant que de la victoire de la Marne ; elle est pourtant aussi importante qu’elle ; comme elle, elle a arrêté la marche d’une armée d’invasion.

Nous l’avons vécue. Les notes de notre carnet de campagne en racontent certains épisodes, en laissent voir ce que peut voir d’une bataille géante un officier subalterne, civil la veille encore. Le temps a passé ; le recul, des documents publiés permettent, en les unissant à nos notes, de donner une idée de ce qu’elle fut.

Trois armées allemandes déferlent en août 1914 contre nos frontières : elles doivent se rejoindre sur les bords de la Seine, dans la région de Paris.

La première, celle de von Kluck, descend par le nord. Sa marche n’est arrêtée que par la bataille de l’Ourcq et celle de la Marne. Le général allemand échoue au moment où il arrive au port.

La seconde armée, celle du Kronprinz impérial, descend par l’Argonne, doit éviter Verdun, comme von Kluck Paris, et rencontrer ce général vers Troyes ou sur la Seine. Elle est fixée dans l’Argonne par la première victoire de Verdun, celle d’août-septembre 1914. Le Kronprinz a à peine eu le temps d’amorcer son plan que déjà il est déjoué.

La troisième armée allemande, l’aile gauche, doit, elle, foncer sur la trouée de Charmes, la fameuse trouée sans forts d’arrêt entre Épinal et Toul, et, par Bayon, Charmes, Neufchâteau, descendre vers la Marne et la Seine pour fermer la tenaille sur nos troupes encerclées. Le kronprinz de Bavière commande cette armée qui débouche de Metz : elle est soutenue par une autre armée, celle du général von Heeringen, qui vient d’Alsace et de Strasbourg.

C’est cette armée, kronprinz de Bavière-von Heeringen, qui a été vaincue au cours de la bataille de Lorraine (24 août-12 septembre) que nous allons raconter.

Bataille en deux temps, victoire faite de deux victoires : l’une dès le début, dès le premier choc – la victoire de la trouée de Charmes (24-26 août 1914) – l’autre pendant les derniers jours (3 au 11 septembre) victoire du Grand Couronné et surtout de Champenoux, qui s’achève en même temps que la victoire de la Marne.

Ainsi la bataille de Lorraine commence par le succès de nos armes dans la trouée de Charmes et s’achève par l’échec allemand de la forêt de Champenoux. La victoire est à nous en Lorraine, comme en Argonne, comme sur la Marne : trilogie intime composant la grande tragédie de 1914 ? où se sont décidés les destins du monde.

14-17 août.

Voici quelle est la situation militaire en Lorraine. On peut la reconstituer à présent ; alors, il était impossible pour un officier de s’en rendre compte, et nos escadrons ignoraient complètement à cette date que, trois jours plus tard, c’est sur ce champ de bataille qu’ils allaient être jetés.

Le rôle des escadrons divisionnaires et de tout le corps de cavalerie qui a été engagé en Lorraine a du reste été fort secondaire. Un seul jour, ce rôle aurait pu être décisif, c’est le 25 août dans la soirée. À cette heure, l’ennemi, battu à l’entrée de la trouée de Charmes, recule. Le général de Castelnau télégraphie de son quartier général de Pont-Saint-Vincent : « En avant, partout, à fond ! » Ce jour-là, si les brigades de cavalerie avaient pu agir à temps avant la nuit, si les chevaux avaient été en état de combattre – mais fatigués inutilement et le dos emporté, ils étaient inutilisables – le corps aurait pu nettoyer toute la région de Gerbéviller – Fraimbois – Lunéville. Il n’a même pas servi à cela. Nous n’avons donc guère à nous glorifier de notre part dans cette bataille ; elle s’est bornée à quelques reconnaissances. Ces notes sont moins celles d’un acteur que d’un témoin.

Mais reconstituons la situation au début de la seconde quinzaine d’août.

À l’armée allemande du kronprinz de Bavière et du général von Heeringen sont opposées la Ire armée française, armée Dubail, et la IIe, armée de Castelnau. Ces armées unies, dont la mission identique est de tenir entre le Rhin et la Moselle, ont un objectif commun et remportent une victoire commune. Elles restent inébranlables, tiennent la trouée, forment le fameux pivot de toute l’armée française, permettent la manœuvre et la victoire de la Marne, fixent sur leur front des effectifs puissants, remportent la victoire de Lorraine, l’une des trois victoires du début de la guerre.

L’armée du kronprinz de Bavière comprend : Ier, IIe, IIIe corps bavarois, Ier corps bavarois de réserve, XXIe corps ; l’armée du général von Heeringen : XIVe, XVe corps, XIVe corps de réserve, diverses formations d’ersatz et de landwehr.

La Ire armée française (armée Dubail) est ainsi composée : 8e, 13e, 14e, 21e corps ; la IIe armée (armée de Castelnau) : 15e, 16e, 20e corps, 2e groupe de D.R.(divisions de réserve) et corps de cavalerie.

Le 14 août, la Ire armée est au sud de la ligne Bainville-aux-Miroirs – Bayon – Lunéville – Lagarde. La IIe armée est au nord de la ligne. Ce jour-là, elles prennent l’offensive. Le gros de la Ire armée pénètre dans les Vosges et la zone des Étangs et arrive en combattant devant Sarrebourg. Le gros de la IIe armée, à la gauche de celle-ci et en liaison avec elle, arrive, après de durs combats, sur la Seille et le canal des Salines : elle s’avance jusqu’à Morhange et Vergaville, qu’occupent les bataillons alpins du 15e corps, dont l’audace est extraordinaire et qui valent à eux seuls tout un corps d’armée. Son objectif tactique est de couper vers Bernsdorf la voie ferrée de Metz à Strasbourg.

Toute cette bataille de la trouée de Charmes a été incidemment exposée et magnifiquement reconstituée par M. Gabriel Hanotaux (Revue des Deux Mondes du 15 novembre 1916).

18 août.

L’armée Dubail livre la bataille de Sarrebourg. Lutte pénible et indécise du 18 au 20. Ce soir-là, le général Dubail donne l’ordre de continuer le lendemain ; sa gauche a fléchi, au contact de notre 16e corps mais sa droite avance et a nettement battu l’ennemi. Or, dans la nuit, le général de Castelnau lui fait connaître que, battu sur la Seille et le canal des Salines, sa droite (15e et 16e corps) est enfoncée. À 16 heures, il a donné l’ordre de retraite : celle-ci a du reste commencé sans ordre, par la force des choses.

À partir du 20 août, la retraite commence donc : la Ire armée tend vers la Meurthe et la Mortagne, où elle s’arrête. Elle soutient des combats épiques. La IIe armée recule plus rapidement sur la Meurthe et la Moselle : le 15e et le 16e corps ne sont plus en mesure de résister. Notre infanterie n’est point encore ce qu’elle sera demain : la première du monde. Nos 75 font merveille. L’armée ennemie, enthousiasmée pourtant par son avance, ne marche pas aussi vite qu’il serait naturel. Elle entre néanmoins dans Lunéville.

Dès lors, Dubail se tient sur la Meurthe, la Vezouse et la Mortagne.

Castelnau est en avant de Nancy, sur le Couronné, et en arrière de Lunéville, sur le plateau de Saffais et Belchamp.

Les deux armées ne sont plus en liaison, ou à peine. Entre la Ire et la IIe armée il y a un trou, un espace sans troupes : et c’est précisément devant Bayon et la trouée de Charmes !

C’est là qu’on amènera, à partir du 22 août, les divisions de réserve. L’ennemi va s’engouffrer vers Bayon et Charmes. Il rencontrera ces divisions fraîches et sera pris entre l’armée Dubau et l’armée Castelnau qui, appuyées l’une sur la Mortagne, l’autre sur le Grand Couronné, les prendront comme dans un étau.

19 août.

Une heure du matin. Pas un falot. Une pluie fine ajoute aux ténèbres. Un silence de mort. Nous allons embarquer.

Il y a un train par escadron, quatre ou cinq fourgons pour chaque peloton. L’ordre donné, tout s’exécute en silence. Mais c’est long. Les chevaux se laissent faire. Ils commencent à être fatigués et à ne plus s’étonner de rien.

Nous partons. Il n’y a même pas de wagon aménagé. On a pu trouver un peu de paille pour le fourgon des officiers. Nos ordonnances nous ont apporté des couvertures de cheval. On roule toute la journée, très lentement, avec d’interminables arrêts. La nuit est revenue. Où allons-nous ?

Personne ne le sait. Le colonel ne dit rien. On forge mille hypothèses : nous allons en Lorraine. Les divisions de cavalerie l’envahissent toute. Ou bien nous allons dans les plaines de Belgique. L’Allemagne est arrêtée devant Liège. On va la bousculer et la chercher chez elle…

Le train marche, s’arrête, continue avec sa lenteur désespérante. Il nous faudra trois jours, si on nous mène jusqu’en Belgique.

20 août.

Voici de nouveau la nuit. Nous dormons tous, épuisés par le roulement du train. 2 heures. Il s’arrête brusquement. Une gare importante, avec des quais de débarquement. Un fourmillement de troupes : de la cavalerie, de l’artillerie, des fantassins. Sur des kilomètres de voie, dans la gare, en rase campagne, les trains sont arrêtés pour le débarquement.

Nous débarquons. On est à moitié endormi. Mais cela se passe bien. Il faut montrer aux fantassins qui nous regardent comment opèrent des cavaliers. Et c’est réussi. Pas un accident de cheval.

Les escadrons se rassemblent. Nous sortons de la gare, à pied, les chevaux tenus à la bride. Une petite ville de Lorraine, froide, endormie. C’est Charmes. Il y a encore quelques habitants éveillés, deux ou trois jeunes gens, qui conduisent les escadrons vers les hangars où ils pourront s’abriter. Nous les interrogeons avidement. Que se passe-t-il ?

C’est une victoire inespérée. On dit que dans le Nord cela ne va pas très bien, mais ici les Allemands ont été culbutés. Nos corps d’armée sont déjà devant Metz et Saverne. Nous allons les rejoindre pour pousser de l’avant…

Je connais trop l’Allemagne pour ne pas garder de scepticisme, malgré mon espérance.

– Allons, allons, me dit un commandant, vous voyez bien notre rôle : c’est l’envahissement du Palatinat.

21 août

Quelques heures de repos à Charmes ; puis, à cheval, nous partons tout de suite pour Lunéville. Vers la frontière… Rude étape… Mais comme nous la ferons le cœur léger !… La matinée est charmante ; un blanc soleil inonde la forêt de Charmes, les collines de Lorraine, la vallée de la Moselle… Demain, nous serons en Lorraine annexée.

En route, le colonel reçoit un ordre : cantonnement à Romain. C’est un village sur notre route, à mi-chemin. Nous y arrivons bientôt. Nous y finissons l’après-midi, les chevaux dans les granges, les hommes dans les prés, couchés sur l’herbe et dans le foin. Jamais la nature n’a eu tant de paix et tant de joie…

22 août

Il fait gris. Ce n’est pas la clarté gaie de la veille. Le trompette sonne : « Les officiers au colonel… ». Nous nous pressons autour de lui. Il transmet les ordres qu’il a reçus. Les voici : les escadrons sont affectés à la ne… division d’infanterie. Celle-ci reste dans la région et a reçu la mission d’organiser une ligne de défense, en arrière de Lunéville. Pourquoi cela ? Sans doute pour ne pas laisser inoccupés les hommes des régiments… En attendant, nous nous porterons sur Einvaux.

Nous partons sous une pluie fine.

Pour aller de Romain à Einvaux, il faut traverser la grande route qui de Lunéville va à Bayon et suit la vallée de la Moselle. C’est la route d’invasion d’Allemagne en France, le fameux passage sans forts d’arrêt entre les places fortes de Toul et d’Épinal, la célèbre « trouée de Charmes ». Cette trouée, par Lunéville, Charmes, Neufchâteau, ouvre la route de Paris, qui n’est qu’à 300 kilomètres : c’est le défaut de la cuirasse.

L’escadron défile sous la pluie. Nous arrivons à la route de Lunéville. Là, brusque arrêt… Qu’est-ce ? un convoi, que nous ne pouvons couper ; mais le convoi est interminable. Dix minutes passent, une demi-heure, le convoi défile toujours. Ce sont d’étranges voitures de réquisition : chariots, chars à foin, voitures de livraison. Elles se hâtent sous la pluie. Les soldats qui les conduisent se cachent sous les bâches… C’est au moins le convoi de tout un corps d’armée. Et des blessés, des blessés sur les voitures de vivres ou de munitions…

Qu’est-ce que cette théorie de véhicules se hâtant, dans la boue, vers Bayon, s’en allant de Lunéville, s’éloignant de la frontière ? Une angoisse m’étreint. La raison est simple : les voitures vides vont se remplir dans un centre de ravitaillement. Pourtant, je demeure inquiet… Je laisse mon peloton, et j’arrive à la route même. Plusieurs camarades m’ont imité. Nous tâchons d’interroger les conducteurs ; ils ne comprennent pas… Enfin nous arrêtons un sous-officier.

ÉTAPES DE L’AUTEUR

– Qu’est-ce ?

– La retraite !…

Je suis atterré.

Depuis lors, jamais plus je ne pourrai, sans un serrement de cœur, voir des voitures se diriger vers l’intérieur du territoire. L’impression de cette retraite pèsera toujours sur moi.

 

Nous coupons tout de même le lamentable défilé. Il s’étend à perte de vue sur la route. Nous arrivons à Einvaux. Là, le colonel voit notre général de division. Quelques instants après, nous avons une mission à remplir.

La mienne est précise. Quand le colonel me l’expose, je me sens l’âme meurtrie… Je dois prendre six hommes, traverser la Meurthe, la forêt de Vitrimont, jusqu’à la route de Lunéville à Nancy qui la borde. Et là, nous avancerons pour voir où est l’ennemi qui talonne deux de nos corps battant en retraite.

SUR LA ROUTE DE VITRIMONT

On organise, depuis le matin, les plateaux en arrière de la Meurthe. La 74e division tient le plateau de Saffais. La 64e tient la trouée de Saffais à la Mortagne. C’est là, contre ce mur vivant, contre ces poitrines d’hommes que viendront se heurter les corps allemands.

Mais quand ? ce soir, demain ? C’est ce que je dois aller voir.

Au grand trot, à travers bois. Il pleut toujours. Soudain, nous débouchons devant un passage à niveau : c’est la ligne ferrée d’Épinal à Nancy. J’aurai toute ma vie le souvenir de cette vision…

C’est la retraite de notre armée. De tous les chemins qui viennent de la frontière et se croisent ici, de Lunéville par la grand-route, des troupes arrivent…

… C’est de l’infanterie de ligne ; ce sont des chasseurs, des artilleurs à pied. Point de compagnies… Tous mélangés. Et parmi eux, des paysans qui suivent aussi, en voiture, à pied, des vieillards, des femmes avec leurs enfants, se retirant devant l’invasion.

La pluie régulière les transperce. Tout au loin, on entend le bruit continu de la grosse artillerie qui tonne. Les soldats passent toujours : ce sont des troupes de l’armée active, des hommes de vingt ans ! De plus âgés se mêlent à eux : ce sont les gardes-voies de nos lignes ferrées qui, voyant la retraite, se retirent pour ne pas être pris… Ils marchent aussi vite que le leur permet leur épuisement. Il y a presque autant de blessés que de valides…

 

… Les voitures des convois, les trains régimentaires circulent au milieu de ces troupes. Les plus fatigués ou les plus atteints ont tâché de les prendre d’assaut…

Les conducteurs hurlent, frappant leurs chevaux, bousculent les voitures, écrasent les piétons pour aller plus vite.

À la sortie de Lunéville – un camarade qui arrive de là, en patrouille, me le raconte – la boue est faite de terre et de sang.

Deux corps d’armée ont ainsi défilé sur cette route, toute l’après-midi et toute la nuit.

Mais il faut remplir ma mission. Où est, au-delà de la forêt de Vitrimont, l’ennemi ?

J’arrive à la Meurthe. Le ciel est sanglant, rayé, zébré par les obus et les shrapnells. Toute la grosse artillerie allemande donne et hâte notre retraite. À l’horizon, sur une hauteur qui domine la route de Nancy à Lunéville, et d’où nos batteries tâchaient d’enrayer la poursuite, la ferme de Léomont flamboie. Un immense brasier qui incendie le ciel. Les obus pleuvent sur la ferme, sur tout le plateau jonché de nos morts, sur la route, sur la forêt…

J’arrive au pont de Mont, sur la Meurthe. Au-delà, c’est la forêt. Les Prussiens arrivent, et l’on n’a pas assez de poudre pour faire sauter le pont. Sur la route étroite, un général est bousculé par les fuyards. Un officier de l’état-major se précipite sur moi.

– Qu’est-ce que votre régiment ? Qui êtes-vous ?…

Il semble hors de lui…

– Mon général, s’écrie-t-il, des renforts !…

Je reprends :

– Je ne connais pas le nombre des divisions qui arrivent en renfort. Tout ce que je sais, c’est que nous sommes là, et que je vais voir quand l’ennemi sera sur notre dos.

L’officier est furieux. Il voudrait plus de détails. Pour un peu, il me dirait des sottises. J’excuse sa nervosité et je passe.