Lanzarote et le vin - Rubén Acosta - E-Book

Lanzarote et le vin E-Book

Rubén Acosta

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Beschreibung

Le vin de Lanzarote est un miracle d'adaptation face à la tragédie volcanique du XVIIIème siècle et à des conditions naturelles extrêmes. Cela explique sa qualité, la nuance de ses saveurs et les techniques si particulières de sa culture. Ce livre apporte une information historique et pratique sur la viticulture qui a modelé pendant trois siècles un paysage durable et d'une grande beauté : celui de La Geria. Un outil pour découvrir ce territoire qui intègre des dimensions naturelles, sociales et culturelles uniques au monde. COLLABORATEURS: Agustín Pallarés, Santiago Alemán, Ignacio Valderas, Ignacio Romero, Alberto Gonzalez, Gustavo Palomo and Juan José Otamendi.

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Seitenzahl: 148

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Production :

Ediciones Remotas

Impression :

Graficas Summa

© Photographies :

Rubén Acosta

Sauf : Teodoro Maisch (p. 22), Martín Arteta (p. 24), Rafael Silva (p. 27), Nicolás Melián (p. 33), Leandro Viera (p. 55), Christian Piesch (p. 89), Janire Villaverde (p. 89), Carlos Martínez (p. 86), Ignacio Romero (p. 103), Joaquín García Vera (p. 106), Adriel Perdomo (p. 106) et Miguel Cabrera (p. 109). Images cédées par Antonio Lorenzo (p. 30, 31, 67), Bodegas El Grifo (p. 84-95), Bodegas Rubicón (p. 90-91), Bodegas La Geria (p. 87, 108), Museo Tanit (p. 98) et Museo el Patio (p. 98).

© Illustrations :

Santiago Alemán p. 46, 48-49, 51-53, 62.

Fundación César Manrique p. 66.

© Textes :

Rubén Acosta et Mario Ferrer

Sauf : Juan José Otamendi (p. 13-29), Agustín Pallarés (p. 35-36), Ignacio Romero (p. 43-44, 100-102), Alberto González (p. 57-61), Ignacio Valderas (p. 71), Gustavo Palomo (p. 78-79).

© Conception :

Rubén Acosta

Copyright de la présente édition :

Ediciones Remotas

C/ Tirso de Molina nº 6, 1p

35500 Arrecife - Lanzarote

www.edicionesremotas.com

Traduction de l’espagnol au français :

Isabelle Escoffier

ISBN : 978-84-948033-0-7

Dépôt légal : GC 85-2023

Troisième, 2025

Imprimé en Espagne

Ce livre est dédié aux paysans de Lanzarote.

Aux femmes et aux hommes qui ont été capables d’affronter les

châtiments ancestraux des volcans et les sécheresses, pour créer un

paysage culturel unique que nous devons protéger.

LES AUTEURS

Rubén Acosta

Licence en Communication Audiovisuelle et masters de Photographie et Ingénierie Culturelle. Photographe freelance et organisateur culturel, impliqué dans la dynamisation de La Geria avec des projets tels que le « Plan de Acción Cultural Somos Geria ». Il a été récompensé internationalement en tant qu’artiste et il a exposé lors d’événements tels que Photoespaña. Son lien avec le vin provient d’une tradition familiale. Il entretient des vignobles dans La Geria et élabore des vins artisanaux.

Mario Ferrer

Docteur et diplômé de Journalisme et d’Histoire de l’Art. Il a publié plus d’une quinzaine d’articles de recherche dans des revues et rencontres scientifiques, ainsi que plusieurs ouvrages de divulgation. Il est spécialisé en histoire contemporaine, journalisme et culture, et il a également travaillé comme éditeur, commissaire d’exposition et expert en archives numériques (coordonne Memoriadelanzarote.com). Il a rédigé le rapport sur La Geria qu’il a présenté au Prix Européen du Paysage 2013.

COLLABORATEURS

Santiago Alemán

Illustrateur et peintre né à Lanzarote, auteur de plusieurs livres dont « Tesoros de la isla ». Professeur de Dessin à l’École d’Art Pancho Lasso d’Arrecife.

Juan José Otamendi

Propriétaire des Bodegas El Grifo avec son frère Fermín. Il gère la bibliothèque du Musée du Vin et est l’auteur de plusieurs publications sur la viticulture de l’île.

Gustavo Palomo

Sommelier désigné par la Chambre du Commerce de Madrid, Master en Œnologie, finaliste « Nariz de Oro 2011 », finaliste « Madrid Fusión 2012 » et Meilleur Sommelier des Canaries 2010 et 2012.

Alberto González

Ingénieur Technique Agricole, œnologue et Master en Viticulture et Œnologie, 2e meilleur œnologue d’Espagne et 6e au monde en 2012. Né à La Gomera.

Ignacio Romero

Licence en Biologie Environnementale à l’Université de La Laguna et Master de Gestion Environnementale à l’Université de Grenade. Il dirige un processus de sensibilisation sociale et environnementale appelé Senderismo Lanzarote.

Ignacio Valderas

Directeur et œnologue des Bodegas Los Bermejos, avec plus de 20 ans d’expérience dans le secteur vitivinicole de Lanzarote.

Agustín Pallarés

Chercheur et divulgateur de l’histoire, la préhistoire et la toponymie de Lanzarote. Pour en savoir plus sur ses travaux et son œuvre, consultez la page agustinpallares.blogspot.com.es

TABLE DES MATIÈRES

1. Lanzarote, un territoire singulier

2. Le vin à Lanzarote

3. Histoire du vin à Lanzarote

4. La Geria, paysage du vin

5. Valeurs naturelles

6. Formes de culture et vendanges

7. Variétés de cépages

8. Valeurs sociales et culturelles

9. Vins et gastronomie

10. Guide des caves

11. Que faire à La Geria

Carte

1. LANZAROTE, UN TERRITOIRE SINGULIER

Lanzarote est une île qui renvoie à des temps mythiques ; un espace privilégié pour constater la conjonction des quatre éléments de la nature : l’eau, la terre, l’air et le feu, surtout le feu… Dans ce décor, Timanfaya est comme un musée de volcans à l’air libre, au paysage incontestablement puissant. Un endroit où la pierre se transforme en sculpture et le territoire en œuvre d’art.

L’origine des Montagnes du Feu remonte à une journée de l’année 1730, au cours de laquelle l’histoire de Lanzarote s’est vue changée pour toujours. L’île a affronté l’un des processus volcaniques les plus puissants que cette région de la planète a vécu lors des derniers siècles. Le curé du village de Yaiza, Lorenzo Curbelo, a laissé un témoignage aujourd’hui légendaire des faits : « Le 1er septembre 1730, entre neuf et dix heures du soir, la terre s’est ouverte à Timanfaya, à deux lieues de Yaiza… et une énorme montagne s’est levée du sein de la terre ».

Pendant les six années qui ont suivi, jusqu’en 1736, les volcans ont marqué le quotidien de l’île, en recouvrant presqu’un tiers de sa surface. Au début, les dégâts sur l’économie insulaire modeste ont été colossaux, mais la destruction a abouti à une nouvelle renaissance grâce aux propriétés de la cendre volcanique ou lapilli (communément appelée picón, rofe ou arena à Lanzarote). Cette technique de culture était déjà utilisée avant les éruptions mais, à partir de cette époque, elle s’est intensifiée et a complètement marqué la viticulture de l’île. En plus de Timanfaya, le territoire de Lanzarote possède de nombreux espaces singuliers, en commençant par la deuxième plus grande Réserve Marine d’Europe, définie par les cinq îlots situés au nord de l’île. Dans cette région de Lanzarote se trouvent également le Risco de Famara et le Volcan de la Corona, deux ensembles montagneux spectaculaires datant d’époques différentes, hébergeant des villages pittoresques et de belles plages. Plus au centre, on traverse des localités historiques telles que la Villa de Teguise, on peut découvrir la région d’El Jable, nom local du sable, qui possède un large couloir depuis le nord jusqu’au sud de l’île.

Les autres protagonistes du paysage de la région du centre de l’île sont La Geria et Timanfaya. Ces espaces hébergent des lieux remarquables plastiquement, tels que El Golfo, les Salines de Janubio ou Los Hervideros. Les principaux ports et noyaux résidentiels et touristiques de Lanzarote sont installés sur le littoral protégé du vent. La majorité de la population de l’île se concentre entre Costa Teguise et Puerto Calero et le reste de la géographique insulaire héberge de petits villages de pêche ou d’agriculture. Au sud de Lanzarote, d’autres espaces singuliers liés à l’Atlantique ressortent. D’un côté, la vue sur l’Île de Lobos et la voisine Fuerteventura, une île couverte de plages impressionnantes. Et de l’autre côté, au sud de Lanzarote, se trouvent les criques de Papagayo. Juste avant d’y arriver, on traverse également le Monument Naturel de Los Ajaches, une chaîne de montagnes basses, idéale pour la randonnée. À Lanzarote, 42,1% de la surface de l’île est réglementée par différentes mesures légales protégeant le territoire et l’environnement.

Réserve de la Biosphère depuis 1993

Le 7 octobre 1993, l’UNESCO a déclaré Lanzarote Réserve de la Biosphère. Cette prestigieuse récompense internationale reconnaissait l’effort de la société insulaire pour harmoniser nature et progrès économique. Le cas particulier de La Geria mais aussi les interventions du réseau des Centres d’Art, Culture et Tourisme, ainsi que les plans locaux d’urbanisme pionniers de l’île ont influencé l’élection de Lanzarote comme Réserve de la Biosphère.

La figure de Réserve de la Biosphère a été créée en 1976 par l’UNESCO dans le but de reconnaître et de protéger des écosystèmes hautement représentatifs. L’inclusion de Lanzarote au Réseau des Réserves de la Biosphère a été une nouveauté importante car c’était la première fois qu’un territoire était élu dans son ensemble (en incluant les centres de population, les infrastructures, les équipements…), dans le but de faire de Lanzarote un laboratoire du développement durable. Comme pour tout laboratoire d’idées, cette période a été marquée par des succès et des échecs qui ont ouvert un grand débat social et politique et qui ont cependant créé une prise de conscience majeure.

Une économie internationale

Depuis la conquête espagnole au début du XVe siècle (Lanzarote a été la première île à être conquise en 1402), l’économie canarienne a dépendu des facteurs internationaux, et principalement ceux liés à l’Europe : le principal marché des produits agricoles d’exportation ; sans oublier cependant l’Amérique et l’Afrique. Si au XVIIIe siècle le vin était un produit essentiel de l’économie canarienne, au cours des siècles suivants les cycles de croissance et les étapes de crises liées à la chute de l’exportation de l’un des produits se sont succédés. Lanzarote et Fuerteventura, traditionnellement connues comme étant « le grenier des Canaries » car elles dédiaient leur agriculture aux céréales, souffraient d’une fragilité économique aussi grave qu’ancestrale. Ces îles étaient enfermées dans un cercle vicieux marqué par l’isolement océanique, l’aridité de la terre et le manque d’infrastructures. L’émigration a pu être évitée par leur population au cours de certaines conjonctures (avec des produits tels que l’orseille ou la cochenille). La richesse rare que produisait l’île se basait sur la propriété de la terre, aux mains d’une classe réduite de propriétaires terriens.

Dans la deuxième moitié du XXe siècle, la pêche s’est modernisée à Lanzarote et elle est entrée dans une période de grande croissance, transformant Arrecife en l’un des plus grands ports sardiniers au monde. Au même moment, le premier dessalinisateur à usage civil d’Europe a été installé, réussissant une avancée technologique pionnière et permettant de mettre un terme à la menace du manque d’eau qui avait marqué l’évolution socio-économique de l’île jusqu’à cette date. À la même période, sous la direction de l’artiste César Manrique et d’une vaste équipe de collaborateurs, le Gouvernement de Lanzarote a commencé à créer le réseau innovant des Centres d’Art, Culture et Tourisme (CACT) dans des espaces naturels d’une grande valeur. Ce réseau a permis de créer un modèle propre à l’île, fondé sur le respect du territoire.

Photographie de Jameos del Agua, œuvre de César Manrique. Détail du lac où habitent les crabes aveugles endémiques de l’île.

Les CACT sont le standard de Lanzarote, une destination touristique de premier ordre mondial qui reçoit chaque année près de trois millions de touristes.

Une culture métissée et locale

Bénéficiant d’un emplacement géostratégique clé, l’archipel canarien se situe au croisement des influences culturelles de l’Europe, l’Amérique et l’Afrique. Le climat constant de Lanzarote provient du proche continent africain. Tout comme les anciens habitants de l’île, appelés les Majos, ainsi que de nombreux pirates l’ayant attaquée pendant des siècles. L’île a également hérité de liens socio-économiques très importants avec l’Afrique par le passé, notamment avec la pêche. Cette région est aujourd’hui considérée comme idéale pour l’internationalisation des entreprises canariennes.

Christophe Colomb est passé par les Canaries lors de son voyage vers l’Amérique, il a ainsi inauguré une route qui a été essentielle pour l’avenir des îles. Pendant des siècles, Cuba, le Venezuela ou encore l’Uruguay ont été les principales destinations d’émigration des habitants des îles. Aujourd’hui encore il existe des relations familiales, économiques et sociale très fortes avec l’Amérique. Les liens les plus importants sont culturels, avec des éléments de langage ou musicaux très attachés aux traditions américaines.

D’Europe, les îles ont vu arriver les conquérants du XVe siècle mais aussi le plus gros pôle d’attraction économique et politique de leur histoire moderne. Toutes les nouveautés que l’Europe a exporté au monde se sont aussi installées aux Canaries, en tant que voisines ultrapériphériques et à la fois proches. En plus de sa relation avec l’Espagne, l’archipel a également vécu des cycles historiques d’échanges importants avec d’autres pays tels que la France, le Portugal et surtout le Royaume-Uni. Aujourd’hui, près de 15% de la population de Lanzarote (19.995 personnes) est formé de citoyens d’autres pays de l’UE.

La société et la culture canariennes sont un mélange de toutes ces influences. Cependant, du résultat final naît une formule locale, chargée du tempérament propre à leurs habitants et leur territoire. En effet, l’un des plus grands défis de la société de Lanzarote est d’atteindre un développement durable total. La durabilité a toujours été présente dans la façon dont les paysans de l’île ont exploité leur environnement, ce que César Manrique a si bien su appréhender. Les dernières décennies ont permis un progrès économique évident, mais le processus a été si rapide qu’il a laissé des séquelles culturelles et sociales peu positives. Emploi, environnement, énergie, diversité économique ou relations multiculturelles ; voici quelques-uns des défis incontournables pour l’avenir de l’île de Lanzarote.

La deuxième plus grande réserve marine d’Europe

La Réserve Marine de Los Islotes est située au nord de Lanzarote. Elle occupe une partie de l’île et les cinq îlots voisins : La Graciosa, Alegranza, Montaña Clara, Roque del Este et Roque del Oeste. Il s’agit de la Réserve Marine la plus grande d’Europe et, selon de nombreux experts, elle réunit toutes les conditions pour être nommée Parc National. La Graciosa est la seule île habitée et on peut s’y rendre en partant d’Órzola. Elle possède un unique village et c’est un espace idéal pour profiter de la nature, du sport à l’air libre et d’une tranquillité qu’il est difficile de trouver à d’autres endroits. Cette réserve marine se démarque par ses valeurs naturelles et son paysage. Le Risco de Famara, une impressionnante falaise qui s’étend sur plusieurs kilomètres, est l’endroit d’Europe abritant le plus grand nombre d’endémismes au kilomètre carré. La variété et la particularité des oiseaux qui peuplent les îlots ont également mérité l’attention de scientifiques internationaux et toute la région est très estimée par les experts en faune marine, notamment en cétacés.

2. LE VIN À LANZAROTE

Du vin dans l’extrême

Les circonstances qui rendent la production de vin à Lanzarote exceptionnelle sont nombreuses.

Les Canaries sont la zone de culture la plus au sud jusqu’en Afrique du Sud et sa période de vendanges est la première de l’année en Europe. Les conditions climatiques et les pluies, avec une moyenne de 100 litres par mètre carré, sont moins favorables que dans d’autres zones de culture.

Dans un panorama aussi complexe, les techniques de culture de Lanzarote sont également uniques et extraordinaires. Plantée dans la terre fertile sous la cendre volcanique, la vigne s’abrite des vents alizés qui lui apportent toutefois une ventilation en passant entre les trous créés par les pierres volcaniques et qui évite la prolifération de champignons et l’invasion d’insectes.

Cette façon si particulière de cultiver, à laquelle les paysans locaux ont dû recourir pour tenter de rentabiliser au maximum les possibilités agricoles de l’île, exige un travail d’entretien continu et très délicat. Si délicat que de nombreuses personnes voient les agriculteurs de l’île comme des jardiniers et des gardiens du paysage.

Le peu de production générée par hectare, entre 1.000 kg et 1.500 kg, est due à une faible densité de plantation. Les cultures sont travaillées presqu’exclusivement à la main et sont constamment menacées par la principale crainte des agriculteurs de Lanzarote : les vagues de chaleur.

En effet, dans la région traditionnelle de La Geria, les travaux agricoles sont toujours effectués à la main, tels qu’ils sont réalisés depuis presque trois siècles. Les anciens paysans de l’île ont élaboré la totalité du système de trous et de socos (murets de roche volcanique semi-circulaires) exclusivement à la main et à l’aide des chameaux, leur principal soutien agricole.

Dans cet élan, les paysans ont transformé des milliers d’hectares depuis le XVIIIe siècle. La Geria, qui est aujourd’hui un Paysage Naturel Protégé, est d’une certaine manière un paysage très humanisé dans le sens où il a été profondément modifié par l’homme. Cependant, cette intervention est si respectueuse du milieu naturel qu’elle devient un exemple de conservation et de revitalisation environnementale. Sans se rendre compte de leurs implications conceptuelles, les paysans de Lanzarote ont créé un cas paradigmatique d’exploitation durable.

À Lanzarote, le vin est un miracle d’adaptation à une tragédie volcanique et à des conditions extrêmes. Cela explique sa particularité, les nuances de ses saveurs et la singularité d’un paysage qui contient une dimension sociale unique.

La culture du raisin à Lanzarote possède une série de caractéristiques propres qui la différencie d’autres régions.

Le picón, réserve de l’humidité

Les éruptions volcaniques qui se sont produites sur l’île entre 1730 et 1736 ont généré une grande quantité de pyroclastes. La cendre volcanique qui a été expulsée a recouvert certaines des vallées les plus fertiles de l’île, et notamment au sud de ces éruptions en raison des vents alizés provenant du nord-ouest. Cette cendre volcanique, ou lapilli, est généralement appelée picón aux Canaries, et plus concrètement rofe ou arena sur l’île de Lanzarote. Elle est utilisée comme élément principal pour recouvrir la terre fertile. Développée intensivement après les éruptions et communément utilisée dans toute l’agriculture insulaire, cette technique lui apporte des caractéristiques uniques, dont certaines propres à l’effet mulching (couche sur la terre fertile) et d’autres à la matière volcanique. Le rofe