Le Baron de Fourchevif - Ligaran - E-Book

Le Baron de Fourchevif E-Book

Ligaran

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Beschreibung

Extrait : "TRONQUOY, il porte une livrée trop dorée et de mauvais goût. Il se regarde dans la glace, à droite. : Suis-je beau, mon Dieu ! suis-je beau ! ADÈLE, assise devant un chevalet, à gauche, peint des fleurs placées dans un vase, sur un guéridon: Non, je ne pourrai jamais rendre ces tons-là... le camellia est une fleur décourageante. TRONQUOY: Et puis ça ne sent rien; mais patience!..."

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EPUB

Seitenzahl: 45

Veröffentlichungsjahr: 2015

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EAN : 9782335055337

©Ligaran 2015

Le Baron de Fourchevif

COMÉDIE EN UN ACTE

Représentée pour la première fais, à Paris, sur le théâtre du GYMNASE-DRAMATIQUE, le 15 juin 1859.

Le théâtre représente un vieux salon gothique donnant sur un parc ; portraits de famille, un meuble moderne en acajou, trois portes au fond. – À droite, premier plan, table servant de bureau. – Au deuxième plan, porte. – À gauche, premier plan, fenêtre. – Deuxième plan, grande cheminée.

Personnages

LE BARON DE FOURCHEVIF.

ÉTIENNE LAMBERT, peintre.

ROUQUÉROLLE, peintre.

TRONQUOY, domestique.

LA BARONNE DE Fourchevif.

ADÈLE, sa fille.

La scène se passe aux environs de Grenoble, dans le château de Fourchevif.

Scène première

Adèle, Tronquoy.

TRONQUOY,il porte une livrée trop dorée et de mauvais goût. Il se regarde dans la glace, à droite

Suis-je beau, mon Dieu ! suis-je beau !

ADÈLE,assise devant un chevalet, à gauche, peint des fleurs placées dans un vase, sur un guéridon

Non, je ne pourrai jamais rendre ces tons-là… le camellia est une fleur décourageante.

TRONQUOY

Et puis ça ne sent rien ; mais patience !… j’ai lu l’autre jour dans le journal qu’un monsieur avait trouvé le moyen de parfumer les fleurs.

ADÈLE

En vérité ?

TRONQUOY

Ainsi la rose, à l’avenir, elle sentira l’eau de Cologne.

ADÈLE

Jolie découverte ! – Tronquoy !

TRONQUOY

Mademoiselle ?

ADÈLE,elle se lève

C’est toi qui as été chercher ce bouquet chez M. Jules Dandrin, notre voisin ?

TRONQUOY

Oui, mademoiselle, à cheval, avec ma livrée… ça a fait un effet dans la campagne !

ADÈLE

C’est bien, laissons ta livrée… Et que t’a dit M. Jules ?

TRONQUOY

Il ne m’a rien dit, il m’a donné cent sous ; chaque fois que je le rencontre, il me donne cent sous !

ADÈLE

Je ne te demande pas cela.

TRONQUOY

Voilà un brave jeune homme, et qui peint… comme un peintre ! En un rien de temps, il a fait le rocher de monsieur votre père, qui est au bout du parc.

ADÈLE,à part

Oh ! oui, il est artiste !

TRONQUOY

Et comme il fait de jolies chansons !

ADÈLE

Comment ?

TRONQUOY

Avant-hier, je suis entré au salon pendant qu’il était au piano… Il chantait le Nid d’hirondelles… avec une petite voix… et des petits yeux ; ça m’a remué !

ADÈLE,se remettant à peindre

Où est mon père ?

TRONQUOY

M. le baron de Fourchevif ? Il fait sa promenade du matin dans le parc ; il a emporté des croûtes de pain pour donner aux carpes.

ADÈLE

Et ma mère ?

TRONQUOY

Madame la baronne est très occupée, c’est aujourd’hui jour de lessive.

Scène II

Les mêmes, la baronne, puis Fourchevif.

LA BARONNE,entrant du fond

Bonjour, Adèle.

ADÈLE

Bonjour, maman.

LA BARONNE

Tiens, c’est gentil, ce que tu fais là. – Tronquoy !

TRONQUOY

Madame la baronne ?

LA BARONNE

Vous allez tendre les cordes pour la lessive. (Apercevant la livrée de Tronquoy.) Eh bien, qu’est-ce que c’est que ça ? est-ce que vous êtes fou ?

TRONQUOY

Quoi donc ?

LA BARONNE

Vous mettez votre livrée neuve dès le matin !

TRONQUOY

Madame, c’est que…

LA BARONNE

Ne vous ai-je pas acheté une petite veste pour faire le ménage ? Allez mettre votre petite veste.

TRONQUOY

Mais, madame la baronne…

LA BARONNE

Allez mettre votre petite veste.

Fourchevif paraît au fond ; il a son pantalon retroussé du bas, il tient d’une main quelques brins de bois mort, et de l’autre un panier de pêches.

FOURCHEVIF

C’est incroyable, c’est inimaginable !

TRONQUOY

M. le baron !

FOURCHEVIF,lui remettant son petit fagot

Porte ça à la cuisine. (À la baronne.) Je n’aime pas à voir traîner le bois… et, en se promenant, ça occupe ! (Apercevant la livrée de Tronquoy.). Comment, te voilà encore doré sur tranches à neuf heures du matin ?

TRONQUOY

C’est ma livrée.

FOURCHEVIF

Sa livrée ! Pourquoi ne couches-tu pas avec ?

LA BARONNE

Va, parle-lui ferme.

FOURCHEVIF

Oui. Approche ! pourquoi t’ai-je acheté une livrée ?

TRONQUOY

Dame ! c’est pour mettre sur mon dos.

FOURCHEVIF

Est-il bête ! Mais, si je t’ai acheté une livrée, ce n’est ni pour moi, ni pour ma femme, ni pour ma fille… et encore moins pour toi.

TRONQUOY

Ah bah !

FOURCHEVIF

C’est pour le monde, c’est pour les autres ! Or, il n’y a personne, nous sommes seuls ; donc ; ta livrée devient complètement inutile.

LA BARONNE

Parbleu !

FOURCHEVIF

Donc, va mettre ta petite veste.

TRONQUOY

Oh ! monsieur, je suis si bien là-dedans ! c’était mon rêve.

FOURCHEVIF

Oh ! l’orgueil ! il y a un an ça gardait les vaches… en blouse, et aujourd’hui… (Avec colère.) Va mettre ta petite veste.

TRONQUOY

Oui, monsieur le baron.

Il remonte.

FOURCHEVIF

En même temps, tu diras au jardinier d’emballer deux paniers de pêches. (Remettant le petit panier qu’il tient à Adèle.) Tiens, celles-ci sont attaquées, c’est pour nous ; occupe-toi de ton dessert. S’il y en a de trop gâtées, elles seront pour Tronquoy. Tronquoy, tu auras des pêches.

Tronquoy sort par le fond, à droite, avec le fagot, et Adèle, par le fond, avec le panier de pêches.

Scène III

Fourchevif, la baronne.

FOURCHEVIF

Nous voilà seuls, j’ai à te parler ; c’est très important. (Ils s’asseyent à droite.)