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Extrait : "ISIDORE : Je ne sais pas si vous êtes de mon opinion, mademoiselle Chloé... mais je pense que ça ne peut pas durer comme ça ! CHLOÉ : Quoi ? ISIDORE : Eh bien, l'association de MM. Rotanger, Lobligeois et compagnie. CHLOÉ : Le fait est qu'ils se disputent toute la journée... ISIDORE : Moi, je ne comprends l'association qu'entre homme et femme, parce qu'alors..."À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARANLes éditions LIGARAN proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes. LIGARAN propose des grands classiques dans les domaines suivants : • Livres rares• Livres libertins• Livres d'Histoire• Poésies• Première guerre mondiale• Jeunesse• Policier
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Seitenzahl: 34
EAN : 9782335055382
©Ligaran 2015
COMÉDIE EN UN ACTE
Représentés pour la première fois, à Paris, sur le théâtre du Vaudeville, le 24 février 1870.
Un arrière-magasin servant de bureau – Au fond, grande porte donnant sur le magasin, deux autres porter au fond, avec portières. Au premier plan, à droite, petit bureau avec fauteuil. Au premier plan, à gauche, un bureau et un fauteuil semblables à ceux qui sont à droite. Rayons où des châles sont enfermés dans des cartons. Une cheminée au plan à gauche ; une fenêtre, au plan à droite.
ROTANGER.
LOBLIGEOIS.
ADOLPHE LANCIVAL.
ISIDORE, garçon de boutique.
CLÉMENCE LOBLIGEOIS.
CHLOÉ.
La scène se passe à Paris.
Isidore, Chloé, puis Lobligeois.
Au lever du rideau, Isidore époussette les bureaux pendant que Chloé plie un cachemire qu’elle renferme dans un carton.
Je ne sais pas si vous êtes de mon opinion, mademoiselle Chloé… mais je pense que ça ne peut pas durer comme ça !
Quoi ?
Eh bien, l’association de MM. Rotanger, Lobligeois et compagnie.
Le fait est qu’ils se disputent toute la journée…
Moi, je ne comprends l’association qu’entre homme et femme, parce qu’alors…
Monsieur Isidore !…
Quoi ?
Observez-vous !
Elle remonte.
Est-elle bégueule ! (Haut.) Quel dommage ! une si bonne boutique ! et une si belle enseigne ! Au Castor laborieux… spécialité pour châles…
Tant que ces messieurs étaient garçons… ça allait très bien… mais, une fois qu’il y a eu deux femmes dans la maison…
Ils auraient dû n’en prendre qu’une.
Vous savez que je ne participe pas à ce genre de plaisanteries…
Je ne plaisante pas… car, depuis deux mois que madame Rotanger est partie pour les eaux du Mont-Dore… on a un peu la paix.
Excepté les jours où M. Rotanger reçoit une lettre de sa femme.
Ça, c’est vrai… Je parie qu’elle l’excite de là-bas…
On entend sonner la pendilla.
Neuf heures.
C’est l’heure que les patrons ont fixée pour descendre au magasin… et, quand l’un n’est pas arrivé… l’autre s’en va.
Ils ont peur d’en faire plus l’un que l’autre.
Rotanger n’est pas là ?
Non, monsieur…
Neuf heures trois… c’est incroyable !… Je remonte.
Il disparaît par la porte de droite, au fond.
Et d’un !… il ne sait pas que M. Rotanger est parti ce matin pour la pêche.
Isidore, Chloé, Rotanger, puis Lobligeois.
Lobligeois n’est pas là ?
Non, monsieur.
Neuf heures quatre… c’est incroyable !… Je remonte.
Il se dirige vers la porte de gauche, au fond.
Et de deux !
Isidore, vous m’avertirez quand monsieur… (Apercevant Rotanger.) Ah ! vous voilà !… ce n’est pas malheureux !
Comment, pas malheureux ?… J’étais ici avant vous !
Voilà une demi-heure que je suis descendu…
Pourquoi descendez-vous avant l’heure ?
Parce que je n’aime pas à faire la grasse matinée, moi !…
Voilà que ça commence !
La grasse matinée ! je me suis levé à quatre heures du matin… pour aller à la pêche.
Ah ! la pêche ?
Monsieur… ça a-t-y mordu ?
Non… la rivière n’est plus possible… Depuis qu’on a eu l’ingénieuse idée de transporter l’eau des égouts de Paris à Asnières… On ne prend plus de barbillons ! mais c’est comme ça !… (Avec amertume.) On touche à tout aujourd’hui !
Chut ! Rotanger ! (À Isidore et à Chloé.) Laissez-nous !
Isidore et Chloé sortent par le fond.
Lobligeois, Rotanger.
En vérité, monsieur Rotanger, je ne vous comprends pas…
Qu’est-ce que j’ai fait ?