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Extrait : "ÉMILE : Entrez, Mandolina... MANDOLINA : Eh bien, il faut convenir que votre domestique a l'oreille dure ! ÉMILE : Oui... j'ai sonné comme un sourd... heureusement j'avais ma clef. MANDOLINA : Chut ! le voici... il dort."
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Seitenzahl: 31
Veröffentlichungsjahr: 2015
EAN : 9782335055252
©Ligaran 2015
POCHADE EN UN ACTE
Représentée pour la première fois sur le théâtre du VAUDEVILLE, le 22 avril 1869.
Un salon élégant à pans coupés. – Cheminée au fond. – Portes de chaque côté de la cheminée dans le pan coupé. – Un bureau à gauche ; chaises, fauteuils, table et buffet élégant à droite.
FRANÇOIS, domestique d’Emile.
BIDONNEAU.
LE COMTE E. DE MONTMEILLAN.
MANDOLINA, artiste lyrique.
La scène passe à Paris, chez Émile.
François, puis Émile et Mandolina.
Au lever du rideau, François, en livrée de domestique, est endormi sur un fauteuil. – Une bougie presque achevée brûle sur la cheminée. Émile introduit Mandolina par la porte du fond ; elle est en domino. Émile porte un habit noir, une cravate blanche et un faux nez.
Entrez, Mandolina…
Eh bien, il faut convenir que votre domestique a l’oreille duré !
Oui… j’ai sonné comme un sourd… heureusement j’avais ma clef.
Chut ! le voici… il dort.
L’animal !
Tiens !… ce n’est plus le même !
J’ai renvoyé Tom, il y a trois jours, parce qu’il mettait mes pantalons… Alors j’en ai choisi un très grand…
Le fait est que celui-là n’en finit pas… je lui trouve l’air bête…
Il l’est aussi… et maladroit… il casse tout…
Alors ne le réveillons pas… (Elle souffle la bougie et repose le flambeau sur la cheminée. Le jour se fait.) Quelle heure est-il ?
Sept heures…
J’ai faim…
Mais nous venons de souper…
Moi, j’ai une drôle de constitution… le souper me creuse…
Alors je vais commander le déjeuner…
J’entre là pour ôter mon domino… et je reviens.
Elle entre à droite.
Émile, François.
Ah ! j’en ai assez !… j’en ai par-dessus la tête, des bals de l’Opéra… des actrices à promener et des pâtés de foie gras à avaler entre trois et quatre heures du matin… à l’heure où dorment les honnêtes gens !… le moment est venu de rompre avec Mandolina… C’est une bonne fille… elle trouvera à se replacer… je suis décidé à me marier… On m’a fait voir l’autre jour à l’Odéon une jeune personne charmante… mademoiselle Hermance Trugadin… elle était seule avec sa mère… son père est en voyage pour huit jours… et dès qu’il sera revenu, mon notaire doit me présenter… Ah çà ! occupons-nous de faire déjeuner la jeune autruche ci-incluse. (Appelant.) François ! (Tristement.) Nous allons remanger du pâté de foie gras. (Appelant.) François !… Comme il dort, cet animal-là !… (Le secouant.) Eh ! François !
Hein ? quoi ?… Tiens ! monsieur ! (Il se lève, et à part.) Il a un faux nez !
Je veux déjeuner… dépêche-toi !
Tout de suite.
Il remonte.
Eh bien, où vas-tu ? tu ne sais pas ce que je veux !… des huîtres… un perdreau truffé !…
Foie gras…
Toujours…
Je dois prévenir M. le comte qu’on lui a mis quelque chose sur le nez…
Tiens ! c’est vrai… je m’y habituais… Va, tu mettras deux couverts…
Ah ! M. le comte attend un ami ?
Qu’est-ce que cela te fait ?
Oh ! je disais ça…
Je n’aime pas qu’on me questionne… imbécile !
Il outre à droite.
François, seul, au public.