Le Clou aux maris - Eugène Labiche - E-Book

Le Clou aux maris E-Book

Eugène Labiche

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Beschreibung

Extrait : "FRIQUETTE, seule, époussetant, puis regardant le portrait : C'était tout de même un bel homme que le premier mari de madame !... C'est égal, je ne peux pas le regarder sans rire !... Ce bon M. Montgicourt !... Quand je pense que, dans ce moment, sa femme est à la mairie, en train de se remarier avec M. Picquefeu !... (Parlant au portrait.) Pauvre homme, va !... jouis de ton reste ! tu ne flâneras pas longtemps là !..."À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARANLes éditions LIGARAN proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes. LIGARAN propose des grands classiques dans les domaines suivants : • Livres rares• Livres libertins• Livres d'Histoire• Poésies• Première guerre mondiale• Jeunesse• Policier

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EAN : 9782335055948

©Ligaran 2015

Le Clou aux maris

La présentée pour la première fois, à Paris, sur le théâtre du PALAIS ROYAL le 1er avril 1858

Le théâtre représente un salon, – Portes latérales, porte au fond conduisant à l’extérieur ; un bureau, à droite ; au fond, un portrait d’homme en cravate blanche et en lunettes ; à droite, toujours au fond, un chien dans un cadre pareil à celui du portrait, et faisant pendant.

Personnages

PICQUEFEU, avoué.

BESUCHON.

AMÉDÉE, domestique.

OLYMPIA, femme de Picquefeu.

FRIQUETTE, femme de chambre.

La scène est à Paris, chez Olympia.

Scène première

Friquette, puis Besuchon.

FRIQUETTE,seule, époussetant, puis regardant le portrait

C’était tout de même un bel homme que le premier mari de madame !… C’est égal, je ne peux pas le regarder sans rire !… Ce bon M. Montgicourt !… Quand je pense que, dans ce moment, sa femme est à la mairie, en train de se remarier avec M. Picquefeu !… (Parlant au portrait.) Pauvre homme, val… jouis de ton reste ! tu ne flâneras pas longtemps là !… on va te décrocher pour raccrocher l’autre… le nouveau !… mais celui-ci n’a qu’à bien se tenir.

AIR : Ils m’ont fait, hier, à l’office…

Car le second aura beau faire,
Toujours sa femme lui dira
Que son premier savait mieux plaire !
À tout propos il reviendra :
Le premier sera toujours là !
De fait ! eût-il ruiné sa femme !
L’eût-il trompée ! eût-il fait plus !
Geste.
Un mari n’a qu’à rendre l’âme
Pour avoir toutes les vertus !(Bis.)

Eh bien, je n’aurais jamais cru que madame se remarierait… si tôt !… L’a-t-elle pleuré son premier ! ses yeux avaient l’air de deux ruisseaux ! Après ça, plus les ruisseaux coulent vite… plus ils sèchent vite !

BESUCHON,entrant par le fond

M. Picquefeu, s’il vous plaît ? je suis très pressé

FRIQUETTE

Il est sorti.

BESUCHON

Allons ! c’est fait pour moi ! Pourquoi est-il sorti ? un avoué ne doit pas sortir !

FRIQUETTE

Il se marie !

BESUCHON

Ah !… l’imbécile !

FRIQUETTE

Hein ?

BESUCHON

À quelle heure se marie-t-il ?

FRIQUETTE

À midi.

BESUCHON

Très bien !… je serai ici à midi un quart… (Sortant.) Bonsoir !

FRIQUETTE

Bonjour ! En voilà un original !

Scène II

Friquette, Amédée.

AMÉDÉE,entrant par la droite, et se détirant

Ah ? j’ai bien dormi !

Il Mille.

FRIQUETTE,à part

M. Amédée… l’ancien valet de chambre du premier ! (Haut.) Vous vous levez à onze heures ?

AMÉDÉE

Mon Dieu, oui ! Mon chocolat est-il prêt ?

FRIQUETTE

Je n’en sais rien ! je ne suis pas la cuisinière ! Ah çà ! est-ce que vous vous figurez que ça va continuer ?

AMÉDÉE

Quoi ?

FRIQUETTE

Votre petit commerce.

AMÉDÉE

Quel petit commerce ?

FRIQUETTE

Vous ne faites rien ici… que vos quatre repas !

AMÉDÉE

Mademoiselle Friquette !

FRIQUETTE

Sous prétexte que vous avez connu le défunt, madame vous a gardé… Vous lui parlez de son premier mari, vous lui citez ses bons mots, ses traits d’esprit… vous la faites pleurer.

AMÉDÉE

Oui, nous nous attendrissons ensemble sur la mémoire de cet excellent M. Montgicourt !…

FRIQUETTE

Dont vous vous moquez comme de l’an quarante !

AMÉDÉE

Par exemple !…

FRIQUETTE

Dites donc, entre nous… il paraît qu’il n’était pas fort ?

AMÉDÉE,s’oubliant

Lui ? il était bête comme… (S’arrêtant et à part.) Oh ! diable !

FRIQUETTE

Allez donc ! madame n’est pas là !

AMÉDÉE

Au fait… c’est entre nous… Non seulement il était bête comme… (Montrant le portrait.) comme son caniche… Fox… que nous avons fait peindre pour lui servir de pendant, mais encore il était avare, gourmand, sournois, têtu…

FRIQUETTE

Et vous le pleurez toute la journée

AMÉDÉE

Dame ! c’est ma position !

AIR de Joseph.

Il m’a légué près de sa femme
Le soin de lui parler de lui :
Au défunt je sers de réclame,
Sauvant ses vertus de l’oubli.
Chaque jour, je les lui rappelle,
En éternisant sa douleur.
FRIQUETTE
Alors, il vous planta près d’elle,
En guise de saule pleureur.
TOUS DEUX
Alors, il vous/me planta près d’elle,
Etc.
FRIQUETTE

C’est égal, c’est un bon truc que vous avez trouvé là.

AMÉDÉE

Oui, il n’est pas mauvais !

FRIQUETTE

Mais je vous préviens que ça ne durera pas !

AMÉDÉE

Et pourquoi ça ?

FRIQUETTE

Puisque madame prend un second mari, c’est probablement avec l’intention d’oublier le premier !

AMÉDÉE

L’oublier ? jamais !

FRIQUETTE,montrant le portrait

Eh bien, je vous dis, moi, qu’on va le décrocher !

AMÉDÉE

Décrocher M. Montgicourt ? Vous ne connaissez pas madame !

FRIQUETTE

Ah ! ouat !