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Extrait : "PITOIS, entrant par le fond : Eh bien ? ces rideaux, Dépêchons-nous, mes enfants ! ADELINE : Dans une minute tout sera fini. PITOIS : À neuf heures, monsieur veut que l'appartement soit débarrassé. ADELINE : Mais la cérémonie n'est que pour onze heures."
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Seitenzahl: 42
Veröffentlichungsjahr: 2015
EAN : 9782335055092
©Ligaran 2015
A-PROPOS EN UN ACTE, MÊLÉ DE COUPLETS
Représenté pour la première fois, à Paris, sur le théâtre de la Montansier (Palais-Royal), le 8 juin 1848.
Le théâtre représente une salle de bal. À droite, un petit orchestre avec instruments appendus au mur. À gauche, un bureau sur une estrade servant de tribune. Porte au fond, à droite, troisième plan la porte de l’école communale, à gauche, troisième plan ; une autre porte, bancs et chaises.
UN MONSIEUR (dans la salle).
GINDINET, instituteur primaire.
CASSAGNOL, comédien.
PONTCHARRAT, maire.
CRÉTINOT, notaire.
BUFFETERY, garde champêtre.
HENRIETTE, nièce de Pontcharrat.
PAYSANS ET PAYSANNES, UN PETIT NÈGRE (personnage muet).
La scène se passe, chez Pontcharrat, à Vitry-le-Brûlé, en Champagne.
Pontcharrat, Henriette, puis la voix de Gindinet dans la coulisse.
« République française… Décret du Gouvernement provisoire… » (Parlé.) Ah ! très bien ! ah ! très bien ! voyons la rente… ça ne monte pas, j’en ai. (Reprenant le journal.) Encore un décret, deux décrets, quatre décrets, six décrets… (Parlé.) À la bonne heure ! voilà un gouvernement qui fonctionne… oui, mais la rente ne monte pas. (Reprenant le journal.) Ah ! ça, c’est une circulaire… J’en ai entendu parler. Ah ! très bien ! ah ! très bien !
D’abord, vous, mon oncle, vous approuvez tout, toujours… comme sous l’ancien gouvernement…
C’est mon devoir, je suis fonctionnaire. Si, comme moi, tu étais maire… maire de Vitry-le-Brûlé en Champagne…
Pour ce que ça vous rapporte.
Comment, ce que ça me rapporte !… d’abord je ne paye pas mes ports de lettres quand j’écris à l’autorité ; ensuite je suis le premier magistrat du pays.
AIR : De sommeiller encor, ma chère.
Qu’est-ce que tu veux ! je suis veuf, j’ai de l’ambition et… il n’y a qu’une chose qui me préoccupe.
Quoi donc ?
Ce sont les instructions du citoyen Farouchot, le sous-secrétaire du sous-commissaire du canton : il m’invite à ouvrir un club pour propager les idées démocratiques.
Eh bien ?
Eh bien, ils ne mordent pas au club à Vitry-le-Brûlé. Personne ne vient ! je leur ai pourtant promis des rafraîchissements. Je leur ai loué une salle de bal, celle-ci. Ah bien oui ! la dernière fois, nous étions huit… on bâillait !… et, comme personne ne demandait la parole, j’ai prié Crétinot, le notaire, de nous lire quelques pages de l’Histoire de la grandeur et de la décadence des Romains… Cela fut généralement peu goûté.
Alors, il n’y a pas de votre faute.
Je le sais bien… mais Farouchot, le secrétaire du commissaire, peut croire que j’y mets de la tiédeur, et, en temps de révolution… c’est plus fort que moi, mais depuis quelque temps, je pense beaucoup aux girondins… avec ça que je ressemble à André Chômer.
Oh ! quelle idée !
Une idée de Gindinet… À propos, j’ai une bonne nouvelle à t’apprendre.
Le retour de mon cousin ?
Non, je suis sur le point d’obtenir une augmentation de traitement pour Gindinet, notre instituteur primaire et ton fiancé…
Une augmentation à lui, mais à quel titre ?
À titre de futur neveu, parbleu !… Eh bien, commences-tu un peu à t’y faire ?… C’est un bien bon jeune homme, va.
C’est possible, mais il n’est pas spirituel.
Il a une si belle écriture… c’est lui qui me copie-tous mes arrêtés.
Et c’est pour cela que vous le protégez.
Je le protège parce qu’il est sobre et continent, et j’aime assez qu’un mari soit… C’est une vraie demoiselle.
Et vous voulez me marier avec une demoiselle ; mais ça ne se fait pas.
Allons, assez ! vous raisonnez toujours… Est-ce que vous penseriez encore à votre cousin Cassagnol ? un mauvais sujet ?…
Pauvre garçon !
Se faire comédien, histrion ! lui, le neveu d’un maire !… Quelle page dans l’histoire !…
C’est bien votre faute… vous l’avez chassé de chez vous…
Je crois bien !… un garnement qui avait toujours les bras croisés… autour de ton cou.
Puisque c’est mon cousin.
La belle raison !
Au secours ! au secours !
Ce bruit… dans la classe de Gindinet.
Pontcharrat, Henriette, Gindinet.
Oui, vous êtes des anarchistes ! des terroristes ! des communistes !
Ah ! mon Dieu ! qu’y a-t-il ?
Père Pontcharrat ! l’hydre de l’anarchie est mon école ! ma chaire a été violée !
Vous m’effrayez.