Le Codicille - Ligaran - E-Book

Le Codicille E-Book

Ligaran

0,0
9,99 €

-100%
Sammeln Sie Punkte in unserem Gutscheinprogramm und kaufen Sie E-Books und Hörbücher mit bis zu 100% Rabatt.
Mehr erfahren.
Beschreibung

Extrait : "MARIE, seule relisant la fin d'une lettre qu'elle vient d'écrire : "Et voilà, ma toute belle, pourquoi je ne me marie point. Deux années de veuvage m'ont appris à mieux connaître le sexe peu charmant auquel j'ai dû M. de Chantenay. Les expériences que je t'ai contées ont achevé de m'instruire, et je m'applaudis de la petite ruse innocente où mes prétendants sont venus se prendre comme à un traquenard, préférant mille fois la désillusion que j'y ai trouvée..."

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes.

LIGARAN propose des grands classiques dans les domaines suivants :

• Livres rares
• Livres libertins
• Livres d'Histoire
• Poésies
• Première guerre mondiale
• Jeunesse
• Policier

Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:

EPUB

Seitenzahl: 26

Veröffentlichungsjahr: 2015

Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Note de l’éditeur

Saynètes et monologues, édité par Tresse de 1877 à 1882, regroupe six volumes de textes courts en vogue dans le Paris des cercles littéraires d’avant-garde comme dans les soirées mondaines. Un répertoire de dialogues, monologues, saynètes, comédies et opérettes portés à un art véritable, dont la modernité apparaît avec évidence, et dans lequel se côtoient Charles Cros, Paul Arène, Nina de Villard, Charles de Sivry, Théodore de Banville, Eugène Labiche, Charles Monselet ou encore Villiers de L’Isle Adam.

Le présent ouvrage a été sélectionné parmi les textes publiés dans Saynètes et monologues. De nombreux titres de cette fresque sont disponibles auprès de la majorité des librairies en ligne.

Le Codicille

Comédie

par M. Paul Ferrier

La scène représente l’intérieur d’une serre attenante au salon du château de Chantenay. – Au fond, une large baie donnant sur le parc. – Portes latérales, celle de gauche conduisant dans le parc, celle de droite aux appartements. – Fleurs, feuillages, causeuses, chaises, fauteuils, une table avec ce qu’il faut pour écrire.

Personnages

Gaston de Morièbes (30 ans)

Marie de Chantenay (26 ans).

La scène de nos jours, au château de Chantenay.

Scène I
MARIE,seule, relisant la fin d’une lettre qu’elle vient d’écrire.

« Et voilà, ma toute belle, pourquoi je ne me marie point. Deux années de veuvage m’ont appris à mieux connaître le sexe peu charmant auquel j’ai dû M. de Chantenay. Les expériences que je t’ai contées ont achevé de m’instruire, et je m’applaudis de la petite ruse innocente où mes prétendants sont venus se prendre comme à un traquenard, préférant mille fois la désillusion que j’y ai trouvée à l’imprudence que c’eût été de donner mon cœur et ma main à quelqu’un de ces monstres si parfaitement indignes d’un pareil présent.

Voilà pourquoi, après t’avoir embrassée sur tes bonnes joues fraîches, je signe, aujourd’hui et toujours,

MARIE DE CHANTENAY. »

Elle ferme sa lettre et écrit l’adresse en continuant

Marie de Chantenay, veuve à la manière du Malabar… pour cause de misanthropie !… Huit pages !… vous serez satisfaite, ma chère Clotilde, et ne direz plus qu’on vous néglige !… huit pages !… des faits… et des raisons !… Une narration avec déductions à l’appui… une nouvelle qu’on pourrait intituler : « Pourquoi je reste veuve ? » (Serrant sa lettre et se levant.) Pourquoi je reste veuve ? Parce que les hommes sont personnels, égoïstes, intéressés, et que le mariage n’est rien autre chose pour eux qu’une spéculation ! Parce que la beauté, l’esprit et le cœur ne tiennent pas, dans la balance, contre le poids d’une fortune, et qu’il n’en est pas un, je dis un seul, assez aimant, assez généreux, assez chevaleresque pour se Vouloir embarrasser d’une femme sans dot.

Sans dot ! j’avais connu ça, jeune fille ! J’avais, faute de fortune, couru le risque de coiffer sainte Catherine. M. de Chantenay seul n’y regarda pas de si près. Il n’était pas de son siècle, lui !… oh ! non, il était d’avant 1800… ce qui me gâtait bien un peu le parti ! Mais n’ayant pas le choix, je craignis de faire comme le héron de la fable… je l’acceptai…