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Corbeau, Canard, perroquet, Lucane ou Cerf-volant, Ange, Rossignols, FresaiE ou Effraie, Goéland... N'y a-t-il donc que la gent ailée pour vous inspirer, monsieur le fabuliste? demandera-t-on peut-être. Diable, non! d'autres animaux sont bienvenus : Éléphante, Rats, Tortue, Sardine, Hippocampe, Hérisson, Girafe et Loup. Est-ce tout? Que nenni! Les humains aussi s'y bousculent : de l'Empereur, du Roi, en passant par le Philophe, le derviche, la Dame blanche jusqu'à l'enfant et la Fillette... Il y a même des objets, tenez: un Colosse de pierre, une Fourgonnette de métal. L'auteur propose, sous la forme du pastiche, vingt-six nouvelles fables grinçantes, quoique pimentées de grains de fantaisie. L'époque veut ça, du moins les faits, les situations ou les personnages qui les ont inspirées. Onze de ces fables ont suscité à leur tour des montages photographiques qui les illustrent. Le poète Christian Laballery en a signé la préface.
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Seitenzahl: 47
Veröffentlichungsjahr: 2022
In memoriam fratrum
(Les titres soulignés sont accompagnés d'une illustration)
Préface
I. Le Corbeau et le regard
II. L'Enfant et l'Éléphante
III. Le Canard de Barbarie ayant perdu la foi
IV. Le Perroquet au balcon
V. Le Variant anglais
VI. Le Lucane observateur des astres
VII. Le Philosophe scythe de retour en sa patrie
VIII. L'Ange et la Fée
IX. Le Procès aquatique
X. Le Derviche qui tournait
XI. La Chasse royale
XII. L'Enfant du Laboureur
XIII. La Dame et la Fourgonnette blanches
XIV. Des Oiseleurs de la nouvelle sorte
XV. L'Armée des Rats sans campagne
XVI. Tel Mari
XVII. La Tortue en mal d'enfant
XVIII. L'Empereur et les Rossignols
XIX. La Sardine désœuvrée
XX. Le Colosse et la Fresaie
XXI. Le Cigare et les Frémis
XXII. L'Hippocampe qui a perdu ses clefs
XXIII. Le Hérisson repoussé
XXIV. La Girafe cherchant à se marier
XXV. La Fillette et le Goéland
XXVI. Le Loup devenu Aubergiste
Postface
« On a souvent besoin d’un plus petit que soi »
Cette « vérité1 » servit au bon Jean de La Fontaine comme prétexte à la composition de deux fables : Le Lion et le Rat, La Colombe et la Fourmi ! Toutes deux par ailleurs imitées d’Ésope.
Or n’est-ce pas, selon les dires de notre nouveau fabuliste Christian Robert2, grâce à un être nanométrique que nous devons les 26 fables que vous allez lire ? En effet : sans virus point de pandémie, point de confinement, point de distanciation physique, point de masque, point d’esclandre dans la boulangerie du coin et point de première fable3 ! et si l’on ne commence pas par la première les autres ne suivent pas ! CQFD.
La démonstration est fallacieuse, j’en conviens. Certes nous n’aurions pas eu le plaisir de râler avec notre fabuliste contre tous ces noirs volatiles calomniateurs, dénonciateurs et collabos4, mais nul doute qu’un jour ou l’autre, notre nouveau papillon du Parnasse, qui butine allègrement, semble-t-il, les fleurs noires de notre époque, nous aurait concocté, dans l’ordre ci-après ou autrement, les 25 autres apologues. Car à les lire, on se persuade vite que notre auteur bout en son for intérieur quand il observe les misères et les malheurs du monde actuel. Les femmes et les enfants battus, les va-t-en-guerre, les exploités de toutes sortes et de toutes façons. Sans compter celles et ceux qui ont le chic de s’obstiner dans l’erreur, gavés d’illusions. Alors il faut que ça sorte (si je peux me permettre) sinon il explose, notre Phèdre. Et ça sort : reportez-vous à : L’Enfant et l’Éléphante, Des Oiseleurs de la nouvelle sorte, Tel Mari, La Tortue en mal d’enfant, L’Armée des Rats sans campagne, Le Cigare et les Frémis, et bien d’autres que vous repérerez aisément.
Il ne faut pas oublier que Christian, au pôle art-littéraire5, est aussi auteur de polars6, et tous ces faits divers alimentent souvent et abondamment cette autre littérature.
On en serait quitte pour quelques faits divers, il est vrai ; une compilation pour la rubrique des chiens écrasés, sans doute. Mais voilà notre porte plume sait tremper icelle dans la même encre que celle des grands fabulistes qui l’ont précédé. L’encre de la fable. Et la fable relève de l’idéal classique. Il lui faut des règles. Pas d’effusion, pas de romantisme. La fable ne s’accommode pas de laisser-aller7 ; elle se construit avec, en tête, les modèles anciens. L’« originalité repose toujours sur une connaissance de la tradition » disait Raymond Queneau. Et la fable est tradition.8
C’est là qu’on admire l’étendue de la culture de notre Ésope moderne ; culture littéraire, historique, scientifique, parfaitement au fait des problèmes de notre société, possédant son Grevisse sur le bout du stylo9. Tout cela conforté par un vocabulaire ancien, classique, moderne, patoisant, argotique : vocabulaire des plus variés et des plus plaisants, auquel il ajoute, pour notre plaisir quelques néologismes de son cru.
On admirera également sa technique quant à l’utilisation des vers mêlés, vers d’inégale longueur qui permettent de rythmer le poème et de rendre vivante la narration.
Qu’ils soient « frémis » ou « frésaie » plutôt que fourmis ou effraies, qu’ils soient renards, corbeaux, hippopotames, girafes, etc. tous les personnages de ces fables sont bien de notre temps : ils ont un mobile10, la 5G, ils utilisent Instagram, Tictok, Fessebouc et Touitair11.
Elle est de notre temps, cette girafe qui utilise un site de rencontre pour trouver chaussure à son pied. Ils sont de notre temps, le loup et la chèvre qui deviendront parents grâce à la PMA . Avoir des enfants dans le monde d’aujourd’hui ? Question de tortue peut-être, mais aussi question de notre temps…
Et quand vous lirez les « exploits » de la soldatesque rat12, fable écrite en mars 2021, vous ne pourrez pas ne pas penser aux évènements dramatiques survenus en février 2022.
On aurait tort de penser à cet instant qu’en lisant ce livre nous allons sombrer dans un univers des plus sombres. C’est là que notre fabuliste, prévenant envers ses lecteurs (et lui-même sans doute), n’a pas manqué comme dans son précédent recueil de largement saupoudrer et de diverses façons son humour, son ironie, issus d’une part de l’esprit de nos grands moralistes13 et d’autre part de l’esprit « fin de siècle » (le XIXe)14.
C’est là qu’il déploie sa fantaisie, ses calembours, ses jongleries verbales, ses rimes volontairement hasardeuses15. Il faut les découvrir in situ , c’est pourquoi je me permets de ne pas les déflorer ici. Ce serait comme donner le nom de l’assassin au début d’un