Le Duc d'Alençon ou Les Frères ennemis - Ligaran - E-Book

Le Duc d'Alençon ou Les Frères ennemis E-Book

Ligaran

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Beschreibung

Extrait : "COUCY : Seigneur, en arrivant dans ce séjour d'alarmes, Je dérobe un instant au tumulte des armes. Frère d'Adélaïde, et, comme elle, engagé Au parti du dauphin par le ciel protégé, Vous me voyez jeté dans le parti contraire ; Mais je suis votre ami plus que votre adversaire. Vous sûtes mes desseins vous-même à votre sœur. Mais il faut vous parler, et vous faire connaître L'âme d'un vrai soldat, digne de vous peut-être. DANGESTE : Seigneur, vous pouvez tout."

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN

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Seitenzahl: 36

Veröffentlichungsjahr: 2015

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EAN : 9782335056051

©Ligaran 2015

Avertissement

En 1751, pendant son séjour en Prusse, M. de Voltaire transforma sa tragédie d’Adélaïde en celle du Duc de Foix, et l’envoya à Paris, où elle fut représentée l’année suivante. Il avait alors pour confident de ses travaux littéraires le roi de Prusse, qui, frappé du sujet de cette pièce, témoigna un vif désir de la voir représenter sur son théâtre de Potsdam, par les princes de sa famille. C’était un de leurs délassements ordinaires. Souvent les acteurs, et surtout les actrices, ne se trouvant pas en nombre suffisant pour les pièces, le répertoire en était nécessairement borné. Pour surmonter cet inconvénient dans l’occasion dont il s’agit, le roi pressa M. de Voltaire d’arranger sa tragédie en trois actes, en retranchant les rôles de femmes. C’est ce qui fut exécuté dans le Duc d’Alençon ou les Frères ennemis. La pièce fut ainsi représentée plusieurs fois à Potsdam, à la grande satisfaction de ce monarque. Les rôles furent très bien remplis, et le prince Henri, son frère, s’y distinguait surtout par un talent rare, dont M. de Voltaire, nombre d’années après, parlait encore avec beaucoup d’intérêt.

La copie s’en est trouvée, avec celle d’Alamire, dans les papiers de l’auteur.

Personnages

LE DUC D’ALENÇON.

NEMOURS, son frère.

LE SIRE DE COUCY.

DANGESTE, frère d’Adélaïde du Guesclin.

UN OFFICIER.

La scène est dans la ville de Lusignan, en Poitou.

Acte premier
Scène I

Dangeste, Coucy.

COUCY
Seigneur, en arrivant dans ce séjour d’alarmes,
Je dérobe un instant au tumulte des armes.
Frère d’Adélaïde, et, comme elle, engagé
Au parti du dauphin par le ciel protégé,
Vous me voyez jeté dans le parti contraire ;
Mais je suis votre ami plus que votre adversaire.
Vous sûtes mes desseins, vous connaissez mon cœur ;
Vous m’aviez destiné vous-même à votre sœur.
Mais il faut vous parler, et vous faire connaître
L’âme d’un vrai soldat, digne de vous peut-être.
DANGESTE
Seigneur, vous pouvez tout.
COUCY
Mes mains, aux champs de Mars,
Du prince d’Alençon portent les étendards.
Je l’aimai dans la paix, je le sers dans la guerre ;
Je combats pour lui seul, et non pour l’Angleterre,
Et, dans ces temps affreux de discorde et d’horreur,
Je n’ai d’autre parti que celui de mon cœur.
Non que pour ce héros mon âme prévenue
Prétende à ses défauts fermer toujours la vue :
Je ne m’aveugle pas ; je vois avec douleur
De ses emportements l’indiscrète chaleur.
Je vois que de ses sens l’impétueuse ivresse
L’abandonne aux excès d’une ardente jeunesse ;
Et ce torrent fougueux, que j’arrête avec soin,
Trop souvent me l’arrache, et l’emporte trop loin.
Mais il a des vertus qui rachètent ses vices.
Eh ! qui saurait, seigneur, où placer ses services,
S’il ne nous fallait suivre et ne chérir jamais
Que des cœurs sans faiblesse et des princes parfaits ?
Tout mon sang est à lui ; mais enfin cette épée
Dans le sang des Français à regret s’est trempée.
Le dauphin généreux…
DANGESTE
Osez le nommer roi.
COUCY
Jusqu’aujourd’hui, seigneur, il ne l’est pas pour moi.
Je voudrais, il est vrai, lui porter mon hommage ;
Tous mes vœux sont pour lui, mais l’amitié m’engage.
Le duc a mes serments : je ne peux, aujourd’hui,
Ni servir, ni traiter, ni changer qu’avec lui.
Le malheur de nos temps, nos discordes sinistres,
La cour abandonnée aux brigues des ministres,
Dans ce cruel parti tout l’a précipité.
Je ne peux à mon choix fléchir sa volonté ;
J’ai souvent, de son cœur aigrissant les blessures,
Révolté sa fierté par des vérités dures.
Votre sœur aux vertus le pourrait rappeler,
Seigneur, et c’est de quoi je cherche à vous parler.
J’aimais Adélaïde en un temps plus tranquille,
Avant que Lusignan fût votre heureux asile ;
Je crus qu’elle pouvait, approuvant mon dessein,
Accepter sans mépris mon hommage et ma main.
Bientôt par les Anglais elle fut enlevée ;
À de nouveaux destins elle fut réservée.
Que faisais-je ? Où le ciel emportait-il mes pas ?
Le duc, plus fortuné, la sauva de leurs bras.
La gloire en est à lui, qu’il en ait le salaire :
Il a par trop de droits mérité de lui plaire.
Il est prince, il est jeune, il est votre vengeur ;
Ses bienfaits et son nom, tout parle en sa faveur.
La justice et l’amour la pressent de se rendre.
Je ne l’ai point vengée, et n’ai rien à prétendre.