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Extrait : "TORRIBIO, aux Fossoyeurs : Allez ! il n'est plus besoin de vous ici ; mais, comme il ne doit pas être dit que ceux qui ont creusé la fosse du plus brave capitaine qui ait jamais existé de Pempelune à Grenade et de Cadix à Saragosse, n'ont pas été largement récompensés, voici mille réaux qui vous sont alloués sur la bourse commune de la bande."
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Seitenzahl: 158
Veröffentlichungsjahr: 2015
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EAN : 9782335050370
©Ligaran 2015
DON CARLOS, roi d’Espagne.
DON FERNAND DE TORRILLAS.
DON RUIZ HENRI.
DON VELASQUEZ DE HARO.
DON RAMIRO D’AVILA.
DON ALVAR.
DON LOPEZ.
CALABASAS.
TORRIBIO.
VICENTE.
COMACHO.
L’ALCADE MAYOR.
UN FOSSOYEUR.
UN CHAMBELLAN.
UN SEIGNEUR.
PREMIER BANDIT.
DEUXIÈME BANDIT.
UN SERVITEUR.
UN HÉRAUT D’ARMES.
UN OFFICIER.
UN ALGUAZIL.
UN CHANTEUR.
DONA MERCÉDÈS.
GINESTA.
DONA FLOR.
PAQUITTA.
BANDITS, ALGUAZILS, MARMITONS et SERVANTES DE LA POSADA, SEIGNEURS, PAGES, BOURGEOIS et BOURGEOISES, CHANTEURS, MUSICIENS, PEUPLE, GARDES DU PALAIS, FRÈRES DE LA MISÉRICORDE, etc.
Un site sauvage de la sierra Nevada ; une tombe nouvellement creusée ; à l’entour, une cinquantaine de Bandits. – La toile se lève au moment où les Bandits viennent de jeter sur la fosse la dernière pelletée de terre. – Les Ouvriers qui ont creusé la terre sont là, appuyés sur leur bêche.
Torribio, Vicente, Comacho, bandits, fossoyeurs.
Allez ! il n’est plus besoin de vous ici ; mais, comme il ne doit pas être dit que ceux qui ont creusé la fosse, du plus brave capitaine qui ait jamais existé de Pampelune à Grenade et de Cadix à Saragosse, n’ont pas été largement récompensés, voici mille réaux qui vous sont alloués sur la bourse commune de la bande.
Merci, nos dignes seigneurs. Ah ! si l’on consultait les gens de la montagne, ce ne sont pas de braves cavaliers comme vous que l’on pendrait.
Non, ce sont ceux qui nous pendent ; je suis de ton avis, mon brave homme. Mais il nous reste à rendre les derniers honneurs à notre chef, et à parler de nos petites affaires, et, pour l’une ni pour l’autre de ces deux choses, nous n’ayons besoin de témoins. – Allez !
(Les Fossoyeurs se retirent par la gauche.)
Les mêmes, hors les fossoyeurs.
Allons, mes amis, un dernier adieu à celui que réjouissait tant l’odeur de la poudre, et qui, si profondément endormi qu’il soit, tressaillira au bruit de vos carabines.
À celui qui n’a jamais reculé devant l’ennemi !
(Ils déchargent leurs carabines.)
À celui qui n’est tombé que par félonie et par trahison !… (Coup de feu.) Puisses-tu vivre éternellement dans nos mémoires, brave des braves ! (Descendant la scène, suivi de plusieurs.) Mais puisse José l’Aragonais qui t’a trahi, mourir quelque jour, pendu par les pieds… et que sa chienne de carcasse, livrée aux insultes de l’air et des corbeaux, se balance éternellement entre ciel et terre, comme un exemple réservé aux traîtres !
Oui ! oui !
Malheur à José l’Aragonais !
Malheur et malédiction sur lui !
Qui, malheur !
Et maintenant, camarades, celui qui connaissait si bien le prix du temps ne nous en voudra pas de ne point le perdre. – Nous sommes, Torribio et moi, vos deux lieutenants ; nous avons donc droit l’un ou l’autre à remplacer notre brave capitaine mort. – Il vous faut choisir celui de nous deux qui vous paraîtra le plu ? digne, et celui-là sera notre chef suprême ; les autres lui obéiront sans murmurer.
Que chacun de vous fasse valoir se ? titres au grade qu’il réclame, et nous jugerons lequel de vous deux a le mieux mérité la place de notre capitaine… N’est-ce pas, vous autres ?… – Il n’est peut-être pas inopportun de rappeler ici aux honorables compétiteurs que les trois grandes vertus que nous apprécions sont le dévouement, le courage et la ruse.
(Mouvement d’approbation.)
Je commence… et le choisis le dévouement !… Lorsqu’il y a deux ans, notre capitaine fut pris et conduit dans les prisons de Grenade, la veille du jour où, condamné à mort, il devait être exécuté, je m’introduisis dans sa prison sous un habit de moine ; on nous laissa seuls, car on me prenait pour le confesseur. Au moment où le capitaine s’agenouillait devant moi, je me fis reconnaître et le forçai, malgré sa résistance, en l’adjurant au nom de nous tous, à revêtir mes habits et à sortir de la prison en me laissant à sa place ; il sortit et vous fut rendu. Le lendemain, au moment où l’on me conduisait au supplice, il fondit sur mon escorte avec vingt hommes déterminés, et, après un combat acharné, m’enleva. S’il eût échoué, j’étais pendu… la potence n’était plus qu’à vingt pas de moi… Eh bien, ce que j’ai fait pour le capitaine, croyez-vous que je sois prêt à le faire encore pour le premier venu d’entre vous ?… Répondez !…
Oui, oui, nous le croyons !… Vive Vicente !…
À votre tour, señor Torribio.
Eh bien, je ne suis pas fâché que Vicente ait pris le dévouement, car j’excelle dans la ruse, et je le prouve… (Mouvement d’attention de tous les Bandits.) Vous vous rappelez, mes amis, ce beau jeune homme que nous arrêtâmes sur la route de Barcelone ?… Il fit résistance et fut tué. C’était un noble cavalier qui se nommait don Eusebio d’Aroo… Il était fiancé à une jeune fille de Cordoue qui avait quatre cent mille réaux de dot ; il ne l’avait jamais vue, quoiqu’elle fût sa cousine ; l’affaire avait été arrangée entre les parents. Vous vous partageâtes ses bijoux et sa bourse, et je vous laissai ma part, à la condition que j’aurais un de ses habits, son cheval et ses papiers. À votre avis, le marché était mauvais… Je le trouvais bon, moi… et voici ce que je fis : monté sur son cheval, vêtu de ses habits, muni de ses papiers, je me présentai chez le beau-père sous le nom de don Eusebio d’Aroo. Je plus à doña Leonor, je touchai la dot, et j’épousai. Le lendemain du mariage, il n’y avait plus ni dot ni mari… (On rit.) C’est pour cela, mes bons amis, qu’à votre grand étonnement, à vous qui ignoriez l’aventure, je suis resté garçon. Que voulez-vous ! je craignais d’être pendu comme bigame… et morbleu !… si jamais je dois être pendu… que ce soit au moins comme votre compagnon. Ayant inventé cette ruse-là, je pourrais bien en inventer dix autres, convenez-en !
Oui, oui, oui !… Vive Torribio !
Un instant ! et le courage ?… Il me semble que nous avons un peu négligé le courage.
Le courage, parmi nous, est trop commun pour être une vertu.
Il a raison. Votons ! votons !
Les mêmes, un bandit, sur le rocher à droite.
Camarades ! camarades ! deux cavaliers à cheval viennent par la route de Grenade… À leur tournure, ils paraissent nobles ; à leur chevaux et à leurs vêtements, ils semblent riches !…
Où sont-ils ?…
À cent pas d’ici ; mais, comme ils viennent au galop de leurs chevaux, ils ne tarderont pas à passer par ce sentier.
Non, les voilà qui s’arrêtent, ils mettent pied à terre… L’un deux attache son cheval à un arbre… le second en fait autant… Ils se dirigent de ce côté… Ils viennent.
S’ils nous apercevaient, ils pourraient retourner sur leurs pas… Cachons-nous, prenons notre belle, tombons sur eux et dévalisons-les… Je donnerai le signal, comme le plus ancien de la bande.
Les voilà !
Cachons-nous !
(Ils disparaissent vers le fond par différents côtés.)
Les bandits, cachés ; Don Alvar, Don Fernand.
Ils paraissent sur le haut du rocher de droite.
Par ici, don Fernand ! voici un endroit propice. – Faites comme moi, je vous prie, descendez !
Pardon, mais, avant de vous obéir, à vous à qui je ne reconnais pas le droit de me commander, j’ai à vous demander une explication…
Demandez ; cette explication, que je vous ai refusée ailleurs, je suis prêt à vous la donner ici ; car nous sommes arrivés au but de notre course.
En rentrant chez moi, ce matin, je vous ai trouvé à ma porte, en selle sur un cheval, et tenant un second cheval par la bride.
C’est vrai.
Je vous ai demandé ce que vous faisiez là… « Je vous attends, m’avez-vous répondu ; avez-vous votre épée ?… – Elle ne me quitte jamais… – Montez sur ce cheval, alors, et suivez-moi. – Je ne suis pas ; j’accompagne ou je précède. » Est-ce bien là ce que nous avons dit ?…
Mot pour mot… seulement, j’ai ajouté : « Oh ! tu ne me précéderas pas, car je suis pressé d’arriver. »
Vous avez mis votre cheval au galop, j’y ai mis le mien… Nous sommes entrés ventre à terre dans la montagne, et, arrives ici…
Et, arrivés ici, l’endroit m’ayant paru favorable, je vous ai dit : « Faites comme moi, don Fernand, descendez, » Maintenant, j’ajoute : descendez et tirez votre épée ; car vous vous doutez bien que c’est pour combattre, n’est-ce pas, que je vous ai été chercher ?…
Je m’en suis douté tout d’abord, don Alvar ; – Un mot, cependant… J’ignore ce qui peut avoir changé notre amitié en haine… Frères hier, ennemis aujourd’hui !
Ennemis, justement parce que nous sommes frères ; frères… par ma sœur. – Allons, l’épée à la main ; don Fernand !
Mon ami, je ne me battrai pas… (Mouvement de don Alvar.) Je ne me battrai pas avec vous, que je ne sache pourquoi je me bats.
Connaissez-vous ces lettres ?…
Oh ! malheur à l’homme assez fou pour confier au papier les secrets de son cœur et l’honneur d’une femme !
Avez-vous reconnu ces lettres ?…
Je ne puis le nier, elles sont de ma main.
Alors, tirez donc votre épée, afin que l’un de nous deux reste mort près de l’honneur mort de ma sœur.
Je suis fâché que vous vous y soyez pris ainsi, don Alvar, et que vous avez rendu presque impossible, par votre menace la proposition que j’allais peut-être vous faire.
Oh ! lâche !… (Mouvement de don Fernand, – Reprenant.) Oui, lâche ! qui, lorsqu’il voit le frère l’épée à la main, propose d’épouser la femme qu’il a déshonorée !
Vous savez que je ne suis point un lâche, don Alvar ; d’ailleurs, si vous ne le savez pas, au besoin, je vous l’apprendrai… Écoutez-moi donc !
L’épée à la main ! Où le fer doit parler, la langue doit se taire.
J’aime votre sœur, don Alvar ; votre sœur m’aime ; pourquoi ne vous appellerais-je pas mon frère ?
Parce que mon père a dit qu’il n’appellerait jamais son fils un homme perdu de dettes et de débauches.
Votre père a dit cela, don Alvar ?
Oui, et je te le redis après lui ; et, pour la troisième fois, j’ajoute : l’épée à la main, don Fernand !
Pourquoi donc y a-t-il des hommes qui cherchent obstinément la mort, quand la mort ne demanderait pas mieux que de les fuir ?
L’épée à la main ! l’épée à la main ! ou ce n’est pas de la pointe, c’est du plat que je frapperai !
Tu le veux donc ?
Don Fernand !
Un pas en arrière, monsieur, je suis prêt.
(Ils se battent. – Don Alvar tombe blessé.)
Blessé !…
Seulement blessé, n’est-ce pas ?…
Blessé à mort !
Dieu m’est témoin que c’est vous qui m’avez forcé à ce duel. Que puis-je faire pour vous, mon frère ?…
Rien, car la seule chose dont j’aie besoin, c’est un prêtre !
Je connais, à cent pas d’ici, un ermitage de moines pénitents ; levez-vous et appuyez-vous sur mon bras, je vous y conduirai.
Je ne puis me tenir debout.
(Il chancelle.)
Avec l’aide de Dieu, je vous porterai, alors !
(Il le prend dans ses bras.)
Inutile, je meurs !… Mais, en reconnaissance de votre bonne volonté, je demanderai à Dieu, en face de qui je vais me trouver, que vous ne mouriez pas comme moi sans confession !… Adieu, don Fernand ! je ne puis vous pardonner le déshonneur de ma sœur, mais je vous pardonne ma mort !… Mon Dieu ! ayez pitié de moi !
(Il meurt.)
Mort ! je l’ai tué, lui, mon meilleur ami !… Il m’a pardonné ; mais, moi, je ne me pardonnerai pas.
(Il s’incline sur lui et sanglote. Pendant cette scène, les Bandits se sont montrés plusieurs fois, mais pour se retirer presque aussitôt. Ils semblent sur le point de faire irruption, quand six Alguazils, conduits par un Alcade mayor, entrent en scène et entourent Fernand, qui, absorbé dans sa douleur, ne les voit ni ne les entend.)
Les mêmes, l’Alcade mayor, les alguazils.
Ils arrivent par la gauche.
Nous arrivons trop tard, il est mort ! (Touchant l’épaule de don Fernand.) Don Fernand de Torrillas, vous êtes notre prisonnier !
Moi ?…
Oui, vous !
C’est bien, messieurs, vous avez ma parole de ne pas fuir. Je rentrerai dans la ville derrière vous et me mettrai à la disposition de la justice.
Ce n’est point derrière nous que vous rentrerez à la ville, c’est avec nous.
Je croyais vous avoir dit, messieurs, que je vous donnais ma parole ?
Nous avons l’ordre de vous ramener, et nous vous ramènerons…
Messieurs, je ne suis pas un voleur ou un assassin, pour rentier dans la ville où je suis né, où je suis connu, où j’ai mon père et ma mère ; entre vos alguazils… Provoqué par mon ami don Alvar, je me suis battu contre lui à mon corps défendant ; un duel est un malheur, mais ce n’est pas un crime ! Marchez devant, messieurs ; je vous suivrai !…
(On enlève le corps de don Alvar.)
Votre duel n’est pas un duel, don Fernand, puisqu’il a eu lieu sans témoins… c’est un meurtre !… Vous rentrerez donc à Grenade comme un meurtrier, non seulement entre des alguazils, comme vous dites, mais encore lié et garrotté.
Messieurs, messieurs, rappelez-vous que le Cid n’a pas voulu se laisser lier les mains même par son père.
Il faudra pourtant bien que vous vous décidiez à vous les laisser lier par nous, mon gentilhomme ; et, si ce n’est de bonne volonté, ce sera de force.
Messieurs, c’est bien assez d’un cadavre ! Voyons, ne me mettez pas plusieurs meurtres sur la conscience dans un seul jour.
Prenez garde, mon cavalier ! Notre jeune roi don Carlos est sévère ! Avec lui, le bourreau suif de près le meurtrier ! Bas les armes, señor ! bas les armes !
Encore une fois, je vous engage ma parole de gentilhomme de me rendre droit à la prison, et cela, à l’instant même, sans retard, dans le temps qu’il me faudra pour gagner la ville, sans passer par la maison de mon père, sans dire adieu à ma mère… Y consentez-vous ?
Non.
Je vous offre de vous suivre ou de vous précéder, de marcher à cent pas de vous, soit devant, soit derrière, sans que vous me perdiez de vue… Y consentez-vous ?
Non.
Eh bien, alors, que le sang retombe sur la tête de ceux qui l’auront fait verser… Venez me prendre !
Allons, sus au rebelle qui lève l’épée contre les gens du roi !
(Combat entre don Fernand et les Alguazils ; il en tue un, en blesse deux et va succomber sous le nombre, quand tous les Bandits se lèvent.)
Les mêmes, les bandits.
Holà ! camarades ! bas les armes, s’il vous plaît !
(Ils descendent tous en scène.)
Que veut dire ceci ?…
Que nous sommes assez souvent vos prisonniers, pour qu’une fois par hasard, les rôles changent. Abaissez les épées, et qu’on laisse libre ce gentilhomme.
Allez-vous donc nous assassiner, misérables ?…
C’est selon ! cela dépendra beaucoup de monsieur.
(Il montre don Fernand.)
Comment ! de moi ?…. Qui êtes-vous donc ?…
Nous sommes des gentilshommes de la montagne. Il n’est point possible que vous n’ayez entendu parler de nous ?…
Ah ! ah !
Justement… Eh bien, voilà… Nous avons une petite proposition à vous faire, seigneur cavalier, à vous qui êtes un gentilhomme de la ville.
Parlez.
Oh ! ce que nous avons à vous dire est bien simple… Vous avez à choisir entre ces messieurs et nous : avec ces messieurs, l’échafaud ; avec nous, la royauté.
Je ne vous comprends pas.
C’est clair, cependant ; nous avons tout vu et tout entendu : vous vous êtes conduit en brave et loyal cavalier, et, pour cela, on vous garrotte, on vous conduit en prison, on vous juge, on vous condamne et on vous coupe le cou ; et encore, ne vous fait-on cette grâce que parce que vous êtes noble ! Nous, au contraire, nous vous disons : Don Fernand, vous êtes un bras vigoureux, un cœur loyal, une âme inflexible ! don Fernand, notre capitaine a été tué hier, nous l’avons enterré aujourd’hui ; voilà sa fosse !… (Il montre la fosse, qui est au fond, vers le milieu du théâtre.) Nous nous disputions, Vicente et moi, la place qu’il a laissée vacante. Cette place, depuis un quart d’heure, nous nous en reconnaissons indignes !… Don Fernand, dites un mot, et cette place est à vous.
Ai-je encore le droit, sur ma parole, de me rendre seul en prison et d’y attendre le jugement, tel qu’il plaira à la loi de le porter ?…
Oui, si par force on nous retient ici ; non, si nous sommes libres.
Ainsi, vous voulez toujours, au lieu de me laisser, comme je vous l’ai offert, marcher devant ou derrière vous, me faire traverser la ville lié et garrotté ?…
Toujours !
Et ni supplications ni prières ne changeront rien à votre résolution ?…
Non, car nous représentons la loi, et nous sommes inflexibles comme elle.
Amis, vous m’avez offert une royauté ?…
Et nous vous l’offrons encore…