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Extrait : "Voici une nouvelle série de tours de « physique amusante » où l'on ne trouvera que des expériences faciles, à la portée de tous, quoique souvent brillantes, et qui pourront être exécutées aussi bien dans un salon que sur le petit théâtre des collèges, patronages, cercles et pensionnais, où les séances de magie blanche obtiennent toujours un grand succès."
À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN :
Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :
• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.
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Seitenzahl: 219
Veröffentlichungsjahr: 2015
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Voici une nouvelle série de tours de « physique amusante » où l’on ne trouvera que des expériences faciles, à la portée de tous, quoique souvent brillantes, et qui pourront être exécutées aussi bien dans un salon que sur le petit théâtre des collèges, patronages, cercles et pensionnais, où les séances de magie blanche obtiennent toujours un grand succès.
Quelques tours sont d’une extrême simplicité, d’autres exigent une certaine mise en scène ; les uns sont anciens et plus ou moins connus ; d’autres sont nouveaux et inédits ; tous, bien présentés, peuvent amuser, surprendre ou intéresser les spectateurs les plus exigeants.
Le succès de notre premier recueil de tours de « magie blanche » s’explique surtout, croyons-nous, par ce fait, qu’un livre de ce genre renferme plus que tout autre, et condensée sous un faible volume, matière abondante à distractions variées, passe-temps joyeux, petits travaux manuels récréatifs, et divertissements charmants en famille et en société.
Tout est plaisir en effet dans la Physique amusante : plaisir la combinaison des tours, plaisir la confection ou la préparation des objets nécessaires, plaisir la rédaction du boniment qui doit accompagner chaque expérience ; plaisir chez le magicien dont on admire le merveilleux pouvoir, plaisir chez les assistants qui sont conduits de surprise en surprise ; plaisir pour ceux qui découvrent quelqu’un des secrets du prestidigitateur, plaisir plus grand pour qui se donne tout entier aux illusions, le merveilleux ayant eu de tout temps le privilège de captiver l’intérêt des personnes de tout âge et de toute condition.
Sans doute, à qui voudrait parcourir rapidement nos recueils et ne jeter qu’un coup d’œil superficiel sur les vignettes explicatives du texte, plusieurs choses pourraient sembler plus ou moins difficiles et compliquées ; mais si l’on veut bien se donner la peine d’examiner séparément chacun des tours de magie blanche dont nous donnons la description, si l’on ne craint pas de prendre la peine d’exécuter en même temps, les objets nécessaires en main, ce que nous indiquons, on sera vite convaincu que rien n’est plus facile que de présenter d’une manière satisfaisante ce divertissement de choix qu’est une séance de physique amusante.
Toutes les expériences que nous décrivons ont été exécutées non seulement par nous mais, sous nos yeux, par des personnes n’ayant fait aucune espèce d’apprentissage : par des adolescents, par des jeunes filles ou même par de très jeunes enfants.
Plusieurs tours pourront être improvisés n’importe où dès la première fois, et exécutés d’une manière irréprochable après simple lecture de la description qui en est faite ; d’autres expériences demandent une certaine dextérité qui sera aisément acquise au prix de quelques exercices.
Les objets nécessaires pour l’exécution des prestiges que nous allons décrire, se trouvent le plus souvent partout ; ce sera d’ailleurs vrai plaisir que de les préparer, de les truquer soi-même quand il le faudra. Très rarement il y aura lieu d’avoir recours au ferblantier, au serrurier ou au menuisier voisin, pour la confection de quelques instruments ou accessoires.
Il serait à souhaiter que nos lecteurs puissent, avant de lire ce livre, être témoins de l’effet que peuvent produire sur un spectateur les tours de magie blanche qui s’y trouvent décrits. En effet, nous avons constaté souvent que telle expérience qui, à l’exécution paraît des plus surprenantes à une personne non prévenue, peut sembler insignifiante, enfantine, naïve même, si on en lit d’abord la description.
En réalité, des choses très simples pour qui en connaît le secret, sont précisément celles auxquelles personne ne songe en voyant le prestige réalisé, car, ordinairement, les spectateurs supposent l’emploi de moyens beaucoup plus compliqués que ceux qui sont réellement mis en jeu par l’escamoteur.
Sautez au milieu de ce recueil ; isolez de la mise en scène et de l’atmosphère magique d’une séance bien préparée, telle ou telle affirmation que vous trouverez dans le cours d’un boniment ; présente ; l’expérience elle-même d’un air sceptique, sans plus d’entrain que de conviction, il est évident que, dans de semblables conditions, vous n’obtiendrez qu’un succès des plus médiocres. Soignez au contraire la mise en scène et le boniment, manœuvrez ; avec calme et avec ordre : soyez plein d’entrain, de gaieté et de bonne humeur ; croyez-vous même – autant que possible – à ce que vous affirmez : vous obtiendrez un succès qui dépassera certainement votre attente ; vous serez à même d’amuser, d’intéresser, d’émerveiller pendant des heures entières une société quelconque, et partout, soyez en sûr, grâce à votre talent, vous serez bien accueilli.
Dans l’introduction de notre premier recueil de tours de physique amusante : Magie blanche en famille, ou trouvera tous les renseignements utiles concernant la mise en scène, la manière de présenter les tours, les services que peut rendre le servant du magicien, le boniment, la préparation des séances, la disposition des tables, des chaises et des servantes qui rendent au prestidigitateur tant de services.
Quant aux petits boniments dont nous accompagnons la description de la plupart de nos tours, on comprendra que ce ne sont point des modèles : bien s’en faut ! ce sont plutôt des esquisses, des résumés, qui serviront de canevas ou de point de départ a de charmants petits discours, intéressants et badins, émaillés d’anecdotes et même de bons mots, que tout amateur magicien débitera avec d’autant plus de facilité et de plaisir qu’il les aura composés lui-même. Souvent une expérience devra être modifiée, habillée, déguisée, rajeunie, variée ; parfois deux ou plusieurs de nos tours en composeront un seul plus compliqué.
« Dix séances variées de Magie Blanche » : tel pourrait être le titre de nos deux premiers recueils qui seront suivis prochainement d’un troisième volume : Sorcellerie en chambre.
On voudra bien ne pas confondre ces tours de magie blanche, escamotage, physique amusante ou prestidigitation – car tous ces noms désignent à peu près la même chose – avec nos Amusements scientifiques et nos Passe-temps récréatifs qui feront également, les uns et les autres, le sujet de volumes distincts et que nous continuerons, en attendant, à publier, avec de nouveaux tours de Magie blanche, dans l’Ouvrier et dans les Veillées des Chaumières, deux publications intéressantes et honnêtes que nous prenons la liberté de recommander à toutes les familles, car petits et grands y trouvent abondamment de quoi se distraire, s’instruire et s’amuser.
MAGUS.
Le Caire, 1er février 1897.
Un couteau ayant été plongé, le manche en bas, dans une carafe d’eau, par quel moyen pensez-vous qu’on puisse l’en faire sortir sans y toucher en aucune manière ?
« La chose vous semble difficile. Je vais donc vous dire comment je m’y prends.
Je pose l’extrémité de mes dix doigts sur la carafe (figure 1) ; j’appuie un peu : cela suffit pour faire monter le couteau, qui redescend dès que mes dix doigts cessent d’agir.
Mais le couteau ne consent pas à répéter ces mouvements plus de trois ou quatre fois de suite ; bientôt las d’un exercice qui lui semble peu récréatif sans doute, il s’élève une dernière fois, fait de lui-même une culbute et tombe sur la table. Qui veut tenter l’expérience ? »
Un monsieur de bonne volonté s’approche, prêt à se dévouer : il examine d’un air soupçonneux la carafe, puis le couteau, et fait la réflexion que ces objets ne présentent rien d’anormal ; assuré dès lors, il place avec docilité ses doigts aux points précis qu’on lui indique et les appuie de toutes ses forces sur le verre. Le couteau, inutile de le dire, ne bouge pas.
« – Monsieur le Magicien, c’est en vain que je fais tous mes efforts ; vous voyez bien que le couteau reste immobile.
– C’est qu’il vous faudrait, cher monsieur, une plus grande force de volonté ; vous n’avez sans doute pas un caractère assez énergique ; dites : je veux !
– Eh bien : je veux ! » vocifère le monsieur… qui, bientôt découragé, se retire confus, à sa place.
« Permettez que j’essaie à mon tour, reprend alors le prestidigitateur, et suivez bien tous mes mouvements : je saisis délicatement, entre le pouce et l’index, le couteau par le manche ; je le dépose dans la carafe autour de laquelle j’appuie mes doigts et voilà que tout se passe comme je l’ai annoncé : obéissant à tous mes mouvements, à la moindre pression, le couteau monte, descend ; il est vif, il est lent ; il s’élève par saccades ou d’un mouvement régulier ; enfin il saute sur la table ; venez l’examiner : il n’a subi aucune modification, la carafe non plus. »
Ignorez-vous, lecteurs, le grand rôle que jouent en physique amusante, les fils invisibles ?
Une aiguillée de soie noire, forte et fine, attachée par un bout à la boutonnière de l’habit ; une boulette de cire molle, noircie avec de la plombagine râpée d’un crayon, à l’autre extrémité, et qu’on applique contre le manche du couteau au moment où celui-ci, saisi de la main gauche, passe dans la main droite, ou vice versa : voilà tout le secret de l’expérience.
En simulant des efforts et en faisant des grimaces pour appuyer vigoureusement ses doigts sur la carafe, l’opérateur retire sa poitrine en arrière ; il entraîne ainsi le fil qui, glissant sur le bord de la carafe, fait monter le couteau ; celui-ci redescend par son propre poids quand on laisse aller le fil ; un mouvement sec et brusque le jette, à la fin, sur la table. Si, à ce dernier mouvement, la boulette de cire ne s’est pas détachée d’elle-même, on l’enlève adroitement d’un coup de pouce, en prenant le couteau pour le montrer à l’assistance.
Dans notre volume Magie blanche en famille, qui a précédé celui-ci, on trouvera diverses expériences où le fil invisible est employé. Citons :
Les papillons japonais, où de gracieux lépidoptères en papier, confectionnés sous les yeux des spectateurs, voltigent au-dessus d’un bouquet de fleurs ;
L’assiette cassée, ustensile en faïence ou en porcelaine que l’on raccommode à coups de pistolet ;
Le chapeau ensorcelé, qui est mis à contribution dans les séances de spiritisme simulé, etc.
Voir aussi dans ce volume : La canne magnétisée, La danse de l’œuf, L’enfant escamoté, Obéissance aveugle, chapitres XXI, XLIII, XLVI et LI.
Savez-vous, messieurs, à quoi peut servir un cigare ? Tuer la mémoire, détruire l’intelligence, troubler la digestion et la vue ; causer des névroses multiples, la cachexie, des douleurs rachidiennes, de la céphalalgie… c’est à quoi on emploie ordinairement – quand on le fume – le cigare.
« Eh bien ! je veux vous montrer aujourd’hui que cet objet pernicieux peut servir aussi à quelque chose de bon, en figurant dans une séance de magie blanche, grâce aux aptitudes toutes spéciales qu’il a pour la danse.
Mais un cigare ne saurait danser partout ; il ne consent à le faire que sur un chapeau, et, bien entendu, si on le charme par une douce musique.
À défaut de piano, on peut se contenter de musique vocale. Monsieur, de votre voix la plus mélodieuse, chantez-nous doucement un petit air de danse, tandis que je placerai le cigare sur votre chapeau, qui repose lui-même, comme vous voyez, sur mon poignet… Courage, monsieur… oh ! C’est trop fort ainsi !… doucement… doucement, vous dis-je ; pas de fausses notes, s’il vous plaît… un peu plus d’entrain et de gaieté… doucement !… Voilà ! »
Le cigare, posé sur sa pointe, semble hésiter d’abord, fait mine de perdre l’équilibre, mais se décide enfin à danser, pirouettant, s’inclinant, se balançant en mesura, le plus gracieusement du monde ; il danse encore, quand le magicien invite un spectateur à le prendre dans ses mains ; l’objet, examiné avec soin ainsi que le chapeau, ne dénote aucune espèce de préparation.
Pour exécuter ce tour, fabriquez d’abord le petit instrument que montre la manchette de la figure 2 ; b est une petite tige de bois longue de 4 centimètres environ, taillée, si l’on veut, dans le manche d’un porte-plume ; a est une fine aiguille à coudre, plantée par la tête dans le morceau de bois qui lui sert de manche.
Si le bois était trop dur et qu’on ne réussît pas, faute d’un étau et d’une paire de pincettes, à enfoncer directement la tête de l’aiguille dans le bois, on opérerait de la manière suivante :
Au moyen d’une aiguille à tricoter rougie au feu, on percera, suivant l’axe de la tige de bois, un trou profond d’un centimètre, qu’on remplira ensuite de cire à cacheter ; celle-ci étant refroidie, la fine aiguille a, légèrement chauffée du côté de la tête, sera enfoncée facilement dans la cire où, après refroidissement, elle reste solidement fixée.
Notre petit instrument étant tenu caché dans la main gauche, l’aiguille en haut, on perce le chapeau, de la pointe de l’aiguille que l’on fait en même temps pénétrer, aussi profondément que possible, dans le cigare, tout en paraissant chercher la position voulue pour faire tenir celui-ci en équilibre sur sa pointe.
Il ne reste plus qu’à agiter, en dessous, la tige de bois, en faisant pirouetter lentement, de la main droite, le chapeau pour ajouter à l’illusion.
Quand, à la fin, un spectateur saisit le cigare, on retire vivement l’aiguille et on laisse glisser le petit instrument dans la manche de l’habit qui est béante sous le chapeau.
Cette expérience ne doit durer qu’un court instant, et si quelque spectateur demandait qu’elle fût prolongée, le magicien répondrait avec un aimable sourire : « Bien volontiers, et pour varier le plaisir je vais faire danser différents autres objets ».
Danse de l’œuf, des cartes, de la canne, de la baguette magique, – toutes expériences que nous avons décrites dans notre volume Magie blanche en famille ou qui se trouvent dans celui-ci, – trouveraient alors leur place, et l’on dirait hardiment que c’est la même expérience présentée sous une forme différente.
Rappelons-le une fois de plus : c’est la diversité des procédés employés pour produire des effets analogues, qui déroute le plus les spectateurs qui cherchent à deviner.
Je vous présente, messieurs, un livre merveilleux, extraordinaire ; il renferme toute une bibliothèque ; tour à tour, au gré de son propriétaire, il devient traité de physique, d’algèbre, de chimie, de géométrie ; cours de littérature ou recueil d’anecdotes ; atlas de géographie ou collection de timbres-poste ; album de photographies ou livre d’images grotesques. De plus, en prévision de la curiosité intempestive des gens indiscrets, mon livre peut aussi se transformer en un simple cahier de papier blanc ; quant à moi, je vous dirai que c’est là une chose à laquelle je tiens tout particulièrement, car il ne me plaît pas que tout un chacun sache mes goûts et mes préférences en littérature. Je fais passer rapidement sous vos yeux les pages du livre en le feuilletant ; vous n’y voyez rien, n’est-ce pas ? Que du blanc…
« Voici maintenant le cours d’histoire.
Puis c’est un traité d’art culinaire.
Ensuite, un de ces jolis romans que publie l’Ouvrier, le plus intéressant et le moins cher des journaux, avec sa charmante sœur cadette, les Veillées des Chaumières, sœur cadette âgée de dix-neuf ans, et dont il pourrait être le père, tant il est vieux ; je parle du nombre respectable d’années qu’il a parcourue ? dans sa longue carrière.
On me dit là-bas, au fond de la salle, qu’on ne peut lire un texte de si loin et contrôler ce que j’avance ; je vais donc changer de système, et, abandonnant les livres proprement dits, passer à des sujets plus visibles à distance. Voici donc l’album de photographies : tout le monde voit que chacun des feuillets qui s’échappe sous la pression de mon pouce porte une photographie… portraits de famille, messieurs !
Je recommence : Vous apercevez distinctement ma collection de timbres-poste.
Voulez-vous des silhouettes noires ? En voici.
Voulez-vous des chromos ? En voilà.
Voulez-vous des figures géométriques ? Vous n’avez qu’à parler : dès qu’un souhait est formulé dans votre esprit, le livre magique le réalise. »
Assez de boniment, n’est-ce pas ? travaillons à confectionner un livre magique, ce qui est la chose du monde la plus aisée.
Prenez un cahier cartonné recouvert en percaline, et formé de papier de bonne qualité, un peu fort, comme ceux qu’emploient les écoliers pour leurs devoirs corrigés, mais dont la tranche soit partout de niveau avec la couverture. Divisez le grand côté de la tranche en cinq parties égales et marquez chaque division par un trait au crayon.
Posez le cahier à plat sur une table, après en avoir replié la couverture en arrière, et de manière à ce que le plus grand côté du cahier dépasse un peu en dehors de la table ; donnez verticalement un coup de scie, profond de deux millimètres environ, sur chacun des quatre traits qui forment les cinq divisions.
Les pages de votre cahier vous présentent maintenant l’aspect du numéro 1 de la figure 3 où les cinq divisions a, b, c, d, e, sont nettement indiquées par les entailles de la scie.
Laissez tel quel le premier feuillet du cahier, celui dont la première page portera le titre : Livre magique.
Sur le feuillet 2 (n° 2 de la vignette) enlevez avec des ciseaux, suivant une ligne parallèle au bord, la division a.
Sur le feuillet 3 (n° 3) enlevez a et b ; feuillet 4, enlevez a, b et c (n° 4) ; feuillet 5, enlevez a, b, c, d (n° 5).
Attention maintenant !
Feuillet 6, laissez a mais enlevez b, c, d, e feuillet 7, laissez a, b et enlevez c, d, e ; feuillet 8, laissez a, b, c et enlevez d, e ; feuillet 9, enlevez seulement e.
Arrivé au feuillet 10, traitez-le comme le feuillet 2 et continuez la série de même que pour les huit feuillets précédents. Quand vous aurez fini, recommencez de la même manière en suivant, jusqu’à ce que vous soyez arrivé au bout de votre cahier qui pourra avoir une centaine de feuillets environ.
Choisissez huit catégories différentes pour composer les sujets de votre livre magique. Par exemple :
1recatégorie. Texte imprimé quelconque.
2ecatégorie. Photographies.
3ecatégorie. Silhouettes noires.
4ecatégorie. Timbres-poste.
5ecatégorie. Chromos.
6ecatégorie. Cartes géographiques.
7ecatégorie. Figures de géométrie.
8ecatégorie. Laissez le papier blanc.
Au verso du premier feuillet et au recto du deuxième feuillet de chaque série du cahier, collez des textes imprimés quelconques : puisqu’on montre les choses de loin, cela représentera à volonté, histoire, philosophie, romans.
Au verso du deuxième feuillet et au recto du troisième feuillet de chaque série, collez des photographies.
Au verso du troisième feuillet et au recto du quatrième, collez des silhouettes noires que l’on trouve dans différents journaux illustrés, et ainsi de suite, laissant en blanc le verso du huitième feuillet et le recto du premier feuillet de chaque série.
Le livre magique est terminé maintenant.
Si vous le feuilletez en passant le pouce, sans l’appuyer fortement, successivement au milieu de chacune des divisions de la tranche, vous obtiendrez chaque fois un changement d’aspect car la disposition que nous avons établie est telle que seules les pages portant une même catégorie de sujets deviennent visibles. L’opération, terminée de droite à gauche, se recommence de gauche à droite.
Nous recommandons vivement à nos lecteurs de confectionner ce livre magique ; c’est un travail des plus intéressants et des plus faciles.
Savez-vous exécuter de tête une soustraction ? Si oui, examinez le petit tour suivant qui frappe d’admiration les étourdis… dont le nombre est infini.
Dans une réunion que nous supposons composée de dix personnes – il pourrait y en avoir plus ou moins – faites circuler une feuille de papier où chaque personne devra inscrire un nombre de son choix, mais toujours plus élevé que le nombre inscrit par la personne précédente ; tous ces nombres devront être placés les uns au-dessous des autres, en colonne.
Demandez ensuite que l’on vous dise les deux nombres choisis par la première et par la dernière personne du cercle, c’est-à-dire le plus grand et le plus petit nombre de la liste.
Supposons que l’on vous indique alors 25 et 113.
Priez une personne d’écrire à côté de cette première rangée de nombres une seconde colonne formée de nombres dont chacun égalera la différence qu’il y a entre un nombre et le nombre suivant de la liste précédente.
Si, par exemple, la première liste se compose de ces dix nombres :
25, 29, 37, 49, 52, 64, 75, 81, 102, 113,
la seconde colonne comprendra les nombres suivants :
4, différence entre 25 et 29 ;
8, différence entre 29 et 37 ;
12, différence entre 37 et 49 ;
3, différences entre 49 et 52 ;
et ainsi de suite.
On aura donc à la fin, sur le papier, les deux colonnes de nombres que voici :
Priez la personne qui a écrit la deuxième liste d’en faire le total et hâtez-vous de dire en même temps que ce total est 88.
« Quel habile calculateur que notre magicien ! » murmureront, avec admiration les spectateurs.
Mais comment arriver à la connaissance de ce total 88 ?
Tout simplement en retranchant du plus grand nombre 113 le plus petit 25, qu’on vous a fait connaître l’un et l’autre.
Si le plus petit nombre avait été 45 et le plus grand 102, le total de la deuxième série aurait encore été la différence de ces deux nombres, soit 57, et il en serait évidemment toujours de même, quels que soient les chiffres choisis et la quantité de nombres inscrits, autrement dit, de personnes prenant part à l’expérience.
Pour les écoliers studieux, – et il y en a certainement un grand nombre parmi les lecteurs de ce volume – voilà un joli devoir à faire :
Expliquer pourquoi, dans de semblables conditions, le total des nombres de la deuxième série égale la différence qu’il y a entre le plus grand et le plus petit nombre de la première série.
Notre dessinateur a supposé (figure 4) que le problème est posé dans une classe : le magicien est, ici, le maître d’école dont la baguette, on le sait, produit souvent des effets magiques.
Quant au petit homme qui est sur la sellette, il ne paraît pas effrayé du tout, et ce doit être évidemment un des premiers élèves de la classe : pensez donc ! il a su calculer mentalement que si de 113 unités on en retranche 25, il en reste 88 ; c’est gentil !
Le merveilleux morceau de bois n’a de vertu qu’entre les mains de son propriétaire ; aussi vous auriez tort de croire que armés de mon talisman, vous seriez par là même capables d’exécuter les prestiges étonnants que je viens de faire passer successivement sous vos yeux ébahis. « Oui, la baguette magique connaît son maître, elle s’attache à lui… En voulez-vous une preuve ? Je la pose contre ma barbe – interdit aux dames – je la place de cent manières variées contre ma main étendue (voyez les numéros 1, 2, 3, 4, de la figure 5) ; elle s’y maintient toute seule dans la position que je lui donne, et cependant elle n’est pas préparée ; je la jette à terre, je vous la remets entre les mains pour l’examiner ; en vain lui demanderiez-vous ce que j’exige d’elle : elle ne vous connaît point ; ainsi que je l’ai dit, elle ne s’attache qu’à son maître. »
Voyez-vous, lecteur, la grande baguette B, demi-grandeur naturelle, qui traverse en diagonale la figure ci-dessus ? Voyez-vous le petit crochet C dont les proportions et l’écartement ont été, avec intention, exagérés par notre dessinateur ? Ce crochet est un morceau de petite pointe de vitrier très fine, dont on a, avec une lime, épointé la tête après l’avoir enfoncée presque complètement dans la baguette ; un coup de marteau l’a ensuite recourbé en crochet ; il y a un second crochet semblable au milieu, un troisième à l’autre extrémité de la baguette, et ce sont ces petits crochets presque imperceptibles et incapables d’éveiller aucun soupçon, même si on les voit – faites-en l’expérience – qui permettent d’accrocher la baguette magique soit à la barbe, soit à la peau des oreilles, du nez ou des mains du magicien.
Voilà tout le secret.
Après tout, ce n’est qu’un simple morceau de bois sec, votre baguette magique, me disait l’autre jour un méchant railleur. Ah, messieurs ! un simple morceau de bois, et un morceau de bois sec ! Tenez, je la sens qui frémit d’indignation entre mes mains, cette pauvre baguette ; elle en tremble, elle est couverte de sueur, elle va pleurer… Vous riez, ingrats spectateurs qu’elle a cependant si souvent réjouis et consolés ! Vous ne croyez pas à ses larmes ? Je vous les montrerai ! Seulement, je n’aime pas à faire cette expérience, qui est toujours périlleuse, oui, dangereuse pour moi ; car vous ne savez pas à quoi je m’expose en la faisant, et ce que je puis redouter du courroux des Génies auxquels la baguette magique doit sa toute-puissance ; du moins faut-il quelques précautions pour me préserver d’accident.
« Quelqu’un parmi vous, messieurs, voudrait-il me tracer un petit rond sur chaque coude ? mais il faut des ronds absolument réguliers.
Vous dites, monsieur, que vous êtes un artiste et que vous avez le compas dans l’œil ? Venez donc voici mon bras gauche… et puis mon bras droit… Merci.