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Extrait : "MADAME DE VERSEC : Mon neveu, je vous ai fait prier de passer chez moi, pour vous parler d'un projet au succès duquel j'attache beaucoup d'importance. FORVILLE : Parlez, ma chère tante, je vous écoute. MADAME DE VERSEC : Vous connaissez l'intérêt que je prends à M. Beaufils ? FORVILLE : Il est tout naturel. MADAME DE VERSEC : Je voulais qu'il épousât ma nièce..."
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Seitenzahl: 32
Veröffentlichungsjahr: 2015
EAN : 9782335087444
©Ligaran 2015
M. Beaufils avait obtenu un succès de vogue qu’une centaine de représentations n’avait pas épuisé. Le Mariage de M. Beaufils, que l’on va lire, fut loin d’être aussi heureux. Je suis fiché de n’être pas ici de l’avis du grand maître, le public ; mais il me semble que dans le jugement qu’il a porté sur ces deux ouvrages, il n’a pas distribué sa justice avec toute l’impartialité qui le caractérise : la pièce à laquelle il a fait l’accueil le plus flatteur est la moins bonne à tous égards.
L’intrigue du Mariage de M. Beaufils est beaucoup moins faible que celle de la première pièce que j’ai donnée sous ce nom : le caractère de Cécilia-Régina-Desroches, caractère commun à l’époque où cette comédie fut écrite, n’était point, comme celui de Beaufils, la folle caricature d’un personnage imaginaire : et le ridicule de cette sensiblerie que je traduisais sur la scène, avait ses modèles connus dans la société.
Le Mariage de M. Beaufils était la suite de la Conversation faite d’avance. En général, les suites ne réussissent pas sur notre théâtre ; soit que le premier ouvrage ait enlevé la fleur du sujet, soit que la curiosité publique ait besoin d’être excitée par des caractères et par des personnages nouveaux. Je ne connais dans les annales du théâtre que le Mariage de Figaro, suite du Barbier de Séville, qui ait été mieux accueilli que l’ouvrage premier du nom. Il est vrai d’ajouter que le Mariage de Figaro est le chef-d’œuvre de l’Aristophane français.
M. BEAUFILS.
MADAME CÉCILIA-RÉGINA-DESROCHES.
FOLVILLE, neveu de madame de Versec.
MADAME DE VERSEC.
FIRMIN, valet de Folville.
DORIMOND, directeur de théâtre.
Un notaire, personnage muet.
La scène se passe chez madame de Versec.
COMÉDIE.
Madame de Versec, Folville, Firmin.
Mon neveu, je vous ai fait prier de passer chez moi, pour vous parler d’un projet au succès duquel j’attache beaucoup d’importance.
Parlez, ma chère tante, je vous écouté.
Vous connaissez l’intérêt que je prends à M. Beaufils ?
Il est tout naturel.
Je voulais qu’il épousât ma nièce ; vous l’avez emporté sur lui, et je ne m’en plains pas, puisqu’il est vrai que vous rendez votre femme très heureuse ; je ne l’aurais pas cru.
Avec le temps, on me rendra justice.
Je n’en tiens pas moins à l’idée de marier notre jeune homme, et je suis à la veille d’y réussir.
À quelle heureuse mortelle destinez-vous sa main ?
À une femme de votre connaissance, envers qui vous avez de grands torts à réparer.
Je cherche… Devines-tu, Firmin ?
Non, monsieur ; madame désigne trop de monde, on ne peut y reconnaître personne.
Tu fais de l’esprit, je crois ?
En un mot, il est question de madame Cécilia-Régina Desroches.
Comment ! elle se plaint de moi ?… L’ingrate ! Mais, ma tante, autant qu’il m’en souvient, vous ne pouviez pas la souffrir, cette dame Régina.
Votre femme m’avait inspiré des préventions contre elle ; mais j’ai lu son roman de l’Éducation mélancolique, et l’ouvrage m’a réconcilié avec l’auteur.
C’est un bien bon livre… à part, à Firmin. je m’en vante.
Je me suis liée avec elle, Beaufils l’a vue ; la gloire littéraire qu’ils se sont acquise, l’un par sa comédie, et l’autre par son roman, ont commencé une liaison que l’hymen couronnera bientôt, si vous n’y mettez obstacle.
Moi, ma tante, m’opposer au mariage de M. Beaufils et de madame Régina ! je paierais pour le voir.