Le puits vers l'infini - Paul Bruard - E-Book

Le puits vers l'infini E-Book

Paul Bruard

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Beschreibung

Pendant leur jour de congé, Maxime et Lola s'embarquent dans une folle aventure !

Maxime ne va tout de même pas laisser sa jeune sœur Lola se lancer dans une aventure aussi dangereuse ! Il est l’aîné, il l’accompagnera et veillera sur elle. Ensemble ils descendront dans un puits dont on dit qu’il n’a pas de fin. On raconte que personne n’en est jamais revenu. Pff ! Comment croire pareilles sornettes ?
Les deux enfants sont bien décidés à être les premiers à explorer ce puits vers l’infini et à raconter leurs exploits à l’école.
Mais ce qui les attend défie toute imagination !

Que va trouver cette fratrie dans Le puits vers l'infini ?

EXTRAIT

— Dring !
J’avais à peine ouvert un œil ce matin-là que ma sœur avait déjà fait une entrée en fanfare dans ma chambre pour éteindre le réveil. Et puisque je ne bougeais pas, elle avait décidé d’escalader mon lit et se servait du matelas comme d’un trampoline.
— Debout Maxime ! Maman a dit que c’était l’heure de se lever ! C’est aujourd’hui le grand jour !
Ce n’était pourtant pas l’anniversaire de ma sœur et à moins d’avoir hiberné plusieurs mois, ce n’était pas le mien non plus. Il me fallut de longues secondes pour rassembler mon esprit. Nous étions le mercredi 10 octobre. Pas d’école aujourd’hui. Cette nouvelle aurait dû me réjouir, mais étrangement, ce n’était pas le cas. Je m’étais endormi la veille en espérant que ma sœur aurait oublié. D’ailleurs j’avais volontairement évité de lui en reparler. Mais Lola n’oublie que ce qu’elle veut. Du haut de ses neuf ans, elle était déjà dotée d’une grande malice. J’étais maintenant bien réveillé et mon lit avait l’apparence d’un bateau de pêche perdu au milieu d’une mer déchaînée. La tempête du siècle se prénommait Lola.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Originaire de Franche-Comté et père de trois enfants, Paul Bruard a réussi à suivre, malgré son côté rêveur, plusieurs cursus de formation. Après une licence en économie, il a obtenu le diplôme d’État d’éducateur spécialisé qui lui a permis de travailler dans différentes structures et auprès d’un large public. Il est revenu depuis peu dans l’animation, et accompagne au quotidien des enfants de maternelle jusqu’au CM2. Amoureux des mots depuis le plus jeune âge, il est sans cesse à la recherche de nouveaux projets. Après un passage dans le monde de la scène (auteur-compositeur-interprète de plusieurs chansons répertoriées sur différents sites de musique), il a décidé de se lancer dans l’écriture de romans et d’histoires plus courtes, dans le but de les partager avec les enfants qu’il accompagne au quotidien.

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Paul Bruard

Le puits vers l’infini

ISBN : 978-2-37873-814-3

Collection Saute-Mouton

ISSN :2610-4024

Dépôt légal : novembre 2019

©2019. Couverture Ex Aequo

©2019. Tous droits de reproduction, d’adaptation et de

traduction intégrale ou partielle, réservés pour tous pays.

Toute modification interdite

Éditions Ex Aequo

-

À Noé, Tom et Lila,

Mes aventuriers du quotidien,

Chapitre 1Un matin pas comme les autres

— Dring !

J’avais à peine ouvert un œil ce matin-là que ma sœur avait déjà fait une entrée en fanfare dans ma chambre pour éteindre le réveil. Et puisque je ne bougeais pas, elle avait décidé d’escalader mon lit et se servait du matelas comme d’un trampoline.

— Debout Maxime ! Maman a dit que c’était l’heure de se lever ! C’est aujourd’hui le grand jour !

Ce n’était pourtant pas l’anniversaire de ma sœur et à moins d’avoir hiberné plusieurs mois, ce n’était pas le mien non plus. Il me fallut de longues secondes pour rassembler mon esprit. Nous étions le mercredi 10 octobre. Pas d’école aujourd’hui. Cette nouvelle aurait dû me réjouir, mais étrangement, ce n’était pas le cas. Je m’étais endormi la veille en espérant que ma sœur aurait oublié. D’ailleurs j’avais volontairement évité de lui en reparler. Mais Lola n’oublie que ce qu’elle veut. Du haut de ses neuf ans, elle était déjà dotée d’une grande malice. J’étais maintenant bien réveillé et mon lit avait l’apparence d’un bateau de pêche perdu au milieu d’une mer déchaînée. La tempête du siècle se prénommait Lola.

— C’est bon, calme-toi un peu, répondis-je. On va prendre notre temps, il va pas s’envoler, tu sais !

Ma sœur était tellement à bout de nerf qu’elle ressemblait à un volcan sur le point d’entrer en éruption. Elle s’était déjà habillée, et sa coiffure n’en était pas une. Elle, qui d’ordinaire est très coquette, avait des airs ce matin-là d’une véritable amazone, directement sortie de la jungle. Elle avait attaché ses longs cheveux bruns à la va-vite, si bien qu’elle avait des épis un peu partout. Elle était vêtue d’un survêtement rose fluo, et avait sûrement déjà déjeuné, car des traces de cacao recouvraient pratiquement tout son visage. On ne voyait même plus ses légères taches de rousseur. Pour ma part, je n’ai jamais aimé être pressé en me levant. Tout l’opposé de ma sœur. Pour elle, il faut que ça bouge ! Coquette, mais pressée ! Pas moi. Alors ce matin-là, j’ai pris le temps de regarder dehors. Il faisait beau. Un grand soleil sans nuages, ce qui était super pour un mois d’octobre. On aurait pu aller jouer dehors, faire une immense balade à vélo, ou aller voir nos copains et puis rentrer pour le goûter ! Un mercredi normal quoi. Mais nous avions prévu autre chose. Et quand je dis « nous », je veux dire ma sœur. Lola avait décidé quelque chose et j’avais dû me résigner à l’accompagner. Je lui avais promis et c’était impossible de revenir sur une promesse. Surtout pour un grand frère ! En descendant les escaliers, je croisai ma mère qui me salua avec un grand sourire.

— Comment va mon grand garçon aujourd’hui ?

— Super, maman, répondis-je rapidement pour éviter d’entrer dans une discussion.

Une fois installé devant mon petit déjeuner, je constatai que ma sœur me fixait avec des yeux qui semblaient inondés de curiosité.

— Tu crois que c’est vrai ? me demanda-t-elle pendant que je dégustais mes céréales.

— Quoi ? répondis-je en mâchouillant.

— Ben, ce qu’on raconte sur l’endroit où on va !

Elle n’allait pas me laisser tranquille. Le petit espoir que j’avais de voir ma sœur prendre peur à l’approche de notre expédition s’envolait pour de bon. Après avoir bu mon bol, je finis par lui répondre :

— J’en sais rien, Lola. Mais si tu continues à le crier comme ça, papa et maman vont finir par comprendre ce qu’on prépare ! Et là on pourra dire adieu à notre expédition !

Finalement, c’était peut-être ça la solution. Laisser ma sœur se faire remarquer et jouer la victime, une fois privée de sortie. Mais Lola comprit vite le risque à parler si fort, et ma remarque eut le mérite de calmer un peu ses ardeurs. Elle accepta même de me laisser quelques minutes pour me préparer tranquillement. Dans la salle de bain, en me passant un peu d’eau sur le visage, je pris un instant pour réfléchir aux conséquences de notre action si elle était découverte. J’imaginais déjà la punition que nos parents allaient nous mettre. Des bêtises, on en avait déjà fait un paquet avec Lola. Et on assumait. Mais là, c’était différent. C’était dangereux. Très dangereux même. Je le savais et pourtant je ne pouvais rien y faire. Bien sûr, j’aurais pu en parler à papa. Il aurait compris et je m’en serais bien sorti. Mais ma sœur aurait été sacrément punie, et pire que tout, elle ne m’aurait plus jamais fait confiance. Et ça, je ne le voulais pas. Même si Lola me gonflait assez souvent, je n’imaginais pas une journée sans jouer avec elle. Et puis, hors de question de devenir un cafteur ! Alors voilà, j’étais coincé.

— Grouille-toi ! J’en peux plus d’attendre !

— Laisse-moi deux minutes quand même ! répondis-je agacé.

— Tu te fais beau pour qui ?

Et voilà. C’était toujours comme ça avec Lola. À chaque fois, elle avait le dernier mot. Alors rapidement, je mis un peu de gel sur mes cheveux blonds, j’enfilai mon vieux survêtement noir porte-bonheur, un pull chaud et je sortis retrouver ma sœur. Elle avait déjà préparé un sac à dos, à l’extérieur de la maison, dans lequel se trouvaient une lampe de poche, deux longues cordes enroulées, des sandwichs, des bananes, un bloc-notes et quelques crayons, une couverture et deux bouteilles d’eau.

— J’ai pensé à tout ! m’annonça-t-elle fièrement.

Papa bricolait dans le garage. En passant devant lui, il m’interpella d’une voix grave :

— Où allez-vous tous les deux ?

Je ne savais pas mentir. C’était clairement l’une de mes plus grosses faiblesses. Impossible pour moi de cacher quelque chose sans que mon visage ne me trahisse. À chaque fois, je me mettais à rougir, à balbutier des mots incompréhensibles et finalement, je finissais par avouer. Mais Lola m’avait donné un conseil : ne dire que la vérité, sans entrer dans les détails cachés ! Alors je répondis avec une légère hésitation que mon père ne remarqua pas :

— Faire un tour de vélo papa. On ne va pas loin ! Ne t’inquiète pas, j’ai déjà fait mes devoirs hier soir !

L’astuce de ma sœur marchait à merveille. Ma remarque sur les devoirs fit sourire mon père. Et c’était vrai, ils étaient faits. Voilà au moins une vérité pour faire passer le mensonge sur notre destination. Car si nous allions jusqu’au bout de notre expédition, le mot « loin » ne voudrait plus dire grand-chose.

— Ne rentrez pas trop tard les enfants !

— Promis, papa !

Au moment où nous sortions du garage, mon père ajouta d’une voix plus calme :

— Fais attention à ta sœur, Maxime ! C’est toi le plus grand !

Ça, je commençais à le savoir. Cette phrase, je l’entendais en boucle depuis que Lola était née. Comme si le fait d’être l’aîné m’obligeait à être le plus sage, le plus prudent et le plus responsable en toutes circonstances. Pas facile avec une sœur comme la mienne ! J’avais à peine enfourché mon vélo que Lola me lança en se retournant :

— On roule tranquille jusqu’à la grange brûlée d’accord ?

Sans même me laisser le temps de répondre, elle se mit en route et je la suivis à travers le village. Après être sortie du lotissement, Lola suivit la direction de l’église et la contourna, avant de passer devant la mairie où quelques voitures étaient déjà garées. Ensuite, elle longea le terrain de foot qui attendait sagement les entraînements de l’après-midi, puis elle s’engagea sur un chemin de terre jusqu’à la grange brûlée. C’était une vieille bâtisse, à moitié détruite par le temps et par un incendie, des années auparavant, bien avant notre naissance. Elle avait dû appartenir à quelqu’un qui était parti sans prévenir, et avait laissé la grange à l’abandon. Aujourd’hui, les ados du village s’y retrouvaient parfois après l’école et y traînaient jusqu’à ce que leurs parents viennent les chercher. Lola mit un pied à terre et me lança avec un sourire malicieux :

— Ça va ? Tu sais, si tu veux faire demi-tour, je t’en voudrai pas !

— Tu rigoles ? J’ai peur de rien, moi !

La vérité, c’est que j’étais mort de trouille. Mais je savais que ma sœur ne changerait pas d’avis. Et je ne pouvais pas la laisser y aller toute seule.

— D’accord ! répondit-elle en se remettant en route.

Cette fois, elle pédala à toute vitesse jusqu’au pré à vaches qui appartenait depuis longtemps au paysan du village. C’était interdit de passer à travers son champ.

— Vas-y ! Il est pas là ! murmura ma sœur.

Je n’avais pas l’habitude de braver les interdits.

— Tu es sûre ? Parce que si on se fait prendre…

— Oh, c’est bon, j’y vais moi ! Reste là si tu préfères !

Lola démarra en trombe. Je la suivis de près, autant pour la protéger que pour ne pas éveiller l’attention des vaches qui broutaient un peu plus loin. Après une bonne demi-heure de trajet, nous descendîmes du vélo pour emprunter un petit sentier qui s’enfonçait dans la forêt. Les arbres commençaient à prendre les belles couleurs de l’automne, ce qui rendait ce bois accueillant, mais un brin mystérieux. Nous marchions en silence et j’espérais de plus en plus ne rien trouver au bout du sentier. Quel dommage, on aurait fait tout ce chemin pour rien ! Ma sœur serait très déçue, mais elle s’en remettrait ! Je la consolerais et surtout, je n’aurais jamais à avouer la trouille bleue qui m’avait envahi depuis une semaine. J’étais perdu dans mes pensées quand soudain, Lola s’arrêta net, à l’orée d’une clairière.

— On est arrivés, murmura-t-elle.

Il me fallut contourner ma sœur pour l’apercevoir enfin. La clairière était immense, et son contour, jonché de hautes herbes et de ronces, était le signe que personne ne venait jamais dans ce coin du bois. Mes yeux regardèrent alors plus loin, au centre de cet endroit désertique. Il était là, construit au milieu de nulle part. Mes derniers espoirs d’un demi-tour s’envolèrent pour de bon. La journée risquait d’être longue.

— Viens, Maxime, murmura Lola qui ne semblait pas inquiète. On va regarder à l’intérieur !

En nous approchant, je sentis un vent glacial refroidir tout mon corps…

Chapitre 2Le puits

— Vas-y, descends maintenant !

La voix de ma sœur résonnait dans mes oreilles comme si elle hurlait dans un micro.

— T’as peur de quoi ? Tu risques rien !