Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
Ce n’était qu’un séjour immersif pour adolescents, dans une forêt immense et mystérieuse. Une seule règle : ne jamais s’aventurer seul, loin du campement. Alors pour Alice, Myna, Léna et Anna, s’éloigner en groupe n’était pas si grave. Mais la nature se révèle parfois très dangereuse, et s’y perdre peut devenir fatal. Comment survivre, sans eau ni nourriture dans un milieu si hostile ?
Et si elles n’étaient pas seules ?
Se perdre est parfois le meilleur moyen de se retrouver face à soi-même.
Mais à quel prix…
9/12 ans
À PROPOS DE L'AUTEUR
Originaire de Franche-Comté et père de trois enfants, j’ai réussi à suivre, malgré mon côté rêveur, plusieurs cursus de formation. Après une licence en économie, j’ai obtenu le di-plôme d’État d’éducateur spécialisé qui m’a permis de travailler dans différentes structures et auprès d’un large public. Je suis revenu depuis peu dans l’animation, et accompagne au quotidien des enfants de maternelle jusqu’au CM2. Amoureux des mots depuis le plus jeune âge, je suis sans cesse à la recherche de nouveaux projets. Après un passage dans le monde de la scène (auteur-compositeur-interprète de plusieurs chansons répertoriées sur différents sites de musique), j’ai décidé de me lancer dans l’écriture de romans et d’histoires plus courtes, dans le but de les partager avec les enfants que j’accompagne au quotidien.
« Faire voyager et transmettre le pouvoir merveilleux des mots » telle est ma devise !
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 145
Veröffentlichungsjahr: 2025
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Paul Bruard
Perdues
Roman Jeunesse
ISBN : 979-10-388-1074-7
Collection Saute-mouton
ISSN : 2610-4024
Dépôt légal : novembre 2025
©Couverture Ex Æquo
© 2025 Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction intégrale ou partielle, réservés pour tous pays
Toute modification interdite
À Noé, Tom et Lila
Pour Alice, Anna, Léna et Myna,
à qui j’avais promis cette histoire.
Vous en êtes à l’origine, et à l’inspiration.
Merci…
Pour chaque enfant qui rêve d’écrire.
Préface
Je m’en souviens comme si c’était hier.
Un midi, alors que la fin d’année scolaire approchait sous un soleil de plomb, et que le départ pour le collège se dessinait, je vous ai vues arriver d’un pas décidé dans ma direction. Vous aviez dû en parler avant, car aucune de vous n’a bafouillé quand, en chœur, vous m’avez demandé (je dirais même, ordonné) :
— Paul, on veut que tu fasses une histoire avec nos prénoms dedans !
Vous imaginiez certainement que je répondrais par un refus. Le fameux « on verra », typique des gens qui ne veulent pas dire non tout de suite.
Erreur.
— Pas de soucis, par contre j’y mets également vos caractères ! Et on l’élabore ensemble.
Et nous voilà installés sur le banc du préau, à noter des idées qui vous viennent, à placer le contexte de l’aventure et à construire ensemble le plan d’un roman. Le neuvième pour moi, et le premier à coconstruire le scénario avec des ados. Ce petit moment était si chouette, et vos idées si intéressantes que je me suis lancé dans l’écriture avec une inspiration débordante.
Et le voici.
Un roman plein de suspense, entre aventure, émotion et un brin d’imaginaire, pour s’évader de la réalité…
Il est la preuve que d’une envie peut naître tellement de choses, si l’on s’y accroche très fort. Croyez en vous, et plongez dans l’écriture si c’est un rêve. Ça en vaut tellement la peine.
Je me souviens de ce jour comme si c’était hier. Sous un soleil de plomb, un début d’été.
Alice, Myna, Léna et Anna, merci.
Ce roman est aussi le vôtre.
Prologue
Quatorzième jour.
Une éternité.
Le soleil brillait si fort.
Chaque pas en avant était un véritable supplice tant la douleur avait envahi son corps. Elle enveloppait chacun de ses muscles, et la foudroyait régulièrement de flèches cinglantes. Comme un poison brûlant qui la rongeait de l’intérieur. Dans ces instants-là, elle se laissait tomber sur le sol, épuisée, abattue.
Vidée…
Plus aucune larme ne coulait aujourd’hui, malgré l’immense chagrin qu’elle ressentait tout au fond. Et d’ailleurs, comment aurait-elle pu pleurer avec le peu d’eau qui lui restait ? Elle avait les lèvres gercées tant elles étaient sèches, tandis que sa gorge la tiraillait au moindre son.
Elle avait faim, et soif surtout.
Ses pieds nus, rouges de sang, ne cicatrisaient pas. S’arrêtant un instant à l’ombre d’un rocher, elle entreprit de se masser les orteils mais poussa un cri déchirant en effleurant de profondes crevasses. Une plainte violente qui sembla résonner à mille kilomètres à la ronde.
Quelques secondes de silence.
Un espoir.
Celui d’être entendue par les éventuelles équipes de recherche qui devaient s’activer depuis leur disparition. À quand remontait-elle ? Impossible à dire tant il s’était passé de choses. Des événements qui resteraient gravés à jamais dans sa mémoire. Elle posa ses mains de chaque côté de son visage et secoua la tête dans tous les sens.
Un cauchemar. C’est forcément un cauchemar…
— Mais réveille-toi bon sang !
Prise de panique, elle s’enfonça les ongles dans les joues jusqu’à ce que quelques gouttes de sang viennent se fracasser sur le sol montagneux.
— Oh mon dieu, sanglota-t-elle.
Puis, comme animée soudain par une rage intérieure, elle se redressa et se remit en marche.
Elles ont besoin de moi. Peut-être…
Guidée par un instinct de survie exceptionnel, elle avança courageusement, en ignorant les douleurs et en allant puiser, tout au fond d’elle-même, ses ultimes forces. Il n’y avait aucun chemin tracé pour arriver à cette sorte de point de vue, un peu plus haut. Un rocher immense, perpendiculaire au flanc de la montagne, semblable à celui où Rafiki présente Simba dans le film Le Roi Lion.
Un chef d’œuvre du grand écran qu’elle avait vu à l’âge de 5 ans, et dont elle était ressortie particulièrement émue. Mais aujourd’hui, il n’avait plus la même saveur... Même le souvenir de Timon et Pumba, les deux copains dégustant des larves, ne la faisait plus sourire.
— Un peu gluant, mais appétissant{1} !
Elle avait tellement faim qu’elle aurait même été capable d’en manger quelques-unes. Après tout, certains dégustent bien des insectes. Il paraît même qu’ils sont sources de protéines et très bons pour la santé. Et son état justement, battait sérieusement de l’aile.
Rappelle-toi. Tu as une mission à accomplir !
Elle leva la tête.
Sur sa gauche, un éboulement lui permettait d’atteindre un palier depuis lequel elle pourrait escalader une partie du flanc jusqu’au rocher.
Plus rapide mais difficile.
Très difficile.
Et extrêmement risqué.
L’adolescente poussa un cri strident quand ses mains, lacérées par les blessures et par le combat qu’elles avaient mené toute la nuit, effleurèrent la surface abîmée de la pierre. Le mal se diffusa dans chaque recoin de son corps.
— Je n’y arriverai pas, chuchota-t-elle dans un soupir qui semblait éternel.
Tombant à genoux, elle réalisa que ces derniers saignaient également. Elle était blessée, meurtrie de toutes parts, et ressentait désormais tout au fond d’elle-même que la fin de l’histoire était proche. À bout de forces, à bout d’espoir, tout au bout du chemin…
Complètement étouffée…
— Je n’y arriverai pas ! répéta-t-elle, en hurlant cette fois de toute son âme.
Comme si le destin lui envoyait un message, un vautour se mit à tournoyer au-dessus de sa tête, prêt à fondre sur sa proie si elle abandonnait.
Je savais que tu n’y arriverais pas.
Tu es à moi. Je ne te laisserai pas partir…
Prisonnière à jamais de cet endroit. Seule pour l’éternité.
— Non, souffla-t-elle soudain en fixant le rapace volant qui planait telle une ombre immobile, à quelques mètres, tout en poussant des cris déchirants.
Elle se redressa et le défia du regard.
— Tu peux toujours espérer, lui siffla l’adolescente.
On raconte qu’il suffit parfois d’un petit rien pour soulever des montagnes. Une prise de conscience de la force de vie qui nous anime.
— Ça suffit maintenant, cria-t-elle avant d’escalader courageusement chaque rocher pour se rapprocher de son objectif. Sans réfléchir, elle suivait son cœur, consciente de la responsabilité qui était la sienne. Elle seule s’était extirpée de la grotte où le groupe d’amies était resté prisonnier de nombreux jours. Des jours terribles, jusqu’à ce petit matin, et l’ultime éboulement…
Un regard en bas.
— Plus le choix maintenant…
Elle avait prononcé cette phrase en soufflant, comme pour se convaincre qu’elle devait réussir. Il ne restait plus qu’une paroi abrupte à escalader. Fort heureusement les fissures dans la roche offraient de bons points d’appui et elle se hissa, sans réfléchir, pour la dernière ascension. Le pire dans tout ça, c’est qu’elle n’avait aucune idée de ce que ce rocher horizontal offrirait comme vue. Mais elle avait foi en la vie, et l’espoir ne pouvait se résoudre à la quitter.
Quand c’est tout ce qu’il vous reste…
Après tout, elle était arrivée jusque-là. Alors pourquoi ne pas aller au bout ? Son pied glissa plusieurs fois, mais l’instinct de survie qui l’animait était plus fort que les obstacles.
— Ça va aller, ça va aller…
Elle fit une pause sur un rebord qui lui laissait suffisamment de place pour s’asseoir. Elle n’avait jamais ressenti la sensation de vertige et c’était une bonne chose. Car elle se trouvait déjà sur les hauteurs de la montagne et le moindre malaise pourrait se révéler fatal. L’adolescente se massa les pieds un instant, offrant à son corps quelques secondes de léger réconfort, avant de lever la tête.
Une dizaine de mètres.
Pas plus.
Avant la fin de l’aventure.
Quoi qu’il arrive, elle resterait là-haut, et tenterait par tous les moyens de signaler sa position. Avec un peu de chance, elle serait retrouvée. Et dans le cas contraire, elle n’aurait pas la force de redescendre… Finalement, il y aurait au moins un heureux dans l’histoire.
Elle sursauta.
Un cri strident lui déchira les tympans.
Comme s’il avait lu dans ses pensées, le vautour piqua dans sa direction et lui lança un violent coup de bec qu’elle repoussa en manquant de tomber dans le vide.
— Fiche le camp ! hurla-t-elle.
L’animal décrivit un large cercle dans le ciel avant de se rapprocher à nouveau.
— Je dois rester en mouvement, gémit-elle. S’il sent que je doute, il reviendra à la charge.
Elle entreprit alors l’ascension des derniers mètres la séparant du rocher de l’espoir, se cramponnant de toutes ses forces aux fêlures de la paroi. Elle qui avait toujours rêvé de faire de l’escalade…
— Oh !
Au moment de lever la jambe droite, elle réalisa que son pied s’était trop enfoncé dans le trou qui lui avait servi d’appui, jusqu’à y rester coincé.
— Allez !
Elle tira sans interruption de longues minutes, sans parvenir à se dégager.
— Je suis maudite ! sanglota-t-elle avant que son corps tout entier ne se mette à trembler. Elle fut prise d’un accès de panique incontrôlable, secouée par de violents spasmes d’angoisse.
C’est là que l’attaque se déclencha.
Précisément à cet instant-là.
Sentant sa proie en difficulté, le vautour piqua sur elle, posant ses pattes sur ses épaules, et tentant de la faire chuter.
— Fiche-moi la paix, toi ! hurla l’adolescente d’une voix cassée.
Hélas, le rapace revint à la charge.
Encore et encore.
Mais il fut soudain dérangé par une ombre qui fondit sur lui dans un puissant cri. Majestueux, un aigle sorti de nulle part, décida de prendre la défense de la jeune fille. De ses puissantes ailes, il se plaça en rempart et repoussa les assauts du prédateur. Le combat, magnifique, lui laissa le temps de reprendre son souffle et ses esprits.
— Merci, murmura Alice en direction de son sauveur, en tentant désespéramment de se dégager du piège dans lequel elle s’était fourrée.
Après de longues minutes d’une lutte intense, le vautour comprit qu’il n’avait aucune chance et s’envola par-dessus les arbres, loin de la falaise. Mais c’est souvent lorsque le danger s’éloigne que l’on commet les plus grandes imprudences. Se sentant en sécurité, l’adolescente manqua de vigilance.
Et tout se passa très vite.
En quelques secondes à peine, le pied d’Alice se décoinça de la paroi. Enfin libre, elle tenta de poursuivre son ascension le plus vite possible pour atteindre le rocher. Son pied glissa alors brusquement et elle bascula dans le vide.
Voilà, c’était fini.
Définitivement cette fois.
En poussant un hurlement de panique, elle chuta irrémédiablement…
Chapitre 1
Début Juillet, dans une forêt, non loin des Pyrénées…
— INOUBLIABLES… Et franchement, vous pouvez me faire confiance. Dans ce coin perdu mais magique, avec toute l’équipe d’animateurs dont je suis le responsable, vous allez vivre un séjour inoubliable, les jeunes !
Assise parmi le cercle entourant les adultes qui les avaient pris en charge depuis leur descente du train, Myna adressa un léger coup de coude à sa voisine.
— T’as vu ? chuchota-t-elle.
— Aïe, fais gaffe ! lui répliqua Anna avant de comprendre que son amie lui désignait Guillaume d’un hochement de menton…
— Sous ses bras…
Le regard de la jeune fille était à la fois insistant et au bord du fou rire. Or, dans ces moments-là, il suffit d’un détail, même infime, comme une auréole de transpiration, pour déclencher un raz-de-marée incontrôlable.
— Mais non, gloussa-t-elle soudain en fixant Léna et Alice qui, à leur tour, se mirent à rire de bon cœur.
Les quatre copines se connaissaient depuis la maternelle, et leur amitié n’avait de cesse de se renforcer au fil des ans. C’est donc tout naturellement, que leurs parents les avaient inscrites ensemble à ce séjour immersif dans l’une des forêts les plus profondes de France, en bordure des Pyrénées.
— Ça va être génial, s’était emballé le père d’Alice quand il avait découvert le programme des trois semaines, au début du mois de janvier.
D’un naturel aventurier, il aurait adoré y participer lorsqu’il avait son âge. Il s’était même renseigné pour accompagner sa fille si besoin, mais cette dernière s’y était formellement opposée.
Et puis quoi encore !
Bien sûr, elle y avait mis les formes. Alice, c’était une enfant posée, calme, réfléchie, et très empathique des autres. Alors, là où de nombreux enfants se seraient offusqués de la demande de leur père, elle avait simplement répondu :
— Je comprends mon p’tit papounet d’amour. Mais j’ai besoin de passer du temps avec mes copines. Et puis si tu veux, on y retournera camper rien que tous les deux. Je ferai des repérages. On pourra même emmener Romane !
Une autre fois…
Romane, c’était sa petite sœur. Une aventurière intrépide et bourrée d’imagination qui rêvait, elle aussi, de l’accompagner dans ce périple. Elle avait d’ailleurs tout tenté, jusqu’à griffonner son prénom dans le dossier d’inscription, mais c’était l’aventure d’Alice.
— Je ne vivrai peut-être cette expérience qu’une fois dans ma vie, répétait-elle en boucle depuis des mois.
Sur ce point, elle avait raison, mais l’ignorait encore…
Et c’est ainsi que la jeune adolescente aux cheveux longs et bruns avait réussi à éviter à toute la bande la présence de son paternel et de sa sœur pendant 21 jours.
De son côté, Anna n’avait pas eu besoin de parlementer. C’était une habituée des séjours depuis le plus jeune âge, et ses parents avaient toute confiance en sa capacité à s’éclater sans faire de bêtises trop graves. Ils avaient même autorisé leur fille à emmener son téléphone malgré les réticences de l’équipe d’animation. Depuis leur arrivée, elle le gardait soigneusement rangé dans sa poche, pour éviter les réprimandes. Anna avait l’âme d’une meneuse. Derrière ses cheveux blonds, rarement lâchés, elle affichait dans la vie une détermination sans faille. Courageuse, dotée d’un humour noir redoutable, elle était joyeuse et sérieuse, capable de garder le contrôle en toute circonstance. Mais les auréoles sous les bras du directeur étaient en train de déclencher quelque chose d’incontrôlable.
— Un détail vous fait rire, mesdemoiselles ?
Guillaume fixait le petit groupe avec un regard sévère mais bienveillant.
— Non m’sieur, rien du tout, affirma Léna en grimaçant pour éviter de sourire.
L’animateur en chef s’approcha des amies, les sourcils froncés. Il se planta face à Anna et écarta volontairement les bras, laissant alors découvrir deux immenses taches de transpiration qui furent le point de départ d’un fou rire général. Tous les adolescents du séjour, même ceux qui n’avaient rien remarqué, se mirent à glousser sans interruption durant de longues minutes. Certains animateurs baissèrent même les yeux pour ne pas sourire devant leur collègue qui se retrouvait seul face à une meute d’ados déchaînés. Mais ce dernier ne semblait pas mal à l’aise pour autant. Pire, il donnait l’air de s’amuser comme si tout était préparé.
— Mais je vous en prie, ne vous retenez pas ! s’exclama-t-il en tournant sur lui-même. Sabrina, Julien, je vous vois, inutile de vous cacher ! Sébastien et Laurène, si vous souhaitez vous joindre à eux, n’hésitez pas.
Les quatre animateurs fixèrent leur responsable, un brin gênés, mais particulièrement interrogés par sa réaction impassible. Ils avaient répété ensemble la présentation du séjour, mais ce qui se déroulait-là n’était pas prévu au programme.
— Très bien ! Assez plaisanté maintenant !
Guillaume s’immobilisa soudain et fixa le groupe de copines avec insistance. Sa voix devint plus grave, et le ton menaçant.
— Dites-moi, que ferez-vous ?
Léna regarda Alice avec de grands yeux d’étonnement, se demandant si l’animateur en chef attendait réellement une réponse.
— Oui ! insista ce dernier. Que ferez-vous ?
Il pivota sur lui-même et balaya tout le groupe du regard. Le silence s’était installé.
— Comment réagirez-vous, si un ours vous surprend et vous attaque ? Que se passera-t-il, si par hasard vous mangez une baie toxique ? Saurez-vous quoi faire, si l’un de vos potes tombe dans le fleuve qui traverse la forêt, et dont le courant est extrêmement violent ? Savez-vous au moins ce qu’il faut éviter, en cas de morsure de serpent ?
Les regards se crispèrent sur les visages.
Et paf…
Satisfait, Guillaume reprit de plus belle.
— Et les araignées ? Pensez-vous donc qu’elles sont toutes inoffensives ? Les piqûres de certaines peuvent se révéler dramatiques, les jeunes, mais encore faut-il savoir les reconnaître ! Et bien sûr, tout cela n’est rien, en comparaison du plus grand danger qui réside dans cette forêt. Celui qui dépasse tous les autres. Alors je vous écoute, puisque vous aimez rire… Une idée ?
Les adolescents se regardèrent à tour de rôle, s’interrogeant sur ce qui pourrait être plus terrible que tous les animaux énumérés par Guillaume.
— Des piranhas ! lança Justin en souriant.
— Non, des loups ! répliqua Anaïs avec un regard plus sérieux.
L’animateur les considéra gravement.
— Des loups, il y en a certainement quelques-uns, dans les montagnes. Mais croyez-moi, il y a pire.
Des propositions volèrent alors dans tous les sens. Sérieuses ou complètement farfelues, elles eurent le mérite d’alimenter un vrai débat.
— Des moustiques tueurs !
— Une colonie de scorpions !
