Le temps de l’indignation est dépassé - Didier Gosuin - E-Book

Le temps de l’indignation est dépassé E-Book

Didier Gosuin

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Beschreibung

Notre société est à la croisée des chemins. Entre pessimisme ou optimisme relatif. Les urgences (climatique, migratoire, technologique, sociale, budgétaire...) sont pressantes et paralysantes. Nous hésitons entre plus de politique au détriment de la démocratie ou plus de politique et de démocratie pour sortir de l’impuissance actuelle. Le modèle néolibéral nous mène à l’impasse et s’oppose même aux réformes radicales nécessaires. Seul un sursaut démocratique peut nous entrainer vers un changement de paradigme économique, vers une économie régulée et équilibrée. Il y va de la survie de notre modèle de société. Le temps de l’indignation est dépassé. L’engagement civique de tous, fondé sur des valeurs universelles, est la voie à suivre. Reprendre le contrôle de la démocratie et de notre économie est la priorité. Le lancement d’un nouveau mouvement citoyen de réflexion et d’action « D21 » doit aider à cette mutation sociétale attendue.

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Seitenzahl: 53

Veröffentlichungsjahr: 2020

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Didier Gosuin

Le temps

de l’indignationest dépassé

Sortir de l’impasse néolibérale

Éditions Luc Pire [Renaissance SA]

Drève Richelle, 159 – 1410 Waterloo

Éditions Luc Pire

www.editionslucpire.be

Le temps de l’indignation est dépassé

Didier Gosuin

Corrections : Catherine Meeùs

Mise en pages : CW Design

Imprimerie : V.D. (Temse)

ISBN : 978-287-542-2019

Dépôt légal : D/2020/12.379/03

© Éditions Luc Pire, 2020

Tous droits réservés. Aucun élément de cette publication ne peut être reproduit, introduit dans une banque de données ni publié sous quelque forme que ce soit, soit électronique, soit mécanique ou de toute autre manière, sans l’accord écrit et préalable de l’éditeur.

Table des matières

Avant-propos 5

1 Sortir de sa zone de confort 7

2 Une société aux urgences 15

3 Une société impuissante 21

4 Le déclin ou le sursaut 27

5 L’échec du néolibéralisme 33

6 Sortir de l’impasse 41

7 Changer de paradigme 45

8 Vers un double objectif démocratique et économique 51

9 Une autre gouvernance démocratique 57

10 Un nouveau virage économique 67

11 Plus de démocratie, plus de politique 75

12 Pour une mobilisation citoyenne 79

13 Un nouveau mouvement : D21 85

14 S’engager 91

Avant-propos

Le présent ouvrage est un essai. Une pièce à discussions, à débats, l’ébauche d’une réflexion future plus approfondie. Il est le fruit de mon expérience de terrain, de mes 42 années de politique active sans discontinuité dans des fonctions exécutives (échevin, bourgmestre, ministre). Il a été enrichi par des rencontres et des dialogues multiples, notamment avec les nombreux collaborateurs qui m’ont accompagné durant ma carrière professionnelle. Ils se reconnaîtront.

À la lecture des exemples glanés au cours de ma carrière professionnelle, le lecteur pourrait croire que mon objectif est strictement limité à l’analyse de la crise belge actuelle de gouvernance démocratique. Dans toutes les démocraties occidentales, le même malaise s’identifie même si les faits relevants varient de pays à pays.

Le marqueur de crise reste identique.

La démocratie s’affaiblit au point d’être contestée et le modèle économique dominant est dans l’impasse de réponses crédibles.

Mon ambition, en écrivant ce livre, est donc d’analyser les causes du désenchantement démocratique actuel et de vérifier si notre modèle économique est encore en phase avec les besoins impérieux de changement qu’appellent les urgences du moment et de demain. Il ne s’agit pas pour moi de condamner sans discernement un système politique et économique, mais plutôt d’évaluer le champ des possibles.

Pas question donc de fuite en avant ni de « Grand Soir » mais, au contraire, de redonner de la vigueur à une démocratie aujourd’hui en panne de confiance citoyenne.

Je souhaite, avec cet essai, participer comme citoyen engagé à l’émergence d’un nouvel espoir collectif, loin du désarroi et du doute actuels, et à la réorientation de nos choix sociétaux en vue d’un sursaut salutaire.

Même dans l’impasse, il n’y a pas de fatalité de l’échec.

Avant de continuer, qu’il me soit permis de remercier celles et ceux qui m’ont aidé dans ma démarche.

1

Sortir de sa zonede confort

Au milieu des années 1990, le débat sur les déchets d’emballage, leurs quantités mises sur le marché et les coûts induits par la collecte et le traitement de ceux-ci à charge des collectivités locales et régionales bat son plein en Belgique comme partout ailleurs du reste.

En tant que Ministre régional bruxellois de l’Environnement, je suis, à l’époque, partisan d’une éco-redevance afin de faire financer progressivement par l’industrie le coût de ces politiques de déchets et d’endiguer, de la même manière, les masses considérables d’emballages mises sur le marché. Comme toujours, un compromis est trouvé. Et je m’y rallie. À l’avenir, l’industrie interviendra volontairement dans la prise en charge d’une partie des coûts liés au traitement et au recyclage de ses déchets.

Pour moi, il s’agit d’un premier pas avant une prise en compte progressive dans les prix, de l’intégralité des coûts de traitement et de collecte des déchets. Progresser vers la logique imparable du pollueur-payeur.

Vingt-cinq ans plus tard, les coûts de collecte des déchets d’emballage et une partie des coûts de traitement restent toujours à la charge des collectivités. Pire : pour certains emballages industriels, les filières de traitement restent nauséabondes, puisque la Belgique n’hésite pas à reporter sur d’autres pays, souvent plus fragiles économiquement, les coûts environnementaux de stockage de ses déchets. La Belgique, comme d’autres pays riches, laissent s’exporter annuellement sans vergogne, vers l’Afrique, l’Indonésie ou la Malaisie, des milliers de tonnes de déchets plastiques en vue de leur enfouissement.

Cette situation illustre le poids des lobbies industriels, rétifs à incorporer dans les prix de vente des produits mis sur le marché les conséquences de leurs stratégies industrielles, et démontre l’impuissance politique à imposer dans le temps une logique économique progressive d’intégration des coûts d’externalités environnementales dans les prix de vente.

En 2002, toujours comme Ministre régional de l’Environnement, je lance l’ébauche de création d’une zone à basses émissions à Bruxelles. Mon objectif, dans la foulée des directives européennes, vise à améliorer progressivement la qualité de l’air en ville et à inciter, par effet indirect, l’achat de véhicules les plus propres. L’idée sera bloquée politiquement pendant près de quinze ans. Dans ce dossier, le lobby automobile aura joué à plein et le conservatisme citoyen ambiant également. Aujourd’hui, la zone à basses émissions de Bruxelles comme dans d’autres villes européennes est sur les rails, mais il faudra sans doute attendre 2030 pour percevoir enfin les effets tangibles d’une telle disposition.

De cette expérience, nous retirons la force de réticence, de résistance aux changements lorsqu’ils perturbent nos habitudes et notre confort et la crainte du politique d’assumer ces évolutions nécessaires.

Au début des années 2010, pour sortir de la crise politique belge du moment, presque tous les partis en place s’engagent dans une sixième réforme de l’État aux conséquences sociales et financières importantes. Outre les surcoûts engendrés par cette réforme institutionnelle – près d’un milliard par an à charge des diverses entités fédérées –, cet accord politique est manifestement marqué d’une empreinte néolibérale. Des pans entiers de la sécurité sociale sont délibérément sortis du giron de la solidarité fédérale ou nationale.

Partout en Europe, les mêmes forces centrifuges, poussées par l’égoïsme populiste du riche, se développent au détriment des notions d’État, via le détricotage des mécanismes de solidarité nationale. Même l’Union européenne, pourtant construite autour de cette valeur de solidarité, peine à justifier les logiques de transferts financiers du plus riche vers le plus pauvre.

Cette évolution politique est symptomatique des orientations néolibérales de compression continue des budgets sociaux et de remise en question du modèle social européen.