Le Travail organisé et le Travail Libre - Jules Simon - E-Book

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Jules Simon

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Pour que l’ouvrier ne chôme pas, il faut que le chef d’industrie ne soit pas réduit à chômer ; pour que l’ouvrier soit bien payé, il faut que le chef d’industrie puisse soutenir la concurrence sans se rabattre sur le prix de la main-d’œuvre. C’est donc en favorisant le commerce qu’on favorise l’ouvrier. L’argent vient de haut en bas, et parmi les moyens de favoriser le commerce, les deux premiers sont ceux-ci : la sécurité, la liberté."

Intellectuel engagé, homme d'État français et co-fondateur de la revue La Liberté de Penser, Jules Simon est notamment connu pour son ouvrage intitulé La liberté de conscience. Philosophe libéral, il fut admis, fait rare pour un non-économiste, au sein de la Société d’économie politique.

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LE TRAVAIL ORGANISÉ ET LE TRAVAIL LIBRE

Jules Simon

Table des matières

Jules Simon

Préface

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Jules Simon

1814-1896

Intellectuel engagé, homme d'État français et co-fondateur de la revue La Liberté de Penser, Jules Simon est notamment connu pour son ouvrage intitulé La liberté de conscience. Philosophe libéral, il fut admis, fait rare pour un non-économiste, au sein de la Société d’économie politique.

Préface

I. Histoire des Classes Ouvrières en France, depuis la conquête de Jules César jusqu’à la révolution, par M. E. Levasseur ; 2 vol. in-8°, Paris 1859. — II. De l’Enseignement professionnel, par M. A. Corbon, 1 vol. in-18, 1859. — III. Les Clauses Laborieuses, leur condition actuelle, leur avenir par la réorganisation du travail, par M. Al. Compagnon, 1 vol. in-18, 1858.

Nous avons vu émettre, il y a quelques années, bien des projets pour changer le sort des ouvriers. Aucun n’a abouti. On n’a rien fait parce qu’on a voulu trop faire, et parce qu’on a cru pouvoir improviser dans une matière très difficile. Pour faire réellement du bien aux ouvriers, il ne faut pas étudier les réformes en pleine révolution ; la peur et la colère conseillent mal. C’est dans le calme, dans la profonde paix, quand le pesant marteau des usines résonne sans relâche, quand les manufactures regorgent de commandes, et que le public commence à perdre tout doucement le souvenir des clubs et de leurs bruyantes manifestations, c’est alors que les philosophes, sans autre passion que celle de l’humanité, doivent examiner les intérêts et peser les droits de ces milliers de travailleurs dont la vie s’écoule devant un établi, et qui, malgré leur activité et leur énergie, ne sont jamais sûrs du lendemain. Les ouvriers, surtout si l’on comprend dans le nombre les ouvriers agricoles, forment les plus gros bataillons, et tant que ces masses profondes de paysans et d’artisans n’auront pas leur part légitime de bien-être, le reste de la société ne peut compter sur une tranquillité durable. Tout se réunit donc, l’intérêt et le devoir, pour attirer l’attention des penseurs sur cette question vitale.

Il n’est pas un homme de cœur qui n’éprouve pour l’ouvrier une sympathie profonde ; mais cette sympathie doit être exempte de faiblesse, et surtout elle ne doit pas se tromper d’objet. Il ne s’agit pas de s’apitoyer sur l’obligation du travail, ni d’exagérer les fatigues et les privations de l’atelier. Le travail est la loi commune pour tous les membres de la société humaine, et au fond c’est une loi douce, car le poids de l’oisiveté est plus lourd que celui de la fatigue. Ceux-ci creusent la terre, frappent le fer sur l’enclume, et d’autres alignent des chiffres, pâlissent sur des problèmes. Le pupitre de l’homme de lettres a ses tortures comme l’établi. Il ne faut pas juger la fatigue d’un ouvrier exercé et robuste par nos corps énervés et nos habitudes efféminées. Il ne faut pas non plus lui attribuer ces besoins de l’imagination que l’étude seule développe, et qui, même chez l’homme de cabinet, sont quelquefois maladifs. Les ouvriers qui peuvent arriver à produire mieux ou plus vite que leurs concurrents, ceux surtout qui ont échappé à l’excessive division du travail, qui font des ouvrages d’ensemble, ont des occupations suffisamment attrayantes. S’il y a encore des industries qui rémunèrent trop peu le travail, si surtout, ce qui est déplorable, la main-d’œuvre des femmes est partout mal dirigée et mal rétribuée, il faut reconnaître pourtant qu’il existe une tendance générale à la hausse des salaires. À mon avis, le mal, non pas tout le mal, mais le grand mal, est dans l’insuffisance de l’éducation et dans l’absence de sécurité pour la vieillesse. Quand les ouvriers auront de bonnes écoles primaires et de bonnes écoles professionnelles, quand il leur sera possible d’y conduire assidûment leurs enfants, et quand le pain de leurs vieux jours sera assuré, je cesserai de les plaindre. En sommes-nous là ? Admettons que les trois ou quatre francs par jour que gagne un bon ouvrier lui donnent, pour lui, pour sa femme et pour ses enfants, une nourriture suffisante, un abri, des vêtements convenables : peut-il conduire ses enfants, sans tirer aucune ressource de leur travail, jusqu’à dix-huit ou vingt ans ? Peut-il les assurer contre la conscription ? Peut-il exempter sa femme de la servitude des manufactures ? Peut-il affronter un chômage de quelques jours ? Peut-il enfin compter, pour sa femme et pour lui, sur une vieillesse indépendante ?