Les Conceptions méthodologiques et sociales de Charles Fourier - Maurice Lansac - E-Book

Les Conceptions méthodologiques et sociales de Charles Fourier E-Book

Maurice Lansac

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Beschreibung

Extrait : "Si le terme de Sociologie est dû à Auguste Comte, l'étude des faits sociaux a été tout autant l'objet des travaux des membres de l'Ecole Sociétaire qu'elle a été celui des recherches des membres de l'Ecole positiviste. Depuis la révolution de 1848, toutes les publications sociétaires, tant en France qu'à l'étranger, vulgarisèrent les données sociologiques."

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN :

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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Seitenzahl: 141

Veröffentlichungsjahr: 2016

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Avant-propos

Parler de l’influence des conceptions de Fourier et de ses disciples sur les idées économiques et politiques contemporaines, prétendre indiquer ce que les réalisations économiques et politiques actuelles doivent à ces pensées et aux actes qui en découlèrent, cela peut paraître, à première vue, bien paradoxal. Il y a plus d’un siècle que le principal ouvrage de Fourier a paru en librairie, et, depuis, les formes économiques et politiques des sociétés humaines semblent avoir subi de tels changements que toutes les anticipations de cet « Arioste des Utopistes » peuvent bien avoir vieilli, et ne plus correspondre aux nécessités présentes. Ce n’était certes pas l’opinion de Karl Marx et d’Engels. Marx rendait volontiers hommage à ce qu’il appelait « le génie de Fourier » et Engels, lorsqu’il défendait le Socialisme utopique et le Socialisme scientifique, pensait certainement à la doctrine phalanstérienne qu’il avait contribué à vulgariser dans sa jeunesse : « Nous, écrivait-il, nous mettons notre joie à rechercher les germes de pensées géniales que recouvre cette enveloppe fantastique (l’enveloppe fantastique ne recouvre que les écrits de Fourier), et pour lesquels ces Philistins n’ont point d’yeux ».

Arnold Ruge, collaborateur et ami de Marx, déclarait Fourier « le père du Socialisme », expression que Marx reproduira en 1873 sous la forme plus biblique de « patriarche du Socialisme ». M. Georges Sorel va encore plus loin dans sa préface de l’Histoire des Bourses du Travail par Pelloutier, puisqu’il énonce que l’influence de Fourier a été plus grande qu’on ne l’estime communément, et que tous les Français sont fouriéristes sans le savoir. Dans l’autre camp, on rencontre des appréciations aussi élogieuses, car M. M. Paul Leroy-Beaulieu et Jules Simon déclarent Fourier un homme de génie. Les appréciations de personnes aussi autorisées, qui avaient lu les œuvres de l’écrivain dont elles parlaient, méritent qu’on leur prête quelque attention, d’autant qu’elles font saisir la complexité de l’œuvre de Fourier, que tous les partis, comme tous les doctrinaires, pourraient revendiquer pour un des leurs.

L’impartialité oblige cependant à reconnaître que Fourier ne fit, quelquefois, que donner une forme nouvelle à des conceptions anciennes. Courtier, voyageur de commerce, et placier en vins, il pensa à tort que les procédés de réclame commerciale devaient être utilisés dans la propagande des idées. Pour attirer l’attention publique, il emprunta à Képler et à d’autres « cosmogones » une série de fantaisies qu’il systématisa ; mais dans ses manuscrits inédits Fourier indique expressément qu’il ne faut prendre qu’au figuré ces prétendues anticipations, ces nouvelles créations etc….

Comme je suis le premier à expliquer « l’énigme » de Fourier, je ne saurais incriminer les écrivains qui ont parlé de sa folie ; mais, ce point éclairci, je me permets d’espérer qu’on ne parlera pas plus dorénavant de la démence de cet écrivain qu’on ne parle de celle de Jonathan Swift, qui nous a pourtant gravement conté les aventures de Gulliver aux pays de Lilliput, Laputa etc. Cette démonstration a de plus une autre utilité, celle d’engager certaines personnes à ne pas chercher à justifier scientifiquement certaines fantaisies romanesques, analogues à celles que l’ami de jeunesse de Fourier, le vaudevilliste Martainville (plus tard directeur du Drapeau blanc), mettait dans ses féeries.

Cela écarté, on s’apercevra que Fourier a exposé une foule d’idées justes sur l’ensemble des connaissances humaines : il fit sur la vie sociale des observations qui sont d’une exactitude frappante, et il eut le courage de les exprimer sans réticences, enfin il examina un grand nombre de problèmes dont une intuition géniale lui permit de donner la solution. À juste titre il attachait une importance particulière à sa théorie du cours du mouvement social, et à celle du travail attrayant, conceptions connues maintenant sous le nom d’Interprétation économique de l’histoire et de Système Taylor perfectionné. Quelque temps avant sa mort, Considérant me déclarait que cette partie de l’œuvre de Fourier resterait dans le domaine des connaissances humaines.

Enfin, si le rôle de Fourier fut souvent en apparence rétrograde, il n’en a pas été de même pour l’École Sociétaire, c’est-à-dire pour l’ensemble des personnes qui ne connaissant qu’une partie de ses idées, les interprétèrent selon leurs propres pensées et leurs propres désirs, et les accommodèrent aux nécessités de l’époque où elles vivaient. Par une évolution normale, mais curieuse, il en sortit la conception de la démocratie pacifique, la réorganisation du travail industriel, l’urbanisme, la lutte contre la féodalité financière, les associations ouvrières de production et de consommation, les essais d’association intégrale comme le Familistère de Guise, bref le Socialisme moderne suivant la prévision de Ruge (le collaborateur et ami de Karl Marx) et l’affirmation de M. Paul Leroy-Beaulieu. Dans cette adaptation des idées de Fourier, la part prépondérante revient à Victor Considerant, sans qui l’École Sociétaire n’eut été qu’une secte obscure et à Godin, dont la réalisation industrielle montra que les conceptions de Fourier, judicieusement interprétées, n’étaient pas des utopies.

Cette influence de l’École Sociétaire sur le mouvement social a été affirmée par les membres de l’École, mais elle a été niée par beaucoup d’écrivains : des éclectiques ont déclaré en attendre la démonstration.

« L’École Sociétaire, écrivait le docteur Barrier, a pris plus de part qu’on ne le croit généralement à l’éclosion des grandes idées contemporaines et aux essais des Sociétés coopératives dont nous sommes aujourd’hui témoins ». Mais, de son côté, M. Hubert Bourgin écrit à la page 582 de son ouvrage si consciencieux sur Fourier : « Cette absence de témoignages au sujet de l’action de la doctrine fouriériste sur les faits sociaux et l’évolution sociale n’infirme en rien l’accord possible de la doctrine avec cette évolution ; mais la démonstration de cet accord est subordonnée au travail ultérieur de la science ». Je vais essayer de prouver l’affirmation du docteur Barrier, ancien chirurgien en chef des hôpitaux de Lyon, un des disciples les plus sincères et les meilleurs de ce véritable philosophe que fut Charles Fourier, et de montrer que le développement des germes semés par l’École Sociétaire, s’est continué après le déclin de cette École. Je suis obligé de borner ici cette démonstration à la méthodologie et à l’interprétation économique de l’histoire, mais j’espère pouvoir publier ultérieurement le complément de ce travail.

Les références faites aux écrits de Fourier et de l’École Sociétaire, ainsi que les nombreuses citations de cet exposé m’obligent à le faire précéder de quelques indications bibliographiques succinctes, d’autant plus nécessaires qu’il n’existe aucun travail de ce genre en dehors de la Bibliographie socialiste de Stammhamer, recueil de titres d’ouvrages, brochures et articles.

Les œuvres de Fourier et de l’École Sociétaire française
CHAPITRE ILes Œuvres de Fourier

Les Œuvres de Fourier peuvent se classer en volumes, brochures, articles de journaux et de revues, manuscrits inédits et correspondance.

ARTICLE Ier – Volumes

Ce sont : la Théorie des quatre Mouvements 1 vol, paru en 1808 et réimprimé en 1840, Le Traité de l’Association Domestique Agricole paru en deux volumes en 1822 et réimprimé en quatre volumes en 1841 sous le titre de Théorie de l’Unité Universelle, le Nouveau Monde Industriel et Sociétaire paru en 1829, et réimprimé plusieurs fois, la Fausse Industrie en deux volumes parus en 1835, quatre volumes intitulés Manuscrits, publiés de 1851 à 1858 et deux volumes d’extraits, publiés en 1849 sous le titre de L’Harmonie Universelle et le Phalanstère.

I – Théorie des Quatre Mouvements

La Théorie des Quatre Mouvements (inorganique, organique, social et suprasensible) est le premier volume publié par Fourier. Cette théorie proprement dite ou connaissance abstraite de l’évolution sera exposée au cours de ce travail.

Il est vraisemblable que le fond de cet ouvrage a été constitué par les minutes de causeries faites dans des loges maçonniques ou dans des sociétés similaires (à déterminer). Fourier déclare d’ailleurs dans ses manuscrits qu’il faisait à cette époque des conférences sur sa doctrine, et un « intermède » de la Théorie des Quatre Mouvements est consacré à la Franc-Maçonnerie, qui aurait été susceptible, selon Fourier, de rénover le monde social, si elle avait modifié un peu son organisation et son fonctionnement. (Il s’agissait bien entendu de la Franc-Maçonnerie du premier Empire, peut-être même de certaines loges, irrégulières survivances etc. ; de celles qui comptaient parmi leurs membres Montesquieu et la princesse de Lamballe).

La Théorie des Quatre Mouvements a fait, en 1891, l’objet d’un cours d’un an par M. Paul Leroy-Beaulieu au Collège de France. J’y menai Considerant, qui trouva l’exposé clair, mais peu enthousiaste. Si l’on en juge par l’usure des exemplaires mis à la disposition des lecteurs, c’est l’ouvrage de Fourier qui paraît être le plus demandé dans les bibliothèques publiques.

Ce traité est divisé en trois parties. La première intitulée Exposition se réfère à ce que Fourier nomme les branches des destinées générales : la cosmogonie, les phases du mouvement social, les passions. La deuxième partie ou description est relative aux particularités des destinées privées ou domestiques dans l’ordre combiné : l’union des sexes, les cultures, les repas, les armées industrielles. Enfin la dernière partie est intitulée confirmation. Fournier se conforme, comme on le voit, dans son plan aux enseignements qu’il avait reçus dans la classe de rhétorique. La confirmation contient les indices tirés de la fausseté des lumières actuelles : le monopole insulaire et les vices du commerce (banqueroute, agiotage, accaparement, parasitisme).

Fourier apprécie ainsi lui-même son premier ouvrage : « Le livre des Quatre Mouvements est une mascarade par la violation méthodique des règles, par les communications prématurées et intempestives et autre Bizarreries étudiées. Du reste, je n’ai aucune syllabe à en désavouer » : (Fourier, Phalange, l’Entretien p. 206). C’est l’ouvrage qui contient en effet les anticipations sociales notamment sur l’amour, qui paraissent encore les plus scabreuses.

II – Traité de l’Association domestique Agricole réimprimé sous le titre de Théorie de l’Unité Universelle

« Ce titre, dit Fourier en parlant du Traité de l’Association domestique-agricole, dénote que ma théorie applique l’Association aux deux branches de relations où l’on désespérait de l’introduire jamais » (voir Unité Universelle t. I p. 100) c’est-à-dire le ménage et l’agriculture.

Cet ouvrage est le plus volumineux de ceux qui furent publiés par Fournier. La première édition comporte deux volumes compacts in-8° ; la réimpression a été faite en quatre volumes du même format, le premier de ces volumes est composé principalement du Sommaire du Traité de l’Association paru originairement en brochure après la publication du traité, et du Traité du Libre Arbitre extrait des Manuscrits.

Mais l’œuvre complète devait comporter six autres volumes du même format que les deux premiers, et il convient de ne pas l’oublier, ainsi que le fait remarquer Fourier lui-même. « Les critiques jugent sur ces deux volumes un ouvrage dont le plan est tracé pour huit » (Association domestique-agricole, t. I, p. 65). Les matières de ces volumes complémentaires constituaient la plupart des manuscrits qui ont été publiés dans la revue La Phalange, et dans les volumes intitulés Manuscrits.

La Théorie de l’Unité Universelle, t. I, p. 112, indique ainsi la composition des neuf volumes : Répartition des deux corps de doctrines aux neuf tomes :

Tome I.– Aperçus et abrégés de la doctrine ;Tome II.– Exposition concrète de l’Association ;Tome III.– Psychologie abstraite ;Tome IV.– Synthèse méthodique et théorie transcendante (Histoire sociale ou histoire du mouvement social passé, présent, futur) ;Tome V.– Le Commerce (critique et réformes) ;Tome VI.– La Psychologie concrète. – Critique de la psychologie et de la morale des sociétés subversives ;Tome VII.– L’Analogie universelle et la Cosmogonie ;Tome VIII.– Théorie intégrale de l’immortalité de l’âme ou la Religion harmonienne ;Tome IX.– Conclusion. – Répertoire et dictionnaire.

Les deux premiers tomes ont seuls paru en volumes, les autres ont été publiés en fragments dans La Phalange (Revue), ou dans les volumes intitulés Manuscrits. Quant au répertoire et au dictionnaire prévus, M. l’ingénieur Silberling a tenté de faire ce travail dans son consciencieux Dictionnaire de Sociologie phalanstérienne.

L’œuvre de Fourier, dans un langage courant et abrégé, devait donc comprendre :

1° PRÉAMBULE.– Abrégé de la doctrine.1°. Cosmogonie et Analogie Universelle ;2° Psychologie abstraite ;3° Histoire du mouvement social : passé, présent, futur ;2° DOCTRINE4° Critique du Commerce actuel ;5° Critique des Mœurs actuelles ;6° Exposition concrète de l’Association en diverses gradations ;7° Religion harmonienne.

3° RÉPERTOIRE ET DICTIONNAIRE.

Le Traité de l’Association domestique-agricole avait été suivi de la publication d’un Sommaire, édité en brochure, ce Sommaire a été placé en tête de la réédition qui porte le titre de Théorie de l’Unité Universelle.

La science actuelle, dit l’avant-propos du Traité constitue un assemblage d’erreurs. La civilisation est un ordre social inférieur qui n’engendre que des fléaux. La forme sociale future, devenue harmonique, remplacera ces fléaux de « lymbe sociale » par les bienfaits qui leur sont opposés. L’humanité a donc intérêt à réaliser l’harmonie. Un mouvement général porte les hommes vers l’Association, car les avantages qu’elle peut procurer, ne sauraient être mis en doute, mais il est indispensable d’éviter le gaspillage des efforts en créant un jury d’examen qui statuera sur la valeur des projets d’association qui devront lui être soumis (Sommaire).

Fourier constate que son ouvrage sera dédaigné des savants parce qu’il combat la philosophie. Or, cette philosophie est ignorante et ne manifeste que répulsion pour tout ce qui contredit les idées admises. Il est donc légitime de l’attaquer.

Ceux qui veulent lire cet écrit ne doivent pas être rebutés par sa forme insolite. Il peut soulever, en effet, de nombreuses objections. L’auteur reconnaît, jusqu’à un certain point, le bien-fondé des censures générales qui portent : 1° sur l’amertume des observations ; 2° sur la distribution bizarre de l’ouvrage ; 3° sur l’exagération des bénéfices promis ; 4° sur l’abus d’imagination ; 5° sur les néologismes de la nomenclature. Il admet déclare-t-il dans le Sommaire, les critiques décentes, tout en affirmant que, dans la meilleure, chaque ligne est une cacographie sociale ; mais il s’insurge contre les critiques hostiles qu’il classe ainsi : les ambiguës, arrivant à force d’arbitraire quoique sans intention hostile au même but que la détraction, les méchantes, et les entraînées, c’est-à-dire celles qui résultent de la nécessité de se conformer aux convenances particulières de la clientèle. Il expose ce que devrait être la critique régulière, et indique les fautes graves, les fautes douteuses et les fautes légères de son ouvrage.

Fourier fait suivre ces précautions contre les détracteurs de ce qu’il nomme trois leçons : dans la première (la leçon élémentaire) il décrit le mécanisme des séries par le jeu des passions ; la deuxième, qu’il appelle une leçon romantique, relate les merveilles qui résulteront de l’association et le bonheur des êtres surhumains ; la troisième, dénommée leçon classique, est l’application de la Table des principes philosophiques à la théorie sociétaire.

Le Traité comprend ensuite : une introduction, des prolégomènes, des cislégomènes, quatre livres, un postlogue et une épisection.

À l’imitation des opéras, chaque partie est coupée par des intermèdes qui portent des noms variés : médiante, transmédiante, préambule, cisambule, transambule, pause, citra-pause, ulterpause, citer-logue, antienne, citienne, ultienne, postienne, etc… Il est certain que ces néologismes des rubriques et cet ordre dispersé des matières rendent la lecture de l’ouvrage très pénible, tout en n’étant d’aucune utilité.

L’introduction comprend des aperçus sur les séries passionnelles, les destinées sociales, les intérêts spéciaux de la France et de l’Angleterre, les restaurations climatériques.

Dans les Prolégomènes, il est traité des préceptes philosophiques, de la liberté, du commerce, du bonheur, de Dieu et de l’attraction passionnelle, de l’immortalité de l’âme.

Un intermède est consacré aux récompenses et lustres des savants et artistes en harmonie sociétaire, aux récompenses de souveraineté aux coopérateurs de la fondation d’épreuve, à l’exposé du vrai libéralisme, et à la description du sort des savants et des artistes dans la Société de l’époque de Fourier.

Les Cislégomènes montrent les avantages de l’association, la fausseté des amours civilisés, les possibilités d’avènement du sociétarisme par les voies de contrainte, le tableau des improductifs en civilisation, les disgrâces des salariés, la cosmogonie, le garantisme.

Le livre I traite des dispositions matérielles du mécanisme sociétaire, il expose le fonctionnement des groupes et des séries et l’organisation du phalanstère, avec deux intermèdes, l’un sur les préjugés des modernes en matière d’association, l’autre sur les prodiges harmoniens.

Le livre II disserte sur l’éducation unitaire, avec un intermède sur la fausseté des amours en civilisation.

Le livre III explique le mécanisme des séries simples et des séries mesurées, la nature des caractères généraux en ambigu ou des caractères de lien, de transition, les passions infinitésimales ou hypernuancées, l’exercice de l’industrie en modulation infinitésimale, les passions infinitésimales inverses ou vilains goûts. Il contient deux intermèdes : l’un porte sur la politique de la Restauration, l’autre est un portrait peu flatté des Français (tome II p. 471 à 477).

Le livre IV est relatif aux ralliements passionnels (par exemple aux affections à créer entre les classes aujourd’hui antipathiques comme celles des jeunes et des vieux, celles des riches et des pauvres) aux accords passionnels, aux accords économiques en répartition. Les deux intermèdes sont des critiques du Télémaque de Fénelon et de l’Homme des Champs de Delille.