Les Confessions du Vagin (Tout public) - Serena Davis - E-Book

Les Confessions du Vagin (Tout public) E-Book

Serena Davis

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Beschreibung

Si vous avez déjà la  version couverture pamplemousse, ce livre est sa version relookée uniquement et non la suite des C.V.
Si le vagin pouvait parler, quel coup de gueule pousserait-il ? À travers des anecdotes croustillantes de rencontres avec des hommes, l'auteure ressort ses dossiers pour révéler les pensées féminines les plus inavouées. Un livre plein d'humour, écrit d'une plume libérée et assumée.


À PROPOS DE L'AUTEURE


Serena Davis est une romancière et nouvelliste d'origine bourguignonne, née en 1985. Ses œuvres, prolifiques et éclectiques, sont les pièces d'un puzzle formant un ensemble littéraire des plus énigmatiques, un véritable projet.

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Les C.V*

*Confessions du Vagin

Les confessions du vagin « Tout public »

Serena Davis

Préliminaires

Cette partie aurait pu s’intituler « introduction » ou encore « prologue » mais, compte tenu du sujet abordé, c’est tout naturellement que j’ai choisi de l’appeler « préliminaires ».

Avant de vous nourrir d’anecdotes croustillantes concernant les hommes, je vais essayer, sans vous raser, de me présenter.

Qui suis-je ?

Moi, c’est Cynthia, célibataire parisienne, résistante à la vie de couple.

Je pense, donc j’écris. Des nouvelles, des comédies et des romans sur des sujets sérieux, tels que celui qui m’intéresse ici, le sexe ; qui m’intéresse tout court, en fait. Tous mes romans parlent de sexe, ce qui, venant d’une femme, même au XXIe siècle, continue de choquer. J’entends déjà les protestations de parents exemplaires - qui ont sûrement trouvé leurs gamins dans les choux - ou l’indignation d’une amie intouchable qui n’a jamais eu de sperme sur la joue.

Pour ces gens, la vie elle-même est un sujet tabou.

Mon âge ? Au fond, on s’en fout. Les femmes qui sont dans ma tête et qui se con-fessent dans ce recueil de textes ont tous les âges : 20, 30, 40… Bon, j’admets, les mineures, on les a écartées.

Mon orientation sexuelle ? Si ces textes sont, pour la majorité, hétéronormés, c’est parce qu’ils ont pour objectif de souligner, avec dérision et sans accusations, les différences fondamentales entre les hommes et les femmes (si si, je vous jure, il y en a !). Ce qui ne renseigne en aucune manière sur mes préférences sexuelles. Vous seriez surpris, je ne suis pas difficile.

Est-ce que ces histoires sont vraies ?

D’aucuns se demanderont si ces anecdotes sont inspirées de mon expérience personnelle. Si je répondais oui, je n’aurais plus qu’à aller me réfugier tout droit au pôle Nord. Bien que je sois photophobe, les gelées extrêmes ne sont pas trop mon kif. Alors bon...

Tant pis si je traumatise Huguette et ses petites fleurs, elle n’a qu’à fermer les yeux.

Si je dis que ce n’est pas moi,personne ne me croira.

Je vous embrouille, n’est-ce pas ?

Allez, encore une fois, on s’en fout. Accouche ! 

Non, pas de bébé en vue : je ne couche pas sans capote. PRÉ-VEN-TION (on n’en parle pas assez dans les livres).

Pourquoi ce livre ?

Pour deux raisons (que l’on juge bonnes ou pas) :

Parce que ça fait du bien.

Parce que ça ne fait pas de mal.

Bien sûr, ces textes n’ont pas de valeur universelle : il convient de ne pas généraliser. Et puis, ces petites anecdotes drolatiques pourraient, dans la plupart des cas, aussi bien s’appliquer aux femmes.

Pourquoi ce titre ?

Bien que notre siècle s’attache à la diffusion des valeurs de respect de la diversité sous toutes ses formes, nous vivons dans un monde qui voue un culte à la performance. Les mecs voudraient être les meilleurs et les nanas continuent d’évoluer selon la logique du « faire plaisir ». Ce contraste entre ce que l’on voudrait faire et ce que l’on fait pour plaire provoque un profond malaise qui n’aide en rien les relations entre les deux sexes.

Il est temps de casser nos coquilles, de libérer la parole du sexe féminin, pour que ce ne soit pas un monologue. Parlons sexe, parlons bien, osons dire les choses, confessons-nous sans tabou, vagin braqué et haut les seins !

Pour qui ?

Pour celles et ceux qui ont besoin de s’évader à travers des lectures légères.

Si vous êtes une fille, à déguster avec une boisson chaude et une pâtisserie, pas épilée, cheveux en vrac avec de grosses chaussettes Garfield !

Si vous êtes un garçon, ah bah, ne changez rien !

Fin des préliminaires (un peu, mais pas trop quand même), il est temps de passer à l’acte.

Cul-tivez-vous !

Nous, les femmes, n’avons pas la même notion du temps que les hommes.

Nous, les femmes, cherchons à jouir. La jouissance des hommes, au fond, on s’en fiche un peu1.

Les hommes, eux, cherchent à nous faire jouir, ils disent que c’est ainsi qu’ils prennent du plaisir.

Jusque-là, vous me direz, tout va bien : tout le monde est content !

En effet, c’est ensuite que l’affaire se complique. Une fois que la femme a joui, l’homme pourrait venir, lui aussi. Tout le monde repartirait comblé. Emballé, c’est pesé !

Il y a des hommes qui semblent ne pas comprendre quand c’est fini. Ces hommes s’appellent eux-mêmes des « endurants ». Mais ce sont les femmes qui endurent ces hommes qui durent !

Quand un homme me dit qu’il est « endurant », je fuis. Je sais qu’à un moment je vais finir par me faire chier.

Seulement voilà, ils ne le disent pas toujours.

Vous faites l’amour, c’est chaud, c’est bon, vous prenez votre pied et vous vous tortillez pour faire venir le mec. Et là, il continue, continue, continue, semble ne plus s’arrêter.

Vous vous cambrez, vous remuez de plus belle. Vous avez mal à la chatte ! Et surtout, vous n’avez pas que ça à faire. Mais non, tout content, le mec sourit comme un con.

Au début, vous le trouviez mignon et c’était bon. Vous le regardiez avec admiration. Vous savouriez ses attentions. À présent, dans votre tête, vous le traitez de tous les noms : « Mais tu ne vas pas bientôt finir, espèce d’****** de ***** ? »

Eh bien, moi, j’ai trouvé une astuce. Je me cul-tive !

J’apprends des poèmes. J’aime bien. En ce moment, j’étudie Elsa d’Aragon. Quand un mec est trop long, je récite mes strophes. De cette façon, je me tire en pensées, à défaut de me tirer physiquement.

Et puis, quand je récite un poème à un homme pour le séduire, cela me fait rire de me dire qu’il n’a même pas idée du nombre de mecs que je me suis tapés pour pouvoir le lui dire.

Plan B

Je n’ai jamais aimé les plans B.

S’il y a plan B, cela signifie que le plan A n’a pas marché. Le plan B est le second choix, celui que vous prenez à défaut du premier. Je ne fais pas dans le second choix. Seulement, parfois, ben je n’ai pas le choix du choix, je me résigne à B ! C’est bien un truc d’hommes d’inventer des plans B quand le plan A fonctionne...

L’avantage des rencontres sur Internet – parce qu’il y en a tout de même – c’est qu’elles peuvent être programmées. C’est comme être au restaurant et choisir ses plats à la carte. Une fricassée d’asperges sur un petit œuf mollet, accompagnée d’un petit nuage de mayonnaise en chantilly (vous remarquerez que j’invente n’importe quoi, voilà pourquoi je n’ai pas choisi l’orientation cuisine), un pavé de saumon sur lit de riz et ses petits pois et un flan pâtissier (ceux qui me connaissent savent que je ne jure que par ce dessert-là). Bref, au restaurant, c’est royal : on prend ce qui nous plaît, et il n’y a, en théorie et à moins que le cuisto ne soit complètement gauche, pas de mauvaises surprises !

Les rencontres sexy, c’est pareil : un petit scénario tout prêt avec un gars sélectionné sur photo. De l’apéro au flan, il y a vraiment moyen de préparer le rencart parfait. C’est oublier un élément : l’autre.

Je me souviendrai toujours de mon plan B le plus foireux. C’était sur un site dont, par respect et pour ne pas faire d’un cas particulier une généralité accusatrice, je tairai le nom. Ma recherche était claire : passer une soirée agréable, romantique, sans lendemain. C’était écrit noir sur blanc dans ma description.

« Jeune (la jeunesse est une question de point de vue) femme cherche homme courtois pour passer une soirée romantique et agréable. »

Voilà. Rien de plus, rien de moins.

Évidemment, plusieurs hommes répondent à l’appel. Tous aussi chou les uns que les autres. Dans cette nébuleuse de gentilshommes, un profil particulier sort du lot. Hervé, pompier, trente-neuf ans, retient tout de suite mon attention. Sa proposition ? Une soirée dînatoire chez lui, champagne, petits canapés, musique d’ambiance, massage sur lit de pétales de roses et plus, uniquement si affinités. Waouh ! Je crois rêver. En plus, le mec est beau, musclé, l’archétype du pompier. Je cille à la manière de Betty Boop.

Toute l’après-midi, je me pomponne, je me prépare. Rendez-vous rue de Rennes où le charmant éteigneur de feu m’attend sur son scooter.

Tandis que je me préparais, il n’a pas cessé de m’envoyer des photos du fameux TMAX dont je n’ai, entre nous, jamais eu rien à battre.

J’arrive à l’heure prévue, épilée, apprêtée, parfumée. Je sors du métro Montparnasse, je m’approche du point de rendez-vous. Devant l’UGC, j’aperçois un bel homme, grand, brun à la mèche rebelle, terriblement sexy avec son blouson en cuir sous lequel je devine des biceps gonflés à bloc. J’imagine déjà le beau retour veineux de ses bras puissants à l’effort.

Quelle chance ! À l’intérieur de moi, ça fourmille.

Seulement voilà. La vie n’est pas un conte de fées. Je vais vite déchanter. J’entends vrombir le moteur d’un gros scoot qui s’arrête sur le trottoir juste devant moi. Je n’ai pas encore vu le mec, pourtant, première déception : ce n’est pas le beau brun musclé qui est là. D’ailleurs, une jolie sirène le rejoint. Bon, tout n’est pas perdu. Mon galant pompier descend du scooter. Il est tout petit. On est loin du mètre soixante-quinze qui apparaît sur sa fiche. Tolérante, je me dis qu’après tout, moi non plus, je ne suis pas très grande. Je ne vais pas lui faire la leçon du haut de mon mètre soixante (ou presque).

Il retire son casque.

Mouvement de recul de ma part, enfin, à l’intérieur de moi-même. Je ne sais pas si ça s’est vu à l’extérieur.

À la place du beau pompier musclé que j’imaginais, j’ai devant moi un petit homme chauve, trapu, bien plus vieux que son âge « déclaré ».

Dans ces cas-là, vous avez deux options :

— Option A : vous fuyez, vous avez encore le temps ! Vous préférez passer la soirée seule qu’avec un homme au profil bidon.
— Option B : vous vous dites que le physique ne fait pas tout, et que vous allez peut-être, après tout, passer une superbe soirée. Vous pensez au contexte du plan A.

N’importe quelle femme aurait choisi l’option A. Bien sûr, je choisis l’option B.

Tout de suite, l’homme se présente. Je me dis qu’il est vraiment laid. Rapidement, il me reparle de son scooter. Son prix, sa valeur, sa puissance. Oui, oui, ok. Je pense à mon massage. Bon, on y va ?

Je monte derrière le scooter. Hélas, nous n’allons pas très loin. Au premier feu rouge, il tourne sa tête casquée vers moi (je me dis d’ailleurs que le casque lui va mieux) et me dit :

— Bon, j’ai un peu changé les plans.
— ...

Là, évidemment, je commence à paniquer.

— C’est-à-dire ?
— Ha, ha, surprise !

Surprise ? Une surprise qui change la surprise, ce n’est plus la même surprise. C’est comme si le restaurateur m’avait dit : « Il n’y avait plus de saumon, je vous ai mis du thon ». Ce n’est pas tout à fait pareil. Mais encore, du thon, ça passe. Là où ça commence à puer, c’est quand, à la place du thon, on te propose du saucisson.

C’est à peu près ce qui s’est passé ensuite.

Direction le pont Alexandre III. Mon motard gare son super TMAX au-dessus du pont et, hélas, retire son casque. Non, non, remets-le...

Il ouvre alors les deux grosses sacoches de son scooter et en extrait une bouteille de vin rouge, un sac de verre brisé – effectivement, emmener deux verres à pied dans un scooter en marche