Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
Ils se sont assis sur la grève près des roseaux
À la limite de leur propre vie et des flots,
Vers les hippocampes, sautillant dans les flaques d’eau
Qui vivent à la limite de la vie et de l’eau.
Bientôt, une nuit impénétrable vient les cacher
De ses bras dans le velours noir des êtres féconds.
L’œil des étoiles diminue et la Voie lactée
Est pareille aux vents des sables dans le ciel profond.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Passionné de musique et de littérature,
Cyrille Vital Durand exprime sa fascination à travers la poésie et le roman. Cet ouvrage se rapproche d’un essai stylistique où l’auteur réalise son bilan existentiel à travers ses voyages et ses connaissances empiriques.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 110
Veröffentlichungsjahr: 2023
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Cyrille Vital Durand
Les détours du prisme
Tome I
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Cyrille Vital Durand
ISBN :979-10-377-9229-7
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Pour s’enfuir déjà jusqu’en l’amère euphorie
Je veux voir la force du démon d’analogie
Réveiller les entrailles d’un mensonge sur aujourd’hui
Puis doubler dans le souffle du vrai de l’oubli.
Toujours vivre en la joie sans débâcle fut aisé
Vivre en la joie, en la joie radieuse et murée
Vivre joie naturelle en la joie-formalité
Pour un enfant naguère offert à la clarté,
Mais plus loin qu’au jardin seul il fallait aller
Ailleurs aimer, qu’en solitaire félicité.
D’un océan bon, et d’irradiation contraire
Où le jet transperçant vient du cœur de la mer,
Il n’est pas à craindre et jamais de faire le tour
Aux abysses du temps n’est pas mort le paon du jour.
Ciseau d’or qui naguère fit miracle au jardin
Dieu-flamme dont la lumière débordait sur demain,
Cet œil pourpre ceint d’azur qui sans cesse en leurs jeux
Magnétisait l’enfant d’hypnose, en chien d’arrêt,
Déjouait toujours au ciel le piège de ses filets
D’une hypnose primordiale tendue de jours heureux :
C’est un devoir de mettre l’éternelle échappée
Le parfum saisit du papillon pourchassé
Au jour, en juste place
D’élever en société le cœur de la gaieté
D’en oxygéner là-haut la trop grise surface.
Un sabre d’attraction fend au bord de son aile
Un air qui se fond à ses vœux de ritournelles,
Libre il flâne tout paré d’un habit de brillance
Qui s’épouse aux couleurs des étapes de l’errance,
Toute fleur puise un don aux trésors de son essence
Le vrai don d’arlequin ne sait pas sa fragrance,
Et l’eau vive ne boit pas les mille pas de ses danses
L’ombre fraîche n’éteint pas les lueurs qu’il condense,
Chaque lieu se fait sol à l’action de sa transe
La terre douce est un ciel mélodieux de puissance.
Mêmes vols par saccades, du ciel aux boissons des fleurs
Chaque jour va bercer d’une chanson sans erreur.
Je descends au jardin des bourgeons de candeur
Je me laisse adopter par la mère sans douleur,
Quand le jour devînt brun, paon de jour emporté
J’ai vu en trébuchant la faucheuse sur les blés :
Furent levés sur la lande des trompettes et des cors
Le cœur a choisi le regard d’un nouveau sphinx
Dans l’œil battait l’aile noire des cris tus du larynx
Le cœur entend l’antenne d’un sphinx à tête de mort.
De ce lieu j’avais cru (mais toujours étranger)
Paradis puis de l’ombre d’être l’être en entier
Mais de rien ici n’ai jamais participé
L’essor et le déclin n’en suis pas concerné.
… D’un vol en saccade, du ciel aux boissons des fleurs
Rituel quotidien d’une chanson sans erreur…
Il ne faudrait être qu’élément
Pour ne point voir qu’entre les pleurs
À ses enfants d’à part le si loin firmament
Est inquiet de donner bien plus franche sa douceur :
Franchir chaque enceinte vers de neuves félicités
Aimer ailleurs, encore, c’est là qu’il faut aller
Pas à craindre et jamais de poursuivre le grand tour
Aux abysses du temps n’est pas mort le paon du jour.
***
Aux bordures du piano la musique a chuté
Et l’espace dans le matin clair s’est agrandi,
Au tremplin du piano la musique a sauté
Cassant un plafond de temps qu’elle ouvre à la vie.
Elle monte partout avec le réconfort limpide
Le chêne de la vieille armoire exhibe ses racines
La peinture fissurée des murs est tout humide,
Perlée ; la maison entière ajuste son ouïe fine.
Si les objets s’éclaircissent, régressent en leur âge
La vitre sur le jardin semble avoir disparu,
Il pourrait s’évader quelque oiseau pris en cage
Mais rien ne s’échappe ou ne se sent retenu
En cet endroit où vole un hymne réconcilié.
Deux instrumentalistes qui semblent bien s’aimer
Embrassent leurs mains aux touches qu’ils caressent en duo ;
Lui choisit les notes noires, puis blanches, avec un saut
Imperceptible de ses doigts. Les blanches puis les noires
Elle aussi, mais c’est tout entier dans le regard
Qu’ils se découvrent musique, l’un dans l’autre absorbés
Dont l’équilibre tient, sur l’oubli de leurs baisers.
À côté, dans un fauteuil de velours bourgeois
Se tient très paisible un petit homme amusé
D’apprendre en musique qu’il y a des yeux pour les doigts
Que ses troupes d’un autre jeu peuvent accompagner.
Puis il trébuche et bascule dans l’ambre liquéfiée,
Un insecte s’élance vers la dorée liberté
Aussitôt. Les pieds d’un maître subissent l’ébranlement
Car des ailes poussent au temps sur son œuf de présent.
Maints sentiments d’illuminés brillent dans le miel
Semés dans ce fil que trace le vol conquérant
Du bel insecte qui file vers l’infini vermeil,
Y brûle et laisse un parfum de triomphe ambiant.
L’œil d’homme, d’un coup, se réveille autre : C’est le passé
Qui témoigne au futur sur le banc d’à-côté
De l’amour. Il pénètre dans un vaste salon blanc
Dans le faste déserté d’un siècle précédent,
Seul le piano demeure dans sa robe de laque noire
Et de longs airs voltigent de musiques empourprées
Autour d’êtres gracieux aux habits distingués.
Mais sur les murs ont disparu tous les miroirs.
Il valse avec des femmes qu’il saisit de vigueur
Sur un soupir de Bach l’arrêt lui crève le cœur
Il cherche l’appel sur l’eau vide, l’onde ne répond rien
Il remet avec elle son dialogue à demain.
Le soleil monte, et le cristal du jour mûrit
Dehors, déjà. Reste du vin, tout prêt à aider
L’air musical dont on fera une belle journée.
Là, au vent, des filles parlent de la veille, se confient,
Chuchotant, certains s’empressent de les retrouver
Pour la masse s’étant pourléchée de leurs cheveux
De rire soigné, qui s’adore en mèches recourbées
De si loin tressaillant, telles des griffes de tigre bleu.
***
Dans les abruptes profondeurs se tient
Un molosse en écaille, le soufflarin,
Tapi dans les verts de son gîte marin,
Il couve des lueurs au creux de sa main,
Arrache à plaisir aux rocs de courtes phrases,
Qu’il entoure, noie, tournoyant dans la vase,
Puis les tranche et les vide jusqu’à plus sens :
Bien mortes enfin elles expirent leur essence.
À travers les systèmes et monticules
D’eau, il transperce des mètres de lumière,
De nonchalantes épaisseurs qu’affabule,
L’éclat de paillettes et de métal vert.
L’étourdissement des reflets de cristaux
Où siègent significations buts et mots
N’affectent point
Le soufflarin,
Il leur jette l’ondée gracieuse, et même bleue,
Des larmes imperméables de ses clairs yeux
Mathématiques, deux veloutés losanges,
Chasse-brume à la miséricorde étrange.
De larmes plus lourdes dispersées au fond
Et de gestes en ritournelles, pour de bon
Éloignés, bannis puis évaporés,
Le dieu tentaculaire s’est préféré
Préservé, et il a mis à ses dents
Le pic d’insonore comme strict aliment ;
Mais,
Quand une ivresse à la surface le tire,
Fomentant en sa gorge un grand soupir
La bulle claque au soleil comme un bourgeon,
Accompagnant le mouvement d’abstraction
D’où point le dieu qu’endiablent cris et maux.
Il happe en hâte les pâles créatures
Perspicaces, pêle-mêle elles, et crus, leurs mots
Les broie en alliage d’une sèche fermeture.
La mâchoire s’abat, fracasse le silence trop tard
Des corps blêmes réveillés dans l’instant précédant
Celui où sa mâchoire se joint derrière le lard
Des chaires coupées, le dieu plus ainsi rejoignant
L’erreur et le désastre – du lieu de sa tristesse –
Qu’un brin de futur ne soit pas fil du présent,
Quand l’endroit désiré était de l’apaisement,
Il rejoint aussi cet infranchissable espoir
Dont le lys pousse derrière le mont à l’arc oblong
Obscur, derrière cette lumière, dont brille le vallon.
Mais dans le silence est tue bientôt la détresse,
Dont l’écho s’éparpille au vent de la nuit noire.
L’unique étoile, la seule richesse dans les cieux noirs
Descend sur les visages devenus silencieux,
Loin, l’homme qui du rivage nu contemple, pense et veut
Qu’elle vienne retenir le claquement de la mâchoire
Sur le cou devenu pieu et innocenté
Le moloch pleure hélas lorsque ses dents descendent
Puisque seule la mâchoire est devenue régnante
Rien n’ordonne plus ni son départ, ni l’arrivée.
Alors il sombre aux horizons-structures
Freiné par l’eau comme une feuille par le vent
Pose anonyme, imperceptiblement,
Sa carcasse sillonnée de longues nervures
Dans la transe des jardins, des ouvertures,
Des terres promises aux sables et crénelures,
Aux blancs coraux et spongieuses verdures,
Paradis lucide et sombre du silence,
Dont il soulève le sable en franges et anses
Grise atmosphère des vieux fumoirs
Aux lents métaux lourds nimbés en brouillard
Autour de lui volatiles et corolles,
Cellules dans une fuite langoureuse et folle.
***
Une bulle innervée dans l’acier
Coulée par erreur égarée
S’élève à chaque heurt du pinceau,
Qu’assène au plafond du cachot,
L’arlequin en livrée rouge et de chrome
Épine en quête des senteurs des arômes,
Le pantin blafard arracheur d’atomes,
Visse l’air de ses bras qui prient les arômes
Vivants des grands airs du bleu au-dessus
De l’énorme écorce froide et drue.
Mais la fièvre seule danse
De ses lèvres fébriles
Dans la hantée pâleur
Où ses yeux levés brillent.
Dans cette pâleur fébrile
Juché sur la supplication
Sur le transparent fil
Ornent et rebattissent, en se cabrant,
Les doigts de nacre effilés blancs,
L’évanescent colimaçon,
Et soutiennent à la brèche
Les mains aux os revêches
Elles – au temps égrenées –
Le parfum écorné
Des sablières fondations
De la coulante natale maison.
Au sein de parfois incongrus,
L’horreur et l’effroi,
L’obsession déploient,
Décennies de grattages aux particules
Les ongles s’arrachent aux fers des monticules
Pour un vœu de sang, respirer une fois,
(Tant privé de son rouge à l’ombre des parois)
Ce cœur de sang dans les plaies insensibles
Sonne la victoire sur l’étouffement horrible
Et le non-lieu des caveaux anonymes
Il bat de son rire impérieux d’aigle aux cimes !
Qui s’entonne en beau retour quant aux cloches des chapes,
Le visage inespéré s’abstrait puis échappe,
Assujetti ici, où l’œil n’embrasse qu’abysses,
L’infini s’arbore d’un rire plein qui le hérisse.
***
Sur le gris froid l’Indienne en cordelée
Offerte au beffroi des spasmes qui débordent,
Les émeraudes contemplent sur le drap cuivré
De sa peau le long cil doré des cordes.
La flamme est dansée sur l’horizon vague
De la salamandre que tordent vaux et vagues
Et la cire, écoulée en nappes mielleuses
Sur la larme du ventre
Œil
Où le faisceau rentre
Arrache au nombril sa complainte heureuse
Sous le venin cardiaque des percussions
Un lent râle supplie sa persécution.
Plongeant vagabonde lame émaillée dard
D’elle extirpera soudain le nectar.
L’hymne mortel des trompettes reconnaissantes
S’enfouit bientôt dans les brumes apaisantes.
Corps. Se perle la mort des eaux qui mugissent
Disloquée dans les jets que l’air caresse
La brute écharde qu’exécute le doux ruiss-
Ellement de la peau de cuivre aux pourpres tresses.
***
Quand la peur nous arrêta, au moment suprême,
Étouffant nos rires elle mit au monde le système
Elle nous fit croire qu’une force maligne vient en riant,
Nous rendit assassins des rieurs les plus francs ;
Le rire nous réjouit et la moquerie est une science,
Elle nous les fit confondre, sachant notre ignorance,
Du rire qui peut réchauffer le cœur du rieur,
Sorte de feu d’artifice quand on voit rire en cœur,
Et de la moquerie, art froid, totalement sérieux,
Dont toute faille revient à la tête de l’ambitieux,
La peur maligne seule pouvait concevoir le pacte,
Et nommer « rire maléfique » l’enfant impossible
De cet acte.
***
Je sais bien qu’en mon sein je n’ai droit de juger
Mes congénères, en les classant bons ou mauvais
Mais si la vie sur terre a la moindre vérité
Elle ne doit craindre les petits mots gris et froissés.
Nous étions apparus dans le champ verdoyant
Allongés nus et beaux sous le soleil riant
Et ce jour d’absence de notre père sommeillant
Vint à nous trébuchant un être frêle grisonnant.
Il prit nos pensées pour que nous gardions nos cœurs
Et fit de l’un bûcheron et de l’autre un faucheur,
Car sa main grise donna une hache, et l’autre une faux
Contre notre raison (la conservèrent les animaux) ;
Ayant montré l’usage et non l’utilité
Il nous laissa œuvrer dans les champs massacrés.
Certains émirent l’idée que la fleur massacrée
Retourne au monde d’amour qui nous a échappé :
Elle ne console pas tout comme le temps expliqué