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1923. Monsieur Louis recherche la perle rare qui voudrait, non pas épouser sa fille, mais devenir son gendre. Devant le temps qui court et l’absence de candidats dans sa région, il tente sa chance à Paris. Il ose, lui le petit vendeur de saucisses à succès, poster sa petite annonce dans le célébrissime Petit Parisien.
Et c’est la sœur du divisionnaire, mère despotique de la Gandolle qui répond à l’annonce en premier. Mais pour l’insatiable et maigre adjoint du commissaire de la PJ du Quai des Orfèvres de Paris, c’est une catastrophe. Il ne peut pas se marier.
Le détective Simon, toujours d’aussi mauvaise humeur, se retrouve en face d’une situation bien difficile à gérer. La Gandolle, qui se cache devant cette infortune, le supplie de trouver un autre gendre au fabricant de saucisses. Monsieur Louis, loin de s’imaginer que les deux hommes se connaissent très bien, demande à Simon de retrouver le jeune adjoint.
Et le commissaire qui ne se doute de rien, comme d’habitude, oblige Simon à enquêter sur les cambriolages dont la petite fabrique de Monsieur Louis est victime. Décidément, ce petit homme est partout et Simon ne peut pas s’en débarrasser. Et les nœuds se font dans la boîte à gamberge de Simon, mais finissent par se défaire quand il découvre qu’il est victime d’une macaronade.
C’est une petite enquête de Simon, drôle et légère où l’on retrouve les personnages principaux de la série. Ils parlent tous en argot, mangent, boivent et profitent de la vie (quand ils ne se jettent pas dans la Seine) comme à chaque enquête. Ils se disputent, se mettent en colère mais restent fidèles… dans la mesure du possible. Vous êtes de retour dans l’univers de Simon.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Après vingt ans de carrière dans la musique,
Annabel écrit ses romans policiers dont les intrigues se situent dans ce milieu de la nuit qu'elle connaît bien. Stéphanoise de naissance et, tout comme son détective, Parisienne par obligation, Annabel propose des polars se déroulant au creux des Années folles et nous dévoile les us et coutumes de l’époque mais aussi des gens de la rue, du milieu ouvrier, des courtisanes, des aristocrates ou encore celui des musiciens.
Les Invertis, le tome 4 de la série des Enquêtes de Simon vient de remporter le Prix du Roman Gay 2019 catégorie roman policier.
Les sites de l’auteure :
www.lesenquetesdesimon.com - www.annabel-music-book.com
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Seitenzahl: 51
Veröffentlichungsjahr: 2020
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Les Enquêtes de Simon – Nouvelle
Policier historique
Annabel
La Macaronade
ISBN : 978-2-38165-030-2
© couverture Gaelis Éditions
© 2020 Tous droits de reproduction, d’adaptation et de
traduction intégrale ou partielle, réservés pour tous pays.
Toute modification interdite.
éditions revue et corrigée par l’auteur
www.gaelis-editions.com
À ma famille, Christian et Liane Edwards,
Un grand merci à Rosie Peyrard, Michèle Auffray, Jean Pierre Benlian pour leur aide et leur soutien si précieux.
Chapitre 1
Pour Simon, tout était parti d’une annonce. Un père recherchait la perle rare qui voudrait non pas épouser sa fille, mais devenir son gendre. Devant le temps qui courait et l’absence de candidats, il offrait sans vraiment le dire une affaire florissante en ayant pour seule condition que le volontaire s’entendît avec les chiffres et le commerce. Il avait une petite entreprise de saucisses de Morteau à transmettre et c’était bien là tout le principal. Devant les exigences d’une défunte épouse qui ne lui avait donné que cinq filles toutes aussi laides qu’elle, il avait perdu le goût de la luxure, de la vie et presque celui des saucisses qu’il fabriquait. Et pour couronner le tout, ses filles « immariables » avaient jugé bon de se convertir à ce courant à la mode et plein d’avenir : le féminisme. Il espérait trouver cet homme qui saurait fermer les yeux et éteindre ce feu de suffragette qui brûlait en elles. Alors, tel un jeune chanteur en quête de succès, il avait tenté sa chance à Paris. N’ayant d’yeux que pour sa petite entreprise, il se préoccupait de l’avenir de sa fille cadette juste parce qu’il la savait dégoûtée des hommes et qu’elle brandissait la menace de rentrer dans les Ordres. Il avait vite fait le compte et compris qu’on ne fume pas un cigare devant un bon Armagnac avec Dieu, que l’Immaculée conception avait peu de chance de se reproduire et qu’un arnaqueur à la petite semaine ferait bien son affaire. Alors, dans un excès d’autorité il avait décidé que sa fille Odette ferait un mariage sans amour et donc très heureux. Et dans un élan euphorique, il avait tenté le tout pour le tout, lui le petit vendeur de saucisses à succès en postant sa petite annonce dans le célébrissime et onéreux Petit Parisien.
C’est la sœur du divisionnaire, mère despotique de la Gandolle qui répondit à l’annonce en premier. Cela n’aurait pas été un problème si l’insatiable et maigre adjoint du commissaire de la PJ du quai des Orfèvres de Paris et amateur de pâtisserie n’avait eu d’autres préférences. En effet, le jeune homme n’avait d’yeux que pour la puissance longue et affûtée de ses compagnons de lutte, les invertis. Alors, quand la nouvelle tomba ce fut une révolution. Un cataclysme.
Seul détenteur de ce secret intelligemment gardé, Simon se retrouvait en face d’une situation bien difficile à gérer en ce jour du 1er mai 1923. Il lisait et relisait cette annonce sans se soucier du jeu qui monopoliserait toute l’attention des Parisiens pendant un mois : le jeu d’oie automobile. Ce journal qui avait osé plaider la révision du procès de Dreyfus plusieurs années auparavant, était devenu populaire et comme il s’en vantait lui-même, « le plus fort tirage des journaux du monde entier ». Il s’amusait à relayer des annonces insolites comme celle de Monsieur Louis tout en proposant à ses lecteurs de gagner 150 000 francs en espèce si l’un d’entre eux répondait aux questions de ce jeu pour les petits et les grands. Et c’est parce que la mère de la Gandolle détestait l’automobile et les jeux de société que ses yeux en manque de lecture intéressante se posèrent sur l’annonce. La Gandolle, pour une fois en panique et pris par l’émotion, regardait Simon avec les yeux d’un enfant qui supplie son instituteur de ne pas lui faire porter un bonnet d’âne.
— Je peux rien pour toi, la Gandolle ! Tu sais bien que si ta daronne a décidé que tu te marierais avec la fille du roi de la saucisse de Morteau, eh ben, faudra t’y plier ! C’est un sale coup pour la fanfare, je veux bien le reconnaître…
— Chef, je peux pas… En plus ses saucisses, elles sont pas bonnes.
— Mais je croyais que tu voulais faire carrière dans la cuistance ! Ça fait un certain temps que tu nous bassines avec ça !
— Oui, mais là, Chef, je peux pas, faut que vous trouviez une solution ! En plus quand le commissaire va savoir ça, forcément il va soutenir !
— Je t’avais dit de lui dire que tu donnais de la chouette, tête de nœud !
— Pas possible, Chef… Y’a pas d’invertis dans la police…
— Justement, il serait peut-être temps de faire avancer les choses !
— Finalement le métier de flicaille, ça me plaît bien… Chef, je vais mourir.
— Dis pas ça ! C’est pas mal de se pager avec une bourgeoise et puis ça fait des momichons, une légitime ! Une géniture pour l’avenir, c’est important ! Ça te tente pas des petits la Gandolle de partout ?
— Chef, vous êtes sérieux quand vous dites que plein de « la Gandolle » ça sera une bénédiction ?
— Non, mais c’était pour être aimable…
— Je vais aller me jeter dans la Seine, c’est tout. Plus jamais de ma vie je mangerai de meringues, adieu les éclairs au chocolat, adieu la vie, quoi… Adieu Chef, je vous aimais bien…
— Tu vas pas piauler comme une bourgeoise qu’a perdu le sens des réalités parce qu’elle a plus de fafiots !
— Je pensais pas que le jour de ma dernière meringue viendrait aussi vite… Adieu, Chef, on se retrouvera boulevard des allongés, dans longtemps, enfin c’est ce que je vous souhaite… Je vous y attendrai pour mener nos petites enquêtes au Paradis. Dernier sommeil. Fossoyeuse. Néant. Nécrose. Repos éternel. Plus de meringue. Le jeune adjoint, referma son imperméable, se saisit d’une meringue qu’il avait gardée dans sa poche, commença à la mâchouiller, ajusta son large bord et sortit de la pièce la larme à l’œil. Simon laissa quelques minutes passer et à son tour enfila son imperméable, ferma la porte du bureau du Commissaire qui de toute façon était en retard.
Parce qu’il était comme ça Simon, inquiet.