Les Enquêtes de Simon - Nouvelle pilote - Annabel - E-Book

Les Enquêtes de Simon - Nouvelle pilote E-Book

Annabel

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Beschreibung

C’est une habitude désagréable que de prendre de mauvaises décisions. C’est comme cela que Simon, Italo-Stéphanois et fier de l’être est devenu détective privé et qu’il se retrouve sous la pluie en train de surveiller le bâtiment des archives de la Préfecture de police de Paris.
C’est parce que les pièces à conviction des archives de la police disparaissent petit à petit de leurs boîtes, que le commissaire de la PJ fait appel à Simon.
Et pour assister Simon, il lui envoie son adjoint, Félicien Dormois. Jeune, long et plutôt limité, « il a quand même sa petite utilité » argumente régulièrement le commissaire. Pendant la surveillance du bâtiment, Simon et Félicien rencontreront Gertrude, la concierge de l’immeuble avec ses seaux à charbon trop lourds pour elle et Mauricette la Glorieuse, fleur de pavé très professionnelle qui entre dans l’immeuble sans complexe. Mais qui vole dans les boîtes des archives ? Et pourquoi ? Et qui a assassiné Gustave ?
Tout ce petit monde embrouillera sans vergogne la boîte à gamberge du détective et le commissaire s’énervera beaucoup, comme toujours. Dans cette nouvelle, vous ferez la connaissance des principaux personnages que l’on retrouve tout au long des Enquêtes de Simon. Ils sont attachants, drôles et amateurs de bonne chère. Le langage fleuri d’argot et la bonne humeur parfois défaillante, ils vous feront découvrir à leur manière le monde des années vingt et ses folies. Bienvenue dans l’univers de Simon.

À PROPOS DE L'AUTEURE

Après vingt ans de carrière dans la musique, Annabel écrit ses romans policiers dont les intrigues se situent dans ce milieu de la nuit qu'elle connaît bien. Stéphanoise de naissance et, tout comme son détective, Parisienne par obligation, Annabel propose des polars se déroulant au creux des Années folles et nous dévoile les us et coutumes de l’époque mais aussi des gens de la rue, du milieu ouvrier, des courtisanes, des aristocrates ou encore celui des musiciens.
Les Invertis, le tome 4 de la série des Enquêtes de Simon vient de remporter le Prix du Roman Gay 2019 catégorie roman policier.
Les sites de l’auteure :
www.lesenquetesdesimon.com - www.annabel-music-book.com

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Seitenzahl: 51

Veröffentlichungsjahr: 2020

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Les Enquêtes de Simon – Nouvelle Pilote

Policier historique

Annabel

La Boîte à gamberge

ISBN : 978-2-38165-029-6

© couverture Gaelis Éditions

© 2020 Tous droits de reproduction, d’adaptation et de

traduction intégrale ou partielle, réservés pour tous pays.

Toute modification interdite.

éditions revue et corrigée par l’auteur

www.gaelis-editions.com

Un grand merci à Christian Séguret, Michèle Auffray, Liane Edwards,

Rosie Peyrard et Jean-Pierre Benlian.

Chapitre 1

Parfois on prend des décisions stupides. Et Simon était un spécialiste en la matière. Celle de devenir détective privé, par exemple. Là, tout de suite, il le regrettait. D’abord parce qu’il avait froid, ensuite parce que Paris est humide et parce que c’était la première enquête que le commissaire lui confiait en solo. L’échec lui était donc impossible.

Depuis quelques mois des objets disparaissaient dans les archives de la Préfecture de police de Paris. C’est Gustave, le responsable, qui s’en était aperçu. La barbe longue et poussiéreuse, de petits yeux noirs larmoyants cachés par ses lunettes, l’homme à la blouse noire était venu trouver le Commissaire, le suppliant de l’aider sans ébruiter l’affaire. Étant le gardien de la mémoire policière, ces disparitions lui seraient reprochées inévitablement. Et le commissaire, bonhomme et compréhensif, avait accepté. Et pour plus de discrétion, il avait chargé Simon d’élucider cette affaire singulière.

Alors, Simon surveillait la porte d’entrée du bâtiment, caché dans l’odorant camion de légumes que la PJ avait acheté il y a peu, pour faciliter les surveillances. En même temps, il lisait le Petit Journal. Ce qui l’intéressait, c’était les faits divers. Comme leur nom l’indique, ils étaient divers et variés, et leur importance toute relative pour certains, devenait capitale pour un détective privé comme Simon. Comme le lui avait appris Bébert, son associé, il réservait les articles et les classait soigneusement. Il s’était constitué ainsi une anthologie de morceaux de vies sombres et surprenantes, une pléiade d’histoires noires nées de l’imagination sordide de leurs auteurs : les êtres humains. Mais ce soir-là, Simon n’avait pas pu lire son journal jusqu’au bout parce que son chat Bob avait, comme à son habitude, pissé dessus. Chassé par l’odeur d’urine de son journal, d’ail et d’oignon du camion, Simon avait préféré sortir sous la pluie. Il avait enfoncé son large bord sur ses yeux et remonté le col de son imperméable, coincé son Français dans sa ceinture et fumait pour patienter.

Gustave avait expliqué que des pièces à convictions manquaient à certains dossiers. Chaque dossier était dans une boîte et correspondait à une affaire et ces affaires n’avaient rien à voir les unes avec les autres. Ces objets insolites, témoins précieux, portant les empreintes des malfaiteurs allaient manquer aux juges et, par leur absence, risquaient de faire libérer des criminels. Et Gustave ne supportait pas cette idée. Il ne dormait plus, ne mangeait plus, ne respirait plus, bref, il ne vivait plus. Et du coup, Simon se mouillait.

Le bâtiment solide et long se dressait devant lui et lui cachait le ciel. Cette forteresse baroque et ornementée n’avait pas su protéger ses archives de simples petits vols. Fermée et sévère, elle avait été conçue pour résister au pire mais pas au plus ordinaire. Une vieille dame enveloppée dans un châle de laine noir s’approcha de la petite porte de la conciergerie. Sa démarche courbée dansait de gauche à droite, emportée par le poids d’un seau à charbon trop lourd pour elle. Elle le posa et fit tourner sa clé dans la serrure en tenant son châle fermé sous son cou. La porte s’ouvrit et la petite vieille s’enfonça dans l’obscurité de l’allée.

Et la nuit commença comme ça. Odorante, humide et déjà interminable. Pour tromper sa solitude, Simon pensa à Violette. Son petit rossignol. Cela faisait maintenant deux mois qu’il l’avait rencontrée et qu’il lui faisait la cour. Petite, brune aux yeux immenses et bleus, elle lui souriait, Violette. Elle lui souriait toujours et hier pour la première fois ils avaient fait l’amour. Il s’en souviendrait, Simon, le 22 décembre 1919, il avait fait l’amour par amour pour la première fois. Restait à savoir si Violette serait d’accord pour recommencer.

Parce qu’il était comme ça Simon, envahi par le doute.

Chapitre 2

Il s’y voyait déjà, il était confortablement installé entre les cuisses de Violette, les mains accrochées à ses hanches, il dansait en elle comme jamais il ne l’avait fait, quand une odeur de chocolat et d’ail vint l’arracher à son rêve.

— Chef, Félicien Dormois, je viens pour la relève. Vous vous souvenez de moi ?

— Franchement, Félicien, vous auriez pu vous laver après la bectance, vous puez mon vieux, c’est effrayant ! Vous allez nous faire repérer !

— Le commissaire aussi y dit ça, c’est à cause de l’ail, Chef, ça part plus au bout d’un moment.

— Et qu’est-ce que vous foutez là d’abord ? J’ai rien demandé moi ! J’étais peinard en planque, tout seul… J’ai pas besoin d’une bleusaille dans mes guiboles pour me ralentir la réflexion !

— J’y peux rien, Chef, c’est le commissaire qui l’a dit. Vous voulez une tartine à la graisse d’oie ? Une meringue ? J’ai aussi des éclairs et des macarons.

— Félicien, je veux que tu fermes ton dégueuloir et que tu me laisses regarder cette foutue porte tranquillement !

— D’accord, Chef.

— T’aurais pas amené une quille ou deux par hasard ? J’aurais bien bu une gorgée de pinard…

— Ah ! Non, Chef, moi ce qui m’intéresse c’est la bectance. Chef, pourquoi vous regardez cette porte ?

— Parce que c’est la seule qui n’est pas condamnée par des barreaux. Pour la porte de derrière, y’a Gustave, qui refuse de se lever de sa chaise, il l’a installée devant, du coup on peut pas l’ouvrir sans le bousculer. C’est vrai qu’on pourrait faire une petite visite à l’intérieur, plutôt que de rester plantés là comme des crétins… Mais j’ai pas les clés.

— Moi, je les ai. C’est le commissaire qui me les a confiées.

— Y prend des risques, mon Canard.