Les Femmes à Paris - Ligaran - E-Book

Les Femmes à Paris E-Book

Ligaran

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Beschreibung

Extrait : "D'un commun accord, Paris a été proclamé la capitale du monde civilisé; je voudrais qu'on ajoutât, et du monde féminin. En effet, autant Paris est la reine des villes, autant la Parisienne est la reine des femmes. Je n'en veux qu'une preuve : de temps immémorial, Parisien est synonyme de balaud; qui a jamais pensé à dire une balaude?"

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes.

LIGARAN propose des grands classiques dans les domaines suivants :

• Livres rares
• Livres libertins
• Livres d'Histoire
• Poésies
• Première guerre mondiale
• Jeunesse
• Policier

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EPUB

Seitenzahl: 26

Veröffentlichungsjahr: 2015

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Note de l’éditeur

Paris, ou le Livre des Cent-et-Un publié en quinze volumes chez Ladvocat de 1831 à 1834, constitue une des premières initiatives éditoriales majeures de la « littérature panoramique », selon l’expression du philosophe Walter Benjamin, très en vogue au XIXe siècle. Cent un contributeurs, célèbres pour certains, moins connus pour d’autres, appartenant tous au paysage littéraire et mondain de l’époque, ont écrit ces textes pour venir en aide à leur éditeur qui faisait face à d'importantes difficultés financières… Ainsi ont-ils constitué une fresque unique qui offre un véritable « Paris kaléidoscopique ».

Le présent ouvrage a été sélectionné parmi les textes publiés dans Paris ou le Livre des Cent-et-Un. De nombreux titres de cette fresque sont disponibles auprès de la majorité des librairies en ligne.

Les Femmes à Paris

D’un commun accord, Paris a été proclamé la capitale du monde civilisé ; je voudrais qu’on ajoutât, et du monde féminin. En effet, autant Paris est la reine des villes, autant la Parisienne est la reine des femmes. Je n’en veux qu’une preuve : de temps immémorial, Parisien est synonyme de badaud ; qui a jamais pensé à dire une badaude ?

Que de nuances pourtant dans ces femmes de Paris ! je trouve que c’est abuser étrangement de la faculté d’appeler du même nom tous les êtres d’une même espèce, que de dire en voyant une chiffonnière du faubourg Saint-Marceau : « Ceci est une femme », et : « Ceci est une femme » à la vue de madame R… r, par exemple. Que l’on me comprenne bien toutefois : la première, avec son croc, sa hotte, et son aspect repoussant, est aussi remarquable, comme spécialité locale, que la seconde avec ses frêles vêtements, ses exhalaisons parfumées, et toutes ses grâces si aisées, de si bon goût.

Et pour nous débarrasser tout de suite de la tâche la plus pénible, visitons un peu ces faubourgs de Paris, où vivent entassés dans une atmosphère fétide, des milliers d’individus qui ne savent pas le matin comment ils dîneront, ni le soir, où ils prendront le déjeuner du lendemain ; qui ne travaillent pas à présent parce qu’ils ne trouvent pas d’ouvrage, et qui ne travaillaient pas naguères parce qu’ils n’en cherchaient pas. Là, la Parisienne est hideuse. Déguenillée autant par défaut de soin que par misère, prélevant sur le pain de sa famille de quoi se procurer du tabac et de l’eau-de-vie qu’elle nomme, Dieu sait pourquoi, du camphre ; sans cesse battue, battante, ivre, contusionnée, se ruant à l’émeute, mais non pas pour y réclamer des libertés, n’en revenant que lorsqu’il n’y a plus de réverbère à casser, quand sa voix éraillée refuse de faire entendre les hideuses vociférations quelle vomit d’instinct ; vice incarné ; sans jeunesse et sans âge mûr ; ni fille, ni épouse, ni mère, quoique à la charge d’un père et d’une mère, d’un mari et de plusieurs enfants ; domiciliée, enfin, la moitié de l’année, dans les cachots de la police.