Les Femmes nous parlent - Collectif - E-Book

Les Femmes nous parlent E-Book

Collectif

0,0

Beschreibung

Égalité Femmes-Hommes ou Hommes-Femmes…

Une cinquantaine de femmes de tous horizons et de dix pays nous parlent de cette différence.
Les textes reçus sont explicites du décalage de plus en plus grand au sein de notre société. L’actualité confirme chaque semaine le recul insupportable en la matière.
Ce recueil de nouvelles est donc très réussi. Il est fort, plein de courage, de cris, de beauté, et surtout toujours très touchant.

Tous ces textes représentent la vision d’un monde au féminin pluriel : des petits bouts de vies, des chuchotements, des cris, quand notre simple silence fait mal…

EXTRAIT

Chère Olympe,
Je suis navrée de t'apprendre que malheureusement, aujourd'hui encore, les femmes doivent se battre chaque jour pour leur liberté.
Certes, des avancées certaines ont vu le jour, comme le droit de vote par exemple. Mais il aura fallu attendre cent cinquante-trois ans après toi, pour l'obtenir ! Ma pauvre Olympe, tu dois te retourner dans ta tombe, toi féministe notoire, en voyant le temps nécessaire à l'acceptation de notre individualité !
Il est vrai que dans cette société patriarcale, tout tourne autour du Dieu « Phallus ». Même la grammaire, lui donne la priorité : le masculin l'emporte toujours sur le féminin ! Nous travaillons souvent pour un salaire inférieur à celui de ces messieurs. Rien n'est juste... Il faut dire que la politique a longtemps été faite par l'homme, pour l'homme. C'est seulement depuis quelques années que nous pénétrons dans ce péricycle très fermé et pouvons faire entendre notre voix. Aussi, de grands noms émergèrent. Je vais te présenter plusieurs de ces dames exceptionnelles qui resteront à jamais dans l'histoire. Simone a révolutionné nos vies sexuelles et nous a offert l'avortement. Mais je serai injuste de ne pas citer Françoise, secrétaire d'État à la condition féminine, ou encore Yvette, ministre déléguée de nos droits. Sans oublier Marguerite, qui foula en pionnière le sol de l'Académie Française, et Édith Première ministre de sexe féminin.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 292

Veröffentlichungsjahr: 2017

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Préface :

Oui, les femmes nous parlent.

Et ce recueil ouvre grand la porte aux chuchotements, aux cris, aux paroles des femmes. Il recèle des rêves, des souvenirs, des quêtes, des luttes, des envolées et parfois des cauchemars. Ces instantanés de vie nous font voyager au travers des milieux sociaux, des pays, des époques, des ambiances, au détour des couloirs feutrés d'une entreprise ou dans l’intimité d'une famille. Sans fard ni complaisance.

Les femmes nous parlent. Leurs mots sont forts. Le ton qu'elles empruntent, dans ces nouvelles que vous vous apprêtez à découvrir, est tour à tour serein, virulent, apaisé, enfiévré ... parfois cru, et toujours criant de vérité.

Le premier sentiment d'injustice se manifeste parfois dès la naissance. « Elle n'est pas l'héritier mâle tant attendu » (dans Tu seras un homme, ma fille) et se consolide pendant l'enfance. Un « duel idéologique » oppose la petite Feza, revendiquant son droit à l'éducation, à son oncle, qui le lui conteste, dans Une leçon à l'oncle Banza. Comme un triste écho, un personnage se questionne dans Désillusion : « Est-il bien utile que les filles aillent à l’école ? »

Certains des témoignages qui suivent abordent la vie professionnelle : la narratrice est « frustrée de constater certaines inégalités » selon le doux euphémisme utilisé dans Un tableau très rouge. Les « pensées discriminantes » sont dénoncées par l’auteure de Quelques culottes et strings au milieu des caleçons, qui les détaille et attire notre attention sur nos propres idées préconçues.

« D’autres combats que celui de la séduction sont à mener » estime l’auteure du Ruban bleu.

Quant à la Barbie vendeuse bafouée par son patron, elle « semble bien démunie » ; elle croise heureusement une vieille dame malicieuse qui l’aide à réagir, mais combien de femmes n’ont d’autre choix que de subir ? « Les mots se bousculaient dans mon esprit : indemnités, préavis, négocier, ne pas pleurer, ne surtout pas pleurer, tête haute, tête haute. » s’enjoint la narratrice de L’Équilibre. Dans Loyaux sévices, la narratrice évoque « la longue liste de servitudes » auxquels elle s’est prêtée durant quinze ans au sein de son entreprise, et avoue s’être « souvent sentie oppressée par la culpabilité ».

Un simple mot ! nous propose de résister : « Juste un mot. Un tout petit mot. Un simple petit mot. […] Un minuscule palindrome. NON ! »

« Apprendre à dire non » nous confirme Question d’éducation, encourageant les femmes à « tenir debout sans haine et sans crainte ».

« Il y a une recrudescence des idées obscurantistes et réactionnaires [dans nos sociétés arabo-musulmanes] : les Tunisiennes luttent aujourd’hui pour préserver des acquis et non plus pour obtenir d’autres droits. Et malheureusement, parmi leurs adversaires les plus virulents, il y a beaucoup de femmes qui luttent pour leur propre aliénation » analyse l’auteure de Vive la liberté, estimant que « la lutte n’est pas terminée » et entrant ainsi en résonance avec Une journée de rêves qui proclame : « Longue sera la lutte ».

Ainsi que nous le rappelle la nouvelle intitulée Monsieur, Madame, Mademoiselle, le texte fondateur du féminisme est la Déclaration des droits de la Femme et de la Citoyenne, publiée en 1791 par Olympe de Gouges, s’estimant « oubliée de la Révolution ». L’auteure de Lettre à Olympe imagine ce que Marianne dirait aujourd’hui, plus de deux siècles après ce texte, à cette pionnière du féminisme.

Et depuis ?

« Le présent est moins rose qu’elles l’avaient imaginé, et le futur se teinte de rouge parfois ; du rouge de la colère […] » remarque Lettre ouverte à mes hommes et tous les autres.

« Toutes ces questions tournoyaient dans ma tête comme des vautours autour de leur proie » indique Warda.

« L’éducation étriquée, les préjugés, ont excusé l’homme et toutes ses dérives » explique Ludivine, la dernière sorcière.

« L'égalité sociale des femmes reste encore un lointain objectif. » observe sobrement l'auteure d’Aimer sans mesure, tout en souhaitant « trouver la force de briser l'obéissance à un code millénaire. »

Deux nouvelles nous offrent une énumération apparemment paisible des tâches qui incombent à une femme un jour (Cauchemar féminin) ou un soir habituel (Une soirée en famille) et illustrent parfaitement les renoncements auxquels sont confrontées les femmes. Le titre de Femme, femmes, femme, une histoire tellement ordinaire est à cet égard lui aussi très explicite. Dans Femme et marrie à la fois, Marine semble s’effacer pour laisser davantage de place à Pierre, et « prend soin de ne pas interrompre » son mari volubile.

La narratrice de Chrysalide, dont « les ambitions [ont été] mises entre parenthèses » ressent un « incommensurable vide intérieur » et va activer un « mode de survie », pour gagner le « droit de s’affranchir » et ne pas « passer à côté de sa destinée ». De même, dans La Chance d’être « nous », l’auteure revendique fort légitimement « le droit d’être moi ».

Dans Droit péjoratif, la narratrice s’exclame : « Joli, ce mot, DROIT ! Il est très utilisé par l’homme violent ». Elle a réalisé s’être trouvée, face à cet « homme violent », comme « un miroir où il voyait sa conscience ».

Dans Question de chance, l’auteure se sent « assignée à résidence dans un rôle imposé » et se perçoit, un temps, comme « enlisée […] à rêver au lieu de hurler », tandis que la narratrice de Coup de sang se sent « ballottée d’espoirs géants en désillusions ».

Les femmes nous parlent, et le cheminement vers l’égalité est difficile : « Il y a des réussites qui sont au-dessus de nos forces » note-t-on encore dans L’Équilibre.

Au-delà de la dimension littéraire révélée par les textes de nos auteures (inconnues), ce qui frappe est la fâcheuse récurrence de termes témoignant de la souffrance, de l’isolement et des désillusions des femmes, et du triste pendant symbolisé par la domination patriarcale, l’injustice, les inégalités…

« Statistiquement je ne suis pas la seule » reconnaît d’emblée la jeune fille venue pour une IVG dans Juste une statistique. « Ça sent la maladie, ça sent l’obsession hygiéniste, ça sent la douleur. »

Le thème se resserre parfois autour de l'enfer vécu par des femmes confrontées au harcèlement, dans le métro (avec Une Robe d’été), au travail (avec Période d’essai, où « des gestes indécents » font que la narratrice se sent « sale, ou plutôt salie ») ou carrément à la violence masculine.

Ainsi dans Salope, l’auteure se retrouve face à un « petit homme impuissant qui veut posséder, dominer » et voit son propre « horizon soudain rétréci […] à cet homme, […], à son objectif ».

« Je me traîne avec le poids de mon silence qui me voûte les épaules. » écrit l'auteure de Question de chance. « L'égalité annoncée au frontispice des écoles, entre liberté et fraternité, piétinée, morte broyée. »

Il est question de « détresses additionnées » et de « solitudes cloisonnées », d'une « vie à demi » dans Le poids de la poussière accumulée. L'auteure, qui va néanmoins « fouler au pied les convenances », nous raconte comment, « en dépit de [sa] famille, [son] sexe et [son] milieu » elle est devenue avocat. Précisons qu'ici, cette femme aura bénéficié de l'indéfectible soutien d'un homme qui accompagna le combat des femmes.

« Le destin est fait pour être bousculé » nous encourage La Squaw.

« Que justice soit faite » renchérit La Gazelle aux abois.

Les femmes nous parlent, et l’espoir est là.

D’abord parce que nos auteures ne manquent pas d’humour. Avec Coup de torchon, vous trouverez par exemple un panorama de « phrases du passé » auxquelles l’auteure oppose des répliques savoureuses. Être une femme réincarne un homme en femme, pour qui, dès lors, s’esquisse une revanche. D’étonnants retournements de situation nous sont aussi offerts à travers Une journée de rêves et Dans dix jours, Monsieur accouche.

« Dans la plaine centrale de Mongolie […], par moi, ici et maintenant, commencera l’égalité des sexes » nous promet enfin La Surprise.

Et puis, tous les parcours de ces femmes illustrent leurs capacités à saisir, parfois audacieusement, les opportunités de survie, à rebondir, à surmonter, bref à faire preuve de résilience.

Les femmes nous parlent.

Et ne se tairont plus.

Un éditeur a initié ce projet. Un homme, donc, permettez-moi de le souligner ici et de saluer Jacques Barbieaux, le fondateur de Phénix d'Azur, qui prouve chaque jour son ouverture aux autres et m’a élégamment cédé sa place et l’honneur de rédiger cette préface.

Céline Farro-Quiles

Nous remercions vivement toutes les auteures des nouvelles qui composent ce recueil et nous prions celles dont le titre n’a pas été cité dans cette introduction de bien vouloir nous en excuser. Bonne découverte aux lecteurs !

Remarque : les textes sont dans l’ordre alphabétique par auteur

Lettre à Olympe

Chère Olympe,

Je suis navrée de t'apprendre que malheureusement, aujourd'hui encore, les femmes doivent se battre chaque jour pour leur liberté.

Certes, des avancées certaines ont vu le jour, comme le droit de vote par exemple. Mais il aura fallu attendre cent cinquante-trois ans après toi, pour l'obtenir ! Ma pauvre Olympe, tu dois te retourner dans ta tombe, toi féministe notoire, en voyant le temps nécessaire à l'acceptation de notre individualité !

Il est vrai que dans cette société patriarcale, tout tourne autour du Dieu « Phallus ». Même la grammaire, lui donne la priorité : le masculin l'emporte toujours sur le féminin ! Nous travaillons souvent pour un salaire inférieur à celui de ces messieurs. Rien n'est juste... Il faut dire que la politique a longtemps été faite par l'homme, pour l'homme. C'est seulement depuis quelques années que nous pénétrons dans ce péricycle très fermé et pouvons faire entendre notre voix. Aussi, de grands noms émergèrent. Je vais te présenter plusieurs de ces dames exceptionnelles qui resteront à jamais dans l'histoire. Simone a révolutionné nos vies sexuelles et nous a offert l'avortement. Mais je serai injuste de ne pas citer Françoise, secrétaire d'État à la condition féminine, ou encore Yvette, ministre déléguée de nos droits. Sans oublier Marguerite, qui foula en pionnière le sol de l'Académie Française, et Édith Première ministre de sexe féminin.

Cela te fait plaisir, Olympe, de découvrir leurs doux noms ? J'en oublie, qu'elles me pardonnent !

Toutefois, beaucoup de travail reste à venir. Il va falloir poursuivre la lutte afin de conserver nos acquis. Comme tu peux le constater, rien n'est terminé. Mais parfois, je me surprends à rêver. Et si le changement des mentalités masculines découlait des progrès de la science ?

Oui, je nage en pleine fiction. Mais pourquoi pas ! Imagine l'homme portant un jour un enfant ! Sentant la vie naître en lui ! Accouchant d'un nouvel être et se découvrant un instinct maternel ? Peut-être alors découvrirait-il toute la part de féminité qui existe en lui et mettrait-il au repos son esprit guerrier ?

En attendant ce jour, je salue ton audace, ma chère Olympe, toi qui as osé écrire ces mots si actuels :

« La femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits. »

Je souhaite que cette phrase prenne enfin tout son sens.

Reçois mes meilleures pensées féminines.

Marianne

Agnès Ancel

Orléans - France

Aimer sans mesure

Il y a longtemps, j’ai enseigné à Alger, à la Faculté d’architecture.

J’ai connu une jeune fille fraîchement diplômée, qui avait entamé une relation par correspondance avec un peintre espagnol. Entre les deux une sympathie était née, ils avaient écrit des lettres, puis échangé leur photo, ils s’étaient rencontrés pendant des vacances, ils étaient enfin arrivés à s’aimer. Le peintre venait voir sa jeune amoureuse dès qu’il pouvait. Elle appartenait à une des familles les plus en vue d’Alger et nourrissait une grande crainte de ses parents, parce qu’elle savait très bien qu’ils n’auraient jamais accepté sa relation ou son mariage avec un étranger. L’égalité sociale des femmes reste encore un objectif lointain. Le mariage d’une Algérienne avec un homme étranger n’a aucune validité juridique et - pour obtenir un passeport - une femme doit se soumettre à la garantie de la signature d’un homme de la famille, son "responsable".

Une histoire courait en ce moment sur les lèvres de tout le monde et avait également été publiée dans la presse internationale. Une jeune Algérienne avait épousé un copain européen, malgré l’opposition de sa famille. Ses frères l’avaient longtemps persécutée et l’avaient enlevée à plusieurs reprises, en France, en Belgique et enfin au Canada, où le couple s’était réfugié sous un faux nom. Rapatriée sur un avion privé, avec l’aide des services secrets, la jeune fille avait été forcée d’épouser un autre homme, à qui la famille l’avait promise, depuis son enfance.

Revenons à mes souvenirs. La jeune architecte s’inscrit à un cours de spécialisation. Ainsi, chaque jour, le chauffeur de la famille l’accompagnait à la faculté, qui se trouve à la périphérie est de la ville. Là, le peintre amoureux l’attendait, quand il venait en Algérie pour elle. En taxi, ou par d’autres moyens, ils s’en allaient vivre les moments de leur romance. Puis elle rentrait à l’université, où le chauffeur était venu la chercher pour la ramener à la maison. Le peintre avait loué une chambre dans une pension au centre-ville, en face de la maison de sa bien-aimée, pour pouvoir lui adresser ses adieux de la bonne nuit. Elle le regardait derrière les volets mi-clos de la fenêtre, et une lampe allumée lui permettait de l’entrevoir dans la lumière. La meilleure amie de la jeune fille était une étudiante qui assistait à mes cours. Je ne veux pas nier qu’il y ait eu un vif attrait, entre elle et moi. Sa famille aussi, cependant, était ancrée dans les traditions. Dans un tel enchevêtrement de situations amoureuses difficiles, il est arrivé plusieurs fois que nous profitions de quelques heures libres pour nous consacrer à des "fuites à quatre". Nous partions alors avec ma voiture sur les plages les plus belles à l’autre bout de la ville, près des ruines de Tipasa, parmi les souvenirs de marins phéniciens, les monuments de la colonisation romaine, et les traces du christianisme primitif.

Un ciel lumineux, les vagues écumantes de la Méditerranée qui battaient sur le sable, évoquant des mythes antiques. Le rire des filles heureuses. Des plages fabuleuses, sur lesquelles on pouvait prendre le soleil à l’abri de regards indiscrets, parmi les squelettes fossiles de tortues géantes, pétrifiés, comme des navires frappés par la foudre vengeresse d’une ancienne divinité.

Dans l’après-midi, nous devions retourner à la Faculté, pour qu’elle puisse attendre le chauffeur de son père. Le peintre revenait à la ville avec moi et nous dînions ensemble. Ce fut alors qu’il me raconta un peu de sa vie d’homme de succès, qui fréquentait la haute société et connaissait bien le monde. Imprégné de rationalisme et d’une forte foi dans le progrès humain, il ne pouvait pas concevoir qu’une brillante famille de la société algérienne considère sa fille comme une propriété, plutôt que de la traiter comme un être humain, doué de sa propre volonté. Après le dîner, on faisait une promenade le long de la rue principale, parmi les demeures de l’époque coloniale. Le trafic qui montait, rugissant, les gens qui sortaient du restaurant pour aller au cinéma, la prostituée du coin, couverte par un voile blanc et son cache-nez sur la figure. À l’heure convenue, le peintre s’arrêtait sous la fenêtre de sa bien-aimée, pour lui donner le salut de la bonne nuit. On avait la sensation de revivre l’incroyable histoire de Roméo et Juliette des temps modernes.

Comme on dit parfois, « l’amour tout peut ». Ce fut ainsi que la jeune architecte, à la mine pâle et fragile, trouva la force de briser l’obéissance à un code millénaire. Un jour, à l’aide d’une sœur mariée et son mari, la jeune femme réussit à obtenir un passeport et s’envola vers l’Europe, où elle épousa le peintre. Un geste très romantique, avec la classique note laissée à ses parents, dans sa chambre. J’aurais bien aimé sentir le parfum de ce feuillet et voir son cadre doré, ou peut-être rose ou turquoise, comme ceux des messages d’antan.

À cette époque, j’étais en congé, donc je n’ai entendu la nouvelle qu’à mon retour. Les deux époux étaient quelque part, en France ou en Espagne, essayant de se cacher des parents algériens. Quelque temps plus tard, avec discrétion, un officier des Services est venu interviewer une grande partie de la Fac d’architecture. J’étais un des candidats à ces pourparlers, et je dois avouer que cela ne m’a suscité aucun plaisir. Je ne savais pas si le couple était parti pour la France, l’Espagne ou ailleurs. Je n’ai pas su d’ailleurs comment l’histoire s’est terminée, mais, quelques mois plus tard, j’ai vu la jeune fille de retour à Alger. Elle était revenue toute seule. Je n’ai pas trouvé le courage de lui demander ce qui s’était passé. Je n’ai jamais revu le peintre, ensuite. Je garde toujours, au fond d’un tiroir, quelques photos de ces escapades romantiques à la plage.

J’ai quitté l’Algérie depuis trente ans. Il a été difficile de retourner "chez moi" après beaucoup d’années passées à l’étranger, et de me construire un nouvel emploi : des missions précaires, tout le temps. Ici, dans mon pays, je me suis senti comme si je n’existais plus pour mes vieux amis, comme si j’avais été absent pendant des siècles, comme un Ulysse des temps modernes. Les camarades de l’école avaient leurs familles et des enfants qui grandissaient, et j’étais exclu à jamais de leur vie, devenue monotone et régulière. J’ai essayé - moi aussi - de me créer une famille, mais je n’ai pas eu de la chance, ou peut-être que j’ai essayé avec peu d’enthousiasme et peu de conviction. Mon obsession de liberté s’est chaque fois confrontée à d’autres besoins de liberté, aussi grands et opposés.

L’été, comme chaque pause dans les activités normales, telle que les fêtes de Noël ou d’autres moments de vacances, c’est un temps de bilans. L’été ne signifie pas pour moi des vacances, mais plutôt la solitude et l’oisiveté, qui dominent le passage du temps. Des rêves de plages tropicales, vues seulement sur un écran de télévision. Des voyages avec mon cœur dans des endroits où la mer est toujours bleue, où les palmiers se plient à lécher l’eau, inclinés face aux vagues, au récif. Je reste plongé dans les chaudes journées d’un été de moisissures, qui n’ont rien à envier, ni la température, ni l’humidité, aux marais et à la forêt tropicale. Pendant la journée, on résiste grâce à la climatisation, mais quand la nuit arrive... parfois, j’ouvre la fenêtre et les denses humeurs de la chaleur étouffante emplissent la chambre, chargée de mon insomnie.

Ce n’est pas l’odeur lourde du jasmin, à laquelle je m’étais habitué dans mon séjour en Afrique. Il s’agit plutôt d’un résumé des engrais chimiques et des fumées de la raffinerie, dont la flamme se lève triomphante au-dessus des derniers étages des bâtiments. Dans le crissement des freins et les halètements des pneus, aux ronds-points et sur les rampes, il me semble entendre les gémissements d’enfants prostituées inconnues, éventrées sous les arbres, le long des rues.

Chaque nuit, dans le quartier, c’est la horde des ténèbres. Un couvre-feu en continu, dès la première lumière des réverbères jusqu’à la lumière du matin. Parfois, pendant les nuits sans sommeil, les rêves de la jeunesse reviennent à mon esprit et je repense aux années passées en Algérie, je revois les visages de mes élèves et du peintre espagnol. Je me demande encore comment cette histoire, dépourvue d’un avenir, a pu se conclure… mais, peut-être, je préfère ne pas le savoir.

Les mots d’Albert Camus sont restés sculptés là-bas, entre la plage de Tipasa et les pentes de la montagne de Chenoua:

« Je comprends ici ce qu’on appelle gloire : le droit d’aimer sans mesure. Il n’y a qu’un seul amour dans ce monde. Étreindre un corps de femme, c’est aussi retenir contre soi cette joie étrange qui descend du ciel vers la mer. Tout à l’heure, quand je me jetterai dans les absinthes pour me faire entrer leur parfum dans le corps, j’aurai conscience, contre tous les préjugés, d’accomplir une vérité qui est celle du soleil et sera aussi celle de ma mort ».

Je pense souvent à ces phrases, comme à un monument éternel à la désobéissance d’une nouvelle génération, des jeunes filles qui réussiront un jour à bouleverser des coutumes millénaires, grâce à la force de l’amour.

Alberto Arecchi

Pavia - Italie

Une leçon à l’oncle Banza

Elle fixait les yeux dans ceux de son oncle, ses yeux pleins d’innocence, emplis de larmes, attristaient son visage passif, mais sa bravoure ne cesser de rétorquer à la grossièreté de son oncle :

- Pourquoi ne vais-je pas à l’école comme mon frère ?

Son oncle voulait à tout prix épargner ses oreilles de cette cacophonie dont Feza avait rendu le refrain quotidien.

- Parce que tu es femme, répondit l’oncle, en lui fixant son regard aussi pinçant que menaçant.

- La femme n’a-t-elle pas aussi le droit d’étudier comme l’homme ? répliqua Feza, en adoucissant sa voix, ne pouvant plus céder aux menaces de son oncle.

- Non, non, non et jamais. C’est une ignominie pour moi et pour toute autre personne normale de faire étudier une femme.

Ce duel idéologique était quotidien entre Feza et son oncle Banza. Elle voulait à tout prix percer le mystère qui l'empêchait d'avoir droit à l’éducation, contrairement à son petit frère. La curiosité chatouillait ses envies de connaître et de découvrir les phénomènes du monde autour d’elle ; malgré sa stature négligeable, des fissures d’usure sur ses pieds qui n’ont jamais porté de souliers et son habillement modeste, son âme était sublime, et majestueux, son esprit.

Au fait, après la mort de leurs parents, victimes de la kyrielle des hostilités observées à l’est de la République Démocratique du Congo, Feza et Amani vivaient avec leur oncle à Walikale, un village au sol riche en minerais, mais dont les habitants ignoraient la valeur.

Les deux familles des défunts, après s'être réunies, avaient résolu, conformément à leurs coutumes et aux traditions du village, la répartition des biens : une majorité revenant à l’oncle Banza, une petite portion à Amani. À Feza, en héritage, on légua les lésions de la discrimination et les maux de la marginalisation de la femme. On ne lui accorda ni cuillère ni fourchette, pourtant on nous fait croire que la femme est faite pour la cuisine…

Amani poursuivait ses études alors que Feza ne pouvait sortir de la maison. La chaîne des travaux ménagers qu’elle devait accomplir régulièrement - balayer la cour, laver la vaisselle, faire la cuisine ...- rendait ses journées aussi longues qu’insupportables, autant que fatigue et chagrin étaient le menu de son dîner tous les soirs.

Quant à son frère, la gaieté était une étiquette collée à son visage brun. À son retour de l’école, le repas était toujours bien prêt et après s'être sérieusement gavé de plats copieux, il allait jouer au foot avec les gosses de son âge jusqu’à ce que le soleil s’évanouisse, avalé par l’horizon. Et là, il ne rentrait à la maison que pour s’allonger en attendant que le jour suivant expie ses peines.

Ça faisait déjà deux ans que les pieds de Feza n’avaient foulé une cour scolaire. Et, lorsqu’en rentrant de la rivière, elle croisait dans la brousse ses anciens collègues de classe, en uniforme bleu-blanc, revenant de l’école, rien ne pouvait retenir ses larmes nostalgiques.

Plus le temps passait, plus sa peine s’accumulait, plus la vie lui semblait insupportable. Aucun jour ne vit une lueur d’espoir éclairer son visage brun, privé de la splendeur du sourire. Ne pouvant plus persister dans cet esclavage qui ne dit pas son nom, Feza s’approcha de l’oncle Banza, alors qu’il revenait des carrières, à la chasse aux pierres précieuses, comme d’habitude, abattu et affamé.

- Pourrai-je reprendre mes études l’année prochaine, mon oncle ? demanda Feza pour ranimer leurs discussions.

Celui-ci, très farouchement en colère, prit la petite Feza et lui administra des coups jusqu’à se retrouver à bout de souffle, prétextant qu’elle l’ennuyait avec des questions qu’il jugea idiotes.

Ayant assez des tortures quotidiennes, Feza fit ses valises et partit pour ne plus jamais revenir dans le village de ses cauchemars, afin de s’établir à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, une ville méconnue pour elle et où elle n’avait aucune famille.

Ainsi, la pauvre Feza se retrouva dans les rues, vivant au taux de malheur et passant ses nuits à la belle étoile jusqu’au jour où elle rêva de sa mère.

Était-ce juste un rêve, une révélation de la puissance divine, un coup de hasard ou une hallucination pour que sa vie se transforme d’un coup, comme dans les contes de fées ou dans des récits légendaires ?

Désormais, elle baignait dans le bonheur et se détendait sous un vent soufflant d’allégresse dans sa nouvelle famille qui l’aimait et la respectait.

Cependant, au village naquirent des discordes entre l’oncle Banza et son neveu Amani qui voulait par-dessus tout revoir sa sœur. Banza ne pouvait plus être en paix après la disparition tragique de sa nièce. Il était regardé d’un mauvais œil partout où il passait.

Face à cela, il jugea responsable de se rendre en ville à la recherche de sa nièce. Son voyage fut long, tellement les routes sont quasi impraticables : il lui fallut trois jours pour effectuer 286 km.

Il scruta ruelles, terriers, jusqu’aux fins fonds des caniveaux, mais en vain. La luxueuse Feza, dorénavant, ne pouvait plus être retrouvée dans une telle indigence.

Des jours passèrent ; seul dans la case de Banza, Amani épuisa la somme laissée par son oncle pour couvrir ses dépenses pendant son absence du village.

« Peut-être ne reviendra-t-il plus ! » « Peut-être a-t-il succombé en cours de route. » « Peut-être est-il tombé sur de grandes opportunités qui l’empêcheront de revenir … »

Telles sont quelques-unes des hypothèses que s’imaginait Amani pour se forger une idée barbare. Au bout de deux semaines, à son tour, Amani se rendit en ville où, par un heureux hasard, il tomba sur sa sœur Feza.

« Rien ne me dit qu’elle est dans cette ville et puis tout ceci c’est de sa faute. C’est elle-même qui a choisi de partir. Pourquoi serais-je tenu responsable de son forfait ? Que vais-je continuer à chercher dans ces pierres volcaniques pendant qu’au village j’en ai laissé de précieuses ? » se murmurait Banza en rentrant au village après avoir fourni tant d’efforts vains.

- Où es-tu mon unique trésor ? Tonton Banza est de retour ! criait l’oncle Banza à Amani dès son arrivée au village, mais personne ne répondait. Il le fit une deuxième, puis une troisième fois et toujours sans réponse, mais il continua à insister.

- Pourquoi tu nous déranges ? Qui es-tu ? Tonna un malabar qui sortit, emporté par la colère, de la case de l’oncle Banza.

- Qui êtes-vous ? Qu’avez-vous fait de mon Amani ? répliqua Banza en se précipitant dans la case.

Le quidam le saisit et le poussa loin de là, car désormais il était maître de la case. En effet, Amani était parti après avoir vendu la case de son oncle. Un calvaire s’ouvrit à Banza qui ne pouvait attendre du secours au village. Personne pour compatir avec un sauvage incapable de prendre soin d’une innocente orpheline coupable de bravoure.

Alors que Banza était couché sous un manguier au bord de la route, il sentit une tendre main se poser doucement sur son épaule. Il se leva en sursaut et vit deux sourires, émus par les retrouvailles, fixant sur lui des regards imbibés de larmes. C’était Feza, escortée par son frère Amani.

- Feza, je suis désolé pour tout ce qui s’est produit, mon enfant. Je crois qu’il est temps pour moi de confesser mes péchés. Pardonnez-moi mes enfants, tout ceci c’est de ma faute !

Ce n’était pas par hypocrisie que Banza avança ses propos aux couleurs d’amertume. Il vivait un supplice, ne sachant plus à quel saint se vouer. Feza, avec son amour de femme qui pardonne malgré tout, le prit par la main, le releva pour enfin le serrer dans ses bras. Après quelques échanges au ton neutre, ils prirent la route et retournèrent tous, à trois, en ville.

- Comment as-tu procédé pour jouir de cette fortune, Feza ? De quelle magie as-tu fait usage pour te retrouver dans cette famille ? demanda l’oncle Banza, une fois en ville, installé dans la nouvelle demeure de Feza, ne sachant pas qu’il était logé par sa nièce.

- Mon oncle, pour tout vous dire, avant leur mort, papa et maman me livraient tous leurs secrets. Un jour que vous étiez aux carrières avec papa, il était revenu en hâte, avant l’heure habituelle, car il avait trouvé quelque chose d’une valeur immense, mais il ne m’avait pas dit ce que c’était. Je me souviens, cette nuit il nous conduisit, maman et moi, derrière la case où il creusa un trou pour y enfouir ce qu’il avait trouvé.

- Pourquoi tu me racontes tout cela ? Je crois que ma question était bien claire et bien précise, souffla Banza en interrompant Feza avant qu’elle ne finisse son histoire.

- C’est à ta question que je réponds, poursuivit Feza. Après que papa l’a enfoui dans le sol, il nous a susurré que ce n’était qu’une pierre, mais qui peut changer la vie d’une multitude de façons, si on tient compte de sa juste valeur. Il nous a dit qu'il nous accompagnerait le lendemain en ville pour nous sortir de la misère. Par malheur, c’est cette nuit même que le village fut attaqué et papa comme maman succombèrent tous deux. Dès lors, j’étais la seule à détenir ce secret. Même Amani n’en savait rien. Connaissant bien les épisodes qui s’en suivirent, je propose de ne pas y revenir… mais avant de venir ici en ville, fuyant votre malveillance, j’avais pris le soin d’emporter le trésor familial avec moi.

- Ne savais-tu pas que tu encourais un danger imminent avec cela ? Tu risquais même de te le faire voler. Pourquoi n’as-tu pas préféré me le confier pour t’éviter de tels risques ?

- Je vous redoutais plus que tout, mon oncle, n’y revenons pas s’il vous plaît. Heureusement ma mère veillait sur moi de là-haut : elle me dirigea au travers d’un rêve auprès des personnes à qui je pouvais faire confiance en me révélant la valeur exacte de ce que je possédais. Ces personnes sont devenues ma famille, elles veillent sur moi et ne m’ont jamais déçue et je sais que ce n’est pas pour ce que j’ai, mais pour ce que je suis.

- Si je comprends bien, je suis chez toi, dans ta maison où tu prends en charge toute une famille !

- Oui mon oncle.

Bouche bée, Banza resta sans mot…

Ce fut une leçon pour Banza ! La fille qu’il méprisait, qu’il n’envoyait pas à l’école, était venue à son secours. Cependant, le gamin qu’il aimait le plus, et en qui il plaçait sa confiance, en avait abusé et l’avait trahi.

Dès lors, Banza est devenu précurseur de l’égalité entre l’homme et la femme dans son village, dans les villages voisins, puis dans son territoire et plus tard dans sa province. Désormais, ce mythe, transmis de génération en génération, s’accomplit et devint une tradition auprès de tous ceux qui vécurent cette métamorphose de la vie de Feza.

Ange Banyene

Goma - Congo

Droit péjoratif

On a voulu nous faire une fleur en féminisant certains substantifs. Est-ce qu’en déformant la langue française on approche d’une égalité incertaine, ou bien a-t-on voulu donner aux femmes une friandise amère emballée comme un bonbon de Noël ? En y regardant de plus près, cette nouvelle forme grammaticale me paraît tellement plus péjorative ! Artisan, artisane (pourquoi je ressens cette nouvelle forme si proche de courtisane ?) auteur, auteure ? (je trouve qu’il y a là une absence de hauteur, limite envie de vomir… re !). La sélection, quelle qu’elle soit, est aussi une forme de discrimination, quand elle ne discrédite pas la valeur.

Devons-nous être les auditrices de ces propos stupides de féminisation des noms de valeurs ou de métiers ? Si encore on utilisait les formes classiques de la féminisation ! Il y a de quoi rire mes chers amis auteurs si nous devenions vos chères amies autrices ou auteuses ? Et pourtant les féminins des noms en « teur ou eur » sont soit « trice », soit « teuse » ! Vous souvenez-vous de celui-ci : Doctoresse ? J’en frissonne. On n’a pas osé Mairesse, mais Madame la Maire ! Je ne peux m’empêcher de penser à la cour de récréation où l’on ajoutait, méprisantes, cet article au prénom ou au nom de la mauvaise camarade ! La Dupont m’a tiré les cheveux !

Si l’on admet la part féminine chez l’homme, pourquoi refuser la masculinité chez la femme ? Ma dernière sage-femme était un homme ! Je trouve que cette révolte, notre révolte, ressemble à une prise de possession des prérogatives, genre prise de judo ou de becs ! Un droit péjoratif ? Ces deux mots ne seraient-ils que les acronymes de :

Domination Reproches Obligation Insultes Torture Pouvoir Égalitaire Justice Offense Révolte Arrogance Tradition Impertinence Femme.

Les violences, n’existent-elles pas assez dans la vie courante de nombreuses femmes qu’il faille les cacher derrière cette bataille des mots ? Comme si en détournant le problème, celui de la violence qui leur est faite, on pouvait le faire disparaître en féminisant les noms. Mais on fait mieux, cela devient des statistiques, celles du pourquoi, comment, combien… un autre camouflage, impersonnalisme du problème.

Je pourrais vous parler légèrement de toutes ces théories, mais j’ai connu une variété dans la violence conjugale qui pourrait servir de bouquet de la Toussaint à poser sur ma tombe. Trois maris, trois relations difficiles, et ne me dites pas que j’ai recherché l’apologie de la violence ni celle du meilleur score, encore moins du champion olympique de la maltraitance. Donc trois maris, un court, un long, un bref ! SOS : c’est trois brèves, trois longues, trois brèves j’ai manqué le stage des aviateurs ! Mais pas loupé le marin au long cours qui voulait que je mérite ma robe blanche !

C’était le premier, de nos jours ce serait apparenté à un viol, ce le fut, avec des séquelles apparentes et constatées par le médecin de famille un mois après. Mais à l’époque on ne parlait pas de violence conjugale sexuelle. Ce ne fut considéré que comme un incident « que la naissance d’un enfant réparerait ». Maladresse ou manifestation d’un bien acquis dont on s’empare parce que la loi vous a accordé le droit de cuissage. C’était l’époque où les femmes avaient le droit de vote, mais pas le droit d’avoir un carnet de chèques et juste celui de se taire. Joli, ce mot DROIT ! Il est très utilisé par l’homme violent !