Les fêtes publiques à Paris - Ligaran - E-Book

Les fêtes publiques à Paris E-Book

Ligaran

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Beschreibung

Extrait : "Après les visites du jour de l'an, un dîner de cérémonie ou un repas de corps, un concert d'amateurs, une sonate exécutée par la demoiselle de la maison, une réunion où l'on s'exerce à deviner des charades et des énigmes; Après les harangues de certains députés, une discussion de finances, une leçon de l'École de droit, une séance de la Société philotechnique..."

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes.

LIGARAN propose des grands classiques dans les domaines suivants :

• Livres rares
• Livres libertins
• Livres d'Histoire
• Poésies
• Première guerre mondiale
• Jeunesse
• Policier

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EPUB

Seitenzahl: 36

Veröffentlichungsjahr: 2015

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Note de l’éditeur

Paris, ou le Livre des Cent-et-Un publié en quinze volumes chez Ladvocat de 1831 à 1834, constitue une des premières initiatives éditoriales majeures de la « littérature panoramique », selon l’expression du philosophe Walter Benjamin, très en vogue au XIXe siècle. Cent un contributeurs, célèbres pour certains, moins connus pour d’autres, appartenant tous au paysage littéraire et mondain de l’époque, ont écrit ces textes pour venir en aide à leur éditeur qui faisait face à d'importantes difficultés financières… Ainsi ont-ils constitué une fresque unique qui offre un véritable « Paris kaléidoscopique ».

Le présent ouvrage a été sélectionné parmi les textes publiés dans Paris ou le Livre des Cent-et-Un. De nombreux titres de cette fresque sont disponibles auprès de la majorité des librairies en ligne.

Les fêtes publiques à Paris

Après les visites du jour de l’an, un dîner de cérémonie ou un repas de corps, un concert d’amateurs, une sonate exécutée par la demoiselle de la maison, une réunion où l’on s’exerce à deviner des charades et des énigmes ;

Après les harangues de certains députés, une discussion de finances, une leçon de l’École de droit, une séance de la Société philotechnique ;

Enfin, après les épreuves à corriger, et après les gens parfaits, je ne sache rien de plus ennuyeux au monde qu’une fête publique.

Une fête publique ! ne m’en parlez pas ; j’en ai pour quinze jours de tristesse profonde, de misanthropie, de dégoût de l’existence, chaque fois qu’on célèbre une de ces grandes solennités où l’on est tenu de se divertir, où il faut être gai par ordonnance de police, et où l’on vous prescrit, sous peine d’amende, des illuminations volontaires.

Ce n’est pas ma faute, mais je n’ai jamais pu souffrir ces réjouissances, périodiques ou non, ces anniversaires, ces commémorations, ces avènements, ces couronnements, ces hymnes, ces naissances, ces Te Deum, ces banquets où l’on porte des toasts, toutes ces fêtes, toutes ces cérémonies, dont le programme se distribue un mois à l’avance, afin qu’on ait le temps d’élaborer les transports spontanés de la joie nationale.

Un prince monte sur le trône, pour notre malheur, peut-être ; n’importe, il faut se réjouir, bon gré, mal gré. Une victoire douteuse est remportée, qui coûte des flots de sang, et qui met le deuil dans toutes les familles : n’importe encore, il faut se rendre à la Cathédrale, en habit de gala, en grand cortège, et remercier le ciel tout comme si les bulletins avaient dit vrai. C’est là le train de ce monde : tout y est dérision, comédie, simagrée. Triste chose vraiment que ces enthousiasmes officiels et de commande, fiction de la joie, mensonge du bonheur, qui se concertent à froid dans les bureaux de la préfecture !

Aussitôt que la grande époque approche, l’administration prend des mesures. Soyez sans inquiétude : tout sera prévu pour faire éclater à jour et à heure fixes l’allégresse universelle. Les mots d’ordre sont donnés, les rôles distribués, les récompenses convenues. On a fait un devis ; on sait au plus juste combien coûteront à la ville de Paris deux ou trois jours de félicité. On assigne leur place aux chanteurs, aux musiciens, aux farceurs ; tous ces gens-là, spécialement chargés de représenter le contentement général, se font enregistrer à l’agence du bonheur public. Tant pour les poètes qui composent les couplets de la fête ; tant pour les acclamations qui seront poussées sur le passage du souverain et de sa famille, etc., etc. Cela se discute comme un budget, et se conclut comme une transaction commerciale. Ne craignez pas que la capitale ait un air triste le jour où il faudra qu’elle ait un air gai. Fût-elle dans le deuil, fût-elle dépeuplée par la guerre ou par une épidémie, fût-elle à moitié morte de misère et de faim, on saura bien lui arranger une joie convenable et la contraindre à s’amuser. C’est là un des secrets du gouvernement, une des mille et une industries de la politique.