9,99 €
Extrait : "Dans le siècle où nous vivons, surtout en France, une portion de la société est condamnée au malheur en naissant ; classe de Parias, êtres délaissés, et pourtant intéressants et aimables, dignes d'un meilleur sort, si tout ce qui est bon trouvait sa récompense dans cette vie ; je veux parler des jeunes personnes bien nées et sans fortune."
À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN
Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes.
LIGARAN propose des grands classiques dans les domaines suivants :
• Livres rares
• Livres libertins
• Livres d'Histoire
• Poésies
• Première guerre mondiale
• Jeunesse
• Policier
Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:
Seitenzahl: 36
Veröffentlichungsjahr: 2015
Paris, ou le Livre des Cent-et-Un publié en quinze volumes chez Ladvocat de 1831 à 1834, constitue une des premières initiatives éditoriales majeures de la « littérature panoramique », selon l’expression du philosophe Walter Benjamin, très en vogue au XIXe siècle. Cent un contributeurs, célèbres pour certains, moins connus pour d’autres, appartenant tous au paysage littéraire et mondain de l’époque, ont écrit ces textes pour venir en aide à leur éditeur qui faisait face à d'importantes difficultés financières… Ainsi ont-ils constitué une fresque unique qui offre un véritable « Paris kaléidoscopique ».
Le présent ouvrage a été sélectionné parmi les textes publiés dans Paris ou le Livre des Cent-et-Un. De nombreux titres de cette fresque sont disponibles auprès de la majorité des librairies en ligne.
Dans le siècle où nous vivons, surtout en France, une portion de la société est condamnée au malheur en naissant ; classe de Parias, êtres délaissés, et pourtant intéressants et aimables, dignes d’un meilleur sort, si tout ce qui est bon trouvait sa récompense dans cette vie ; je veux parler des jeunes personnes bien nées et sans fortune. Pauvres filles, quel âge mûr vous attend !… quel avenir vous est réservé !… à quoi vous servent votre douceur, vos vertus, vos talents ? que vous revient-il de posséder une charmante figure, d’avoir un noble maintien, et « la grâce plus touchante encore que la beauté ? La plupart d’entre vous sont destinées à végéter inutiles sur la terre, à ne jamais porter le titre d’épouse, à ne caresser que l’enfant de l’étrangère… Est-ce que vous ne vous sentiriez pas la force de remplir de saints devoirs ?… Auriez-vous peur de rendre malheureux l’époux dont vous prendriez le nom ?… Craindriez-vous les peines, les fatigues attachées à la maternité ?… Êtes-vous des êtres froids, égoïstes, qui ne savez, qui ne pouvez aimer ?… Oh non, cent fois non… Ne pas remplir vos devoirs d’épouse !… Vous connaissez si bien ceux d’une fille tendre et soumise !… N’est-ce pas vous qui travaillez la nuit pour répandre un peu d’aisance dans votre intérieur gêné ?… D’où vient ce teint pâle, ces yeux éteints ? – C’est que vous êtes nées délicates, et douze heures passées devant votre chevalet ou à votre piano, dérangent votre santé !… Eh pourquoi tant travailler ? – On dit que j’ai des dispositions, et si par mon application à l’étude je pouvais un jour être utile à ma famille !… – Tu ne serais pas bonne épouse… tu n’aimerais pas tes enfants… toi, jeune et touchante fille qui, seule, soignes ton vieux père paralytique et souffrant ; qui le consoles de ses chagrins par ta gaieté et tes saillies ; qui lui fais oublier l’injustice des hommes, en lui rappelant sans cesse qu’il existe des anges… qui es près de lui, le jour, la nuit, toujours heureuse, toujours contente ; et si quelquefois il t’échappe une larme, elle est si vite essuyée que le vieillard ne l’aperçoit pas. »