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Du poète de l'Antiquité Anacréon (étouffé avec un raisin sec) au dramaturge américain Tennessee Williams (asphyxié par le bouchon de son vaporisateur nasal), du tragédien Eschyle (crâne fracassé par la carapace d'une tortue tombée du ciel) au bourgmestre autrichien Hans Steininger (chute fatale après s'être pris les pieds dans sa barbe), du Roi du Rock Elvis Presley (mort sur le trône de sa salle de bains) au barde de la variété franchouillarde Claude François (électricien de salle de bains, itou), découvrez les morts les plus incongrues - de toutes les époques. Et riez donc - jaune ou de bon coeur - de ces célébrités, comme de ces inconnus... Ceci dit, tout de même : faites attention de ne pas finir comme le philosophe grec Chrysippe de Soles, le peintre de la Renaissance L'Arétin ou le roi birman Nandabayin, tous partis dans une ultime et létale crise de zygomatiques.
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Seitenzahl: 118
Veröffentlichungsjahr: 2024
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“La mort (n’)est (qu’)un manque de savoir-vivre.”
(A. Allais)
“Quel dommage qu’il faille passer par la mort pour pouvoir accéder à l’immortalité !”
(MsR)
1 –
Antiquité
2 –
Moyen Âge
3 –
Renaissance
4 –
17-18ème siècles
5 –
19ème siècle
6 –
20-21 siècles
7 –
Bonus : inconnus et anonymes
8 –
Index
Absalom (Xème siècle av. J.-C.)
Fils du roi David, réputé pour être le plus bel homme du pays d’Israël, Absalom estime être destiné à succéder à son père, mais pense que que le roi va lui en préférer un autre. Une bataille se tient alors dans la « forêt d’Éphraïm » (une localité peut-être située à l'est du Jourdain), où l'armée d'Absalom est finalement mise en déroute, lui-même, en fuyant, se prenant les cheveux (qu'il portait longs) dans les branches d'un térébinthe… David ayant ordonné à ses hommes de faire preuve de mansuétude envers celui qui était maintenant son fils aîné, Joab, général du roi, mû par des sentiments moins mesurés, décida lui de transpercer Absalom de son épée, celui-ci finissant littéralement embroché tandis qu’il se débattait dans le piège feuillu (Absalom, pas Joab). En dépit de la victoire finale, on dit que le roi fut consumé de chagrin – ce que c’est que l’amour paternel, tout de même...
Zaleucos (653 – ? av. J.-C.) Voir Charondas.
Dracon (VIIème siècle av. J.-C.)
On ne connaît rien de la vie et de la carrière du législateur athénien Dracon, sinon qu’il était particulièrement rigoureux et sévère – de lui ne nous vient-il pas le terme « draconien » ? Par contre, sa mort, très curieuse, est elle bien racontée dans la tradition biographique. Ainsi, la Souda (encyclopédie grecque du Xème siècle) rapporte que Dracon fut un jour invité à Égine et que, là, les habitants étaient si heureux de le recevoir qu'ils le couvrirent de manteaux et de coussins, en si grande quantité... qu'il en mourut étouffé ! Vengeance masquée en marque d’affection, en représailles de ses lois particulièrement dures ?
Arrhichion de Phigalie (? – 564 av. J.-C.)
Pris par un étranglement pendant la finale olympique de pancrace (sport de combat à mi-chemin entre la boxe et la lutte), l’athlète Arrhichion de Phigalie réussit à déboîter le pied de son adversaire, le forçant ainsi à l'abandon. Mais l'étranglement lui a brisé la nuque dans leur chute commune. L'adversaire ayant concédé la défaite, c'est donc le... cadavre d'Arrhichion qui est couronné vainqueur olympique.
Milon de Crotone (VIème siècle av. J.-C.)
Selon certaines sources, Milon de Crotone, athlète grec connu pour sa force prodigieuse, aurait voulu tester celle-ci en achevant de fendre un arbre ouvert en deux. Mais il aurait présumé de ses forces et ses mains seraient restées coincées dans le tronc. Immobilisé, incapable de se défendre, l’homme-hache finit sa carrière sportive dévoré par loups et autres bêtes sauvages.
Héraclite (v. 544 – v. 480 av. J.-C.)
Le célèbre philosophe grec, concepteur d’une théorie du feu comme principe fondamental de toutes choses, souffrait... d’hydropisie (soit d’un excès d’eau dans l’organisme). On rapporte que, pour se soigner, il ordonna un jour qu’on le couvrit de… fumier. Ce remède, dont il s’était entiché, l’exténua à un point tel qu’il en mourut, l’ordure l’ayant littéralement étouffé après qu’elle eut séché sur lui. Cependant, l’historien (presque) contemporain Néanthe de Cyzique prétend que, n’ayant pu se sortir de dessous le fumier, on le laissa là, et qu’il fut mangé par des chiens qui passaient… Pas sûr qu’il aurait préféré la deuxième option.
Charondas (? – 476 av. J.-C.)
Philosophe et législateur grec, il se donne la mort après avoir violé l'une des lois qu'il avait promulguées : pour éviter les violences lors des débats publics, il avait en effet fait proclamer que quiconque porterait une arme sur l’agora serait puni de mort… Un peu plus tard, s'y présentant armé par inadvertance, il s'applique à lui-même la sanction prévue. De la cohérence en politique... La véracité de cet événement est toutefois sujette à caution puisqu’il a également été attribué à d’autres, en particulier à un autre législateur de l’Antiquité, Zaleucos.
Anacréon (v. 550 – v. 464 av J.-C.)
Poète lyrique grec mort à l'âge de 85 ans, à Téos, et qui, selon la tradition, se serait étouffé avec un... raisin sec. Malgré cette mort peu épique, son « collègue » le poète Simonide de Céos lui dédia deux épitaphes, Athènes érigeant ensuite sa statue sur l’Acropole et gravant ses portraits sur les pièces de monnaie.
Eschyle (v. 525 – 456 av. J.-C.)
Invité par le roi-tyran de Syracuse, le célèbre tragédien grec Eschyle s’empresse fissa de se rendre en Sicile. L’auteur des Perses et de L’Orestie en profite pour effectuer de longues marches dans la campagne... Un jour, un rapace rôde au-dessus de lui – probablement un gypaète barbu qui cherche une pierre pour briser la tortue qu’il porte dans ses serres et dont il veut se délecter. Berné par le crâne chauve du poète, le stupide volatile laisse alors tomber l’animal sur lui, brisant ainsi l’auguste tête du tragédien... et la tortue susdite. B. Fuligni, B. Léandri et F. Chef se repaîtront de l’anecdote et en feront, 2500 ans plus tard, le titre d’un livre (La Tortue d’Eschyle – éd. Les Arènes, 2012), ouvrage qui a inspiré l’auteur de celui que vous tenez entre vos mains, cher lecteur.
Euripide (483–406 av. J.-C.)
La mort d’Euripide est entourée de légendes. Tout comme sa vie, dont on ne sait pratiquement rien, si ce n’est qu’il serait né dans la glorieuse cité de Salamine (celle de la célèbre bataille entre Grecs et Perses, trois ans avant la naissance du dramaturge), et qu’il écrivit plus de cent pièces. Selon une triple tradition, il aurait péri soit 1) frappé par la rudesse de l'hiver macédonien, soit 2) déchiré par des chiens, qui lui voulaient sans doute quelque chose, soit 3) lynché par une horde de femmes en furie, qui lui voulaient sûrement quelque chose aussi. À vous de choisir.
Zeuxis (464–398 av. J.-C.) : Mort de rire (I)
Artiste grec dont rien ne subsiste de l’oeuvre, il était de son temps considéré comme l’un des plus fameux portraitistes de l’Antiquité. Maître du trompe-l’oeil et peintre de caractères, il serait mort d’une crise de fou rire (en faisant le portrait d’une vieille dame). On ne sait si la grand-mère en prit ombrage ou si elle fut sincèrement peinée de la mort du peintre.
Pyrrhus (v. 319 – 272 av. J.-C.)
Roi d’Épire et lointain cousin d’Alexandre le Grand, Pyrrhus Ier meurt, durant une de ses (multiples) expéditions militaires. Selon certains récits historiques, il aurait été frappé par un morceau de charpente lancé par une vieille dame depuis sa fenêtre, dans la cité d’Argos. La vénérable Argienne ayant vu son fils combattant le roi envahisseur, en contrebas ; la fatale tuile fut lancée. Pyrrhus, désorienté par le choc, divagua quelque temps, fut à nouveau attaqué par un autre soldat du camp adverse, puis achevé. Défaite à la Pyrrhus ?... Quelle tuile, fallait pas toucher au fiston !
Chrysippe (v. 280 – v. 207 av. J.-C.) : Mort de rire (II)
Philosophe stoïcien un brin austère, Chrysippe de Soles meurt plein de contradictions : au cours d'un banquet auquel il est invité, apercevant un âne qui mange des figues, il dit à la vieille femme propriétaire de l’animal: « Donne-lui donc un peu de vin pour faire passer les figues » Puis content de sa saillie – il s'agissait vraisemblablement d'un jeu de mots entre âne (ὄνος) et vin (οἶνος) – il s’étouffe de... rire. (Cette version de sa mort n'est pas forcément la plus probable : il aurait également pu mourir d'avoir bu du vin non coupé d'eau, d’après certaines… sources – ha, ha, très drôle vraiment, NdE –, à l'occasion d'un sacrifice où un de ses élèves l'aurait invité.)
Mithridate (135 ? – 63 av. J.-C.) : Le suicidé opiniâtre (I)
Le roi Mithridate VI Eupator, un candidat au suicide, euh, obstiné... Après avoir assisté au couronnement de Pharnace, son ingrat de fils qui vient de le renverser, il s’empare de son glaive, tente sans succès de s’empaler avec, demande l’aide de son garde du corps qui échoue à son tour, et finit… tué par les sbires de son rejeton. Ben oui, suffisait de demander au fiston ! Auparavant, il avait aussi essayé d’en finir en avalant une dose de poison mortelle, mais son corps y avait déjà été habitué. Eh oui, celui qui est à l’origine du terme de mithridatisation (le fait d’ingérer un produit toxique afin d’obtenir une immunisation vis-à-vis de celui-ci) aurait dû s’en douter...
Crassus (Marcus Licinius, 115–53 av. J.-C.)
L'historien Dion Cassius a relaté avec réserve l’épisode de la mort du consul romain Marcus Crassus, réputé pour son avidité. L’anecdote, quoiqu’un peu douteuse, fut néanmoins reprise au cours des âges : le stratège Crassus ayant été vaincu par le général parthe Suréna. pour moquer l'avidité légendaire de son prisonnier, Suréna lui fit alors couler de l'or en fusion dans la bouche, lui disant : « Rassasie-toi donc de ce métal dont tu es si avide ». Puis, tranquillement, le général lui fit trancher la tête et une main (bah, et pourquoi pas les deux ?? – NdE) et envoya le tout comme trophées à son roi, Orodès II. (Selon une autre version, Crassus serait en fait mort au combat, un peu à l’image de son presque homonyme de fils, qui lui se suicida pour ne pas tomber aux mains de l’ennemi.) La première version est autrement plus burlesque, non ?
Porcie (v. 70 – 42 av. J.-C.)
Fille du sénateur romain Caton d’Utique, Porcie se tue volontairement, en avalant des... charbons ardents, alors qu’elle vient d’apprendre la mort de son mari, Brutus (l’assassin de Jules César). Cependant, les historiens modernes ne valident pas tous cette version : beaucoup pensent qu’elle aurait plutôt fait brûler du charbon dans une pièce fermée, et succombé à une banale asphyxie au monoxyde de carbone. Ce qui est certainement une mort moins gore, mais n’empêche pas l’épouse éplorée de rentrer au panthéon des suicidés les plus célèbres.
Claudius Drusus (? – 27 ap. J.-C.)
Manger, un acte certes nécessaire à la vie, mais qui peut entraîner la mort aussi... Au Ier siècle de notre ère, le jeune Claudius Drusus meurt à Pompéi, s’étouffant avec une poire qu’il avait lancée en l’air et tenté de rattraper par la bouche. Voilà ce qui arrive quand on joue avec la nourriture, aurait pu lui dire son (futur) empereur de papa (de son prénom, Claude, lui aussi)... Certains historiens sceptiques y ont plutôt vu un assassinat lié au pouvoir romain, mais Suétone, lui, opte plutôt pour la drolatique anecdote. (Et non non, cette édifiante histoire n’est pas non plus à l’origine de l’expression « se fendre la poire »...)
Apicius (Marcus Gavius, 25 av. J.-C. – 37 ap. J.-C.)
Riche citoyen romain amateur des plaisirs de la table, épicurien sybarite (trop) habitué au luxe, ce cher Marcus décide un jour de mettre fin aux siens en ingérant un breuvage mortel. Il faut dire qu’il venait d’apprendre que sa fortune était tombée de deux-cent à dix millions de sesterces – dix millions, l’indigence quoi… Sa vie de luxe et de luxure, son raffinement culinaire (il a donné son nom au « Canard Apicius » créé en 1985 par Alain Senderens), était l'exemple même de la corruption des moeurs, pour les moralistes austères de son temps.
Pline l’Ancien (23–79)
Naturaliste romain et figure de son temps au savoir encyclopédique – 37 volumes pour son Histoire Naturelle, tout de même –, il meurt d’un excès de curiosité, lors de l'éruption du Vésuve d’août 79. Voulant observer le phénomène au plus près et porter secours à quelques-uns de ses amis en difficulté sur les plages de la baie de Naples, il part avec quelques galères en direction de Stabies… où il succombe, probablement étouffé dans cette catastrophe qui détruisit Pompéi et sa région. On retrouva son corps intact sous les cendres, sur le rivage d’une plage dont il trouvait que c’était l’endroit idéal pour assister au spectacle... (Dixit une source sûre, puisque familiale : son neveu Pline Le Jeune.)
Diogène Laërce (IIIème siècle)
Poète, doxographe (compilateur de textes anciens) et biographe de l’antiquité tardive, cet auteur assez mystérieux – on ne sait trop quand exactement il est né, ni quand il est mort – s’est aussi illustré par un décès particulièrement étonnant, jugez plutôt : unique cas connu de suicide par asphyxie volontaire – autrement dit le poète s’est arrêté de respirer ‘‘volontairement, de lui-même’’ (« parce qu’il voulait se soustraire au temps qu’il lui restait à vivre »)… Trop fort, le Diogène.
Saint Macaire (? – v. 391)
Cet ancien chamelier devenu abbé du monastère de Scété en Égypte, enseignait – à la suite de saint Antoine – à mourir au monde, à soi-même, bref à vivre pour Dieu seul… La Légende dorée (ouvrage du Moyen Âge racontant la vie des saints de l’Église) rapporte qu'ayant un jour tué une puce qui l'avait piqué, il demeura nu dans le désert pendant six mois, afin d’expier de s'être ainsi vengé d’elle... À tel point qu’il en mourut. Un saint que n’auraient certes pas renié la SPA, Brigitte Bardot et sa fondation.
Attila (v. 395 – 453)
Roi des Huns, celui qui parvint à soumettre tellement de peuples qu’il était surnommé en son temps le « Fléau de Dieu », et dont on disait qu’après son passage « la terre ne repoussait plus », mourut brutalement, non pas sur un champ de bataille, mais... dans son lit. Tranquillement ? Que nenni : étouffé dans son sommeil (par un saignement de nez), après une nuit de noces qu’on imagine particulièrement agitée… Au petit matin, sa dernière épouse et partenaire d’un soir, la germaine Ildico, gisait éplorée à ses côtés – la dernière en effet… Il se dit aussi qu’Ildico serait en fait plus que responsable de sa mort, dans le sens où elle l’aurait provoquée d’une manière plus brutale et « volontaire » – un assassinat pure et simple, quoi ! Mais bon, vous savez comme les gens – et les historiens – sont médisants...
Brunehaut (543-613)