Les suites d'un premier lit - Ligaran - E-Book

Les suites d'un premier lit E-Book

Ligaran

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Beschreibung

Extrait : "RAGUFINE, qui est en train de balayer la terrasse du balcon, au fond : La ! bien ! ... bon ! ... encore comme les autres jours... un, deux, trois, quatre, cinq, huit, dix, quatorze bouts de cigare sur la terrasse ! ... Eh ben, il ne se gène guère, le voisin du second ! TRÉBUCHARD, sortant de sa chambre, à gauche : À qui en as-tu ? ... qu'est-ce qu'il y a, Ragufine ? ..."

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes.

LIGARAN propose des grands classiques dans les domaines suivants :

• Livres rares
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• Livres d'Histoire
• Poésies
• Première guerre mondiale
• Jeunesse
• Policier

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Seitenzahl: 38

Veröffentlichungsjahr: 2015

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EAN : 9782335055221

©Ligaran 2015

Les suites d’un premier lit

Un salon octogone. – Au fond, en face du spectateur, une porte fenêtre ouvrant sur un balcon et donnant sur la rue. – Une porte dans chaque pan coupé : celle de droite conduit au dehors. – Deux autres portes latérales, une cave à liqueurs sur un petit guéridon, à gauche. Chaises fauteuils.

Personnages

TRÉBUCHARD, 29 ans.

PRUDENVAL, propriétaire à Reims.

PIQUOISEAU, capitaine d’infanterie.

BLANCHE, fille de Trébuchard, 48 ans.

CLAIRE, fille de Prudenval, 18 ans.

RAGUFINE, bonne chez Trébuchard.

À Paris, chez Trébuchard.

Scène première

Ragufine, puis Trébuchard, puis la voix de Piquoiseau.

RAGUFINE,qui est en train de balayer la terrasse du balcon, au fond

La ! bien !… bon !… encore comme les autres jours… un, deux, trois, quatre, cinq, huit, dix, quatorze bouts de cigare sur la terrasse !… Eh ben, il ne se gêne guère, le voisin du second !

TRÉBUCHARD,sortant de sa chambre, à gauche

À qui en as-tu ?… qu’est-ce qu’il y a, Ragufine ?…

RAGUFINE,lui montrant la terrasse

Monsieur, il y a… quatorze bouts depuis ce matin !…

TRÉBUCHARD

Quatorze !… hier, ce n’était que treize… ça augmente… Ah çà ! ce Chinois-là prend-il mon balcon pour un plancher de tabagie… Je vais lui parler ! (S’élançant sur le balcon et appelant vers l’étage supérieur.) Eh ! monsieur !… Capitaine !… capitaine !…

VOIX DE PIQUOISEAU

Eh bien, quoi ?… qu’est-ce que vous voulez ?

TRÉBUCHARD

Monsieur, vous êtes militaire… et je respecte beaucoup l’armée… Mais je vous prie de ne pas jeter vos bouts de cigare sur ma terrasse…

VOIX DE PIQUOISEAU

Pourquoi ça ?

TRÉBUCHARD

Comment, pourquoi ça ?… il est charmant !… parce que c’est malpropre ; ça m’incommode… flanquez-les dans la rue !

VOIX DE PIQUOISEAU

Non… ça pourrait tomber sur des militaires.

TRÉBUCHARD

Alors, il faut que je les reçoive, moi ?… je vous trouve joli !

Il redescend en scène.

VOIX DE PIQUOISEAU

Vous n’êtes pas le seul.

RAGUFINE,sur le balcon

Aïe !… encore un… ça fait quinze !

Elle revient en scène

TRÉBUCHARD,furieux

Capitaine ! (À Ragufine.) Ramasse-les ! (Sur le balcon, à Piquoiseau.) Je vais les porter à l’instant même au commandant de la 1re division militaire.

Il revient en scène.

VOIX DE PIQUOISEAU

Vous m’ennuyez.

TRÉBUCHARD

Qu’est-ce qu’il a dit ?

RAGUFINE

Il dit que vous l’ennuyez.

TRÉBUCHARD

Est-il encore là ?

RAGUFINE,regardant à l’étage supérieur

Non, il est rentré.

TRÉBUCHARD

Il a bien fait !… – Ragufine !

RAGUFINE

Monsieur Trébuchard ?

TRÉBUCHARD,à demi-voix

As-tu religieusement suivi mes instructions ? as-tu clandestinement préparé ma valise ?

RAGUFINE

Oui, monsieur… elle est là, dans votre porte.

TRÉBUCHARD

Bien !… Et Blanche… ma fille ?… elle est encore couchée ?…

RAGUFINE

Non, monsieur… elle m’a déjà campé une gifle à ce matin.

TRÉBUCHARD

Bah !

RAGUFINE

À cause que son corset ne voulait pas joindre !

TRÉBUCHARD

C’est vrai… elle épaissit beaucoup… Qu’est-ce qu’elle fait en ce moment ?

RAGUFINE

Elle dessine sa tête de Romulus… ça la fait soupirer comme ça. (Elle imite un gros soupir.) Heue !…

TRÉBUCHARD

Elle est amoureuse de Romulus !… la semaine dernière c’était de Bélisaire !

RAGUFINE

Faut-il l’avertir que monsieur va partir pour Reims ?

TRÉBUCHARD,vivement

Non pas, sapredié !… je lui écrirai de là-bas… ça m’épargnera les embêtements des adieux !…

RAGUFINE

Vous ne l’emmenez donc pas ?

TRÉBUCHARD,vivement

Non.

RAGUFINE

Et vous allez nous laisser toutes seules ?… elle va me laper.

TRÉBUCHARD

Défends-toi.

RAGUFINE

Sans compter que mamzelle est peureuse quand vous n’êtes pas là…

TRÉBUCHARD

Je ne peux pourtant pas la mettre dans mon gousset !… une fille de quarante-huit ans !… je reste bien tout seul… et je n’en ai que vingt-neuf… moi, son père !

RAGUFINE

La voici !

TRÉBUCHARD,à part

Pristi ! tant pis.

Scène II

Trébuchard, Blanche, Ragufine.

BLANCHE,sortant de sa chambre et mettant ses gants

Bonjour, papa !

TRÉBUCHARD,à part, agacé

Hein !… papa !… (Haut.) Bonjour, mademoiselle.

BLANCHE,avec aigreur

« Mademoiselle !… » est-ce que vous êtes fâché contre moi ?

TRÉBUCHARD

Non, (Avec effort.) ma fille… non, ma chère enfant… (À part.) Comme c’est agréable !

BLANCHE

À la bonne heure !… (Avec hésitation.) C’est que je voulais vous demander…

TRÉBUCHARD

Quoi ?

BLANCHE,timidement

La permission de sortir…

TRÉBUCHARD

Voilà tout !… Allez… sortez… tant que vous voudrez !…

BLANCHE

Comment ! vous ne me demandez même pas où je vais ?…

TRÉBUCHARD

Moi ?… je m’en fiche !… (Se reprenant.) Non ! (Se posant.) Et où allez-vous, mademoiselle, s’il vous plaît ?

BLANCHE