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Beschreibung

Louis Hébert, le premier colon canadien, vit le jour à Paris. Il était apothicaire. Son père, appelé également Louis, avait exercé cette même profession, à la cour, sous la reine Catherine de Médicis.
Louis Hébert avait probablement dépassé la quarantaine lorsqu’il traversa les mers pour la première fois. Il était marié à Marie Rollet. À Paris, il vivait dans une honnête aisance, Son père lui avait légué avec sa profession une petite fortune et des immeubles dont il est fait mention dans les vieux documents. Au reste, l’exercice de son art lui assurait un brillant avenir ; mais il n’était pas homme à se confiner entre les murs d’un laboratoire. La vie sédentaire lui pesait. Quand il entendit parler des voyages que MM. de Monts et de Poutrincourt entreprenaient en Acadie, il ne put résister au désir qu’il caressait depuis longtemps de voir le Nouveau-Monde.
Depuis les découvertes de Jacques Cartier, le Canada attirait l’attention de la France. Dès l’année 1534, le capitaine malouin avait pris possession de notre vaste pays en y plantant la croix et l’étendard fleurdelisé. Des gentilshommes tentèrent même d’exploiter les richesses canadiennes. Le gibier, très recherché pour ses belles fourrures, abondait dans nos forêts vierges. Il n’est pas étonnant si tant de français, dès cette époque, se disposaient à quitter le royaume des lis pour venir chercher fortune dans nos grands bois.

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Abbé AZARIE COUILLARD DESPRÉSMembre de la Société historique et de laSociété archéologique de Montréal ;Membre de la Société de Géographie de Québec. 

 

 

 

LOUIS HÉBERT

 

PREMIER COLON CANADIEN

 

ET SA FAMILLE

 

© 2023 Librorium Editions

 

ISBN : 9782385744229

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

TABLE DES MATIÈRES

Dédicace

 

Préface

 

Chapitre I.— Louis Hébert. — Sa profession. — Sa famille. — Son goût pour les aventures. — La Nouvelle-France. — Jacques Cartier. — M. de Roberval. — Le marquis de la Roche. — M. de Monts. — Il est nommé lieutenant-général de l’Acadie. — Situation de l’Acadie. — Ses habitants.

 

Chapitre II.— Dangers de la traversée de l’océan. — Courage de Louis Hébert. — Les premiers explorateurs. — Louis Hébert et Samuel de Champlain. — Les colons. — L’établissement de l’île Sainte-Croix. — Le premier hivernement. — Maladies et souffrances. — Port-Royal. — M. de Monts retourne en France. — M. de Poutrincourt. — Les premiers défrichements à Port-Royal. — Louis Hébert et la culture. — Les services qu’il rend dans ce premier voyage. — Retour en France.

 

Chapitre III.— M. de Poutricourt obtient une audience du roi. — Il succède à M. de Monts. — Il envoie son fils en Acadie. — Louis Hébert l’accompagne avec sa famille. — Les Jésuites arrivent à Port-Royal. — Mme de Poutrincourt s’embarque pour l’Acadie. — Charité de Louis Hébert envers les sauvages. — M. de Poutrincourt passe en France. — Il apprend la formation d’une nouvelle société. Le capitaine La Saussaye. — Louis Hébert commande à Port-Royal. — L’établissement de Saint-Sauveur. — Argall s’empare de cette place. — Destruction de Port-Royal. — Louis Hébert retourne en France avec sa famille.

 

 

Chapitre IV.— M. de Champlain et la Compagnie des Marchands. On lui refuse des colons. — Louis Hébert consent à s’établir à Québec. — Il vend ses propriétés à Paris. — Il passe au Canada. — Dangers de la traversée. — Les Associés de la Compagnie des Marchands tentent de le décourager. — Persévérance de Louis Hébert

 

Chapitre V.— Québec en 1617. Les Français accueillent Louis Hébert avec joie. — La maison de Louis Hébert. — Les premiers défrichements. — La première moisson. — Louis Hébert et ses luttes contre les marchands. — Une requête est envoyée au roi. — Mariage d’Anne Hébert et d’Étienne Jonquest. — La première ferme modèle au Canada

 

Chapitre VI.— Louis Hébert et les sauvages. — Il apprend leur langue. — Les premières familles canadiennes. — Mme de Champlain arrive à Québec. — Sa charité exemplaire. — Elle retourne en France. — Héroïsme de nos premières mères. — Mariage de Guillaume Couillard et de Marie-Guillemette Hébert

 

Chapitre VII.— Louis Hébert, premier seigneur canadien. — Le fief du Sault-au-matelot et le fief Lespinay. — Mort de Louis Hébert. — Son éloge

 

Chapitre VIII.— Guillaume Couillard, chef de la famille. — Il continue ses travaux de culture. — Il introduit au Canada l’usage de la charrue. — La famine à Québec. – Les sauvages causent de grandes inquiétudes. — La colonie menacée par les Anglais. — La famine

 

Chapitre IX.— Les frères Kertk somment M. de Champlain de rendre la place. — La capitulation. — Louis Kertk engage les Français à rester à Québec. — Mme Hébert et Guillaume Couillard consultent M. de Champlain. — Réponse de ce dernier. — Les Français s’embarquent pour Tadoussac. — Couillard adopte les petites filles sauvages de M. de Champlain. — Départ des Français. — Guillaume Couillard revient à Québec. — Héroïsme de la famille Hébert-Couillard. — Naissance d’Élizabeth Couillard

 

 

Chapitre X.— Guillaume Couillard et Mme Hébert sont maltraités par les Anglais. — Ils désirent retourner en France. — Leur requête est rejetée. — Longue attente. — Retour des Français. — Joie de la famille Couillard. — La Sainte-Messe est célébrée dans la maison du premier colon. — Relation du Père Le Jeune

 

Chapitre XI.— Zèle de la famille de Louis Hébert pour la conversion des sauvages. — Les premiers baptêmes à Québec. — Un mot des enfants de Guillaume Couillard et de Marie Guillemette Hébert

 

Chapitre XII.— Le séminaire sauvage. — Deux interprètes célèbres. — Olivier Le Tardif et Jean Nicolet contribuent à cette œuvre chrétienne. — Services qu’ils ont rendus à la colonie. — Mort héroïque de Nicolet

 

Chapitre XIII.— Guillaume Hébert. — Sa mort. — Mort de Marie Rollet. — Guillaume Couillard concède le terrain de la fabrique de Québec. — Il fait des dons aux Dames de l’Hôtel-Dieu. — Il est anobli par le roi. — Ses dernières années. — Mort de ses deux fils et de Joseph Hébert

 

Chapitre XIV.— Mort de Guillaume Couillard. — La maison de Mme Couillard devint le berceau du Petit-Séminaire de Québec. — Mort de Marie-Guillemette Hébert. — Le Monument Hébert-Couillard

 

Notes explicatives

 

PRÉFACE.

En 1907, à la veille des fêtes mémorables du troisième centenaire de la fondation de Québec, nous avons publié l’Histoire de la première famille française au Canada.

Cet ouvrage reçut un bienveillant accueil du public. En publiant ce modeste travail, fruit de longues recherches et d’études sérieuses, nous voulions montrer à la génération présente les mérites de Louis Hébert, de ce pionnier hardi qui, le premier, vint sur nos rives bâtir sa maisonnette et ouvrir avec la hache les premières trouées dans nos forêts vierges.

Jusqu’à ces dernières années, l’œuvre de Louis Hébert était peu connue. Nos grands historiens n’eurent guère le loisir de l’étudier ; les quelques notes éparses çà et là dans leurs écrits étaient loin de faire ressortir la grandeur de la tâche accomplie par cet intrépide pionnier de la civilisation.

Il nous semblait pourtant que le geste héroïque de Louis Hébert aurait dû, depuis longtemps, attirer l’attention de nos écrivains. L’histoire de ce colon entreprenant et celle de sa famille, de 1604 à 1632, n’est-elle pas intimement liée à celle de notre patrie ? Oui ! certes. Il est impossible de raconter les origines de la Nouvelle-France, sans s’arrêter longuement sur les travaux de Louis Hébert et des siens.

Malgré l’opposition formelle des Associés de la Compagnie des Marchands, Louis Hébert ouvrit les premières clairières dans la sombre forêt ; il bouleversa le sol qu’il avait conquis avec mille peines ; il y jeta à pleines mains la semence féconde et eut la joie de recueillir d’abondantes moissons. Ce premier agriculteur de la Patrie canadienne voulait assurer du pain à ses enfants ; il travailla avec un courage si grand qu’à sa mort, arrivée en 1627, ses champs produisaient plus de blé qu’il n’en avait besoin pour l’entretien de sa maison.

Louis Hébert eut un digne collaborateur dans la personne de son gendre, Guillaume Couillard, qui fut aussi le continuateur de ses travaux. À ce dernier, selon toute probabilité, revient l’honneur d’avoir, le premier, labouré la terre avec la charrue. Quand la famine de 1628-1629 menaça de faire périr les habitants de Québec, Couillard les soulagea de tout son pouvoir en partageant avec eux le peu de blé qu’il avait récolté sur ses terres.

La Nouvelle-France succomba, en 1629, sous les coups des Anglais ; M. de Champlain, le deuil dans l’âme, fut obligé de repasser dans la mère-patrie avec les Français. La famille de Louis Hébert ne voulut pas quitter ses champs ; elle avait pris déjà de trop profondes racines sur le sol fécond de la Patrie canadienne. Elle ne put se résigner à abandonner le fruit de tant d’années de labeurs et de souffrances. Durant trois ans, isolée du monde entier, perdue au milieu des bois de l’Amérique, elle attendit avec anxiété le jour où il lui serait donné de revoir des figures amies. Enfin ! en 1632, la France revint sur nos rives à la grande joie de ces pauvres exilés qui avaient tant souffert et tant prié pour le succès des démarches de M. de Champlain. Une si longue persévérance, au milieu des épreuves, méritait une récompense. Elle leur fut donnée quand ils eurent le bonheur d’assister à la sainte Messe, qui fut célébrée dans leur maison, au milieu des larmes de tous. Le Te Deum chanté sous cet humble toit de chaume marquait la reprise des travaux de colonisation que la France devait continuer de longues années sur nos bords avec le concours de pionniers généreux, qui devaient nous tailler, sur ce continent, un domaine plus grand que l’Europe.

Voilà un exposé sommaire des services rendus à la Nouvelle France par Louis Hébert et sa famille. L’œuvre de ces héros, trop longtemps méconnus, devait nécessairement attirer sur eux l’admiration des vrais patriotes. Aussi, après nous, s’inspirant de nos modestes travaux, d’autres ont écrit de belles pages sur ce sujet patriotique, mais ils n’ont pas jugé à propos de nous donner crédit des recherches que nous avions faites ; nous ne leur en voulons pas pourtant, car ils ont contribué à faire connaître les grands ancêtres et à les faire aimer.

Mais voilà que l’on s’apprête à célébrer dignement le troisième centenaire de l’arrivée du premier colon canadien. Répondant à nos vœux les plus chers, la ville de Québec immortalisera, par un bronze superbe, non seulement Louis Hébert mais encore Guillaume Couillard. À l’endroit même où jadis s’élevait le vieux marché de Québec, en face de la Basilique, dont Couillard a donné le terrain, sur une partie du domaine qu’ils ont défriché de leurs mains, le monument Hébert-Couillard se dressera bientôt, grâce à la générosité des Canadiens reconnaissants. Il sera pour les générations futures une sublime leçon de courage et de constance.

Le mouvement patriotique destiné à doter la vieille Capitale de ce monument a été accueilli avec le plus grand enthousiasme. Il a contribué en outre à faire enlever les derniers exemplaires de notre premier ouvrage.

Pour répondre aux nombreuses demandes qui nous arrivent de toutes parts nous avons consenti à rééditer l’histoire de Louis Hébert et de sa famille. Puissent ces pages faire mieux apprécier encore les mérites de ces premiers colons. Nous faisons des vœux pour que les promoteurs du monument Hébert-Couillard rencontrent partout un encouragement effectif et spontané. Les cultivateurs de notre chère Province de Québec seront heureux de contribuer dans une large mesure à la glorification de ces héros qui, les premiers, laissèrent la belle France pour venir sur nos bords donner naissance à une peuplade chrétienne.

Iberville, le 12 décembre 1912.

CHAPITRE I

louis hébert. — sa profession. — sa famille. — son goût pour les aventures. — la nouvelle-france. — jacques cartier. — M. de roberval. — le marquis de la roche. — M. de monts. — il est nommé lieutenant-général de l’acadie. — situation de l’acadie. — ses habitants.

Louis Hébert, le premier colon canadien, vit le jour à Paris. Il était apothicaire. Son père, appelé également Louis, avait exercé cette même profession, à la cour, sous la reine Catherine de Médicis.

Louis Hébert avait probablement dépassé la quarantaine lorsqu’il traversa les mers pour la première fois. Il était marié à Marie Rollet. À Paris, il vivait dans une honnête aisance, Son père lui avait légué avec sa profession une petite fortune et des immeubles dont il est fait mention dans les vieux documents. Au reste, l’exercice de son art lui assurait un brillant avenir ; mais il n’était pas homme à se confiner entre les murs d’un laboratoire. La vie sédentaire lui pesait. Quand il entendit parler des voyages que MM. de Monts et de Poutrincourt entreprenaient en Acadie, il ne put résister au désir qu’il caressait depuis longtemps de voir le Nouveau-Monde.

Depuis les découvertes de Jacques Cartier, le Canada attirait l’attention de la France. Dès l’année 1534, le capitaine malouin avait pris possession de notre vaste pays en y plantant la croix et l’étendard fleurdelisé. Des gentilshommes tentèrent même d’exploiter les richesses canadiennes. Le gibier, très recherché pour ses belles fourrures, abondait dans nos forêts vierges. Il n’est pas étonnant si tant de français, dès cette époque, se disposaient à quitter le royaume des lis pour venir chercher fortune dans nos grands bois.

L’esprit de lucre ne fut pas, à vrai dire, le seul mobile des premières explorations sur notre continent. Nombre de personnages de condition vivaient en France qui désiraient avant tout étendre le domaine du roi très chrétien et celui de la religion du Christ. Le mouvement colonisateur de la Nouvelle-France naquit de ces deux pensées. Les promoteurs de ce projet à la fois patriotique et chrétien devaient rencontrer des échecs. M. de Roberval, l’un des premiers, subit un désastre sur les bords du Saint-Laurent. Le Marquis de la Roche ne fut pas plus heureux. Des cinquante repris de justice qu’il jeta sur l’Île de Sable douze seulement furent rapatriés.

La Providence veillait sur notre pays. Elle lui destinait des pionniers aux intentions plus droites et aux meurs plus pures. Si le successeur de M. de la Roche échoua lui aussi quelques années plus tard dans une semblable tentative, ce fut peut-être parce qu’il ne fut pas assez judicieux dans le choix des colons destinés à former le premier noyau de la Nouvelle-France.

Au commencement du dix-septième siècle les yeux se tournèrent de nouveau vers notre continent. M. Pierre du Guast, sieur de Monts, gentilhomme ordinaire du roi et gouverneur de Pons, dans le Languedoc, recueillit la succession du Marquis de la Roche.

M. de Monts avait rendu de grands services à la cause royale dans les guerres de la Ligue. Pour se reposer de ses fatigues, il demanda au roi de France le commandement de l’Acadie.

Henri IV ne crut pas devoir refuser la requête de son féal serviteur. Il lui accorda le titre de lieutenant-général avec le pouvoir de défricher les terres neuves, de les cultiver et d’y bâtir des villes, mais avec l’obligation expresse qu’il travaillerait à la conversion des indigènes.

Muni de cette commission qui lui donnait des pouvoirs si étendus, M. de Monts se dirigea vers cette partie de notre pays connue aujourd’hui sous le nom de Nouvelle-Écosse, et l’une des provinces de la confédération canadienne. C’est une presqu’île formée par l’Océan Atlantique, la Baie de Fundy et le Détroit de Northumberland.

La douceur relative du climat de l’Acadie, la fertilité de son sol, et d’autres avantages que M. de Monts s’attendait à y rencontrer, l’attiraient.

M. de Monts possédait une belle fortune ; mais, à notre avis, pour travailler efficacement à la conversion des indigènes, comme il en fit la promesse au roi, il lui manquait une chose essentielle : la foi catholique. Étant calviniste, en dépit de ses bonnes intentions, il ne pouvait être un instrument utile pour propager les dogmes catholiques dans le Nouveau-Monde. Sa foi, semble-t-il, était un obstacle direct à la régénération des peuples barbares qui habitaient les terres acadiennes. Les Micmacs ou Souriquois étaient doux et plus susceptibles de civilisation que les autres tribus d’Amérique ; ils s’attachèrent aux Français et ils contractèrent avec ces derniers une alliance offensive et défensive pour se protéger contre les Anglo-Saxons et leurs alliés les Iroquois. Micmacs et Français luttèrent ensemble de longues années contre leurs ennemis communs. Plus tard, quand l’Acadie passa aux mains de l’Angleterre, ils montrèrent une fidélité vraiment héroïque : ni les promesses, ni les menaces ne purent les décider, à leur faire prendre les armes contre ceux qu’ils aimaient à appeler leurs alliés et leurs frères.

 

 

vue de port-royal, acadie, où s’établit louis hébert la première fois. ↑