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Une menace plane sur la planète bleue, l'Opale. Le réseau dirige le monde, le moyen occident veut tirer son épingle du jeu, les ours et dragons s'opposent aux pays de l'aigle et le sous réseau Carlyle pousse aux conflits mondiaux. De plus le monde musulman est dans le collimateur et la Nouvelle Ifrica réussit à se faire oublier. La situation géopolitique est tendue. Deux outils semblent être indispensables quant au contrôle de la situation mondiale: l'Oracle qui prédit les fléaux dont les guerres, et le système de sécurité numérique ultime, Anax. Mais les machines ne peuvent se substituer aux hommes et aux créatures dans un affrontement final qui s'annonce décisif quant à la stabilité de l'Opale. Aussi quels rôles vont jouer Le général Fabrice, les forces spéciales, l'ingénieur Fouad, le pèlerin Imran, l'enfant de Medine, le père Yaya, le Prince Aga Khan et ses gens, dans la lutte imminente face à un ennemi qui peut venir de nulle part?
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Seitenzahl: 264
Veröffentlichungsjahr: 2018
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Livre I – La guerre absurde
Livre II – Le pèlerinage d’Imran
Livre III – La route pavée d'or
Livre IV – Un monde fantastique
Livre V – Menace sur l’Opale, le dual
Livre VI – Menace sur l’Opale, le final
Au palais présidentiel, le mandataire du peuple demanda à son poète de lui écrire un poème sur la plus dangereuse des menaces qui puisse l'atteindre. Le poète s'exécuta.
La révolte des mercenaires
Ils ont perdu la guerre.
Que vont faire les mercenaires ?
Contre le pouvoir, ils vont se retourner.
Faute de butin, ils vont tout brûler.
Ils vont prendre les campagnes et la capitale.
Nous, nous gardons les villes, le reste ça nous est égal.
Qui va les défendre ?
Les derniers samaritains ont dû se rendre.
Ils vont regretter de nous avoir maltraités,
Durant toutes ces années.
Les mercenaires vont tout piller.
Ils vont mettre le feu dans les granges,
Voler les armes des chasseurs.
Ils n’ont pas de nations ni de religions.
Ils ont toujours été rejetés.
L’heure de leur revanche a sonné.
Nous, cela ne nous regarde pas.
C’est la garde républicaine qui s'en occupera.
Et face à l'actualité, le barde se mit à chanter.
Les Bretons
Mais que veulent les bretons ?
Mais quelles sont leurs revendications ?
Des galettes pour les enfants ?
Des crêpes pour les mamans ?
Du cidre et du vin pour les habitants ?
Mais que veulent les bretons ?
A leur demander nous y gagnerons.
Nous on veut du territoire,
A manger et à boire.
De nos grands-pères, à la gloire,
Nous on veut le million,
A défaut du milliard.
Nous on veut du dollar,
Contre des montagnes de dinars.
Territoire, à boire, milliard, dollar,
Et garder l'espoir,
D’un monde meilleur,
De la mondialisation, à l'heure,
Comme les Normands, une cuisine au beurre.
Et le barde se remit à chanter.
Les Normands
Pourquoi ils disent rien les Normands ?
Et pourtant ils ont Guillaume le Conquérant,
Et les plages du débarquement.
Sont-ils des vikings ou des américains ?
Pourquoi les Normands ne disent-ils rien ?
Peut-être qu’ils sont disciplinés,
Comme Stéphane Noiré.
Peut-être sont-ils discrets,
Comme Stéphane Noiré.
Ils cuisinent au beurre et lui boit de l'Orangina.
Nous on cuisine à l'huile d’olive et boit
Du Selecto imitation Coca.
Même si tu le chambres sur les chars à voile
Au moins, lui, il répond à tes mails.
Et le barde se remit à chanter.
Les Villanovas
Ici ils ne t’aiment pas.
Tu ne retourneras pas là-bas.
Tu n’es pas le bienvenu ni ici ni là.
Là-bas c’est Euros ou Visa.
Ici tu es l’étranger.
Là-bas tu es l'immigré.
On ne respecte pas ta femme.
Ces autres viennent du Vietnam.
La France c’étaient les tirailleurs.
Que ça soit Tchadiens, Maliens,
Sénégalais, Algériens ou bien,
Maintenant on te dit va voir ailleurs !
Moi je t’invite à rester ici, on verra,
Nos ancêtres, par leurs victoires,
Nous cèdent des territoires,
À toi et moi, les nouveaux habitants, les Villanovas.
Puis le barde expliqua pourquoi il ne fallait pas attaquer l'Assyrie.
La terre de l'arbre
Au Liban c'est le cèdre.
En Palestine c'est l'olivier.
Mais où est l'arbre dont on ne doit pas se rapprocher ?
À l’idée de l'olivier ni de l'Est ni de l'Ouest, je cède.
Il y a ceux qui cherchent l'olive de la lumière,
Et ceux-là continuent à errer sur la terre.
Ne monte pas dans l'arbre car tu vas tomber.
Ne t'approche pas de l'arbre quand il sent mauvais.
Mais où est la terre de l'arbre ?
Je veux juste me reposer à son ombre.
Aussi le barde dans sa lancée proposa, face à la dureté de l'actualité, un poème pour adoucir les mœurs.
Du mystère naît le charme
Ah le romantisme du XIXème siècle.
Maintenant on mange du pain et du seigle.
Dans l’air du temps,
Il y avait le Noble Coran.
Se dérobe une femme sous un voile.
Derrière une ruelle, du mystère naît le charme.
De Victor Hugo à Salammbô,
Que le mamelouk était beau.
L'Algérie c'était les Spahis et Youssouf le mamelouk.
Aujourd'hui on nous traite de bachi-bouzouk,
De Zouave et d'Arabe,
En attendant le tram.
Le soir, la femme de Fouad demanda à son mari :
- « Chéri, chéri, conte-moi le voyage d'Elissa Dido, la fondatrice de Carthage ! »
Le voyage d’Elissa
Au lointain firmament, au proche rivage, un navire vogue. Elissa est sous l'émerveillement de ces côtes et de ces îlots. Que la Méditerranée est belle et calme la nuit. Elle se penche légèrement en avant pour ne pas complètement basculer en arrière. Ses pensées se retournent un instant vers la terre du cèdre d'où son frère et roi Pygmalion l’a chassée. Elle trouvera bientôt asile et réconfort dans les bras d’un jeune et puissant Aguellid, Hierbas, roi des Gétules, descendant des Atalantes. Le décor magnifique la ramène à contempler l’horizon. Des mains de marins habiles se glissent dans les cordages entrelacés autour du mat puissant. Les gens de sa suite et de son équipage descendent dans leur chambre, accompagnés des belles chypriotes fraîchement embarquées. Les clapotis de la houle libèrent le cou de la reine de sa crinière auburn, laissant le champ libre au frétillement des ailes des anges jusqu'au confinement de ses hanches. De surcroît, le doux vent marin la fait frissonner sous sa tunique qui serre ses seins moyens et fermes autant que sa croupe dans la même résistance et qui dessine sa taille et son échancrure, laissant apparaître des jambes galbées de déesse, pour former un corps tendu comme un arc, dans une digne pudeur pour son équipage, tel une figure de proue. Il est temps pour elle de rejoindre sa cabine et ses draps en satin car demain les phares brilleront pour un autre destin, celui de ses enfants, les carthaginois et celui des romains.
Et la femme de Fouad s'endormit dans les bras de son bien-aimé.
Fouad, n'arrivant pas à s'endormir, décida de prendre sa plus belle plume et de s'installer sur son pupitre pour écrire.
Écrire à l'insomnie
Écrire, que c’est beau d’écrire.
Écrire, c’est s'affranchir.
Écrire, c'est être libre.
Écrire, c'est s'évader.
Écrire, c'est le départ et l'arrivée.
Écrire, c'est prendre un petit chemin.
Écrire, c'est épouser un grand destin.
Écrire, c'est la petite barque qui chavire.
Écrire, c'est dans la tempête qu'il tient bon le navire.
Écrire, c'est vivre.
Écrire, ce n'est jamais mourir.
Écrire, c'est le jeune qui est sauvage.
Écrire, c'est le vieux qui est sage.
Écrire, car il n y a pas d'âge.
Écrire, pour incarner des personnages.
Écrire, pour que tu puisses lire.
Lire, pour que tu puisses enfin t'endormir.
La même nuit, dans un autre foyer du Moyen-Occident, après avoir vu le chiffrement de Vinci à la télé, le fils demanda au père de lui conter la quête du Graal.
La quête du Graal
Ceci est la stricte vérité sur le Graal.
Ceci est la stricte vérité,
Et je vais vous le prouver.
La dernière piste du Graal,
C’est un film, c’est une femme.
Une étude sur le codage,
De Jésus au Moyen-Age,
Nous dit que le Graal est un récipient.
Du Christ il y a le sang.
Se protège du contenu, le contenant.
Le contenant protège le contenu.
Quel homme habille la femme nue ?
Revenons au chiffrement,
Qui protège l’ensemble.
Une légende répond à une légende,
La quête du Graal, qu’en est-elle, la clef ?
Il me semble que c’est Mérovée.
Et oui, le Graal c’était le vase de Soisson.
Le Graal jusque-là était de terre.
Cassé par les barbares, il devint en fer.
Certains y ont rajouté du plomb.
Jusque-là il était de terre.
La terre sombre était claire.
Pour les dolmens, la pierre
Transportait la lumière.
Dans l’île de Pâques, les pierres
Sont lourdes mais elles étaient légères.
Quand on change les propriétés physicochimiques,
Tout devient plus logique.
Jusque-là il était de terre ou de pierre.
Plus on en sait moins on est fier.
Revenons à l’essentiel.
Les anges n’ont-ils pas d’ailes ?
Le Graal est un récipient.
Du Christ, il contient le sang.
Terre, pierre, femme, plomb,
Qu’est devenu le vase de Soisson ?
Une poupée russe pour l’église orthodoxe.
Croyez-moi ce n’est pas de l’intox.
Femme, œuf ou poupée ?
Interrogez les morts et Fabergé.
Plusieurs formes, plusieurs états,
Le sang du Christ il distillera.
Maintenant reste à le localiser.
Qui est le meilleur des chevaliers ?
Si vous avez la réponse suivez-moi.
D’un coup de cloche il raisonnera.
Et l’eau deviendra sang,
Dans n' importe quel récipient.
Et si la femme était notre Dame,
Pourquoi les fidèles iraient à Saint Jacques de [Compostelle ?
Le vase est une cloche d’une tour de notre Dame.
Reste à savoir comment elle s’appelle.
Et comment du clocher, la décrocher,
Avant qu’elle s’en aille pour d’autres destinées.
- « J'ai aussi une autre petite histoire pour toi ! », dit le père au fils.
Le génie d'Anankès
L'enfant a vu la libellule,
Et s’écria : « Oh la libellule ».
Et Thalès se retourna ridicule,
Et vit la libellule.
Elle était aussi majestueuse qu'une Anassa.
La reine, Thales piégea et emprisonna.
La reine, il l'utilisa pour les messages aux rois,
Laissant les pigeons aux rats.
Patrouillant inlassablement,
De la cime des arbres à la surface des étangs,
L'Anax explore sans relâche son environnement
À la quête de sa reine. Il la libérera.
Son rival il chargera.
Traverser un étang pour cela
Il n’hésitera pas.
Alors Thalès gare à toi,
Libère Anassa,
Car le génie d'Anankès en a après toi.
Il finit par s'endormir et rêva de la chanson de la liberté.
La chanson de la liberté
Il était la lumière dans mon rêve.
L’enfant a chanté et s’en est allé.
Il m’a dit de laisser la porte grande ouverte.
Et d’attendre la liberté.
L’union n’est pas debout.
Elle est dans les festivités.
Garde l’espoir et tes souvenirs,
C’est ce qu’il m’a conseillé.
Il est parti bleu de froid,
Après être descendu et remonté.
L’heure de la révolte arrive,
Et je me suis réveillé.
Et il se réveilla.
Pendant ce temps-là, en Ifrica, un roi est couronné.
L'investiture
Au nom des Anankès et des Anassa,
Je te fais roi d’Ifrica.
Par les Cléopâtre et les Ptolémées,
La terre d’Alexandrie tu vas aimer.
Par Salammbô, Sophonisba et Elissa,
Une Reine de Carthage tu épouseras.
Par Massinissa les tribus tu fédéreras.
Par Hannibal et Jugurtha la terre de l’éléphant et du lion
[tu défendras.
Par Scipion l'Africain et Youssouf l'Algérien,
Dans tes conquêtes tu ne cèderas rien.
Par Syphax et du Mali, le roi,
L'or d’Afrique tu thésauriseras.
Des Abbassides, des Omeyyades, des Fatimides,
[le califat
Tu respecteras.
Par Barberousse et l'Émir Abdel Kader,
Tu protègeras tes côtes et tes terres.
Les princesses guerrières comme Kahina,
Tu respecteras.
Du Caire à Rabat,
Tes capitales tu fleuriras.
Par ton armée d'élite, de tirailleurs,
Tes alliés tu défendras contre l'oppresseur.
Du Cap à Carthage, d'Abyssinie au Ghana
La terre d’Ifrica tu « sustainabiliseras ».
La bienveillance et la patience,
T’amèneras l'amour de ton peuple,
Et le respect du Ras, des Rais,
D'Orient et d'Occident.
Au même moment, en Assyrie, une mystérieuse lettre parvint au dictateur qui s'empressa de la lire.
Si vis pacem... para bellum
Je soulèverai une armée contre toi.
Je formerai les meilleurs officiers.
Je t'enverrai les plus redoutables assassins.
Je harcèlerai avec les plus endurants des baroudeurs.
On assiégera ta forteresse par Salah Din.
Redoute Saint Cyr et la légion.
Redoute Temudjin et Khalid ibn al-Walid.
Révisons Sun Tzu, Nicolas Machiavel, Carl von
[Clausewitz.
Pour avoir la paix, préparons la guerre.
La retraite des légionnaires
Dans un bar, proche d'une caserne du sud de la France, deux légionnaires s'entretiennent :
- Premier légionnaire : « Alors, tu vas finir tes quinze ans de service ? Tu vas faire quoi ? »
- Deuxième légionnaire : « Moi, je sais pas, garde du corps pour un milliardaire saoudien. »
- « Tu ne rentres pas au pays ? »
- « Quel pays ? Mon pays, c’est la France. J'ai servi la
France au Kosovo, en Côte d'Ivoire, en Afghanistan, au Mali. »
- « Moi, je rentre en Bulgarie, j’ai un business là-bas. »
- « Les femmes ? Les armes ? »
- « Un club, le monde de la nuit, tu connais ?! »
- « Ok, ça va nous changer des théâtres d’opérations. »
- « C’est sûr. La rémunération ça ne va pas être la même, non plus. »
- « Ca va nous changer de la solde. »
- « Tu connais des millionnaires, dans les retraités de la légion étrangère ? »
- « On verra pour nous déjà. »
- « Et les jeunes ? »
- « Ils vont l'avoir dure, l’esprit légion a disparu et la guerre asymétrique ne favorise pas nos interventions. En face ils auront de drôle de Zouaves. »
- « Et sinon au niveau sentimental ? »
- « Moi perso, je suis bousillé. Ces dernières années ont été éprouvantes émotionnellement. »
- « Je comprends. On a servi la France, maintenant on va se servir de la France. Mais la marge est mince. On est vite largué. »
- « Le monde est cristallisé et nous prendrons ce qu’on nous laissera prendre. »
La chanson des baroudeurs
Le Ministre s’interroge : que connaissons-nous vraiment des baroudeurs? Pas grande chose. Ils ne se connaissent même pas entre eux. La seule chose que nous connaissons d’eux, c’est leurs chefs et leur chanson !
Nous sommes les baroudeurs.
Nous sommes toujours vainqueurs.
Nous sommes les baroudeurs.
De vous nous n'avons pas peur.
Légionnaires et mercenaires.
Nous, nous défendons nos terres.
Si vous voulez la guerre,
Nous vous ferons la misère.
Amenez vos armées,
Nous allons les décimer.
Nous sommes les invisibles.
Nous sommes les invincibles.
Nous sommes les baroudeurs.
Dernier baroud d’honneur.
Dans la famille de Fabrice.
- Le père : « Alors tu es content d’être major de ta promo ? »
- La mère : « C’est quoi, major de sa promo ? »
- Le père : « Il est le premier de sa classe. »
- La mère : « Il a toujours été. Mon fils, c’est le meilleur. »
- Fabrice : « Ce n’est pas vraiment une classe. Une promotion, c’est l’ensemble des élèves d'une école de la même année. Nous c’est la promo Clausewitz. »
- Le père : « C’est qui ce Klosovitch ? »
- Fabrice : « C’est Clau-se-witz, Papa. Il a écrit la version moderne de l'Art de la guerre, avant lui il y avait Sun Tzu et Nicolas Machiavel. Carl Von Clausewitz était chef d’état-major prussien, il était pour la guerre totale. Il a combattu contre Napoléon Bonaparte au début du XIXème siècle.
- Le père : « Ah c’est l'exposé auquel tu as eu 20 et félicitations du Jury. »
- Fabrice : « Celui-ci et celui sur les guerres asymétriques. »
- La mère : « Et qu’est devenu Romu, celui qui était avec toi au lycée ? »
- Fabrice : « Il est à la Jac, la DGAC, il est pilote de ligne pour Air France ou contrôleur aérien, je ne sais plus. »
- Le père : « ... et Étienne ? »
- Fabrice : « Étienne et Julie ont fait l'ENSAM, mais comme ils ont refusé de se faire bizuter, ils ne vont pas bénéficier du réseau. »
- Le grand-père : « Ce sont des francs-maçons, je les connais, des francs-maçons l'ENSAM. »
- Fabrice : « Oui papi, les Gadzarts. Mais les choses ont changé au niveau des francs-maçons et du bizutage. Au début, l'école c’était une ouverture. »
- Le grand-père : « Ils ont de grandes barbes, une équerre et un compas comme pendentif, comme un abraxas. »
- La mère : « La voisine dit que son fils à la fac dit que les ingénieurs sont tous des francs-maçons, que c'est une secte. Tu n’es pas franc-maçon toi au moins Fabrice ? »
- Fabrice pense : « J'ai été initié, j’ai été formé, je fais partie d’une famille, d'un réseau. »
- Fabrice : « Il faut que j’appelle Fouad. »
- Sa mère : « Il était avec toi en Terminale ? »
- Son père : « Oui c’est lui, ils ont fait le collège et le lycée ensemble. Il est gentil. »
- Fabrice : « Allo, Fouad ça va ? »
- Fouad : « Allo, Fabrice ? Ça va ? »
- Fabrice : « Oui ça va. Alors tu t’es décidé ? »
- Fouad : « Je ne sais pas. Je vais travailler pour la DGA si je suis habilité sécurité défense. Ou sinon, travailler pour Thalès et en dernier recours être prof de Maths. »
- Fabrice : « Tu comptes passer l’Agrég ? Il y a une bonne prépa ici. »
- Fouad : « On verra. »
- Fabrice : « Faire Normale Sup, Ulm, pour être prof. C’est dommage. »
- Fouad : « Faire Saint Cyr et ne pas piloter des avions de chasse, c’est dommage aussi. »
- Fabrice : « Saint Cyr c’est une école d’officiers avant tout. Tu vas faire quoi sinon à la DGA ? »
- « Je compte devenir ingénieur en chef de l’armement, si je suis habilité sécurité défense, travailler sur le projet Anax, ou sinon pour Thalès, travailler sur la sécurité de la communication de Galileo, ce n’est pas clair.
- « Pour quelqu'un qui est doué en Maths, t'aurais pu faire Polytechnique, une école de commerce et faire trader !? »
- « Et toi, pourquoi tu ne conduis pas des hélicoptères ? »
- « Pourquoi pas ! Tu as une copine ? »
- « C’est compliqué. Et toi, toujours avec ta journaliste que tu as rencontrée lors de ton stage de fin d’année ? Des officiers qui travaillent directement avec des journalistes, pour les reportages de guerre, la propagande, et donner de l'ampleur à des épiphénomènes. Le journalisme a remplacé l'histoire. Qui sont vraiment les vainqueurs, si les journalistes font et défont l'actualité ? »
- La mère : « A table ! »
- Fabrice : « Je dois te laisser. »
- Fouad : « A plus. »
- Le grand-père : « Alors tu veux être général ?... (À voix basse) La tournée des popotes... La revanche des médiocres...
- Le père : « Alors ? »
- La mère : « A table ! »
- Fabrice (à voix basse) : « Si Dieu le veut. »
Anax II
Fouad, à la fin de son cursus, décida de rejoindre l'équipe de recherche cryptographique du Lib6. Il découvrit que les courbes elliptiques et les corps finis étaient des formes duales, et que les opérations de ces deux théories revenaient à des exponentiations complexes.
Ses travaux ont permis de fusionner les crypto-systèmes existants les plus performants, en rassemblant les avantages et en annihilant les inconvénients pour aboutir aux systèmes de chiffrement et de déchiffrement parfaits : Anax et Annassa. Fouad fut approché par des agents du Falestin, d’Ifrica, d’Occident, du Bravistan, mais les services spéciaux du Moyen-Occident veillèrent à la sécurité du projet et à celle de l'équipe, notamment en limitant les échanges du labo avec le monde extérieur, sans pour autant évoluer dans un bunker. Fouad finit par se marier avec un membre de l'équipe, la jolie Julie Bauer, pour limiter les fuites inévitables. Les risques n'étaient pas nuls, c'est la raison pour laquelle une nouvelle version du système de chiffrement fut à l'étude : Anax II.
Cela permit une détente, et Fouad put rendre visite à sa famille et à ses amis. Jean-Jacques Rouves, en charge du projet, échangeait avec ses homologues des pays alliés. Le crypto-système commença à équiper les dispositifs étatiques et militaires dont les téléphones des hauts dignitaires pour leur fournir des connexions sécurisées. Un autre membre de l'équipe fut candidat pour la médaille de Curting. Une véritable émulation a été créée dans la communauté scientifique, dans le monde entier, car les nouvelles découvertes touchaient plusieurs domaines de l'informatique et des mathématiques.
Un jour, sur un réseau social, Fouad reçu un étrange compliment d'un mystérieux correspondant : « Le deuxième est mieux élaboré que le premier. » Ce message fut envoyé par un certain Hubert.
- Duval : « Sa majesté l’Aga Khan, l’émissaire d’Occident est là. »
- SAS : « Que veut-il ? (A voix basse) La situation à d’Awas est tendue, la coalition est prête à intervenir, et en face, ils sont prêts à en découdre. Je sais ce qu’ils veulent. Ils veulent des assassins. »
- SAS : « Qu’il rentre dans la salle des singes. Qu’il soit content de rentrer dans le domaine de La Crème et de pouvoir visiter les lieux. »
- Duval : « Très bien, son Altesse. »
- SAS : « Ils m’ont pris pour le Chaykh Al Jabal. Je manque de gens. Mais comment refuser dans le cadre de notre entente ? »
Sa majesté revêt sa tenue d’apparatchik et, par un jeu de passe-murailles, se dirige à la salle des singes.
Deux jours avant, au Marryot des champs Élysée, à côté de l’ambassade de Falestin, se tient une réunion secrète, en haut lieu.
- Bobby : « Nous sommes prêts à intervenir. Dites à vos factions de se tenir à l'écart. Ils attendront nos instructions. Il reste à régler quelques détails du coté de nos amis du Moyen-Occident. »
- Clément : « En plus de notre armée d’élite, nous vous proposons l’attaque rapprochée des cibles. C’est une technique ancestrale maitrisée par... »
- Abu Sofian : « ... La secte des assassins. Non pas eux, ils ne sont pas fiables, et ils nous demanderont de fortes contreparties dans la région. »
- Bobby : « Voilà une idée bien française. »
- Clément : « Premièrement, ce ne sont pas nous qui avons inventé le terreau politique, chers Américains et chers... »
- Walker : « Mais c’est vous qui avez inventé les corsaires. Déjà armer des pirates pour lutter contre une flotte plus puissante que la vôtre, sacrés français, vous avez des antécédents dans les saintes alliances. »
- Bobby : « Allons, allons Messieurs, l'heure est grave. Ce n’est pas le moment de rentrer dans des querelles intestines. Et vous, qu’en pensez-vous, cher général David ? »
- David : « Ca nous est égal. Iron Man est déployé pour protéger nos frontières. Que personne ne s'approche. Notre espace aérien vous est réservé, bien sûr, M. Le Secrétaire Général. »
- Clément : « Je rappelle à notre ami Abu Sofian que déjà Saladin les protégeait... Et plus... Les utilisait ! »
- Abu Sofian : « Apportez vos preuves ! Frenchies, you are sly, that’s why RSA spies you, and what about Thales ? »
- Clément : « Nous, nous avons des preuves, notamment pour... Ravaillac. Nous avons les ordres de mission, démentez ! »
- Bobby : « Assez ! Je vous rappelle que notre alliance est très ancienne, elle date d’avant les états et les nations. Et les dossiers sont connus de tous, de toutes nos anciennes familles. »
- Clément (à voix basse) : « Surtout de vous. (A voix haute) Donc tout le monde reconnaît que nous ne sommes pas à notre coup d’essai dans différents théâtres d’opération, croisades, renaissances, guerres de sécessions... Hum, hum. Nos alliés ont fait leurs preuves, reste à convaincre le sage de la montagne. »
- David : « Et de limiter les coûts. »
- Bobby : « Soit, qu’il en soit ainsi. Un nouveau thread est à prendre à considération : France - l'Aga Khan - La secte des Assassins. Notez, chère Odette, et envoyez aux membres du réseau Carlyle pour validation des différents workflows. Vous avez une connexion sécurisée, Monsieur Clément ? »
- Clément : « Nous avons Anassa et Anax. Enfin voyons, vous n'êtes pas sans l’ignorer. Et la RSA n'est pas prête de les casser. »
Tout le monde sourit en coin et un émissaire est envoyé au Domaine de La Crème.
- « Bonjour Son Altesse. »
- « Bonjour Chancelier. Que voulez-vous ? »
- « Vos chevaux sont magnifiques, et un en particulier, quel bel apparat. »
- « Si vous avez une requête à formuler, faites-la à mon homme de confiance. Hubert ! »
- « Le domaine est grandiose, surtout depuis vos rénovations. Et particulièrement cette salle des singes. Est-elle sécurisée ? »
- « La pièce est une parfaite cage de Faraday. Les murs sont en plomb et chaque singe de la tapisserie est en cuivre. Leur forme est étudiée de telle sorte qu'à chaque motif il est conféré les propriétés de parfaits brouilleurs passifs... Et plus encore. »
- « Je vois que sa majesté, en plus d’être un mécène, un philanthrope, un homme d'affaires, s’intéresse aux sciences de la sécurité. Vous ne lésinez pas sur les moyens quand il s'agit d'atteindre l'excellence. »
- « ... Et s'y maintenir, et s’y maintenir. Que voulez-vous ? »
- « Des assassins ! »
- « Ce n’est pas comme ça. Il faut une initiation, une formation et une mise en pratique. »
- « Vous refusez ? »
- « Pouvez-vous m'en dire plus sur l'opération ? »
- « Secret défense ! »
- « Je vous confie Hubert et Duval. Ils vont prendre le relais. Quant aux opérationnels, ils sont déjà sur place. Hubert ! Je me retire dans mes appartements. »
- L’émissaire : « Messieurs, alors, vous êtes des Hashashins ? »
Hubert a le physique d’un troisième ligne. Il est immense, les épaules larges, le dos légèrement courbé. Un torse et une ceinture abdominale d’homme de stade reposent sur des cuisses surpuissantes. Malgré qu'il soit bien proportionné, ses mollets sont fins mais très dessinés à la manière cycliste. Il faisait au moins 48 de pointure. Il était tellement agile qu’il occupait aussi le poste d’ailier en international. Duval était aussi un ancien international, pilier qui chargeait sur l’adversaire comme un taureau mais tête haute, tête de pitbull avec les oreilles coupées et un nez retroussé. Il n’était pas moche mais animal et, tête haute, méconnaissable. Quand il portait le bouclier de Brennus, il levait la tête et tournait sa face en direction de la foule, alors que Hubert était immobile, très beau, la tête basse comme s’il avait une capuche sur la tête.
L’émissaire imaginait les deux hommes en opération. Hubert avançait tout droit dans la foule des souks du vendredi. Il ralentissait ou accélérait, baissait la tête ou la relevait sous sa capuche et, comme par la grâce de Dieu, l’obstacle humain s'écartait sous les invocations et sous le physique du colosse de 2 mètres 10. Duval avançait lui aussi tout droit, mais les gens s’écartaient automatiquement sous la charge du pilier. Alors que Hubert venait, s'approchait, frappait et repartait sans oublier de regarder au-dessus de son épaule droite, puis de son épaule gauche comme pour saluer les anges témoins, Duval accélérait sur sa cible, lui tranchait le cou. Le sang giclait de sa carotide comme pour que le premier des rebelles n'atteigne pas la tête. Ses épaules robustes étaient propres. Il se tenait droit au milieu de la foule. La scène était tellement atroce que les visages se détournaient du spectacle insoutenable et personne ne voulait croiser le regard du contributeur du sacrifice. Son visage était inexpressif. Ainsi opéraient les Hashashins, en public, frappant la cible, partant et sans qu'aucun puisse les identifier.
Les deux internationaux et anciens du stade étaient aussi des anciens des troupes d’élite et des forces spéciales, ce qui est très courant chez les hommes de confiance et gardes du corps des nababs du Moyen-Orient.
- « Vous êtes donc des Nizârites, des Ismaéliens, donc des musulmans. Vous seriez étonnés du nombre d’adeptes de l'islam dans les rangs du parlement, ainsi qu’au sein du gouvernement. Si vous saviez ! »
- Duval : « Nous savons. »
- « Alors comme ça, votre maître, sa majesté, est le sage de la montagne. »
- Duval : « Le sage de la montagne est à Alamut. »
- « Alamut a été détruite par les Mongols en 1256. »
- « Elle a été restaurée comme 24 autres forteresses. »
- « Je sais. Le domaine de La Crème, les îles du Gingembre et maintenant les cités du nid de l’aigle. Sa majesté veut installer sa prédominance. »
- « Vous faites appel à nous mais nous ne sommes pas des mercenaires. Nous avons notre Credo. »
- « Le Credo des Assassins, Assasseed Creed. Et si je vous dis Soufisme... »
- Hubert : « Tasawwuf, spiritualité. »
- « Plus on étudie l’islam et plus on s'aperçoit qu’il y a tout en islam, le comportement, la science, la liberté, le bonheur, la spiritualité. »
- « Nous sommes ok pour l'intervention. Nous connaissons les cibles, et le reste fait partie de notre modus operandi. »
- « Et le vieux de la montagne ? »
- « Vous êtes dans le fantasmagorique. Notre ordre est comme tous les ordres, comme vos anciennes familles. Vous connaissez l’ordre de Malte, a-t-il disparu ou existe-t-il encore ? Quelles sont ses missions ? Les francs-maçons, les sionistes, les Illuminati, les anciennes familles, nous, sommes l'ordre. Reste à savoir qui fait partie de l’ordre nouveau et qui fera partie de l'ancien ordre. Nourrir les populations de légendes, alors qu’il y a l’Histoire et sa marge, ne sert à rien, ou plutôt sert à celui qui sait s’en servir. Sont-ils les mêmes ? Absolument non ? Accessoirement oui ? Les ordres ont proposé ou imposé l'ordre, votre réseau et nos alliances ne sont que le point de départ de quelque chose, les protagonistes des chroniques de notre planète bleue. »
- « Si on veut. Trêve de tautologies, je vous propose de conclure sur un accord. Nous savons ce que vous voulez, nous ne le savons que trop bien. Nous vous concédons vos restaurations, c’est à vous désormais. Nous vous confions le mécénat perpétuel. Vous détiendrez votre part des paris. Pour l'Afrique vous détiendrez, comme le reste, ce que vous avez déjà, mais admis par le réseau. »
- « On vous tient au courant. »
- « C’est le sage de la montagne qui décide. C’est ça, hein ? »
- Hubert : « La résignation est meilleure que l’obstination. »
- « Le réseau sera tenu au courant. Très belles ces tapisseries. Au revoir. »
Le prince revint dans la salle des singes.
- Hubert : « Tout se passe comme prévu, maître. »
- Général d’armée : « Général Fabrice, c'est vous qui allez prendre le commandement des forces du Moyen-Occident pour l'opération Hyrax qui accompagnera les opérations Oryx, au sol par le sud, Sparrows et Accentors par les airs. Vous avez été choisi pour vos compétences en conflits asymétriques et en guerre totale. Pour ma part, je superviserai vos actions et je coordonnerai la mission double 0 avec Duval et Hubert, en espérant qu'ils soient fiables. Nos troupes d'élite débarqueront en Assyrie occidentale. Votre mission sera de les amener dans le désert de Numie et d’infiltrer les lignes ennemies pour verrouiller les cibles et attendre les ordres pour leur élimination ou leur extraction. Vous serez couverts par les appareils Sparrows, et serez accompagnés par les baroudeurs des factions d’Oryx à partir de l’oued Kader. Ils ont une bonne connaissance du terrain et des forces ennemies. Vous devez aussi nous remettre un rapport sur les réponses asymétriques de l’ennemi et participer aux comités de sécurité intérieure. Lisez le dossier pour le détail des opérations, validez les cibles et le moment où on éteindra les lumières, et apportez vos suggestions. »
- Fabrice : « A vos ordres, mon Général. »
3 jours plus tard.
- Général d'armée : « J’ai pris connaissance de votre rapport, Général Fabrice. Vous avez changé le nombre, la nature et la neutralisation des cibles. Il est question aussi d'ordre d'intervention dans les éliminations des cibles feuilles mortes. »
- Fabrice : « J’ai pris en compte les réponses asymétriques probables et l’optimisation de la prise du butin par les avoirs. Je suggère que le fils Aderbal ne soit pas éliminé, mais soustrait pour récupérer les principaux avoirs justement. Quant à l'oncle Sychee, par sa popularité, il sera un n+1 puissant si on estime possible un revirement de la situation politique de nos amis opposants au régime. Il ne faudrait pas reproduire les erreurs du passé. »
- « Votre conception de la guerre comme une extension de la politique est très proche de celle de Clausewitz. Très bien, j’avertirai le président et les autres contingents des changements. Bon, je vous demande de vous tenir prêts vous et vos hommes, l’intervention est imminente. Vos faits d’armes et votre réputation à l'international joueront en votre faveur et j’appuierai vos suggestions, qui ne changent pas le déroulement des opérations sur le fond, mais il faut savoir finir une guerre. A vos postes. »
- « A vos ordres mon Général. »
Grâce à une grande préparation, tout se déroula comme prévu. On n’a jamais vu une guerre aussi rondement menée. On a dû déplorer quelques pertes humaines lors du débarquement à cause de mouvements terro, des sabotages non attribués officiellement, et pendant l'avancement des troupes dans le désert. Ces pertes doivent être associées à celles des appareils abattus lors de l’opération de déblaiement Accentors. Les cibles ont bien été neutralisées et l’optimisation 80-20 a été respectée. Il reste à assurer la succession politique avec un pouvoir temporaire endossé par le Conseil National de Libération jusqu'à des élections législatives et présidentielles. Il reste surtout à gérer les cibles enlevées et les représailles jugées minimes par la presse grâce à une très bonne diplomatie. Et cela incombe au général Fabrice. C'est le dernier quart d’heure de la guerre, le money time. Une réunion avec la presse, le ministère de l'intérieur et le général Fabrice se prépare.
Dans une salle du ministère des affaires étrangères, aux prémices d’une fin glorieuse de la guerre d’Awas.