Mi-figue Mi-raison - tome 2 - Fanny Dl - E-Book

Mi-figue Mi-raison - tome 2 E-Book

Fanny Dl

0,0

Beschreibung

Malgré leurs efforts, leur amour ne cesse de grandir...

Suite à la magnifique parenthèse qu’a été leur week-end à Rome, Emilie et Sam prennent la décision de ne plus se voir. Leurs différences sont trop importantes pour permettre à leur amour d’exister. Après plusieurs mois de distance, leurs chemins se croisent à nouveau... sauf que cette fois, aucune règle pour empêcher leur rapprochement.
Épuisés par cette relation interdite et sans avenir, ils doivent prendre une décision pour y mettre définitivement fin... 

Ce deuxième tome de la saga Mi-figue Mi-raison, inspirée de faits réels, nous emporte dans une belle histoire d’amour puissante d’une grande sensibilité.

EXTRAIT

— Tu ne veux plus me parler ?
Il chuchote afin que personne dans l’avion ne puisse nous entendre et je me rends compte que c’est rare qu’il me parle de cette manière. Si calmement et sereinement.
Toujours collée à lui, je relève la tête pour plonger mon regard dans le sien.
— Je t’aime Samy.
Sa respiration semble s’arrêter un instant. Puis, il détourne le regard vers le hublot et serre les dents.
— Emilie, s’il te plaît…
— Sam, dis-le-moi je t’en supplie. Si tu m’aimes, dis-le-moi.
Il ferme les yeux durant quelques secondes et quand il les rouvre ils sont brillants et encore plus sombres que jamais.
Oh mon Dieu, il va le faire ! Je sens qu’il va m’avouer son amour. Je le vois dans son regard brûlant. Mon coeur est prêt à exploser quand il ouvre la bouche...

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

"En bref, Fanny Dl a su faire preuve d'originalité en nous offrant cette histoire peu commune. J'ai passé un excellent moment. Mi-Figue mi-raison est un très beau livre qui est à découvrir…" - Mon Paradis des Livres.

"L'auteur a une écriture fluide, facile à lire et très agréable à suivre. On comprend et on ressent facilement les sentiments du personnage narrateur." - Bbook_NW sur Booknode.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Titulaire d’un diplôme en psychologie, Fanny Dl écrit son premier livre en 2015. Sa meilleure amie d’enfance vivait une histoire d’amour atypique et à force de lui répéter qu’elle était digne d’un roman d’amour, elle a fini par se lancer dans cette incroyable aventure ! Elle écrit alors trois tomes intitulés Mi-figue Mi-raison. À partir de là, l’écriture a fait partie intégrante de sa vie et elle passe tout son temps libre à imaginer des histoires. Elle publie également un autre roman chez les éditions Addictives et chez Harlequin.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 298

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Prologue

Allongée au sol, le regard dans le vide, je ne jette pas un regard vers mon réveil. Je sais qu’il est bientôt l’heure.

Le ciel est gris et maussade, tout comme mon humeur.

La fatigue extrême qui m’habite est à son apogée. Je ferme les paupières puis les rouvre aussitôt. Il ne faut pas surtout pas que je me rendorme car c’est bientôt le moment. Celui de faire mes adieux à l’une des personnes qui compte le plus pour moi sur cette terre.

Je savais bien sûr, que ça devait arriver. Je savais que ça allait être dur mais je crois que j’avais sous-estimé à quel point. Trop d’événements se sont produits sans que j’aie le temps de m’en remettre. C’est trop tôt pour moi, beaucoup trop tôt. Et cette étape n’est que le commencement de celles qui vont suivre. Une après l’autre, elles vont me consumer jusqu’à ce que mon âme s’éteigne.

Au lieu de continuer à me torturer l’esprit, je décide enfin de me lever et je me prépare en sentant mon cœur se serrer dès que je repense à ce qu’il va se passer aujourd’hui. Néanmoins, je fais mon maximum pour contenir mes émotions.

Une fois sur place, je n’y arrive plus. Toutes les larmes que je contenais jusqu’à présent éclatent sans que je ne puisse contrôler quoi que ce soit.

Chapitre 1

Voilà maintenant plusieurs minutes que je le scrute en tentant désespérément de capter ses pensées.

Assise au bord de la chaise, face à lui, je sens une énorme tension peser sur mes épaules tandis que mes pieds sont comme cloués au sol.

Allez dis quelque chose !

Soudain, il dévie son regard vers mes jambes. Je baisse également les yeux et me rends compte qu’elles bougent frénétiquement au rythme de mon angoisse. Je me force à m’arrêter tandis qu’il reporte son attention sur l’écran. Arborant une expression neutre, ni agacé ni déçu, il ne me laisse pas percevoir un centième de ce qu’il peut en penser.

Ça me rend complètement folle !

Même si je tente de me canaliser en respirant calmement, ça ne suffit pas. À cet instant, seule une cigarette pourrait me calmer.

Bon sang et si ça ne lui plaît pas ?

Dans ce cas, j’aurais l’impression d’avoir vraiment tout perdu. Je n’aurais jamais la force de continuer car j’ai vraiment tout donné.

— Bien, Emilie…

Vivement, il referme son ordinateur tandis que je le dévisage avec insistance. Il remarque sans doute mon stress car il m’adresse un sourire moqueur.

— Tout simplement bravo ! déclare-t-il.

Le soulagement est salutaire. Je m’adosse à ma chaise, apaisée.

— Sérieusement ? ne puis-je m’empêcher de demander.

— Oui, sérieusement. C’est un travail remarquable. Vous avez droit à votre place sur le mur des monuments !

Trop excitée à présent, je ne peux m’empêcher de gigoter sur place tout en lui rendant son sourire. J’aimerais lui sauter au cou mais évidemment ce serait trop déplacé. Je le connais à peine et puis… c’est mon manager tout de même !

— Merci, Léon.

— Vous ne devez tout ça qu’à vous-même.

Aïe, pas vraiment…

Je fais abstraction de cette idée soudaine qui tente de pénétrer mon cerveau afin de revenir sur ce que mon chef vient de me dire. Il aime mes photos et j’ai ma place sur ce mur ! C’est tout simplement inespéré et magique.

En me levant, je me retourne afin de faire face à Anna, assise derrière son bureau. Visiblement, elle a entendu notre conversation, vu la manière dont elle me sourit. En plein échange avec l’un de nos clients, elle cache le micro du combiné avec sa main pour me chuchoter bravo.

Cette femme est vraiment très agréable. Il faut absolument que je l’invite à déjeuner un de ces quatre. Je ne l’ai jamais remerciée comme il se doit pour m’avoir obtenu ce poste. J’y ai beaucoup pensé mais je me sens tout de même mal à l’aise après tout ce qu’il s’est passé avec son fils. Ça me rappelle une fois de plus que je me dois d’appeler Ethan.

Depuis cette soirée passée ensemble, je n’ai pris aucune nouvelle de lui et je ne veux surtout pas qu’il pense que j’ai fait tout ça pour ce boulot. Je l’apprécie beaucoup et je suis sûre que si… enfin dans d’autres circonstances, ça aurait pu marcher entre nous.

Léon me sort de mes pensées en se levant pour ranger ses affaires dans son sac, qu’il place en bandoulière, après avoir enfilé sa veste. J’en profite pour l’analyser discrètement. Cet homme n’a rien d’un businessman avec ses longs cheveux d’un style coiffé décoiffé, son jean baggy et son t-shirt imprimé de taches de toutes les couleurs qui ne s’accorde pas du tout avec sa veste kaki. Il n’a aucune classe mais il y a tout de même quelque chose que j’aime dans ce style. C’est un peu hors du commun et ça lui donne un côté artiste.

En arrivant sur le pas de la porte, Léon se retourne pour me faire face. Il se marre en secouant la tête, sûrement à cause du sourire béat plaqué sur mon visage depuis son annonce.

— Vous savez, lâche-t-il. On ressent quelque chose dans vos photos.

Je lui lance un regard perplexe.

— Je ne sais pas, continue-t-il en secouant légèrement la tête. On ressent de l’émotion, beaucoup d’émotion. Comme si vous viviez pleinement ce moment et que vous arriviez à transmettre cette authenticité à vos clichés.

Léon regarde le plafond, l’air interrogateur, avant de revenir à moi. Mon sourire s’est totalement effacé et il le remarque aussitôt. Je cherche rapidement une excuse car, vu mon changement extrême d’humeur, il doit certainement se demander ce qu’il m’arrive. Je cherche quelque chose à répondre en tentant de cacher ma gêne mais il poursuit :

— Je ne tente pas de connaître votre secret d’artiste, Emilie. J’ai un seul conseil à vous donner : ne lâchez pas cette source d’inspiration.

D’un geste rapide, il me salue une nouvelle fois avant de tourner les talons. Et voilà, cette fois impossible de repousser cette pensée dont je tente perpétuellement de me débarrasser. Artiste, moi ? Non, sûrement pas. J’y suis arrivée grâce à lui.

Je me rassois derrière mon bureau et laisse mon esprit divaguer quelques instants. Je n’arrive plus à lutter aujourd’hui. J’ai besoin de penser à lui. Même si je m’efforce chaque jour d’éviter un maximum de le faire, il y a des moments comme celui-ci où je ne peux pas résister. Et je dois avouer que ça me procure tout de même un état de bien-être. Un état temporaire qui me brûle la poitrine et qui malheureusement, finit par s’évanouir.

Fermant les yeux, je me retrouve transportée à Rome, aux côtés de la personne qui a bouleversé ma vie.

Chapitre 2 :Quelques semaines plus tôt

— Pizza, alors ?

Samy commence à perdre patience mais je n’arrive pas à m’arrêter de marcher pour découvrir cette ville qui me passionne tant. Néanmoins, je me retourne en sautillant et m’approche pour lui faire face.

— Non, réponds-je avant de lui déposer un baiser sur le coin de la lèvre.

J’attrape sa main et le pousse à me suivre dans cette magnifique ruelle où l’odeur des pasta côtoie celle des antipasti. J’adore ce quartier de la Trastevere ! Des rues étroites, pas de monuments impressionnant, des maisons tantôt hautes, tantôt basses, du linge suspendu… Tout ça réunit en un seul endroit. Ça me donne envie de sortir mon appareil.

— Emy… non, râle Sam.

S’arrêtant au milieu de la rue, il relâche ma main d’un air agacé que je lui connais bien. Ceci dit, je vois à son sourire en coin qu’il a du mal à se contenir.

— Je suis d’accord pour parcourir la ville en entier, mais allons dîner d’abord ! me supplie-t-il presque. Ensuite, tu pourras photographier ses moindres recoins, on ne repart que dans deux jours.

Deux jours à Rome avec lui. Rien que d’y penser me rend hystérique et je me jette à son cou. Sur la pointe des pieds, je lui fais un baiser esquimau avant de chuchoter :

— Je t’ai déjà remercié ?

Il recule son visage tout en retirant mes bras de sa nuque.

— Oui, un millier de fois ! Allons dîner bébé.

Bébé ?!

Je sais qu’il m’appelle comme ça dans l’unique but que je lui obéisse mais peu importe, ça me fait toujours le même effet.

Je suis aussi pressée de découvrir la ville que de retourner à l’hôtel avec lui. J’ai tellement souffert ces derniers jours que j’ai besoin de son contact pour me sentir apaisée. J’ai besoin de le retrouver !

Mon amant continue de mettre une distance entre nous, comme il sait si bien faire. Malgré le fait qu’il me repousse, il m’est impossible de ne pas le toucher.

Je secoue la tête pour me remettre les idées en place.

Il va me prendre pour une obsédée !

Soudain, Sam s’arrête pour lire le menu affiché devant l’entrée d’un restaurant.

— Ici on a du choix, pizzas ou pâtes de toutes sortes.

Oui comme partout dans cette ville…

Je me place face à lui et tente de capter son regard. Nos corps se touchent légèrement avant qu’il ne recule d’un pas. Je souffle d’exaspération.

— OK on y va, cédé-je. Mais à une condition !

Il lève un sourcil interrogateur et je pose rapidement mes deux mains sur ses joues avant de coller mes lèvres aux siennes. Instinctivement, il a un léger mouvement de recul mais je le force à se rapprocher de moi.

— Emy, halète-t-il contre ma bouche.

— Je t’en prie Sam, tu m’as tellement manqué.

Doucement, il me plaque contre le mur qui longe le restaurant et presse son corps chaud contre le mien, faisant battre mon cœur beaucoup plus vite. Sam remonte sa main derrière ma nuque frissonnante avant de poser ses lèvres sur les miennes. Celles-ci s’ouvrent instantanément pour accueillir sa langue qui s’enroule autour de la mienne avec fièvre, faisant naître des éclairs de désir dans mon ventre. Mes jambes menacent de flancher, heureusement qu’il me soutient.

C’est toujours la même sensation extraordinaire quand on s’embrasse. Mais quand il est avenant comme maintenant, c’est encore mieux.

En sentant tout mon être s’électriser, je comprends mieux ce qu’il voulait dire à propos de ce genre de baiser. Ce qui me semblait si banal entre un homme et une femme prend désormais tout son sens. Un baiser, c’est si sensuel et intime. C’est la raison pour laquelle il ne voulait pas m’embrasser de cette manière. Il réservait ce geste pour sa future femme, celle qu’il aime. Et aujourd’hui il est là avec moi et il m’embrasse comme dans mes rêves…

Samy rompt cet échange en posant son front contre le mien.

— Oh mon Dieu, Sam ! m’exclamé-je les yeux encore clos.

Il recule doucement et j’ouvre immédiatement les paupières en me fustigeant intérieurement.

— Euh, excuse-moi, c’est sorti tout seul, enfin je voulais dire…

— Allons dîner maintenant, m’ordonne-t-il en se retenant de sourire.

Heureusement, il n’est pas en colère. Je me souviens de la dernière fois où j’avais utilisé cette expression et la conversation avait mal tourné…

J’acquiesce avant de le suivre à l’intérieur du restaurant. Il passe devant moi sans me tenir la porte, ce qui me fait rire.

Rien, non, même pas son manque total de politesse et de romantisme ne me fera perdre ma bonne humeur aujourd’hui. Samy est là avec moi, à Rome. Et après ce dîner en amoureux, il sera tout à moi.

Chapitre 3

Une jolie serveuse nous accueille chaleureusement et nous place près de la fenêtre, sur une petite table ronde.

Je me languis déjà de passer ce moment avec lui. L’endroit est très romantique. Les lumières sont tamisées et il y a des petites bougies un peu partout.

Une fois installés, je commence la lecture du menu sans conviction. Je n’ai pas vraiment faim ces derniers temps. En fait, je crois que mon estomac s’est habitué à être noué et a donc du mal à coopérer.

— Alors, qu’est-ce que tu choisis ?

— Humm, réponds-je en refermant le menu. Je crois que je vais me laisser tenter par la salade caprese.

— T’es sérieuse, une salade ? répète-t-il les sourcils froncés.

— Euh… oui.

Alors que je plisse le nez en me demandant quel est le problème, Samy me lance :

— Tu devrais manger plus !

— Qu’est-ce que je dois comprendre ?

— Tu ne trouves pas que tu as assez maigri comme ça ?

Ah oui, la faute à qui ?!

Je me retiens de tout sarcasme, ne souhaitant vraiment pas gâcher ce week-end. Même si ça risque d’être dur, je ferai tout pour ne pas le contrarier.

— Je me trouve très bien comme je suis et j’espère que toi aussi…

Je me mords légèrement la lèvre tout en le dévorant des yeux.

— On en a déjà parlé, lâche-t-il sérieusement.

Samy ne rentre absolument pas dans mon jeu de séduction mais après tout, à quoi je m’attendais ?

— Parler de quoi ? le questionné-je.

— Laisse tomber, souffle-t-il.

Je déglutis et tente d’ignorer sa mauvaise humeur. Cet homme est tellement contradictoire que je ne sais plus quoi penser.

La serveuse revient au bout de quelques minutes et Sam commande une pizza au saumon. En lui rendant le menu, il la remercie en italien, ce qui la fait légèrement rougir. Je ne peux pas lui en vouloir, Samy est tellement attirant. Il s’est coupé les cheveux très courts depuis la dernière fois que l’on s’est vus et ça lui va terriblement bien.

Son style est plutôt décontracté aujourd’hui, comme je n’ai pas trop l’habitude de le voir. Il porte un pull léger, gris foncé avec un jean. De toute façon, il est tellement bien foutu que n’importe quel vêtement lui va comme un gant.

Moi, amoureuse ?!

Je détourne le regard vers la serveuse qui ne cesse de le mater timidement en remettant sa mèche de cheveux derrière l’oreille. Elle est un peu ronde mais très jolie. Brune et mate de peau. Elle porte une mini-jupe noire et la bile me monte à la gorge quand je remarque Samy la reluquer de haut en bas en s’arrêtant quelques secondes sur son décolleté plongeant.

Du calme, Emy, tu ne vas pas faire une scène maintenant. Ne te ridiculise pas, respire !

Je me force à commander des spaghettis bolognaise et j’attrape mon sac à main.

— Je reviens, j’ai besoin d’une cigarette.

— Ça ne peut pas attendre ?

— Je n’ai pas fumé depuis un moment, l’informé-je d’un ton ferme. J’en ai besoin.

Je me mets debout mais Samy m’attrape par le bras pour me stopper.

— Rassieds-toi, Emy.

Sa phrase sonne comme un ordre mais son ton est assez doux. J’hésite un instant et finis par me rasseoir en soupirant. Je n’ai pas envie qu’il remarque que je suis vexée et légèrement jalouse. En réalité, je ne veux surtout pas être en conflit avec lui. Pas ici, pas à Rome, bon sang !

Depuis que nous nous sommes retrouvés, je n’arrête pas de me dire qu’il faut que je fasse mon maximum pour que tout se passe bien. Il a fait l’effort de venir, je ferai l’effort de ne pas tout gâcher.

— Tu devrais arrêter de fumer, dit-il en penchant la tête pour capter mon regard.

— Je sais.

— Je n’arrive pas à comprendre que l’on puisse volontairement ruiner sa santé, et son argent par la même occasion.

Je hausse les épaules sans savoir trop quoi répondre à ça. Je ne peux m’empêcher de regarder la serveuse se balader entre les tables. Finalement, ces deux jours risquent d’être compliqués si toutes les Italiennes sont aussi belles.

— Et tu comptes t’arrêter ? m’interroge-t-il.

— Arrêter quoi ?

— La cigarette voyons !

OK, il ne lâche pas l’affaire. Il compte me chercher longtemps comme ça ? On dirait qu’il essaie de me pousser à bout !

— J’ai commencé à l’âge de seize ans, je ne réfléchissais pas vraiment aux conséquences à l’époque.

— Mais maintenant oui.

— Oui mais… Ce n’est pas si facile !

Je jette un regard sur la table d’à côté pour y voir un couple avec deux verres de vin rouge.

— Ça te dérange as si je commande un verre ?

En guise de réponse, j’ai droit à un long et bruyant soupir.

— D’accord, soufflé-je en me servant un verre d’eau.

Sa religion interdit toutes les bonnes choses de la vie. Pas d’alcool, ni de clope et pas de sexe. Non mais, sérieusement ?!

Samy me scrute en plissant les yeux et comme s’il lisait dans mes pensées, il me demande :

— Tu comprends pourquoi Dieu nous interdit toutes ces choses, hein ?

— Pas vraiment, avoué-je.

— C’est pour notre bien, Emilie. Dieu veut uniquement que l’on vive sainement.

Honnêtement, je ne m’étais jamais posé la question. En tout cas, si je croyais en Dieu moi aussi, je ne serais pas obsédée par une clope ou un verre d’alcool pour détendre mes nerfs en ce moment même.

— Et pour le sexe ?

Constatant sa surprise, je regrette aussitôt ma question et tente de me rattraper.

— Je veux dire, OK pour la cigarette et l’alcool je peux comprendre. Mais je ne crois pas qu’on se ruine la santé, ou même l’argent en faisant l’amour ? Enfin pour ce dernier point, ça dépend des personnes mais….

Je m’arrête pour glousser de ma blague mais il continue de me fixer sérieusement.

— Mais le sexe n’est pas interdit dans l’islam, Emilie. Dieu veut que l’on fasse l’amour uniquement dans les liens sacrés du mariage.

Merde comment il fait ça ?!

Il y a quelque temps je me serais dit : Faire l’amour avec une seule personne dans toute une vie, l’horreur ! Mais depuis que je connais Sam, ça ne me semble plus si terrible. Ça me semble même logique. J’ai d’ailleurs du mal à imaginer que quelqu’un d’autre que lui puisse me toucher un jour et ça me terrifie.

— Où veux-tu aller ensuite ? demande-t-il pour changer de sujet.

Je pense immédiatement à l’hôtel. Mais je vais m’abstenir de le lui dire, surtout après cette conversation qui, je le remarque aux traits de son visage, l’a fait virer du côté « raison » de notre relation.

— Il y a tellement de choses à faire ici ! Il faut que je regarde le plan pour demain.

— Bien, on fera ça ce soir. Tu as une liste ?

Je ne réponds pas et lui adresse un sourire malicieux.

— Bien sûr que tu en as une.

Sam me rend mon sourire et l’atmosphère semble légèrement plus détendue.

Nos plats arrivent assez rapidement et en fin de compte, je dévore mon assiette avec enthousiasme.

Chapitre 4

Le lendemain matin, nous sommes de retour au cœur de la ville et malgré le manque de soleil, elle reste lumineuse.

— Tu as besoin de ça ? demande Sam en me tendant ses écouteurs.

En voyant son sourire ravageur, j’ai le réflexe de le prendre en photo. Il se marre avant de poser sa main devant l’objectif.

— Tu as mieux à photographier aujourd’hui.

— Rien ne sera jamais mieux que toi !

Sam secoue la tête en riant.

— C’est vrai Sam ! insisté-je. Tu sais à quel point tu es beau, hein ?

C’est incroyable ce qu’il me fait craquer. Surtout quand je le sens gêné comme ça par mes compliments. Mon appareil photo étant accroché autour de mon cou avec une lanière, je le laisse retomber et me rapproche de lui tandis qu’il recule doucement. Je fais encore un pas et essaie de l’enlacer mais il attrape mes poignets pour me stopper.

— Emy tu sais, je…

— Tu me manques, le coupé-je. Dans tous les sens du terme.

Je suis bien consciente d’à quel point je suis insistante mais la nuit dernière m’a complètement frustrée !

À notre arrivée à l’hôtel, Sam a carrément proposé de se prendre une chambre seul. Après avoir insisté en lui répétant que c’était ridicule, il a finalement accepté de partager la mienne. Il a ensuite été extrêmement distant en prenant soin de bien fermer la porte de la salle de bain à clé pendant qu’il prenait sa douche. Puis il s’est rapidement glissé sous les draps en évitant totalement mon regard. Il m’a juste dit qu’il était épuisé avant de me tourner le dos et de s’endormir.

J’ai tout juste eu le temps de voir son torse nu avant qu’il ne se couche et j’ai pris sur moi pour ne pas lui sauter dessus.

Je me suis donc allongée près de lui en faisant tout mon possible pour ne pas le toucher et j’ai passé la nuit à m’imaginer dans ses bras.

— Bon allez, le travail ne va pas se faire tout seul ! me sort-il de ses pensées.

Sam me relâche et continue de marcher vers la place Navone qui se trouve à une centaine de mètres mais je reste figée sur place.

— Tu n’as vraiment rien à me dire ? Je ne te manque pas, c’est ça ?

Il se retourne en levant les yeux au ciel.

— Emy, arrête…

— Non Sam ! Pourquoi tu es venu si c’est pour être aussi distant avec moi ?

— Je ne suis pas venu pour me disputer, ça, c’est sûr ! rétorque-t-il en haussant le ton.

— Sam, je veux juste comprendre ! dis-je encore plus fort.

Et tant pis s’il n’approuve pas. Je n’en peux plus d’être repoussée de la sorte ! J’ai l’impression d’être une pauvre fille désespérée.

— Comprendre quoi ? demande-t-il plus calmement.

— Je te dis que je te trouve magnifique mais à l’inverse tu me montres clairement que je ne te plais pas. J’ai envie de toi tout le temps mais toi tu me rejettes comme si je te dégoûtais !

Son irritation est palpable et je constate qu’il fait tout pour ne pas s’emporter. Il prend une profonde inspiration et s’avance lentement vers moi. Mais pas assez, afin de laisser volontairement une certaine distance. Putain ce qu’il m’énerve !

— Emy, c’est moi qui me dégoûte.

Mes nerfs se relâchent instantanément et je fais un pas en avant afin de poser mes mains sur sa poitrine. Il ne bouge pas mais tourne son visage sur le côté pour ne pas avoir à m’affronter.

— Ne dis pas ça, murmuré-je. Ne te rends pas malade comme ça. Profitons, Sam ! Profite avec moi.

Il plonge son regard dans le mien et je continue avant qu’il ne décide de reculer à nouveau.

— Faisons comme si…. Comme si c’était possible ! Juste pendant deux jours. Je t’en prie Sam. Ne pensons plus aux problèmes, oublions le fait que c’est compliqué entre nous. Rendons ce voyage vraiment… magique !

Perplexe, Samy me fixe quelques secondes sans savoir quoi répondre. Hésite-t-il ?

— Faisons-le Sam ! insisté-je. On reparlera de toute cette merde à notre retour.

Il fronce le nez et je me reprends aussitôt :

— Euh, toute cette crotte, je voulais dire.

Tout en souriant, il secoue la tête avant de replonger son regard ténébreux dans le mien.

— Fais de moi la femme la plus heureuse du monde pendant deux jours. Deux jours, pas plus.

Samy pose délicatement ses mains sur le bas de mon dos pour me coller doucement à lui. À mon grand soulagement, j’en conclus qu’il est d’accord mais il est hors de question que je refasse une tentative de rapprochement alors j’attends, mon regard suppliant planté dans le sien.

— D’accord, souffle-t-il.

À peine ce mot est-il prononcé que mes lèvres sont déjà sur les siennes. Je pose mes mains derrière sa tête pour appuyer notre baiser. Si fort que c’en est presque douloureux.

— Allons voir cette place avant que tu ne m’étouffes, raille-t-il contre ma bouche.

Il me relâche et reprend son chemin mais je l’arrête à nouveau.

— Attends une minute.

Je m’approche de lui, sûre de moi, me racle la gorge et lui dis d’un ton dur et autoritaire :

— Maintenant que tu as accepté notre accord, nous allons devoir établir quelques règles…

Il tente de cacher son sourire en me regardant tourner autour de lui.

— Tu te fous de moi ? me demande-t-il.

Il a tout de suite compris et ça me fait glousser. Je l’imite grossièrement me donner la liste des règles à respecter suite à notre accord il y a presque un an sur notre soi-disant relation. Son air indigné n’est pas crédible du tout car je vois bien que je l’amuse.

— La première règle primordiale est : toujours des baisers avec la langue !

Il secoue lentement la tête en se marrant.

— On ne se moque pas, monsieur ! La deuxième est règle est : on se tient la main durant toutes nos balades.

Sans rien dire, il plisse les yeux en attendant la suite. Je m’approche pour lui susurrer à l’oreille :

— La dernière règle est que tu dois laisser ta raison à Paris. À Rome, c’est ton cœur qui est maître.

Son sourire se fane mais il n’a pas l’air agacé non plus. Il me regarde sans rien dire et j’attends qu’il réagisse. Je ne veux pas le forcer non plus. Enfin s’il dit non, c’est bien évidemment ce que je vais devoir faire…

— Tu n’as pas l’impression de trop m’en demander là ? m’interroge-t-il sérieusement.

— Deux jours, Sam ! Ce n’est pas la mer à boire.

Je lui caresse doucement la joue et il finit par hocher la tête en signe d’acquiescement. Je sautille sur place telle une gamine et le serre à nouveau dans mes bras. Il recule légèrement de façon à me regarder dans les yeux.

— Je vais faire mon maximum mais je ne te promets pas de tout respecter à la lettre. Après tout, ce n’est pas comme si tu avais respecté toutes les miennes, n’est-ce pas ?

Il marque un point.

Je repense aux fameuses règles de ne pas passer de nuit ensemble ou celle du fameux baiser sans la langue. Sans parler du fait que s’il y avait le moindre sentiment, c’était terminé entre nous.

Je lui ai pourtant dit que je l’aimais et il est là aujourd’hui, avec moi.

— On peut y aller, maintenant ? s’impatiente-t-il.

Il reprend le chemin en secouant la tête avec un large sourire moqueur aux lèvres.

— Hey, Sam !

— Quoi encore ? souffle-t-il en se retournant.

— Tu n’oublies pas quelque chose ?

Je lui tends ma main, fière et sûre de moi. Amusé, il s’approche afin d’enrouler ses doigts aux miens. Et c’est ainsi que nous nous dirigeons vers cette grande et magnifique place, main dans la main, tel un couple ordinaire.

Durant notre trajet, je sors mon téléphone et lui tends une oreillette afin que l’on écoute de la musique ensemble. Je lance la chanson Sarà perchè ti amo de Ricchi et Poveri.

Idéal vu le contexte, non ?

En tout cas, ça le fait marrer et j’adore le voir si heureux et détendu.

Par habitude, je sors une clope de ma poche et je sens aussitôt Samy se figer. Il ne dit rien mais il n’en a pas besoin. Son expression horrifiée me fait comprendre que je n’ai qu’une chose à faire : ranger mon paquet.

Je m’exécute malgré mon manque de nicotine et tente de me concentrer sur ce qu’il se passe entre nous. Durant notre balade, la musique entrainante me pousse bouger mes lèvres pour fredonner les paroles ainsi qu’à me trémousser.

Alors que je lui jette un regard en biais pour appréhender sa réaction, je suis surprise de voir ses épaules secouées d’un rire que je ne peux entendre. D’humeur joueuse, je lève nos mains liées en l’air afin qu’il me fasse virevolter sur moi-même au rythme de cette chanson, qui rend l’instant présent encore plus magique.

Les gens nous observent au loin mais je m’en fiche. À cet instant, seuls lui et moi comptons.

Chapitre 5

Je ne peux m’empêcher de sourire en faisant défiler les photos prises aujourd’hui. Je suis assez contente du résultat mais je n’arrive pas vraiment à savoir si ce sont mes photos qui sont magnifiques ou tout simplement l’endroit qui les rend si irrésistibles.

— Tu veux rentrer ? m’interroge Sam en me caressant les cheveux.

Nous sommes installés sur un banc, lui assis et moi la tête posée sur ses genoux. Rien ne pourrait être plus parfait.

Je tourne le visage pour admirer une fois de plus le jardin de Villa Borghèse dans lequel nous nous sommes arrêtés pour terminer calmement notre journée. Malgré le soleil qui commence à se coucher et la fraîcheur qui s’installe, de nombreuses personnes, dont pas mal d’enfants, se promènent encore autour de l’étang.

— Encore quelques minutes, réponds-je finalement.

Je veux profiter intensément de chaque moment. C’est ce que je fais depuis ce matin. Depuis qu’il a accepté d’être mon amoureux pendant deux jours.

À ma grande surprise, Sam est entré dans le jeu. Bon, il n’a pas non plus été un grand prince charmant mais il a fait des efforts. Des efforts inespérés qui m’ont carrément fait chavirer.

Il m’a tenu la main durant toutes nos balades et m’a fait virevolter pour ensuite m’enlacer tendrement sur cette fameuse PiazzaNavona où repose cette magnifique fontaine des quatre fleuves. C’est d’ailleurs sur cette place que nous avons profité d’un agréable déjeuner en terrasse durant lequel je posais de temps en temps ma main sur la sienne, sans qu’il ne la retire.

Par contre, il m’a clairement dit qu’il était hors de question qu’il entre dans le Vatican et je n’ai pas insisté, même si j’avoue que, je n’aurais jamais envisagé visiter Rome sans admirer les colonnes de la Basilique Saint-Pierre. Je me suis rassurée en me disant que les photos y étaient interdites et que j’étais là pour ça à la base, non ?

Le meilleur moment de cette journée reste la Bocca della Verità devant lequel Sam a, de sa propre initiative, enroulé ses bras autour de ma taille et collé son torse contre mon dos pendant je prenais des clichés de ce chef-d’œuvre architectural. J’ai cru que j’allais devoir arrêter lorsque ses lèvres se sont posées dans mon cou. Mais bizarrement, les frissons qui me parcouraient le corps ont donné un certain cachet aux photos.

Ensuite, je lui ai parlé de cette fameuse légende qui raconte que les menteurs auront la main mordue s’ils l’insèrent dans leur bouche. Je lui ai donc demandé s’il m’aimait et il m’a aussitôt répondu « non » avant de mettre sa main dans sa bouche et de se mordre volontairement en mimant qu’il se pliait de douleur. Nous avons éclaté de rire puis il m’a embrassée langoureusement pendant, ce qui m’a semblé, une éternité.

Sam m’a carrément surprise à m’offrir un bracelet dans l’un des commerces de la Via Condotti. En fait, j’hésitais à me l’acheter dès que je l’ai vu dans la vitrine de cette boutique d’accessoires et une fois porté à mon poignet, Sam a fait signe à la vendeuse de l’emballer. Je lui ai caressé la joue et embrassé le coin de la lèvre pour le remercier. La vendeuse a souri en pensant sûrement que nous étions un joli couple et j’ai aimé qu’elle le croie.

J’ai beaucoup ri en voyant Sam se moquer du guide dans le musée Borghese. Il n’a pas tenu à faire tout le tour mais admirer l’extérieur m’a suffi. J’ai pu prendre en rafale ce grand bâtiment orné de bas-reliefs et de bustes présents sur toute la surface. De nombreuses fenêtres percent l’édifice afin de donner de la luminosité aux œuvres. Magnifique.

Enfin, nous avons fini sur ce banc, épuisés de cette journée.

— Bon, alors ? insiste-t-il.

Sam frissonne avant de se frotter vigoureusement les bras alors je me redresse pour m’asseoir près de lui.

— Et si on allait se réchauffer maintenant ? demandé-je, espiègle.

Je hausse plusieurs fois les sourcils et il éclate de rire. Je profite de sa bonne humeur pour lui dire clairement :

— Allons à l’hôtel.

— Tu ne veux pas dîner d’abord ?

Il faut que je profite à fond de cette magnifique ville. Y dîner est extrêmement tentant, mais pas plus que…

— Et si on se faisait livrer un plateau-repas ? proposé-je.

Il sourit à pleines dents avant de secouer négativement la tête.

— Nous dînons en ville ! dit-il en se mettant debout.

Même si je suis déçue qu’il n’accepte pas ma proposition, le voir tendre sa main pour attraper la mienne me fait tout oublier.

***

Nous cherchons un restaurant proche de l’hôtel sans trop faire les difficiles tellement nous sommes épuisés d’avoir tant marché. À table, je dévore la moitié de ma pizza Regina sans dire un mot. Lorsque je lève le regard vers Samy, il se mord la lèvre pour ne pas rire.

— Quoi ?

— Rien, continue.

Je sais qu’il aime me voir manger ainsi. Je ne le fais vraiment pas exprès, j’ai une faim de loup ! Il penche la tête en continuant de sourire et sa petite fossette sur sa joue bronzée me fait craquer.

— Ne me regarde pas comme ça, lui ordonné-je mal à l’aise.

— Très bien.

Sam détourne le regard vers la serveuse (pas la même qu’hier soir bien heureusement).

— Hé ! protesté-je.

Il éclate de rire et je pose ma main sur la sienne mais il la retire pour me montrer mon assiette.

— Finis ton plat.

Je n’ai plus vraiment faim mais je m’exécute juste pour lui faire plaisir, cette fois.

— Tu veux goûter ?

Je tends un morceau de pizza vers sa bouche mais il a un mouvement de recul assez rapide.

— Franchement, Emilie ! braille-t-il en grimaçant.

Ne comprenant pas de suite, je jette un œil à ma pizza et la lumière se fait. Du jambon s’y étale. Cramoisie de honte, je souffle :

— Oh, excuse-moi !

Il se calme et croise ses bras contre son torse sans rien dire. Je tente de détendre l’atmosphère.

— Tu ne sais pas ce que tu loupes en tout cas ! raillé-je en croquant un gros morceau.

Sam continue de me regarder manger sans rien dire, avec cet air amusé que j’adore.

— Explique-moi, demandé-je la bouche pleine.

— Quoi ?

— Pourquoi vous ne mangez pas de porc ?

Lentement, il se penche en avant pour approcher son visage du mien et pose ses coudes sur la table.

— Il s’agit d’un animal impur, commence-t-il. Tu sais ce que le porc mange ? Que des déchets. Et c’est un animal sale. De plus, le porc ne peut pas être égorgé car il n’a pas de cou. Et tout le monde sait qu’il est préférable d’égorger un animal pour éviter que ce soit dangereux. En réalité, le Coran nous interdit de le manger pour éviter toute infection ou maladie.

J’arrête de mâcher ce que j’ai dans la bouche, l’air dégoûté, ce qui le fait rire. J’aime quand il m’explique sa foi. J’aime le fait qu’il connaisse chaque sujet par cœur et qu’il y ait une raison à toutes ces choses.

Je lâche la dernière part dans mon assiette.

— Du coup tu ne m’en veux pas si je ne finis pas ?

Il rit encore plus fort avant de poser sa main sur la mienne.

Chapitre 6