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Extrait : "MARCELLE, seule. Au lever du rideau, elle est assise à gauche, auprès de la table, et tourne les feuillets de différentes brochures. – Regardant une livraison : Tiens... "La Revue." Qu'est-ce qu'elle fait ici?... (S'interrompant, et regardant à sa montre.) Moins dix... (Tirant un petit calepin de sa poche, et regardant un bulletin de répartition.) Au foyer, le quart pour la demie... Je n'y serai jamais... (Riant.)"
À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN
Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes.
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Seitenzahl: 28
Veröffentlichungsjahr: 2015
Saynètes et monologues, édité par Tresse de 1877 à 1882, regroupe six volumes de textes courts en vogue dans le Paris des cercles littéraires d’avant-garde comme dans les soirées mondaines. Un répertoire de dialogues, monologues, saynètes, comédies et opérettes portés à un art véritable, dont la modernité apparaît avec évidence, et dans lequel se côtoient Charles Cros, Paul Arène, Nina de Villard, Charles de Sivry, Théodore de Banville, Eugène Labiche, Charles Monselet ou encore Villiers de L’Isle Adam.
Le présent ouvrage a été sélectionné parmi les textes publiés dans Saynètes et monologues. De nombreux titres de cette fresque sont disponibles auprès de la majorité des librairies en ligne.
SAYNÈTE DE M. LÉON SUPERSAC
MADEMOISELLE MARCELLE. Mlles LÉONIDE LEBLANC.
À COMTESSE LOUISE ÉLISE DAMAIN.
CÉLESTIN. M. X…
Paris, de nos jours.
Un grand salon d’attente chez un couturier à la mode. – Au fond, s’ouvrant sur un large palier, une porte en glaces. – Table ovale, au milieu de la scène. – Sièges de toutes sortes disposés çà et là. Portes à droite et à gauche, au second plan.
Marcelle, seule. Au lever du rideau, elle est assise à gauche, auprès de la table, et tourne les feuillets de différentes brochures. – Regardant une livraison.
Tiens… « La Revue. » Qu’est-ce qu’elle fait ici ?… (s’interrompant, et regardant à sa montre.) Moins dix… (Tirant un petit calepin de sa poche, et regardant un bulletin de répétition.) Au foyer, le quart pour la demie… Je n’y serai jamais… (Riant.) Oh !… si ce n’est que cela… (changeant de ton.) C’est égal il est insupportable ce Streinner… (Reprenant la livraison.)La Revue… oui, je l’ai déjà dit… Qu’est-ce qu’elle raconte cette dame solennelle ?… (Tournant les pages.) « Chronique… » rien du théâtre… (continuant à lire.) Tiens, tiens, voyons donc… (Lisant.) Tous les yeux… (Parlé.) Mais, c’est peut-être très intéressant… (Reprenant.) Tous les yeux aujourd’hui sont tournés du côté de Tunis. (S’interrompant.) On a bien raison de dire qu’il faut lire les journaux pour apprendre quelque chose… Ainsi ce matin même, il n’y a pas bien longtemps, je ne pensais pas du tout à tourner les yeux du côté de Tunis… (Regardant le publie.) Mais, maintenant que je le sais, demain sans faute à la première heure, je ne manquerai certes pas… (Elle se met à rire et jette la brochure.) Tu m’ennuies, toi. (Reprenant sa montre.) Moins cinq… Ah mais, il m’ennuie aussi ce grand couturier, il m’ennuie cet idiot !…
Elle frappe violemment sur un timbre.
Marcelle, Célestin.
Madame a sonné ?…
Probablement, puisque vous voilà…
Madame a bien raison… On dit comme ça des mots bêtes…
Hein ?…
Oh ! ce n’est pas madame. – Mais, « madame a sonné… » ce n’est pas moi non plus, qui l’ai inventé.
Non, ce n’est pas vous…
Merci, madame…
Vous êtes plein d’esprit… Mais dites donc à M. Streinner que je suis lasse de l’attendre…
J’ai le regret de le confier à madame, mais elle attendra encore.
Comment, j’attendrai.
À tout autre qu’à madame, je ne hasarderais pas cette confidence… Mais…
Mais quoi ?…
Madame ne me reconnaît donc pas ?
Non.
Célestin !… (Marcelle fait un signe de tête négatif. – Appuyant avantage.)