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Dans ce livre sont abordés deux points essentiels pour toutes celles et tous ceux qui veulent perdre du poids : pourquoi nous avons grossi et comment peut-on maigrir ? Nous connaissons en partie les réponses du pourquoi et nous avons maintes fois essayer le comment. Pourtant nous nous retrouvons à notre poids de départ, si ce n'est quelques kilos de plus. Exactement comme moi, l'auteur de ces lignes. Mais, cette fois-ci, j'ai réussi et je tiens le cap. Je voulais vous faire vivre mon expérience et les leçons que j'en ai tirées. Elles sont généralisables mais il n'y aura pas de miracle. Comme dans beaucoup de domaines, les résultats dépendront de vous. Je ne présente pas une méthode mais un principe applicable par tous. Puisse cet ouvrage vous aider à y parvenir.
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Seitenzahl: 113
Veröffentlichungsjahr: 2023
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L'histoire
rapport médical
comment j'en suis arrivé là
Réflexions
Philosophie
La morphologie
Les mesures
L'obésité de l'adulte
Le sucre
Le gras
La faim
Les régimes
Les compléments alimentaires
Le comment
Conclusion
Clinique des Cèdres
Le lundi 13 septembre 2021
Dr R** D**
Monsieur Etienne Jean né le 4 septembre 1959 a été hospitalisé le 13 septembre 2021 en hôpital de jour au centre de l'obésité pour une évaluation pluridisciplinaire d'un projet de chirurgie bariatrique.
Évaluation diététique par M** P** :
Dépressif chronique, SAOS (syndrome d'apnées obstructives du sommeil), HTA (hypertension artérielle), cholestérol, DB (diabète), cancer du jéjunum septembre 2014.
Poids 113 kg
Taille 179 cm
- Qualitative : alimentation hyperphagique et hypercalorique ; il effectue trois repas par jour. La fréquence de consommation de plats riches revient régulièrement dans ses habitudes alimentaires. Il y a un manque réel de légumes dans ses habitudes alimentaires. Mr a une addiction au sucre. Mr a pour habitude de cuisiner.
Grignotages : oui dans la soirée (biscuits)
Soda : oui sans sucres
Eau gazeuse : 0
Eau plate : 0
Alcool : consommation diminuée depuis cinq mois 1 bouteille de son avec son compagne (1 bouteille tous les deux jours avec sa compagne)
Tabac : 0
Drogues : 0
- Quantitative :½ baguette par jour ; 15 g par repas ; féculents 200g par repas ; fromage 30g/jour
- Rythme : lentement avec mastication soigneuse
- Connaissances alimentaires : bonnes
Évaluation diététique faite par A** S**
J'ai rencontré votre patient, Jean Etienne 04/09/1959, dans le cadre d'un bilan pré-chirurgie bariatrique au sein du centre de l'obésité de la clinique des Cèdres.
Il est marié, il a un fils et une fille décédée d'une tumeur au cerveau il y a plusieurs années.
La chirurgie bariatrique est une évidence pour Mr depuis 6 mois.
Sa motivation principale concerne l'amélioration de ses conditions physiques et ainsi l'amélioration de ses soucis de santé actuels (cholestérol, diabète, apnée du sommeil, tension...). Il souhaite effectivement améliorer ses déplacements moteurs pour jouer avec ses petits-enfants mais aussi améliorer son image corporelle dans un second temps.
Il bénéficie d'un bon soutien social de la part de sa femme, sa famille et ses amis.
Il connaît le beau-fils de sa sœur et le beau-père de son fils qui ont d'ores et déjà réalisé ce type de prise en charge et avec qui il a pu échanger.
Il pèse actuellement 113 kg pour 1m79, ce qui correspond à son poids le plus haut.
Le surpoids n'est présent que depuis quelques années. La prise de poids s'est effectuée avec une augmentation progressive. Le patient ne repère pas d'événements déclencheurs mais il évoque la découverte du syndrome de Lynch (cancer) et une pancréatite il y a trois ans qui a amené une perte de poids rapide (est descendu à 85 kg) : ce poids a été repris par la suite.
Les antécédents familiaux indiquent une famille où il n'y a pas de problèmes d'obésité.
Le comportement alimentaire n'est pas caractérisé par une alimentation émotionnelle d'après les dires du patient.
CEPENDANT, le patient présente des grignotages par plaisir après le repas du soir. Ils ne s'effectuent plus en grosse quantité mais ils sont réguliers (tous les jours).
« C'est un besoin, une addiction » d'après ses dires.
Il y a la présence de restriction cognitive. Le patient achète des aliments « qu'il ne devrait pas acheter » (« je ne peux pas m'empêcher, je perds le contrôle ») car ils font « prendre du poids » mais aussi par rapport à son diabète.
Il mange plus lentement qu'avant durant les repas et ne ressent pas d'inconfort.
Il y a une perte de sensation de faim.
Ses prises alimentaires sont régulières avec trois repas par jour.
Sur le plan addictologique, je note l'absence de tabac (depuis 2000) mais la présence d'alcool quotidienne (le patient boit une moitié de bouteille/semaine et a diminué ses quantités : avant il était a 1,5 bouteille de vin. Cette prise est vue comme un réel plaisir par le patient et semble importante pour lui. Il m'évoque néanmoins le fait que la réduction est envisageable.
Enfin, concernant sa santé psychique, selon ses dires je note un diagnostic de dépression chronique évoquée. À ce jour, le patient ne voit plus de psychiatre et ne prend plus de paroxétine depuis 6 mois.
Ressource : écriture et montre un meilleur état.
Son état émotionnel est bon. Il m'exprime le fait que ses émotions sont moins envahissantes qu'auparavant, qu'il a appris à les connaître et à les gérer. Une ressource dont nous avons discuté qu'il peut présenter : l'écriture. Ceci est un signe d'après lui que son moral est bon.
Je revois le patient fin septembre afin de travailler ses difficultés.
Un rendez-vous avec le psychiatre du CDO a également été posé le 8 octobre afin d'évaluer de manière plus approfondie sa thymie (en psychologie, synonyme d’ humeur) ainsi que le plan addictologique.
Évaluation activité physique (APA) :
Par Y** A**
- Niveau de sédentarité (ricci et gagnon modifié) : 27 (actif)
- Activités physiques passées : judo, natation
- Profil sportif : d'endurance, aquatique et d'opposition
- Activités physiques en cours : marche, vélo
- Fréquence : 45 min par jour + sortie en semaine avec sa compagne
- Durée :
- Frein à la mise en place d'activité physique : aucun
- Leviers à la mise en place d'activité physique : soucieux de sa santé, activité physique avec sa compagne
Objectifs : maintenir le niveau d'activité physique
projet d'activité physique : reprendre la piscine
Diagnostic éducatif infirmier :
Diagnostic éducatif :
- Représentation : l'obésité est un phénomène asocial, une entrave physique
- Atouts : après avoir donné des informations, a compris l'objectif du parcours pré-opératoire et l'importance du suivi médical post-opératoire
- Difficultés : HTA et DT2 traités, SAOS appareillé, dyspnée (difficultés respiratoires)
- Compétences à acquérir ou a maintenir : commencer à changer ses habitudes alimentaires et pratiquer une activité physique régulière.
- Poids : 112 kg
- Taille 1,79 m
- IMC : 34,9
- Tour de taille : 1,20 m
- Impédancemétrie : MM 64,5 %, MG 35,5%
Évaluation médicale :
Vie familiale : vit en couple, un fils de 34 ans, une fille décédée d'une tumeur au cerveau à l'âge de 14 ans.
Vie professionnelle : instituteur retraité
Antécédents :
cancer de l'intestin, chimiothérapie
syndrome de Lynch suivi tous les ans (colo tous les ans, fibro tous les deux ans, prochaine 3/12)
dépression
Diabète type 2
HTA
Dyslipidémie
SAOS avec VNI (ventilation non-invasive)
Facteurs de risque :
- Alcool : pas tous les jours
- Tabac : stop depuis 21 ans
- THC : non
Traitement :
irbesartan 150
pravastatine
metformine 500 : 1 le matin
sifrol
vni
dernière Hba1c 6,2% (hémoglobine glyquée)
Prédisposition héréditaire à l'obésité : non
Histoire du poids :
- prise de poids progressive
- prise en charge antérieure : aucune
- poids maximum actuel
Motivation :
- objectif souhaité : 85 kg environ
- technique souhaitée sleeve
- connaissance en chirurgie bariatrique : moyenne
Examen clinique :
(reprise des informations précédentes)
Informations données sur :
- les différentes techniques chirurgicales : bénéfices risquescomplications-limites
- La nécessité d'une modification du comportement alimentaire et du mode de vie
- la nécessité du suivi médico-chirurgical à vie et les risques en cas d'abandon de ce suivi
Diagnostic médical :
obésité stade 2 avec complications
Conclusions :
Parcours validé
Livret d'explication de la PEC
(prise en charge)
médicochirurgicale remis
Bilan 1 : Bilan biologique et évaluation des comorbidités
Bilan 2 : Fibroscopie œso-gastro-duodénale et recherche Hélicobacter pylori
Mise en place du programme d'éducation thérapeutique
Complément d'évaluation psychologique
(signé) Dr H** C**
1 Le document est présenté tel l'original, il n'est pas corrigé. En italique les traductions.
Les processus de prises de poids sont simples. Il y a deux raisons essentielles : la nourriture (excessive et/ou mal équilibrée) et l'activité (plus exactement l'inactivité). Les deux fonctionnent ensemble, en commun. Pour réagir face à ce problème, on ne peut pas prendre en compte l'un des éléments sans l'autre, ils marchent ensemble. L'analyse doit être globale car il y a de multiples facteurs à prendre en considération.
Donc, pour mon cas, que s'est-il passé ?
Aussi loin que je remonte, je n'ai pratiqué que très épisodiquement des activités physiques autres que celles de la vie courante. Je me sentais en forme suffisante, sans problème de santé spécifique. Je n'en ressentais pas le besoin. Ce faible niveau ne m'a pas empêché de rénover ma maison actuelle, elle nécessitait de gros travaux de maçonnerie, électricité et plomberie, effectués avec l'aide de ma compagne. Tout allait bien.
Quant à la nourriture, depuis que je vis en couple (premier mariage en 1982), c'est toujours moi qui ai préparé les différents repas de la journée. Au fil du temps j'ai appris à m'améliorer. Mes amis se régalent de ces petits talents. Pour la période qui nous intéresse, celle où j'ai pris le plus de poids, j'avais du temps pour cuisiner. En plus j'aime cette activité et j'aime aussi les résultats se trouvant dans mon assiette. Je suis assez, même très, gourmand, j'apprécie la bonne chère. Et les plats riches.
Les quantités avalées à chaque repas étaient sûrement trop importantes. Mais en plus, pour le repas du soir les choses prenaient une autre tournure. Nous avions pris l'habitude de ne plus cuisiner pour le dîner. Nous prenions un apéritif largement amélioré quantitativement parlant, à base de multiples charcuteries, de produits tartinables et, spécifiquement pour moi, un dessert du genre flans, crèmes, etc. Tout cela arrosé par une bonne bouteille de vin blanc (la cave n'était jamais vide).
Un ou deux verres avaient déjà été bus lors de la préparation du repas de midi. Nous ne consommions pas obligatoirement une bouteille par jour, elle nous faisait en moyenne deux jours. Mais, pour le soir ce n'était pas fini. Très souvent, après avoir débarrassé les derniers reliefs de repas sur la table basse, je prenais une friandise, un biscuit, une gaufre, une barre de chocolat. Sachant que s'arrêter à un est impossible. Il y en avait toujours, je les mangeais. Tout allait pour le mieux.
L'autre problème était le petit-déjeuner. Pendant très longtemps j'ai pris des céréales dans un bol de lait le matin. Je remplissais le bol puis je versais le lait. Simple et rapide. Un jour j'ai eu la curiosité de peser cette ration. Elle était trois fois supérieure à celle recommandée ! Arrivé ici, dans notre petit village de l'Aude, pour notre nouvelle vie, j'avais décidé de changer cette habitude et de déjeuner plus sainement. J'avais toujours mon bol de lait sucré (deux sucres), chaud cette fois, avec un sachet de thé (on m'a dit un jour qu'on appelait ça du thé à l'indienne), presque une demi-baguette de pain, tartinée de beurre salé, le tout recouvert de confiture.
Fort heureusement, je n'ai pas la mauvaise habitude de grignoter. Sinon j'aurais été dans quel état ? 120, 130 kilos ?
Un beau jour du printemps 2021 je me suis rendu compte que quelque chose n'allait pas. Il me fallait changer ma garde-robe, celle-ci n'était plus vraiment à ma taille, tout devenait inconfortable. Je suis resté assez longtemps en XXL. Mais là, j'avais déjà des quelques vêtements en XXXL et ceuxci commençaient à être un peu justes. Je basculais doucement mais sûrement dans le rayon grandes tailles, comme ils disent pudiquement. Je ne trouvais plus rien dans les rayons « ordinaires ». Je devais très sensiblement me tourner vers les enseignes spécialisées ou celles ayant ce rayon spécifique. Je savais déjà que je ne pouvais plus être client de certains magasins de prêt-à-porter. Si ce n'est pour les chaussures ou les chaussettes. Les pieds ne grossissent pas autant que le reste du corps, mon 42 est à vie.
D'autres signes commençaient à m'alerter :
– dans la douche, je passais sous les plis formés par le ventre pendant pour me laver correctement,
– aux toilettes, je penchais la tête pour apercevoir l'appendice urinaire dans mes mains,
– lacer mes chaussures devenait un exercice difficile. J'en avais acheté avec des fermetures à glissières,
– allongé sur le dos dans le lit, mon ventre faisait une bosse, volumineuse. La gravité faisait aussi gonfler mes flans, entre les côtes et le bassin,
– dans le lit encore, je ne pouvais pas me mettre à plat ventre, il devait reposer sur le matelas, je devais rester sur le côté,
– dans le lit de nouveau, la position ventrale était impossible,
– assis et légèrement penché en avant, mon ventre reposait sur mes cuisses,
– j'avais dorénavant une ALD (affection longue durée) pour cause de diabète de type II,
– mes doses de médicaments pour la tension, le diabète et le cholestérol avaient été augmentées,
– mais plus encore, il était évident et manifeste que mes apnées du sommeil venaient de mon embonpoint,
– mes ronflements, avant d'être appareillés, empêchaient ma fiancée de dormir,
– puis, pour la première injection du vaccin anti-covid, mon médecin m'a mis prioritaire. Je lui signifiais mon étonnement. Elle me considérait comme ayant une comorbidité liée au surpoids,
– dans la salle d'attente lors de cette séance de vaccination il n'y avait que des gros, des obèses.
Le mot était lâché ! Par moi ! Je regardais la réalité en face, enfin ! Si j'étais là c'est que j'étais comme eux : obèse. Je mettais un nom sur mon état, je me qualifiais par le mot adéquat.
Cela a été un choc. Je ne voyais pas de solution(s). J'avais par le passé entamé des régimes mais ils avaient tenu seulement le temps de les faire. Ils avaient été inutiles à cause de la reprise du poids perdu, et même plus. Je n'avais pas encore compris l'étendue de la difficulté de l'entreprise. Je n'en avais pas conscience non plus. J'ai donc ruminé tout cela, j'ai fait des calculs, j'ai discuté avec certaines personnes. Il me vint une évidence : l'opération de l'estomac ou chirurgie bariatrique en termes savants, devenait inévitable. J'ai pris rendez-vous avec une clinique réputée. Le beau-frère de ma sœur y avait été opéré avec succès. Le document mis en exergue dans les pages précédentes est le résultat des premiers entretiens avec l'équipe du centre de l'obésité.